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Adolescence et adolescents :
une période à risques.
Conférence Psychologie de l’adolescent, 17-01-07
R.Tsao, IUFM Aix en Provence.
22
PlanPlan
Définition Développement physique, cognitif et social Adolescence comme période à risques : le suicide et les violences en milieu scolaire.
33
Définition
3 tâches développementales : modifications que doivent affronter tous les ado. Au niveau corporel (intégrer les changements physiques dans un corps sexué) Au niveau intellectuel (accès à l’abstraction) Au niveau social (s’affranchir de la tutelle parentale et développer des relations sociales hétérosexuelles)
Qu’est-ce que l’adolescence ?Période se situant, psychologiquement et culturellement, entre l’enfance et l’âge adulte plutôt que comme une tranche d’âge précise.
44
Le développement physique
L’adolescence est marquée par de nombreux changements corporels (puberté – changements hormonaux).
Taille Morphologie Musculature Maturation sexuelle
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Le développement physique
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Poussée de croissance
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A : Développement des seins : stade 2B : Développement de la pilosité pubienne : stade 2C : MénarcheD : Développement des seins : stade 4E : Développement de la pilosité pubienne : stade 5
8 10 12 14 16 18
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12
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8
6
4
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0
Poussée de croissance
A
B
C
D
Age
Gain
de ta
ille e
n cm
/an
A : Développement génital : stade 2B : Développement de la pilosité pubienne : stade 2C : Développement génital : stade 4D : Développement de la pilosité pubienne : stade 5
FillesGarçons
Figures 1 & 2 : Séquence du développement pubertaire (Bee, 2002).
66
Le développement physique
Hypothèse : modèle interne (Lerner, 1985, 1987 ; Petersen, 1987).
Chaque jeune possède un modèle interne ou une représentation du moment opportun du développement pubertaire. Écart entre les attentes des ados et la réalité qui détermine les répercussions psychologiques. A l’heure actuelle, la plupart des jeunes s’attendent à atteindre la puberté entre 12 et 14 ans. Cette norme correspond aux filles qui sont dans la moyenne et aux garçons précoces.
Que se passe t’il en cas de puberté tardive ou précoce ? Vivront ils leur puberté de manière différente ?
77
Le développement physique
On constate que les filles dont le développement pubertaire est normal et les garçons précoces bénéficient d’un meilleur équilibre psychologique.
Les + désavantagés sont les filles au développement précoce et les garçons au développement tardif (image corporelle +
négative, moins populaires, tendance à + déprimées).
88
Le développement cognitif
La découverte de ce principe implique la maîtrise de 3 compétences : identifier les variables en jeu formuler une hypothèse vérifier cette hypothèse
Période des opérations formelles (12-16 ans) – Piaget (1896-1980)Pensée hypothético-déducive
Expérience du pendule
Tâche : quel facteur ou combinaison de facteurs déterminent la «période» d’oscillation du pendule ?
99
Le développement social
1) Les relations familiales
Augmentation des conflits (relatives aux habitudes de vie, à la scolarité, aux valeurs et à la morale) : 70% des ados. admettent la présence de problèmes momentanés (Claes, 1986).
5 à 10% vivent des conflits aigus et permanents (crises ouvertes s’exprimant par des affrontements violents et des fugues). Attachement aux parentsEnquête de Choquet et Ledoux (1994) : Pour 70% des ados. : la vie familiale est agréablement vécue. Les parents sont des interlocuteurs privilégiés en ce qui concerne les difficultés scolaires (68%) et les problèmes de santé (65%).
1010
Le développement social
Figures 3 & 4 : Intimité et attachement chez les adolescents (Hunter & Youniss, 1982).
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Père Mère Ami(e)
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9 ans 12 ans 15 ans 19 ans
Age
Ech
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chem
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Père Mère Ami(e)
Globalement, ces données convergent vers le fait que la relation centrale avec les parents et l’attachement envers eux continuent d’être très marqués pendant l’adolescence, même lorsque le jeune acquière une + grande autonomie.
1111
Le développement social
2) Les groupes de pairsImportance du groupe des pairs pendant l’adolescence.
