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SIDO 2019 Innovations & Tendances
2Introduction
D’après une étude de Bearing Point datant de 2019, le marché global des objets connectés
(IoT : Internet of Things) pourrait représenter 1000 Mds de $ en 2022. Aujourd’hui, les
dépenses annuelles liées aux objets connectés sont en progression de 11% avec une majorité
de ces dépenses liées à des utilisations BtoB (86%)
► Dans l’industrie, le cas d’implémentation et de déploiement des objets connectés le plus fréquent
est la maintenance prédictive. Le secteur de la santé est également porteur de ce marché avec
des applications dans le suivi du patient.
► La baisse des coûts de l’électronique et du développement logiciel ont permis la démocratisation
des objets connectés. Cependant, les industriels font face à plusieurs défis comme
l’industrialisation à grande échelle des projets IoT et la transformation des métiers liés aux fortes
dynamiques d’automatisation et de digitalisation des usines.
► La robotique industrielle se veut plus collaborative avec la suppression des barrières physiques
entre le robot et l’opérateur ainsi qu’un partage de l’espace de travail.
Ce dossier de veille présente les principales innovations observées lors du SIDO 2019 et les
grandes tendances qui se sont dégagées du salon. La construction de ce dossier de veille est
basée sur la visite sur place, des informations collectées à partir de sites web d’information,
de presses techniques spécialisées, de brevets et d’informations communiquées par les
entreprises pendant l’événement (conférences, présentations sur stands).
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Sommaire
1. Présentation et enseignements du SIDO 2019
2. L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la
performance industrielle
3. La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées
4. Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer
5. Ouverture : La cyber sécurité appliquée aux véhicules autonomes
4Présentation générale du SIDO 2019
Les 10 et 11 Avril 2019 s’est tenu la 5ème édition du SIDO à la cité internationale de Lyon.
Plus de 9 000 visiteurs ont pu échanger avec les 450 exposants sur la thématique de
l’internet des objets, de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA), au travers de leur
stand et des 49 conférences organisées par le salon.
► En intégrant le salon Innorobot, le SIDO a pris cette année une nouvelle dimension, non
seulement en terme de participants (30% de visiteurs en plus par rapport à 2018), mais
également en terme de thématiques couvertes. En effet, en plus des objets communicants, le
SIDO 2019 s’est élargi à l’électronique, l’intelligence artificielle ou encore aux nouvelles
solutions robotiques.
► On notera que les secteurs de l’industrie manufacturière, de la logistique et la santé ont
été très représentés à l’image des éditions précédentes du SIDO. Le secteur de l’agriculture
intelligente et connectée a fait une apparition très remarquée, tandis que le secteur de la
smart cities (villes intelligentes) est resté relativement discret.
5Conclusion et enseignements (1/2)
26%
23%17%
15%
13%6%
Intégration IoT
IoT
IA
Data
Robot
Intégration Robotique
La forte demande de solutions IoT et robotiques
porte le business des intégrateurs
Données issues du site web du SIDO, secteur déclaré par les exposants
Technologique
• Malgré une extension du salon à d’autres thématiques, les objets
communicants sont restés le sujet phare avec comme principale
application la maintenance prédictive. De nombreux projets sur cet
usage ont déjà dépassé le stade de la preuve de concept et se déploient
à grande échelle.
• Les technologies autour de « l’hardware de l’IA » ont été mises à
l’honneur (datacenters, processeurs) afin de sortir de la vision
uniquement software. Par ailleurs, la complexité, la diversité et la quantité
croissantes des données générées par les capteurs ouvrent la voie au
edge computing (traitement en périphérie de réseau) voire au nanoedge
computing (au niveau du microcontrolleur) en alternative au traitement
dans le cloud.
• En matière de robotique collaborative, les industriels ne cherchent pas
une synergie complète entre l’opérateur et le robot, mais plutôt à
facilement intégrer les robots sur les lignes de production.
• Les interventions des speakers lors des conférences semblent montrer
que, malgré une offre riche qui se développe, l’intelligence artificielle et la
blockchain sont encore peu intégrées et déployées massivement
alors que l’intérêt pour les jumeaux numériques se développe.
• Sur l’aspect de la transmission des données issues des objets connectés,
le marché voit s’affronter SigFox & LoRa. On notera d’ailleurs que peu
d’acteurs de la 5G étaient présents sur le salon.
