04 - Montreux - Au pays des Narcisseslife.itu.int/rando/pdf/20100520.pdf · 4 - Montreux, au pays...

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4 - Montreux, au pays des narcisses - 20 mai 2010 Notre quatrième balade nous mènera sur les hauts de Montreux, la pente règne en maître et fait cohabiter la montagne et le lac. Entre les sommets et le bleu Léman, vous marcherez à mi-hauteur, à travers pâturages et forêts. Vous profiterez à plusieurs reprises de vues généreuses sur ce paysage de carte postale et suivrez le chemin didactique des narcisses où plusieurs thèmes sont abordés : la forêt, la géologie, la faune, l’hydrologie et les fameux narcisses, fleurs qui parsèment généreusement les prairies pentues, aux mois de mai et de juin. Des prairies qui ont aussi leurs charmes en été, quand d’autres fleurs prennent le relais. Date : Jeudi 20 mai 2010 Dénivelé : 200 m Distance : 6 km Durée : 3:00 h Itinéraire : Petites routes, chemins et sentiers forestiers. Difficulté : Moyenne, parcours en montée et en descentes un peu raide. Possibilité de scinder le groupe en deux pour un deuxième itinéraire facile, afin que tous les participants puissent profiter des paysages et des Narcisses. Repas : Restaurant « HÉLIODA » Aux Avants. Rendez-vous : 07.00 A Cornavin, dans le hall principal, face aux guichets CFF. DÉPART gare Cornavin GENÈVE 07:33 Voie 4 MONTREUX 08:43 Voie 3 MONTREUX 08:47 Voie 5 LES AVANTS 09:11 LES AVANTS 09:35 FUNI 15 SONLOUP 09:40 RETOUR Les Avants LES AVANTS 12:47 MONTREUX 13:10 Voie 6 MONTREUX 15:54 Voie 1 GENÈVE 17:04 Voie 2 Dans l’attente de vous retrouver nombreux, le jeudi 20 mai 2010 pour une sympathique 4 ème balade de la saison, nous vous adressons, chers Amis randonneurs, nos amicales salutations. Jean-Marie Estero et Willi Justrich

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4 - Montreux, au pays des narcisses - 20 mai 2010

Notre quatrième balade nous mènera sur les hauts de Montreux, la pente règne en maître et fait

cohabiter la montagne et le lac. Entre les sommets et le bleu Léman, vous marcherez à mi-hauteur, à travers pâturages et forêts. Vous profiterez à plusieurs reprises de vues généreuses sur ce paysage de carte postale et suivrez le chemin didactique des narcisses où plusieurs thèmes sont abordés : la forêt, la géologie, la faune, l’hydrologie et les fameux narcisses, fleurs qui parsèment généreusement les prairies pentues, aux mois de mai et de juin. Des prairies qui ont aussi leurs charmes en été, quand d’autres fleurs prennent le relais.

Date : Jeudi 20 mai 2010

Dénivelé : 200 m

Distance : 6 km

Durée : 3:00 h

Itinéraire : Petites routes, chemins et sentiers forestiers.

Difficulté : Moyenne, parcours en montée et en descentes un peu raide. Possibilité de scinder le groupe en deux pour un deuxième itinéraire facile, afin que tous les participants puissent profiter des paysages et des Narcisses.

Repas : Restaurant « HÉLIODA » Aux Avants.

Rendez-vous : 07.00 A Cornavin, dans le hall principal, face aux guic hets CFF. DÉPART gare Cornavin

GENÈVE 07:33 Voie 4 MONTREUX 08:43 Voie 3

MONTREUX 08:47 Voie 5 LES AVANTS 09:11

LES AVANTS 09:35 FUNI 15 SONLOUP 09:40 RETOUR Les Avants LES AVANTS 12:47 MONTREUX 13:10 Voie 6

MONTREUX 15:54 Voie 1 GENÈVE 17:04 Voie 2

Dans l’attente de vous retrouver nombreux, le jeudi 20 mai 2010 pour une sympathique

4ème balade de la saison, nous vous adressons, chers Amis randonneurs, nos amicales salutations.