Étude des relations entre climat familial et orientation des adolescents vers les amis (Dubé & col., 2004) : + le climat familial est négatif, + les adolescents mobilisent le soutien du réseau d’amis pour se confier ou pour aller chercher conseil.
Les adolescents développent des stratégies compensatoires d’adaptation face aux possibles carences familiales.
1212
Le développement social
Figure 5 : Conformité chez les adolescents (Berndt, 1979)
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Age
Eche
lle d
e co
nfor
mité
cpt neutre cpt prosocial cpt antisocial
1313
Adolescence = période à risques
Adolescence : période de changements plutôt qu’une crise identitaire.
L’intensité de la transition adolescente en fait une période à risques : période où les probabilités de vivre des accidents de parcours augmente.
Le suicide La violence
1414
Le suicide
Le suicide est la seconde cause de décès (après les accidents de la route) chez les 15-24 ans.
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11-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18 ans et +
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TS plusieurs TS
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11-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18 ans et +
%
TS plusieurs TS
Figures 6 & 7 : Tentatives de suicide par sexe et par âge (Choquet & Ledoux, 1994).
chez les garçons chez les filles
1515
Les idées suicidaires
Figures 8 & 9 : Idées suicidaires par sexe et par âge (Choquet & Ledoux, 1994).
chez les garçons chez les filles
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11-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18 ans et +
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ont des idées suicidairesont assez et très souvent des idées suicidaires
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11-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18 ans et +
%
ont des idées suicidairesont assez et très souvent des idées suicidaires
1616
Les facteurs de risque
Facteurs les + couramment reconnus (Cloutier, 1996). La consommation de drogue et d’alcool La tentative de suicide antérieure La dépression ou les troubles maniaco-dépressifs Le comportement antisocial ou agressif Une histoire de comportement suicidaire dans la famille La disponibilité d’une arme à feu.
1717
Les signes avant-coureurs
Les évocations plus ou moins directes :« Je vais me foutre en l'air », « Je ne vous embêterai plus »….
Les propos dévalorisants :« Ma vie n'a plus de sens », « Il n'y a plus d'espoir, plus d'issue », « Je suis dans l'impasse », « Je suis un raté »…. Les problèmes psychologiques ou psychiques :Tristesse, mélancolie. Troubles de la mémoire. Fatigue inhabituelle. Troubles alimentaires (anorexie, boulimie). Troubles du sommeil.
1818
Les signes avant-coureurs
Les changements de comportement :Dégradation des résultats scolaires ou, au contraire, surinvestissement accompagné de stress, d'angoisse. Absentéisme scolaire, fugue. Isolement, retrait, abandon d'activités associatives ou sportives. Consommation abusive d'alcool, de tabac, de drogues, de médicaments... Consultations répétées et sans raison chez le médecin. Prises de risque excessives. Laisser-aller de l'hygiène et du vêtement. Agressivité inhabituelle.
1919
La prévention du suicide
Centre de prévention du suicide (écoute téléphonique et orientation vers des services spécialisés) : mécanisme de prévention du suicide le + répandu.
Suicide écoute : 01 45 39 40 00Site : http://www.suicide.ecoute.free.fr
SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45. Site : http://www.sos-suicide-phenix.org
SOS AmitiéSite : http://www.sos-amitie.com
Cap Ecoute : 0800 33 34 35Numéro national : 04 72 33 34 35
La porte ouverte : 0803 33 33 11E-Mail : [email protected]
2020
La prévention du suicide
Programmes de prévention destinés à être diffusés dans les écoles du secondaire.
Objectifs : Faire prendre conscience aux élèves du suicide à
l’adolescence. Donner aux jeunes les moyens de reconnaître les
ados au profil type du « candidat » au suicide. Renseigner sur les attitudes à prendre face aux
personnes suicidaires.
2121
La prévention du suicide
Efficacité des programmes : Politique de projet d’établissement Formation de l’équipe éducative Nécessité des connaissances empiriques Évaluation des programmes permettant un réajustement.
2222
La prévention du suicide
Quelques principes (Lallemand,1996).