6Conclusion et enseignements (2/2)
27%
22%17%
11%
10%
9%4%
Industrie & Supply chain
Smart-City
Energie & Construction (dontoil & gas)
Santé
Transport (dont ferroviaire)
Expérience Client
Agritech & Agroalimentaire
Données issues du site web du SIDO, expertise déclarée par les exposants
La maintenance prédictive dans l’industrie a
dominé le salon
Tendances marché et applications
• Les secteurs de l’industrie manufacturière, de la logistique et la
santé ont été très représentés à l’image des éditions précédentes
• En apparence très présents selon les statistiques issues de la liste des
exposants, les secteurs de la smart city et du bâtiment intelligent
sont restés relativement discrets, notamment au niveau du
programme de conférence.
• L’agriculture connectée et intelligente a fait une apparition très
remarquée sur cette édition 2019, avec notamment de nombreuses
innovations liés à la supervision des cultures et des élevages et un
programme de conférence très riche (Comment l’agriculture
engage-t-elle sa transformation digitale ? Smart farming: du capteur au
robot, vers une agriculture de précision, Stratégie data: un enjeu
majeur pour la compétitivité de nos fermes par exemple)
• Les thématiques autour des véhicules autonomes ont été abordés
de manière succincte et macro-économique avec un angle d’analyse
portée sur l’Intelligence Artificielle et l’impact de la croissance du
nombre de véhicules connectés et autonomes sur les risques de
cyberattaques.
• A l’image de l’édition précédente, la cybersécurité, la RGPD et le
Privacy by design visant à renforcer la sécurité des dispositifs
communicants étaient également un axe marketing fort pour les
exposants et les speakers.
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Sommaire
1. Présentation et enseignements du SIDO 2019
2. L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la
performance industrielle
3. La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées
4. Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer
5. Ouverture : La cyber sécurité appliquées aux véhicules
autonomes
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L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la performance
industrielle - Introduction
Pour Arnaud Fontaine, commercial IoT chez Microsoft, la maintenance prédictive est le point d’entrée des objets
connectés dans les environnements industriels et l’intérêt à long terme est de rendre l’entreprise « intelligente et
augmentée » par la supervision de ses processus. La maintenance prédictive, qui vise à réduire la probabilité de
défaillance, est déclenchée suite au dépassement de seuils détectés par des capteurs. Les acteurs présents à cette
conférence (Avnet, Microsoft, Schneider, Segula) ont notamment expliqué privilégier les solutions d’edge computing,
c’est-à-dire permettant de traiter les données récoltées avant de les envoyer dans le cloud. Cependant, un des
freins à l’implémentation de la maintenance prédictive dans les usines est l’acceptation pour les opérateurs des
nouveaux outils informatiques. Cette première partie propose alors un ensemble d’innovations et sujets issus du
SIDO autour des problématiques de supervision et d’opérateurs augmentés :
• AVNET SILICA se tourne vers la fabrication de capteur au travers du projet Brainium
• SCHNEIDER améliore la disponibilité de son parc d’installation électrique grâce à la maintenance prédictive
• Advanced Manufacturing : Vision industrielle, jumeaux numériques... demain l'opérateur de production numérisée
et augmentée
• FUEL IT, le capteur de niveau connecté
• General Electric déploie à large échelle un service de supervision de centrales électriques
• IoT, Blockchain, IA pour l'efficacité énergétique : Les meilleures pratiques de la production à la distribution
• AR/VR - Optimisation des processus industriels avec les réalités augmentées et virtuelles
• MICROSOFT dévoile la nouvelle version de son casque de réalité augmentée HoloLens 2
9La maintenance prédictive: premier levier de réduction des coûts
d’exploitation
AVNET SILICA se tourne vers la fabrication de capteur au travers du projet Brainium
Leader mondial de la distribution électronique, AVNET SILICA lance le projet Brainium en
partenariat avec ST Microlectronics et Octonion afin de concevoir une plateforme informatique
et un capteur destinés notamment à la maintenance prédictive. Brainium a fait l’objet d’une
preuve de concept (POC) visant à installer des capteurs vibratoires connectés sur un parc
de 30 pompes en collaboration avec un acteur norvégien du traitement de l’eau. Présentés
lors de la conférence Maintenance prédictive : Quels résultats concrets pour l'industrie ?, les
résultats du POC indiquent une réduction des coûts de déplacement des opérateurs de
maintenance de 70%, ce qui équivaut à une économie de 30M€ par an.
