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GRAND ORIENT DE FRANCE
GRAND COLLÈGE DES RITES
SUPRÊME CONSEIL POUR LA FRANCE ET LES COLONIES
1935
BULLETIN N° 13 DES ATELIERS SUPÉRIEURS
Recommandations
GRAND_CONSEIL_DU_DIMANCHE_16_SEPTEMBRE_1934
OUVERTURE_DES_TRAVAUX
GRAND_CHAPITRE_DU_DIMANCHE_16_SEPTEMBRE_1934
OUVERTURE_des_TRAVAUX
QUESTIONS_RENVOYEES_A_LETUDE_DES_CHAPITRES_ET_CONSEILS_POUR_1935
DECLARATION
Le_T..._Ill..._F..._Groussier
RAPPORT_:_Recherche_des_grands_principes_qui_peuvent_inspirer_l'enseignement_d'une_morale_
altruiste_ou_solidariste
DECLARATION_DES_DEVOIRS_DE_L'HOMME_ET_DU_CITOYEN
RAPPORT_:_l'étude_des_grades_intermédiaires_entre_les_3e_et_18e_Degrés.
CIRCULAIRE_N°_9
CONSTITUTION_d'ANDERSON
CODE_MAÇONNIQUE
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CIRCULAIRES ET ANNEXES
Recommandations
_______________
LES MEMBRES DES ATELIERS SUPERIEURS SONT INVITES A REPANDRE
AU SEIN DES ATELIERS SYMBOLIQUES LES RESULTATS DES TRAVAUX
CONTENUS DANS LE PRESENT BULLETIN.
AUX MEMBRES DES ATELIERS SUPERIEURS
Au cours de nombreux entretiens particuliers, soit avant, soit au cours de
l'Assemblée Générale de 1934, nous avons eu l'occasion de constater l'existence au
sein de la Maçonnerie symbolique d'un mouvement assez vif d'hostilité à l'égard des
Ateliers Supérieurs et de leur organisme directeur.
Nous avons même eu le regret de compter parmi ces éléments hostiles des
membres de nos Ateliers supérieurs et des Ateliers symboliques, que la présence à
leur tête de porteurs de hauts grades aurait dû mettre à l'abri des effets d'une
propagande regrettable.
La recherche de l'origine de cet état d'esprit et de son évolution récente sous
l'influence de Frères zélés qui, en éclairant les membres de l'Assemblée, ont modifié
l'opinion d'un grand nombre, nous permet de l'attribuer : 1 ° à une documentation
insuffisante ou erronée des Loges et de leurs membres concernant le caractère des
Ateliers Supérieurs et la nature des travaux auxquels se livrent leurs membres ;
2° Au défaut d'assiduité et de participation effective des membres des Ateliers
Supérieurs aux travaux des Ateliers symboliques. Ainsi s'est accréditée dans l'esprit de
nombre de Maçons symboliques l'opinion de l'inutilité des Ateliers Supérieurs, puisque
leurs membres ne fréquentant pas leurs Loges ne peuvent par conséquent faire
bénéficier les membres desdites Loges des hautes connaissances qu'ils sont censés
avoir acquises.
Ils donnent ensuite le mauvais exemple d'inassiduité. Cette même faute a contribué
à accréditer au sein des Ateliers symboliques la légende répandue par certains Frères
intéressés représentant les Ateliers Supérieurs comme une haute Maçonnerie
aristocratique dans le mauvais sens du mot et dont les membres se désintéressaient
de la Maçonnerie symbolique. C'est là, vous le savez, une assertion dont toutes les
instructions et recommandations données aux membres des Ateliers Supérieurs
démontrent l'inexactitude.
Néanmoins et pour réduire, à néant toutes ces critiques, nous recommandons
instamment et exigeons de tous les membres de nos Ateliers Supérieurs :
1° L'assiduité aux travaux des Ateliers de tous grades et particulièrement à ceux
des Ateliers symboliques ;
2° Une participation active aux travaux desdits Ateliers en utilisant les
connaissances qu'apportent la lecture et l'étude et, NOUS INSISTONS SUR CE
POINT, la diffusion au sein des Loges du contenu du Bulletin des Ateliers Supérieurs
qu'un trop grand nombre de Frères négligent de lire ainsi que nous avons eu trop
fréquemment l'occasion de le constater.