Mener une réflexion avant d’agir Favoriser la concertation et la communication entre les adultes au sein de la communauté éducative Faciliter l’expression des jeunes en mettant à leur disposition des lieux d’échanges Développer le partenariat des établissements scolaires avec les structures de proximité Revaloriser les services de promotion de la santé et du service social en faveur des élèves.
2323
La violence
Définition des conduites violentes (OMS) :
« usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance, de la menace, directe ou indirecte contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, une discrimination, un mal développement ou une carence ».
2424
La violence chez les jeunes
Enquêtes épidémiologiques (Choquet, 2001)
certaines violences sont plus banales que d’autres, les garçons ont plus souvent des comportements
violents que les filles, la répétition des comportements violents n’est pas
la règle, les comportements violents diminuent avec l’âge.
2525
La violence chez les jeunes
Figure 10 : Fréquence des conduites violentes selon le sexe (Choquet, 2001).
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bagarre à l'école blesser qqn pb avec la police vol utlisation d'arme
%
Garçons (1x) Garçons (pl x) Filles (1x) Filles (pl x)
2626
La violence chez les jeunesLa violence chez les jeunes
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persécutés victimes deblessures
victimes d'unvol
TS victimes deviolencesphysiques
victimes deviolencessexuelles
%
Figure 11 : Fréquence des violences subies chez les jeunes (Choquet, 2001)
2727
Facteurs de risqueFacteurs de risque
Les études de suivi montrent que les violences les + graves sont précédées de violences mineures (Blaya, 2006).
Importance des « micro-violence ».
Les violences ne sont pas des conduites isolées : Elles sont associées entre elles. Elles sont fortement associées à la souffrance psychologiques et aux conduites à risque.
2828
Facteurs de risqueFacteurs de risque
Facteurs de risque sont multiples : Antécédents pathologiques des parents La qualité des relations intra-familiale L’exposition chronique à un milieu familial violent La qualité de la scolarité Les facteurs sociaux
2929
La violence en milieu scolaire
États des lieux dans le secondaire (Recensement officiel 2004-2005 logiciel SIGNA) :
Nb moyen d’incidents par établissement répondant et pour 100 élèves :
Type d’établissement Nb moyen d’incidents pour 100 élèves
LycéeLycée professionnelCollègeEREA
1,03,53,0
12,9
Total 2,4 %
3030
La violence en milieu scolaire
N° d’ordre et type d’acte %
1. Violences physiques sans arme2. Insultes ou menaces graves3. Vol ou tentative5. Dommage aux locaux7. Intrusion de personnes étrangères
l’établissement11. Racket ou tentative15. Violences physiques à caractère sexuel20. Tentative de suicide25. Port d’arme feu…
28,925,910,13,82,31,91,40,50,1
Types d’actes signalés dans le second degré en 2004-2005 (SIGNA) :
3131
La violence en milieu scolaire
Apport des recherches scientifiques (Blaya, 2006) :
Victimation + importante chez les garçons et les 12-13 ans. Les élèves de classes spéciales (4° technologique, SEGPA) et les élèves en collège défavorisés sont + vulnérables. Les problèmes de violence ont lieu dans la cour de récréation, dans les couloirs, les escaliers, mais aussi dans les toilettes (lieu peu surveillé). La variable « ethnicité » peut être fortement corrélée à la violence à l’école.
3232
La violence en milieu scolaire
Contre les adultes (Blaya, 2006) :
Les enseignants sont le + souvent victimes de violences verbales. Les agresseurs sont + souvent des élèves (90 % contre 46 % en primaire). Différences selon le sexe de l’enseignant. Risque + important en zone urbaine défavorisée.
Importance du réseau social et du soutien de l’équipe éducative.
3333
La violence en milieu scolaire
La violence des adultes entre eux (Blaya, 2006) :
Étude belge (2003) sur le recensement des violences à l’encontre des adultes des équipes éducatives : 15 % sont victimes de harcèlement moral 17% de rumeurs malveillantes de la part de leurs collèges.
La + grande part du stress chez les enseignants est causée par des conflits dans l’équipe éducative (Jeannot, 2002).
3434
Prévention de la violence
Conditions d’efficacité des programmes de lutte contre la violence : Politique de projet d’établissement Régularité des interventions Formation adéquate pour le personnel Évaluation des programmes de prévention.