Selon, Christophe Prevé (CTO chez Schneider Electric) à l’occasion de la conférence
Maintenance prédictive : Quels résultats concrets pour l'industrie ? les attentes des
clients en matière de maintenance prédictive sont fortes car une défaillance sur
des appareils à haute tension peut entrainer une explosion, l’arrêt d’une usine et ou
encore une indisponibilité l’appareillage. Les principaux modes de défaillances sont de
mauvais contacts électriques ou un vieillissement de l’isolation. En contrôlant la
température grâce à des sondes connectées, il est possible de détecter des micro-
décharges et ainsi engager des actions de maintenance préventive avant une
explosion. A noter également que ce type de déploiement a été grandement facilité
par la diminution de la consommation électrique des sondes (induction aujourd’hui).
SCHNEIDER améliore la disponibilité de son parc d’installation électrique grâce à la maintenance prédictive
10Les objets connectés transforment les modèles économiques
Advanced Manufacturing : Vision industrielle, jumeaux numériques...
demain l'opérateur de production numérisé et augmenté !
Un jumeau numérique est une réplique numérique d'un objet, d'un processus
ou d'un système. Comme le soulignait Bruno Hemery, Directeur des Ventes
chez SAP, le jumeau numérique peut être un outil de maintenance prédictive
et d’amélioration de la performance de la production, mais également un
moyen de créer de nouveaux modèles économiques. Par exemple, alors
qu’un client allemand de SAP basait son modèle économique sur la vente de
compresseurs d’air, la pression concurrentielle asiatique l’a encouragé a revoir
son modèle vers un service garantissant une grande disponibilité du parc
de compresseurs et basé sur des capteurs communicants sur les
compresseurs et un jumeau numérique(prédictions des pannes, optimisation de
la planification des interventions)
FUEL IT, le capteur de niveau connecté appliqué à la distribution de fioul ou la collecte
La start-up FUEL IT a dévoilé un capteur de niveau et une plateforme SaaS pour aider à planifier les
tournées d’approvisionnement et de collecte dans trois cas d’usages : la distribution de fioul de
chauffage, la collecte d’huile de vidange et la collecte de lait dans des cuves de coopérative agricole.
Ce produit est destiné aux distributeurs de fiouls souhaitant connaître le niveau des cuves de groupe
électrogène de secours de leurs clients. Le capteur connecté transmet les données selon le
protocole radio Lora ou SigFox aux serveurs. Le distributeur visualise grâce à une plateforme en
ligne, ou via son ERP, la consommation et la localisation des capteurs. Il est alors possible d’anticiper
les ruptures et de planifier les interventions.
11Les objets connectés comme moyen d’améliorer les processus
industriels dans secteur de l’énergie
Lors de la conférence IoT, Blockchain, IA pour l'efficacité énergétique : Les meilleures
pratiques de la production à la distribution, Maher Chebbo, Dir. Innovation chez General
Electric (GE), a démontré l’intérêt des objets connectés dans le secteur de l’énergie. Il illustre
ses propos par un projet, commencé au début de l’année de 2018, de supervision de 30
centrales hydrauliques et thermiques portugaises (11GW). Dans le cadre de ce projet,
GE est chargé de faire l’interface entre les capteurs, installés par EDP (Energie Du Portugal)
et la plateforme de supervision à distance. Elle est d’ores et déjà opérationnelle sur plusieurs
centrales et autorise le suivi de plusieurs variables (pression, température, consommation
énergétique, etc.). Pour l’instant GE est en charge des opérations de supervision mais les
compétences vont peu à peu être transférées à l’électricien portugais.