Jean-Marie Estero et Willi Justrich

Délai d’inscription : Vendredi 14 mai 2010

ATTENTION ! CHAUSSURES CONFORTABLES,

EN PARTIE SUR SENTIERS DE MONTAGNE

Prévoir au minimum un bâton de marche (en bon état)

Et surtout n’oubliez-pas…

Un jour de sentier…Un jour de sentier…Un jour de sentier…Un jour de sentier… …Huit jours de santé…Huit jours de santé…Huit jours de santé…Huit jours de santé !!!!

Montreux

Armoiries de Montreux: parti d'argent à trois étoiles à six rais rangées en pal de gueules, séparées de deux croissants montants de

même, à dextre, d'azur au moûtier d'or maçonné, avec clocher, à senestre. Un peu d’histoire

La région montreusienne ne fut pendant longtemps qu'un ensemble de petits villages et de hameaux, certains datant de l'époque romaine. Au Moyen Age, mis à part quelques artisans, la population vivait de la terre, élevait du bétail, produisait du blé et cultivait la vigne.

Dépendant spirituellement de l'Évêché de Lausanne dans la première moitié du XIe siècle, la région de Montreux fit partie de l'Évêché de Sion. Après une vaine tentative d'échange avec Pierre de Savoie, la Paroisse de Montreux se transforma en vidamie. Celle-ci fut vendue en 1295 à Girard d'Oron, dont l'héritier se vit dans l'obligation d'abandonner une partie des droits sur ses terres au Comte Amédée V de Savoie. Ce partage eut lieu le 18 août 1317 et fut conclu par un traité capital pour Montreux, qui engendra la séparation du Châtelard et des Planches, laquelle perdura plus de six cents ans. Autour du Château du Châtelard, construit dès le milieu du XVe siècle par Jean de Gingins, s'érigea une châtellenie qui devint la propriété de familles puissantes du pays.

En 1536, les colonnes de l'armée bernoise s'emparèrent du Pays de Vaud savoyard, lui imposant la Réforme, laquelle représenta cependant pour Montreux une période de calme relatif, d'ordre et de prospérité. La Révolution vaudoise de 1798, à laquelle les Montreusiens participèrent activement, les libéra de l'emprise bernoise.

La région connut au siècle passé un développement exceptionnel grâce à la navigation sur le Léman et, pour une bonne part, à l'arrivée du chemin de fer. Les petits villages d'autrefois se transformèrent en une vaste agglomération. Si de modestes pensions ouvrirent leurs portes à partir de 1815, les premiers hôtels dignes de ce nom furent construits quelques années plus tard. Les nombreux écrivains et autres artistes qui séjournèrent dans notre région contribuèrent largement à faire connaître la beauté de ce paysage, le calme et la sérénité qui s'en dégagent.

La Première Guerre mondiale mit fin à l'âge d'or que Montreux connut durant plus de cinquante ans. Malgré les vicissitudes engendrées par les deux conflits mondiaux du XXe siècle, le tourisme demeura la principale source de revenus.

En 1961, la fusion des Communes du Châtelard et des Planches, votée par la population, transforma Montreux en une seule entité politique.

Depuis cette époque, c'est en tant que station touristique que Montreux exprime de la manière la plus évidente sa vocation d'ouverture internationale. S'étant dotée d'un Centre de Congrès et d'Expositions à la pointe du progrès comprenant une prestigieuse salle de concert de quelque 1800 places, elle est en mesure d'accueillir tout au long de l'année, conférences, expositions, réunions, séminaires et autres assemblées dans les domaines les plus divers.

Des manifestations internationales s'inscrivent régulièrement à son calendrier, telles que la Rose d'Or, les festivals de jazz, du rire, de musique, d'art choral lyrique, le World Television Forum, le Travel Trade Workshop pour ne citer que les principales.

La Coupe des Nations de rink-hockey, le Montreux Volley Masters et les autres joutes sportives se disputent également en ses murs.