3535
Prévention de la violence
Intitulé des programmes
Public ciblé Mode d’administration Contenu
PATHE(Gottfredson,
1986)
Élèves, enseignants et membres de la direction.
Formation préalable de l’équipe éducativeMise en place d’un comité de suivi et d’évaluation du programme
Plus grande clarté des règlesCohésion dans l’application de la disciplineAccroître les expériences positives des élèvesDéveloppement du sentiment d’appartenanceÉlaboration d’un réseau d’aide par les pairsMise en place de services d’orientation professionnelle et de recherche d’emploi
STATUS(Gottfredson,
1990)
Élèves à haut risque(12-15 ans)
2 h par jour pendant une année scolaire
Formation à la loi, aux rôles et fonctions de l’école, aux droits et responsabilités des élèves, aux relations interpersonnelles…
3636
Prévention de la violence
Intitulé des programmes
Public ciblé Mode d’administration Contenu
Programme flamand de lutte contre le bullying en école primaire et au collège(Stevens & col., 2002)
Élèves de 10 à 16 ansParentsEnseignants
Modules de formation avec activités spécifiques au niveau des parents, des adultes de l’école, de la classe et de l’établissement en général.
3 modules basés sur :
1) l’information et la prise de conscience du phénomène avec élaboration d’une politique d’établissement
2) la mise en place d’activités socio-cognitives pour les élèves
3) module à destination des élèves impliqués : démarche de réparation et de soutien à l’égard des victimes, pédagogie de contrat ; développement de l’empathie chez les agresseurs.
3737
Bibliographie
Ballion, R. (2000). Les conduites déviantes des lycéens. Paris : Hachette Education.Blaya, C. (2006). Violences et maltraitances en milieu scolaire. Paris : Armand Colin.Braconnier, A., Chiland, C., Choquet, M. & Pomarede, R. (1995). Adolescentes, adolescents : psychopathologie différentielle. Paris : Bayard Editions.Berndt, T.J. (1979). Developmental changes in conformity to peers and parents. Developmental psychology, 15, 608-616.Cloutier, R. (1996). Psychologie de l’adolescence. Montréal : Gaëtan morin éditeur.Choquet, M. & Ledoux, S. (1994). Adolescents : Enquête nationale. Paris : Editions INSERM.Choquet, M. (2001). Les jeunes et la violence. Adsp, 37, 11-12.Coslin, P.G. (2002). Psychologie de l’adolescent. Paris : Armand Colin.Debarbieux, E. (2001). La violence en milieu scolaire : dix approches en Europe. Paris : Actions sociales.Dubé, M., Julien, D., Bouthillier, D., Lebeau, E., Belanger, I. & Hamelin, M. (2004). Climat familial et réseau d’amis chez les adolescentes. Enfance, 2, 187- 204.Gottfredson, D.C. (1986). An empirical test f school-based environmental and individual interventions to reduce the risk of deliquent behavior. Criminology, 24, 705-731.Gottfredson, D.C. (1990). Changing school structures to benefit high-risk youths. In P.E. Leone (Ed), Understanding troubled and troubling youth, p. 246-271. Newbury Park : CA Sage.Hunter, F.T & Youniss, J. (1982). Changes in functions of three relations during adolescence. Developmental psychology, 18, 806-811.
3838
Bibliographie
Lallemand, C. (1996). Les conduites suicidaires des adolescents : des repères pour la prévention à l’école. Fondation de France.Lehalle, H. (1995). Psychologie des adolescents. Paris : P.U.F.Mallet, P. (1997). Se découvrir entre amis, s’affirmer parmi ses pairs. Les relations entre pairs au cours de l’adolescence. In H. Rodriguez-Tomé, S. Jackson & F.Bariaud (Eds). Regards actuels sur l’adolescence, Paris : PUF.Stevens, V. & col. (2000). Bullying in Flemish schools : an evaluation of antibullying intervention in primary and secondary schools. British Journal of Educational Psychology, 70, 195-210.Thibault, C. (1992). La prévention du suicide chez les jeunes…c’est d’abord une question de vie. Santé mentale au Canada, septembre, 2-7.