IoT, Blockchain, IA pour l'efficacité énergétique : Les meilleures pratiques de la production à la distribution
Du côté de la distribution de l’électricité ou de gaz, Cyril Hommel, VP Business Developement chez Energisme,
soulignait l’importance d’interfacer les données de consommation d’énergie avec les autres données issues des ERP
ou CRM. Par exemple, pour prévoir son besoin en énergie de chauffage d’eau chaude sanitaire, un hôtel a
besoin de connaitre le taux d’occupation de ses chambres. Pour ce qui est de l’intelligence artificielle (IA), cette
technologie ne semble pas encore avoir fait ses preuves dans le domaine de l’énergie selon lui. Pour prédire la
consommation d’électricité, des modèles statistiques sophistiqués existent mais ce n’est pas de l’IA a proprement
parler. De même, la blockchain n’a pas encore pénétré le marché, mais les conférenciers pensent que cette
technologie pourrait être employée pour certifier l’origine de la production électrique éolienne ou photovoltaïque.
General Electric déploie à large échelle un service de supervision de centrales électriques
12Microsoft pilier du marché de réalité augmentée
AR/VR - Optimisation des processus industriels avec les réalités augmentées et virtuelles
Aujourd’hui, le budget global alloué aux dépenses en matière de réalité augmentée et de réalité virtuelle est de 27
Mds de $ et devrait doubler d’ici 2 ans. Cependant, l’utilisation de ces technologies restent aujourd’hui marginale :
environ 7% des entreprises interrogés par Accenture sont équipées de casque de réalité augmentée).
MICROSOFT dévoile la nouvelle version de son casque de réalité augmentée HoloLens 2
Deux ans après HoloLens 1, le nouveau casque de réalité augmentée de MICROSOFT sera
commercialisé dans le courant de l’année 2019. En multipliant par deux la taille du champ de
vision, la sensation d’immersion a été décuplée. De plus, la caméra est capable de comprendre
plus de gestes qu’auparavant, permettant une interaction accrue avec l’affichage. L’ergonomie
et le confort ont également été améliorés en plaçant la carte électronique à l’arrière du casque.
En outre, Microsoft met à disposition 3 applications prêtes à l’emploi : GUIDES pour
l’apprentissage, REMOTE ASSSIST pour le travail collaboratif et la supervision à distance et
LAYOUT pour l’aménagement 3D des espaces.
▪ Microsoft, acteur majeur de l’AR, liste 4 cas d’utilisation : la
formation, la maintenance assistée, le travail collaboratif et
l’amélioration de l’expérience client (en avant-vente par exemple)
▪ J-M. Roque, Directeur du programme industrie 4.0 chez Framatome,
a présenté d’utilisation de l’AR permettant de s’assurer que la
manutention d’un générateur électrique de 200 tonnes est possible,
puis en phase opérationnelle d’aider l’expert ou l’inciter à suivre et
conseiller le technicien en action en environnement radioactif.
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Sommaire
1. Présentation et enseignements du SIDO 2019
2. L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la
performance industrielle
3. La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées
4. Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer
5. Ouverture : La cyber sécurité appliquées aux véhicules
autonomes
14La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées - Introduction
Depuis l’arrivée des objets connectés, la quantité et la complexité des données n’ont cessé d’augmenter. Par
exemple, dans la maintenance prédictive, mesurer des vibrations implique d’enregistrer l’accélération sur six degrés
de liberté plusieurs milliers de fois par seconde. On se rend alors compte de la nécessité de faire remonter une
information structurée vers les centres de supervision ou les serveurs. Les conférenciers (Hewlett Packard
Entreprise, Mitsubishi, Sequanta et Software AG), en tant qu’acteurs du edge computing, ne considèrent pas la 5G
comme une menace. En effet, il est probable qu’en autorisant la transmission de plus d’informations, les entreprises
voudront mesurer encore plus de données. Donc, le besoin de puissance de calcul au niveau des capteurs ou
des datacenters sera plus important. Cette deuxième partie propose alors un ensemble d’innovations et sujets issus
du SIDO autour des problématiques de structuration de la data, des puissances de calculs et ouvre la réflexion aux
applications possibles dans le domaine de l’AgTech, thématique à l’honneur cette année.
• Mitsubishi emprunte la voie du edge computing
• Hewlett Packard Entreprise capitalise son expérience des datacenters pour offrir des ordinateurs industriels
performants
• VANTIQ présente Modelo, la plateforme de gestion des données en temps réel
• Pentaho, la plateforme de business intelligence d’HITACHI VANTARA
• Smart Farming : Du capteur au robot, vers une agriculture de précision
• Copeeks, nouvel acteur de l’agriculture connectée
• BOSCH lancera cette année Smart Crops, le moniteur de culture connecté
• Track My Tool, application de gestion des outils BOSCH
15 L’ordinateur industriel : passerelle incontournable entre les capteurs
et les services informatiques
Mitsubishi emprunte la voie du edge computing
Mitsubishi présentait deux innovations sur son stand cette année. D’abord, un capteur de vibrations (SmartCheck)
qui embarque un programme capable d’apprendre le comportement vibratoire de la machine en fonctionnement
nominal (moteur électrique, pompe, etc.), puis de détecter des vibrations anormales et prévenir d’une défaillance.