Aux organisateurs de congrès et aux touristes en provenance de toutes les parties du monde, Montreux propose un éventail de ressources hôtelières de toutes catégories.

Mais on ne saurait parler de Montreux sans évoquer ses instituts bancaires, ses établissements scolaires communaux et privés, véritables ambassadeurs de l'enseignement suisse et, sur le plan de la santé, son

hôpital régional et ses nombreuses cliniques privées mondialement connues pour leurs soins personnalisés, leurs cures de diététique et de revitalisation.

S'appuyant certes sur un passé prestigieux, Montreux prépare l'avenir avec enthousiasme, dynamisme et créativité.

L'Hôtel du Righi Vaudois et le chalet Mirabeau

En 1854, le financier genevois Jacques Mirabeau fait construire un «chalet» à Glion. Dix ans plus tard, un second bâtiment est édifié à proximité: il s'agit de l'Hôtel du Righi vaudois, tel qu'il est représenté par la gravure. Ses façades sont caractéristiques de certains établissements Montreusiens par leur décor inspiré de l'art local suisse. Très luxueux pour l'époque, le Righi vaudois contient plusieurs salons, un établissement de bains et un télégraphe, dont le tracé vertical de la ligne dans la colline est devenu le jogging le plus efficace de Montreux. L'intrépide Impératrice Sissi l'arpenta régulièrement entre 1893 et 1898. Le chalet et cet hôtel disparaissent en 1895, lors de la reconstruction menée par l'architecte Louis Maillard. L'état actuel de l'édifice résulte de ces travaux et la restauration entreprise récemment lui a redonné son lustre.

Le Grand-Hôtel des Avants

Grâce à la famille Dufour, le petit village des Avants devient, de façon précoce, une station touristique de montagne. C'est en 1874 déjà que l'hôtel représenté par la gravure est édifié. La petite chapelle, à gauche, est édifié par l'Église anglicane en 1877; pendant un temps, l'Église libre y tiendra ses cultes. Le succès de la station va grandissant, grâce à son emplacement quasi-alpin privilégié, c'est aussi le premier endroit de la région où l'on skie pour le plaisir. En effet en1877 une paire de ski commandée à Stockholm par les frères Dufour glisse pour la première fois en terre vaudoise. en 1900, puis en 1912 l'hôtel est transformé puis agrandi par l'architecte Louis Villard, le père du chansonnier Gilles. A cette époque, des promoteurs espéraient pouvoir créer un train entre Les Avants et Caux; la Première Guerre mondiale mettra un frein à cette expansion prometteuse.

Une promenade en barque

Un beau soir de l'été 1830. Une barque s'avançait lentement, ayant à bord plusieurs Anglais qui mirent pied à terre, cherchant la maison où avait habité Byron, actuellement maison Pauly. Une heure s'écoula, puis une heure encore; les Anglais ne pouvaient quitter ces lieux d'extase; ils demandèrent le gîte à Verte-Rive, dont ils furent les premiers pensionnaires; ils y passèrent quelques jours et vantèrent à leurs amis les charmes de ce doux pays. Verte-Rive fut rempli puis il fallut construire d'autres pensions (tiré de Jules Monod, Le Canton de Vaud pittoresque, 1906, p. 146). Sans aucun doute, les premiers Anglais dont parle cette version du «mythe Montreusiens», prirent aussi la barque pour se rendre à Chillon, comme ces hôtes des années 1870. Le peintre François Bocion s'est représenté avec sa famille lors d'une sortie dominicale.

L'Hôtel des Crêtes à Clarens

Peu après la création d'un débarcadère (1869) et d'une gare à Clarens (1861), des hôtels sont édifiés en bordure de ce village sis à l'ouest de la commune du Châtelard. Le premier Hôtel des Crêtes est édifié en 1865 pour Charles Fatio; en 1874, il est remplacé par celui qui est figuré sur la gravure et qui serait la première œuvre des architectes veveysans Ernest Burnat et Charles Nicati, très renommés à l'époque. Surplombé par deux châteaux (celui du Châtelard et celui des Crêtes), l'hôtel est situé dans un îlot de verdure propice au repos. Le compositeur français Maurice Ravel y séjourne quelques semaines avec sa mère en 1913 car de l'autre côté de la voie de chemin de fer, à l'Hôtel du Châtelard, habite son ami le compositeur russe Igor Stravinsky avec toute sa famille. L'Hôtel des Crêtes a depuis été surélevé et transformé en appartements; il abrite aujourd'hui le bureau de poste de Clarens.