Nous rappelons également que la Chancellerie du Grand Collège se fera un devoir
de donner aux Frères qui les solliciteront tous les renseignements et documents
destinés à faciliter les recherches, travaux, conférences, qu'ils se proposent d'effectuer
ou de faire au sein des Ateliers de tous grades.
Enfin, mus uniquement par le souci de servir la cause de la vérité et l'action
bienfaisante de la Franc-Maçonnerie, nous rappelons à nos Frères des Ateliers
Supérieurs que leurs devoirs et les engagements contractés par eux leur font une
obligation de se renseigner auprès de nous en toutes circonstances au lieu d'accueillir
sans contrôle les bruits, insinuations ou accusations intentionnellement répandus par
des détracteurs dont le but secret est souvent de diminuer l'autorité morale de certains
Frères dévoués, refusant de participer à des intrigues ou de porter atteinte au prestige
dont jouissent nos Ateliers Supérieurs au sein de l'Association.
En vous adressant ces observations, notre but n'est point de réclamer de vous une
approbation sans réserve de nos actes ou d'établir une autorité sans conteste des
Ateliers Supérieurs sur la Maçonnerie bleue, ou d'aliéner votre liberté d'action, mais
d'éviter des initiatives qui pourraient nuire à la bonne entente des Maçons et au
prestige de notre Institution et à l'heureuse influence que nous cherchons à exercer
pour la gloire de l'Ordre et l'intensité de son action bienfaisante.
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___________
OBSERVATIONS AU SUJET DES AUGMENTATIONS DE SALAIRE
Le Grand Collège des Rites, décidé à montrer une très grande sévérité dans l'octroi
des augmentations de salaire à tous les degrés, usera dans ce but du droit de veto que
lui confère le Règlement Général. En particulier, il procédera à des enquêtes sérieuses
concernant l'assiduité au sein des Loges et Ateliers de tous grades de tous les Frères
présentés postulant l'un quelconque des grades 18e, 30 e, 31e, 32e et 33e.
L'admission sera impitoyablement refusée à ceux des candidats ne fréquentant pas
assidûment ou ne participant pas activement aux travaux de leurs Ateliers
Symboliques ou Supérieurs, où n'y donnant pas l'exemple du parfait Maçon discipliné.
Quelques Frères s'étant permis de solliciter du Grand Collège des Rites des
explications concernant les raisons ayant motivé le rejet ou l'ajournement de leur
candidature à l'un des degrés supérieurs de l'Ordre, nous leur rappelons que le Grand
Collège, en accordant une promotion à l'un des degrés supérieurs de l'Ordre, confère
une récompense mais ne consacre aucun droit et que la décision devant réunir
l'unanimité des voix, une seule opposition entraîne l'ajournement ou le rejet d'une
candidature.
Le Grand Collège souverain dispensateur des récompenses qu'il croit devoir
octroyer se refuse absolument à fournir aucune explication sur les raisons qui ont
motivé une opposition, mais il donne aux membres de ses Ateliers l'assurance formelle
que les enquêtes sont faites avec un soin scrupuleux et les titres des candidats
examinés avec une impartialité absolue.
Le rejet ou l'ajournement de certains candidats provient aussi de la tendance que
manifestent certains Conseils Philosophiques en présentant systématiquement pour
les degrés supérieurs tous leurs membres ayant l'ancienneté requise. Il en résulte une
affluence telle de propositions que le Grand Collège, désireux de conserver aux degrés
supérieurs de l'Ordre, leur valeur se voit dans la nécessité de procéder pour certains
Conseils à des réductions massives systématiques entraînant parfois la mise à l'écart
de candidats dignes d'un meilleur sort, mais dont les bulletins de présentation sont
insuffisamment motivés ou dont l'ordre défectueux de présentation entraîne une
sanction erronée.