Les données sont de également remontées vers le centre de supervision.
Hewlett Packard Entreprise capitalise sur son expérience des datacenters pour offrir des
ordinateurs industriels performants
Connu sur le marché des serveurs informatiques, Hewlett Packard Entreprise a décidé de se
rapprocher de la source des données en ajoutant un nouveau produit, EL300, à sa gamme
d’ordinateurs industriels : Edgeline converged Edge.
▪ Grâce à son expérience des serveurs (très éloignés du lieu où est crée la donnée), HPE
propose une capacité de calcul importante et surtout une administration des systèmes à
distance optimale (mise à jour ou installation d’un nouveau firmware sur un parc important de
machines). La solution HPE intègre premièrement les modules OT Link, facilitant l’intégration
physique (électrique) des dispositifs d’acquisition de données. Deuxièmement, la plateforme OT
Link standardise les données provenant de plusieurs sources selon différents protocoles.
Dans une dynamique autour du edge computing, Mitsubishi a également dévoilé une
nouvelle gamme d’ordinateurs industriels : MELIPC. Ces ordinateurs sont compatibles
avec le protocole de communication CC-Link IE où les données s’échangent en 1
milliseconde. Ces produits sont développés dans le cadre du consortium Edgecross qui
veut améliorer l’interface entre l’usine et les services informatiques des entreprises.
16
Tirer profit des données récoltées grâce aux plateformes d’aide à la
décision
MODELO, la plateforme de gestion des données en temps réel
VANTIQ est une startup américaine dont le but est de créer une
plateforme de gestion des événements en temps réel pour les entreprises.
Le principe est de créer un outil de développement capable de gérer des
remontées d'informations liés à l'IoT, à l'intelligence artificielle ou à
toutes briques technologiques existantes. La plateforme est destinée aux
entreprises voulant superviser leur processus en temps réel en prenant
en compte de nombreuses sources. Par exemple, grâce à Modelo,
Infosquare a développé une application assurant le suivi en temps réel
d’une flotte de camion : géolocalisation des camions et des marchandises
et respect des délais de livraison.
Pentaho, la plateforme de business intelligence d’HITACHI VANTARA
Pentaho est un outil informatique d’aide à la décision se basant sur des mesures faites par des objets connectés. Cet
outil est un espace de développement informatique visuel où les données sont transformées et affichées en une
forme exploitable. Plus précisément, Pentaho est logiciel ETL (Extract-Transform-Load) qui accepte un grand
nombre de sources : Base de données relationnelles, données business (SalesForce), etc. Pentaho est aussi une
plateforme de Business Intelligence (BI) qui intègre des algorithmes d’apprentissage qui détectent des corrélations
entre les données. Les domaines d’applications les plus fréquents sont la gestion des flottes de véhicules en temps
réel et la maintenance prédictive.
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Smart Farming : l’IoT peut donner une vue synthétique de son
activité à l’agriculteur
Smart Farming : Du capteur au robot, vers une agriculture de précision
Lors de la table ronde, Mehdi Siné, Dir. numérique et informatique chez Acta, a introduit
le fait que l’agriculture de précision s’intéresse à l’amélioration des rendements de
récolte et des élevages via deux grandes briques : la robotique (permettant des
interventions précises sur les récoltes) et la supervision. Alexis Comar, CEO de Hiphen,
a pu alors présenter les nombreux moyens existants pour capter des données (drone,
satellite, capteur embarqué sur la machine ou moniteur dans le champ) et préciser que
le défi qui se pose alors est la validité de ces données car il n’existe pas encore de
standard de mesure.