Hôtel d'Angleterre

Par un raccourci audacieux, cette gravure place l'Hôtel d'Angleterre au bord du lac, séparé de l'eau par la route et la voie de chemin de fer, presque invisibles... Publicité mensongère de l'époque! Ce petit établissement de 48 lits, édifié en 1873 pour Henri Monnier, contraste avec les autres établissements de la région (comme l'Hôtel du Righi vaudois, un peu plus ancien). En effet, ses dimensions, sa forme et son style l'apparentent plutôt à une villa. Le toit à la Mansart qui le coiffe et le jardin à l'anglaise qui lui sert d'écrin ajoutent au charme des façades et de la situation, sublimés par le graveur. En 1911, l'édifice est passablement transformé et surélevé; de nos jours, il abrite l'établissement médico-social Les Laurelles.

Le Château de Chillon et les Dents-du-Midi

Dès 1850, cette vue de la forteresse médiévale de Chillon et des Dents du Midi devient l'«icône» de la station montreusienne. Le château de Chillon, rendu célèbre par Lord Byron dans son poème The Prisoner of Chillon (1816), résulte de plusieurs campagnes d'agrandissements qui débutent au Xe siècle; il doit son âge d'or aux Comtes, puis Ducs, de Savoie, qui, aux XIIIe et XIVe siècle, en font l'une de leur résidence de prestige. D'ailleurs, le nom Savoy pour un hôtel a son origine dans la splendeur de la résidence que le Comte de Savoie possédait près de Londres. L'époque romantique, suivant les traces de Byron, lui trouve un charme mystérieux, renforcé par la présence sublime et obsédante des Alpes voisines. Cette lithographie rend bien compte de cette vision, qu'elle accentue par des effets d'ombres et de lumière.

Le Château des Crêtes

Placé sur une terrasse dominant les berges de Clarens et du Basset, le Château des Crêtes (1865) est un monument majeur du Montreux d'autrefois. Cet édifice néo-renaissance témoigne en effet de l'ouverture d'esprit et de la mobilité des Montreusiens d'alors: son propriétaire, Vincent Dubochet, est un enfant du pays qui fit fortune en devenant le premier directeur du gaz parisien. De retour à Clarens, il marquera par sa construction le paysage et les esprits... Après le Château, Dubochet commande encore à l'architecte parisien Emile Hochereau 21 villas construites au bord du lac et bénéficiant du confort d'un service hôtelier. Aujourd'hui une seule, la Villa Krüger, a retrouvé son affectation première. L'ensemble est classé Monument historique.

L'Hôtel National

Aujourd'hui désaffecté et livré à un triste abandon, l'Hôtel National fut le premier des grands hôtels de Montreux. Œuvre des architectes veveysans Ernest Burnat et Charles Nicati (1874), il s'inspire des châteaux français de la Renaissance par son style et par ses hautes toitures ornées de cheminées en brique. Un jardin surélevé par rapport à la route permettait de jouir du plus spectaculaire panorama sur les Dents du Midi. «Victime» de son succès, l'hôtel doit être surhaussé d'un étage en 1898 par Eugène Jost, l'architecte qui avait déjà édifié en 1896 les galeries à arcades commerciales qui complétaient l'établissement en offrant à la clientèle de l'hôtel un environnement propice à la dépense... Des plans de 1902 prévoient un agrandissement qui aurait triplé la surface, mais le projet sera abandonné par le promoteur hôtelier Alexandre Emery au profit de la construction du Montreux-Palace en 1904 à l'autre extrémité de Montreux.