Copeeks, nouvel acteur de l’agriculture connectée
La start-up Copeeks présente un système de monitoring pour les cultures et le bétail basé sur un
capteur de pression, de température et d’humidité de l’air ainsi qu’une caméra. Un autre boitier peut
être ajouté pour mesurer l’humidité ou la température du sol. La startup travaille également sur le
traitement de l’image pour superviser l’agitation des animaux et répondre à la demande de bien-être
des bêtes, ou encore détecter la présence de ravageur sur les cultures. La valeur ajoutée de la solution
Copeeks se trouve dans l’interface homme/machine, où l’agriculteur peut échanger en langage
naturel pour obtenir des tableaux, photos ou rapports sur ces cultures ou son élevage.
En parallèle de la data, il existe aujourd’hui un véritable enjeu de polyvalence pour les robots agricoles qui
doivent être capables de s’adapter à l’environnement évolutif des cultures (météo, type de culture, etc.). Le
projet ADAP2E est en cours au sein de l’IRSTEA pour répondre à cette problématique.
18Bosch va au delà du smart farming et introduit l’IoT dans ses autres
produits
BOSCH lancera cette année Smart Crops, le moniteur de culture connecté
Smart Crops est un moniteur de culture connecté conçu par Bosch et qui intègre les algorithmes de la
start-up Hi-Phen. Il est doté d’un capteur de rayonnement photosynthétique actif (PAR) qui mesure
la surface foliaire, la quantité de chlorophylle, la température ou le rayonnement dans la parcelle.
Toutes ces mesures sont intégrées dans les programmes informatiques Hi-Phen qui les compare aux
modèles agronomiques d’Arvalis. Bosch veut aider l’agriculteur à baisser ces coûts en réduisant les
déplacements dans les cultures et en diminuant l’utilisation d’intrants. Pour ce faire, un outil
d’aide à la décision, basé sur les mesures du Smart Crops, fournit des conseils à l’agriculteur sur l’état
sanitaire des cultures ou des dates de pulvérisation par exemple.
Track My Tool, application de gestion des outils BOSCH
En temps qu’outilleur, Bosch a imaginé une autre solution consistant à installer une
puce Bluetooth sur ses produits pour les rendre « connectés » et les interfacer
avec sa plateforme de supervision : TrackMyTools. Il est par exemple possible de:
▪ démarrer des capteurs lasers à distance ou visualiser le niveau de batterie
▪ déclencher une alerte lorsqu’un capteur a été déplacé afin d’éviter de prendre
une fausse mesure
De même, sur les outils de perçage ou de découpe, lorsque le système de
débrayage se déclenche, une alerte peut être envoyée à la plateforme afin d’assurer
une meilleure sécurité aux opérateurs (monitoring du nombre d’alertes quotidiennes
afin de réduire les troubles musculo-squelettiques, par exemple aux épaules).
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Sommaire
1. Présentation et enseignements du SIDO 2019
2. L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la
performance industrielle
3. La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées
4. Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer
5. Ouverture : La cyber sécurité appliquées aux véhicules
autonomes
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Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer - Introduction
Aujourd’hui, le désir des industriels est de pouvoir intégrer facilement un robot à la chaîne de production. En
effet, pour Stéphane Morel, fondateur d’AkeoPLus (intégrateur de solutions robotiques) à l’occasion de la
conférence Comment intégrer les robots collaboratifs dans votre industrie ?, le cas d’usage le plus fréquent est un
robot pick and place, avec une barrière immatérielle, intégré sur une ligne de production. On est encore loin
d’une parfaite synergie entre l’opérateur et le robot. Cependant, dans cette optique de faciliter l’intégration, de
nombreux roboticiens (Kuka, Fanuc, Universal Robots) ont déjà développé des solutions d’apprentissage manuel
permettant aux opérateurs de programmer le robot sans avoir à développer des programmes informatiques.
En France, les opérateurs ont une opinion positive de la robotique collaborative qui renvoie une image
moderne de leur entreprise. Dans un futur proche, la robotique collaborative dépendra donc largement de cette
facilité d’intégration digitale et mécanique. A plus long terme, les industriels pensent que les bras robotiques
mobiles pourront pénétrer le marché des industries demandant de la flexibilité. Nous avons choisi les innovations
suivantes pour illustrer les thématiques présentées ci-dessus :
• TS2, la nouvelle gamme de robots plus précis et plus rapide
• HelMo trace le chemin du futur de la robotique collaborative
• BARAKUDA, le robot mobile pour les zones à risque
• ATRAX pour le maniement des engins explosifs
• La robotique collaborative trouve des débouchés dans le polissage grâce à Universal Robot
• GECKO, le préhenseur robotique sans pompe à vide
• Le gant bionique : une parfaite harmonie entre l’homme et le robot
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Stäubli améliore sa gamme de robots SCARA et développe
un nouveau savoir faire dans les robots collaboratifs
TS2, la nouvelle gamme de robots plus précis et plus rapide
Stäubli a présenté sa nouvelle gamme de robots TS2 SCARA. Ce sont des robots quatre axes
se déclinant sur quatre modèles d’une portée de 460 à 1000 mm et qui disposent d’une
charge maximale de 8,4 kg. Cette nouvelle gamme intègre les réducteurs creux JCS
brevetés sur l’axe 1 et 2. Ces robots peuvent se fixer au sol et au plafond. Prochainement, des
versions pouvant travailler dans des environnements sensibles seront disponibles : milieu
aseptique (option Stericlean), en salle blanche (option SCR) ou dans une usine électronique
(option ESD). Enfin, la gamme TS2 est équipée des derniers contrôleurs Stäubli CS9
intégrant un grand nombre de bus de terrain différents : EtherCAT, Ethernet, Powerlink, Sercos,
Profinet.
HelMo trace le chemin du futur de la robotique collaborative
Acteur majeur de l’industrie des bras robotisés, Stäubli lance son premier robot mobile :
HelMo. Il ouvre la voie vers de nouveaux robots collaboratifs plus modulables en multipliant
les tâches possibles. Le robot possède trois étages : un premier étage pour la conduite, un
pour la rotation et un accueillant le bras robotisé. Le système est équipé d’un coupleur
d’alimentation flexible que le robot peut brancher sur un poste de travail pour transmettre la
puissance et les signaux électriques. Lorsque le robot se déplace entre deux postes, le robot
est autonome en énergie grâce à une batterie intégrée. Pour une collaboration optimale entre
l’homme et la machine, Helmo est équipé de capteurs laser et d’une enveloppe tactile afin
d’assurer la sécurité des opérateurs.
22Sharks Robotics étend sa palette de robot toujours plus polyvalent
Sharks Robotics s’est fait connaitre pour son robot COLOSSUS, pilotable
à distance, capable d’éteindre le feu ou encore de transporter des
blessés. Il a fait récemment l’actualité en participant à la lutte contre
l’incendie de Notre Dame de Paris.
BARAKUDA, le robot mobile pour les zones à risque
Le roboticien français a présenté son nouveau robot BARAKUDA. D’une
robustesse à toute épreuve, ce robot est capable de transporter des
équipements ou des blessés et de faire des relevés d’informations.
Le robot peut embarquer jusqu’à 1 tonne d’équipement et tracter 2
tonnes. Il est pilotable à distance dans un rayon de 300 m. La motorisation
est électrique et les batteries autorisent une autonomie de 10 h. Destiné
notamment au marché de la défense, BARAKUDA est un produit haut
de gamme coûtant entre 130 000 et 200 000 €.
ATRAX pour le maniement des engins explosifs
ATRAX est un robot de soutien destiné à intervenir dans des zones à
risques et désamorcer des engins explosifs. Ce robot mobile est
équipé d’un bras robotique 5 axes lui permettant de manipuler les engins
explosifs de 60 kg. Grâce à une liaison radio, le robot est pilotable à une
distance de 600 m en extérieur et 200 m en intérieur. En phase de
mouvement continu, l’autonomie est de 4 h. Sa puissance de 700 W fait
de lui le robot de manipulation d’engin explosif le plus puissant du monde.
23
Panorama des innovations en robotique collaborative
La robotique collaborative trouve des débouchés dans le polissage grâce à
Universal Robot
Pionnier en matière de robotique collaborative, Universal Robot était présent au SIDO
2019 pour présenter une des dernières applications : le polissage. La position du bras
est automatiquement ajustée en fonction de la force que l’on veut appliquer sur la
surface, reproduisant ainsi le toucher précis des opérateurs. Comme l’a répété Adrien
Poinssot, Directeur Commercial France d’Universal Robot, lors de la conférence
Comment intégrer les robots collaboratifs dans votre industrie ?, le but est de soulager
les opérateurs des tâches pénibles afin qu’ils se concentrent sur leur savoir-faire. En
outre, le roboticien danois exposait un système d’apprentissage manuel développé en
partenariat avec Haption. Grâce au haptique, Virtuose 3D, un opérateur peut contrôler
un bras robotique de manière intuitive.