L'Hôtel Monney

Cette gravure montre l'un des plus grands hôtels de Montreux des années 1880: l'Hôtel Monney, fondé en 1862. Agrandi, démoli, reconstruit et transformé à plusieurs reprises (les travaux de 1873 lui donnent l'aspect que l'on voit ici), cet «établissement de premier ordre» était avantageusement situé en bordure du lac, à proximité du débarcadère et de la gare de Montreux. Il a notamment accueilli les séjours de Lady Evelyn, fille du Comte de Atholl, seule famille écossaise autorisée à entretenir une armée dans le royaume de Grande Bretagne... Qualifiée de mélancolique, nous dirons aujourd'hui marginale et indépendante, Lady Evelyn est connue en Ecosse pour avoir constitué une grande collection de broderies et dentelles, dont certaines proviennent peut-être des achats fait en 1893 dans les boutiques de broderies suisses de Montreux. L’hôtel Monney a été démoli en 1966 pour faire place à l'actuel Eurotel.

Hôtel Beau-Rivage

Édifié en 1857 pour Jean-François Masson, l'aile orientale (à droite sur l'image) du Beau-Rivage, se double en 1874 d'un second bâtiment. Le Beau-Rivage jouit alors d'une «position magnifique, splendides jardins ombragés, avec terrasses sur le lac. Le meilleur confort moderne. Grand salon de lecture. Journaux en langues diverses. Salon pour dames; salle pour fumeurs» précise une publicité de l'époque. Démoli en 1978, cet hôtel était caractéristique des petits établissements hôteliers Montreusiens de la fin du XIXe siècle. Construit au coup par coup, selon les besoins de la clientèle, il ne présentait pas de façade unifiée et monumentale. Comparé aux palaces qui fleurissent au tournant du XXe siècle, il paraissait plus modeste. Pourtant, la plupart des hôtels de Montreux présentait cette configuration, plus pittoresque et, peut-être, plus humaine, que celle des «paquebots» de luxe bâtis après 1900.

L'Hôtel Byron

Construit proche du château de Chillon, sur le territoire de la commune de Villeneuve, l'Hôtel Byron est le premier établissement hôtelier de luxe de la région du Haut lac. Inauguré en 1839, il accueille une population essentiellement anglophone, venue retrouver les traces du poète Byron, qui a tant apprécié la région en 1816. Cet important bâtiment néo-classique rappelle les hôtels londoniens de l'époque victorienne. Il était devancé par un parc à l'anglaise et on y descendait pour les cures de raisin du Clos-Byron, pour les bains chauds ou froids ou encore pour les cures d'eau sulfureuse. Victor Hugo et Garibaldi furent des clients célébres.Victime d'un incendie en 1939, il ne subsiste qu'une de ses annexes, actuellement maison de repos pour personne âgées. La majestueuse rampe d'accès à l'ouest témoigne encore de la splendeur de l'ancêtre des hôtels de la Riviera vaudoise.

L'Hôtel des Alpes à Territet

Fondée en 1841, la petite Auberge du Chasseur des Alpes devient, après trois agrandissements successifs, l'Hôtel des Alpes tel que cette gravure le représente. L'édifice principal est dû à l'architecte Henri Chessex, fils du propriétaire et frère d'Ami Chessex (1840-1917), hôtelier et influent promoteur de Montreux. L'établissement possédait alors plusieurs villas et dépendances représentées en médaillons, où de riches clients peuvent passer de longs séjours avec famille et domestiques. Aujourd'hui l'une d'elles est occupée par Warner Music. En 1888, le Grand-Hôtel est adjoint à l'ouest de l’Hôtel des Alpes. Cet ensemble devient le premier Palace de la région; il abritera de nombreuses personnalités de renom, dont la plus connue, l'impératrice Élisabeth d'Autriche, dite Sissi, occupera le premier étage de l'ancien bâtiment (visibles les stores rayés) à quatre reprises de 1893 à 1898.