GECKO, le préhenseur robotique sans pompe à vide
Primé à Chicago et à Hanovre, le préhenseur GECKO conçu par OnRobot se veut
innovant. Inspiré par biomimétisme du lézard, ce nouveau préhenseur aux millions de
tiges fibrillaires, adhère aux surfaces plates et lisses grâce à la force de Van der Waals.
L’innovation réside dans le fait ne pas avoir besoin de faire le vide pour se saisir d’un
objet. Les principaux champs d’applications sont les robots pick and place dans
l’industrie des cartes électroniques. Le préhenseur s’interface avec la plupart des
grandes marques de robotique (Kuka, Universal Robot, Fanuc, etc.).
24
Exosquelette : futur de la robotique collaborative?
Le gant bionique : une parfaite harmonie entre l’homme et le robot
Inspiré des prothèses médicales, les gants bioniques conçus par
Eiffage visent à améliorer la santé et la sécurité sur les chantiers. En
effet, Erick Lemonnier, Dir. Prévention chez Eiffage, souligne, à
l’occasion de la conférence nouvelle collaboration homme-machine : un
axe de développement clé pour le secteur de la construction, que 87%
des maladies professionnelles sont des troubles musculo-
squelettiques (TMS) et 40% de ces TMS concernent la main.
Concrètement, ce gant permet de réduire les efforts sur la main de
l’opérateur jusqu’à 82% en actionnant ces articulations 5 fois plus
puissantes que celles d’un homme. La principale limitation technique
est sa consommation d’énergie : une batterie de 800 g est nécessaire
pour alimenter le gant. La particularité du gant IronHand est qu’il est
totalement souple, là où d’autres exosquelettes possèdent des éléments
rigides. De fait, Eiffage s’invite sur le marché de la robotique
collaborative où le robot serait en parfaite harmonie avec l’homme.
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Sommaire
1. Présentation et enseignements du SIDO 2019
2. L’entreprise et l’opérateur augmentés au service de la
performance industrielle
3. La filière des objets connectés se focalise sur la production et
l’accès à des données structurées
4. Vers une robotique collaborative plus facile à intégrer
5. Ouverture : La cyber sécurité appliquées aux véhicules
autonomes
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Ouverture : La cyber sécurité appliquée aux véhicules autonomes
Tout d’abord, il semble important de noter ici que le véhicule autonome était représenté de façon mineure au SIDO
2019 avec très peu de sujets et projets associés, aussi bien au niveau du programme de conférence que sur les
stands. Quelques informations intéressantes ont toutefois pu être obtenues dans une approche plus prospective :
▪ David Degrange, chef de projet cockpit chez Faurecia, a pu souligner lors d’une intervention que les écrans
ont durablement remplacé les boutons dans l’habitacle des véhicules. L’arrivée de la plastronique et les
synergies entre les écrans et les commandes vocales plus performantes pourraient ouvrir de nouveaux
usages autour des IHM.
▪ Par ailleurs, l’industrie automobile est depuis plusieurs années régulièrement visée par les cybercriminels: en
effet, 74 % des conducteurs utilisent les fonctionnalités connectées (comme le kit main libre) de leur véhicule
offrant ainsi des points d’entrée pour les cybercriminels. En 2015, des chercheurs américains ont ainsi réussi
à prendre le contrôle d’un voiture distante de 16 km et en a coupé les freins. L’arrivée des véhicules
autonomes ouvre également de nouvelles possibilités en termes de cyberattaques : perturbation de l’IA du
véhicule en modifiant les panneaux de signalisation (des chercheurs américains l’ont démontré en collant de
simple papiers sur des panneaux STOP), installation de rançongiciel qui consisterait à empêcher le
démarrage du véhicule….
▪ Plus généralement, en matière de cybersécurité, la nouvelle stratégie adoptée par les industriels est de
centraliser la direction des systèmes d’information (DSI), là où auparavant chaque usine possédait une
DSI indépendante. Cela permet de simplifier le déploiement des éléments de sécurité informatique sur
l’ensemble des usines.