Le Château de Blonay

«Alors vivait la belle Nicolaï de Blonay, devant laquelle de nombreux adorateurs avaient en vain plié le genou. L'un deux, un Tavel de Villars, vainquit la fière beauté, à force de constance. Mais le mariage tardait. Officier au service de France, Tavel était retenu par ses devoirs militaires. Pendant ce temps, Jean-François de Blonay, d'une autre branche de la famille, la branche savoyarde, s'éprenait de sa cousine, et par deux fois la demandait en mariage. Par deux fois, il était refusé. Alors n'écoutant que sa passion, il réunissait quelques amis, et venait se cacher avec eux dans le voisinage du Châtelard. Pendant quelques temps, ils épiaient les allées et venues du baron (père de Nicolaïde); puis, profitant de son absence, ils faisaient irruption dans sa demeure, et enlevaient Nicolaïde, qui, transportée en Savoie, couronnait tant d'audace et devenant l'épouse du ravisseur. (tiré de: Eugène Rambert, Montreux, 1877.

Le lac et Montreux

«Il y a près de Clarens un village appelé Moutru, dont la Commune seule est assez riche pour entretenir tous les Communiers (=habitants bourgeois), n'eussent-ils pas un pouce de terre en propre. Aussi, la bourgeoisie de ce village est-elle presque aussi difficile à acquérir que celle de Berne. Quel dommage qu'il n'y ait pas là quelque honnête homme de subdélégué, pour rendre Messieurs de Moutru plus sociables, & leur bourgeoisie un peu moins chère!» (tiré de: Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la nouvelle Héloïse). Cinquante ans après Rousseau, plusieurs «honnêtes hommes» suivent ses conseils et transforment la fédération de villages en une station touristique promue à un brillant avenir. Cette vue depuis la terrasse de l'Hôtel Righi à Glion est aussi celle qu'avait Henri Nestlé, père de la multinationale, depuis sa résidence d'été...

La chapelle anglicane Saint John de Territet

En 1875, Ami Chessex, propriétaire de l'Hôtel des Alpes de Territet, offre une parcelle située proche de la gare de Territet à la Société anglicane de Montreux, qui souhaite y édifier une chapelle. Cet édifice doit répondre aux attentes spirituelles de la nombreuse clientèle anglophone de l'hôtel, alors l'un des plus renommé de Montreux. L'architecte John-Henri Foretay, de Morges, produit les plans de la chapelle, caractérisée par son style néo-gothique; elle est inaugurée en 1877. Transformée et agrandie à plusieurs reprises (notamment en 1895 par l'architecte Reginald Blomfeld), Saint John conserve intacts son décor intérieur, son mobilier, ses vitraux et ses orgues. Autrefois un cimetière adjacent complétait le site. Aujourd'hui la communauté anglicane est très active et le jardin des Roses entoure la statue de l'Impératrice Sissi.

L'histoire du pays des narcisses Pendant plus d'un siècle, les narcisses ont été le symbole de Montreux et des hauts de la Riviera vaudoise. Chaque évocation de la région mentionnait la floraison au mois de mai comme un phénomène unique. Avec le développement touristique, Montreux a su habilement exploiter le narcisse pour vendre son image. A la Belle Epoque, La floraison des narcisses en mai était l'attraction de l'année.

Souvenir de Montreux.

Cueillette et agriculture faisaient bon ménage Les agriculteurs tiraient également parti de cet engouement en vendant les bouquets ou en encaissant des droits de cueillette. Au dire des personnes ayant connu cette époque, la vente des bouquets constituait une source de revenus importante pour l'agriculture. Après la guerre, et jusque dans les années 70, la route des Avants était mise à sens unique tant il y avait de voitures. Il y avait un "Train des narcisses" qui reliait Bâle avec Les Avants. Les deux journaux de Montreux, Le Messager et la Feuille d'Avis organisaient un concours où il fallait trouver le plus de narcisses au m2 : les records se situaient entre 1500 et 2000 fleurs !

Cueillette de narcisses à Sonloup en 1909.

L'agriculture autrefois Il est important de signaler que l'agriculture de l'époque, dite traditionnelle, était bien différente de celle d'aujourd'hui. Si les narcisses se sont développés de manière exceptionnelle, c'est par la conjonction de facteurs d'influences. Les exploitations agricoles familiales s'étageaient des bords du lac Léman à la zone de montagne. Au gré des saisons et de l'avancée de la végétation, la transhumance conduisait les hommes et les bêtes vers les étages supérieurs des montagnes. Une fois achevés les travaux de printemps dans les vignes, commençait en été le temps des foins qui se poursuivait jusqu'en août. Les narcisses avaient achevé leur cycle. Les graines souvent prises dans le foin, se détachaient et tombaient à terre, assurant un semi perpétuel.

Lally, lieu-dit "La Ferme brûlée", date inconnue.

Le narcisse et les écrivains Eugène Rambert et les narcisses Ce phénomène de la nature a stimulé les plumes de tous les chroniqueurs, dès Eugène Rambert. Extrait de "Les Alpes suisses par E. Rambert", Genève 1866, p.196 : Voici le mois de mai. Que signifie cette neige sur les monts ? Est-ce l'hiver? Non, c'est le Pré d'Avant qui s'est vêtu de Narcisses. Si l'on n'a jamais vu la floraison des Narcisses sur quelques-unes de nos montagnes, et spécialement sur celles qui dominent Montreux, il est bien difficile de s'en faire une juste idée. Ce sont d'immenses champs de fleurs, où toutes les corolles se touchent de beaucoup plus près que les épis dans les moissons les plus serrées, tellement qu'il faut compter par myriades celles qui n'ont pas de place au soleil, et qui s'ouvrent à l'ombre de leurs sœurs. Quand on sait au juste où les chercher, on peut du Signal de Lausanne, c'est-à-dire d'une distance de six lieues, reconnaître à la teinte le moment où les Narcisses sont fleuris.

Ernest Hemingway à Chamby Une partie d'un des plus célèbre roman d'Ernest Hemingway, "A farewell to arms" (l'adieu aux armes), se déroule sur la Riviera. Lettre à son père envoyée de Chamby le 24 mai 1922.

Aujourd'hui on a fait l'ascension du Cap au Moine (sic), une ascension très raide et très dangereuse de 7000 pieds et on s'est follement amusés en descendant en chute libre les champs de neige simplement en s'asseyant et en se laissant aller. Les champs dans les vallées plus basses sont pleins de narcisses et juste en dessous de la ligne des neiges l'autre jour alors que nous faisions l'ascension de la Dent du Jaman (sic) nous avons vu deux grosses martres.

Ernest et Hadley Hemingway à Chamby, hiver 1922.

La légende de Sonloup

En l'an 411 après JC, avant de quitter la Bretagne, le légionnaire Andellus adopta une louve malade et fatiguée qu'il nomma Romella. Il la soigna, la nourrit des restes de la troupe et se prit d'affection pour elle malgré les moqueries des autres légionnaires qui l'appelaient fils de loup. Andellus les réduisait au silence en leur disant: "Taisez-vous ! C'est parce qu'une louve a nourri nos ancêtres que les Romains sont aujourd'hui une race d'hommes robustes et vigoureux." Alors les moqueurs se taisaient et tous respectaient sa solitude et son amitié pour Romella.

Un jour, alors que la légion se reposait au bord du lac Léman, le Capitaine, un vieux soldat bourru du nom de Linus, stipula qu'il fallait se débarrasser de tout fourniment excessif avant de repartir vers la Lombardie.

L'ordre englobait la louve aussi.

Andellus, le cœur lourd, lui fit ses adieux et Romella comprit qu'elle devait quitter le camp pour aller mourir sur la montagne. Elle commença à gravir tristement les coteaux enneigés de Sonloup. Toute la légion entendait ses plaintes déchirantes.

Au petit matin, alors qu'ils quittaient les rives du lac, les soldats entendirent le dernier hurlement de Romella. Il neigea 7 jours et 7 nuits ! Quand le soleil réapparut, la montagne était couverte de fleurs blanches en l'honneur de la louve Romella. Ce sont les narcisses.

On raconte que, les nuits de grand vent, on peut entendre encore la plainte mélancolique de la louve Romella qui appelle ses compagnons.