C'est pourquoi nous croyons devoir rappeler aux Présidents des Aréopages que les
propositions doivent être motivées par des titres ou services exceptionnels examinés
en comité secret, hors la présence des intéressés. La feuille de présentation les
consacrant doit mentionner les services rendus à la Maçonnerie à tous les degrés, les
titres profanes ou maçonniques militant en faveur des candidats.
D'autre part, lorsque l'importance, qualitative surtout, de l'effectif d'un Aréopage
milite en faveur de plusieurs présentations, elles seront classées suivant un ordre de
préférence établi. Le Comité secret de présentation comprend : le Président de
l'Aréopage, le Chev... d'Eloquence, le Grand Expert, les deux Grands Juges, les Frères
de l'Aréopage porteurs des 31e, 32e et 33e degrés.
Il est bien entendu que les décisions de ce Comité seront précédées d'un vote de
l'Atelier autorisant l'examen de la présentation des candidatures susceptibles d'être
examinées par ledit Comité secret.
Il est recommandé aux Présidents et Chanceliers des Ateliers Supérieurs, de bien
vouloir se conformer aux observations présentées par le Grand Commandeur dans son
compte-rendu moral du dernier Grand Chapitre : soit pour les changements
d'adresses, décès, démissions, affiliations, radiations qui doivent être notifiés sans
retard au Secrétariat du Grand Collège, soit pour les envois du Procès-verbal des
Elections Générales, Tableaux annuels et
Rapports divers dans les délais prescrits, soit pour les demandes d'Imprimés.
D'autre part, les Trésoriers sont invités à régler avant le 15 décembre prochain,
dernier délai, les sommes dues depuis le 1er janvier 1934 et qui auraient dû être déjà
versées avant le 1er juillet. Prière d'utiliser toujours le Compte Chèque Postal n° 796-
21, au nom de M. Louis Chartier, 16, rue Cadet, à Paris (9e), en ayant soin d'indiquer
au talon l'objet du versement.
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Tout retard apporté à ces règlements de compte entraînera les sanctions prévues
par les circulaires en vigueur et le Règlement des Ateliers supérieurs (article 62).
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Activité des Ateliers Supérieurs. — II résulte des renseignements qui lui sont
parvenus au cours d'une enquête qu'un certain nombre d'Ateliers Supérieurs ne se
réunissent qu'une ou deux fois par an, ce qui rend impossible tout travail maçonnique.
Les Présidents sont invités à se conformer aux prescriptions édictées par les
articles 132 et 143 du Règlement Général des Ateliers Supérieurs ; ils stipulent que les
Chapitres doivent tenir au moins cinq séances et les Conseils au moins quatre
séances par an.
Demandes de Brefs et Patentes. — Fiches. — Le Grand Collège des Rites insiste
auprès des Chanceliers pour que les demandes de Brefs et Patentes — qui doivent
être envoyées dans le mois de l'initiation — soient toujours accompagnées des fiches
et obligations concernant les nouveaux promus.
Elections des Officiers. — II est rappelé que par suite des modifications apportées
au Règlement Général, les Chapitres et Conseils Philosophiques sont tenus de
procéder aux élections générales annuelles dans le courant du mois d'octobre et que
les procès-verbaux doivent être envoyés avant le 15 novembre de chaque année.
Initiations au 18e Degré. — Par application des Circulaires en vigueur, qui
prescrivent que tous les Chev... Rose-Croix doivent être en possession du Règlement
édité, en 1929, par le Grand Collège des Rites, les Présidents de Chapitres sont invités
à remettre à chacun des nouveaux initiés au 18e Degré un exemplaire du Règlement
Général des Ateliers Supérieurs qui sera envoyé avec le dossier du candidat et dont le
coût sera porté au compte des Chapitres.
Requêtes personnelles. — Le secrétariat du Grand Collège et le Grand
Commandeur, à son domicile personnel, sont saisis de nombreuses demandes
d'interventions en faveur d'intérêts personnels, n'ayant aucun rapport avec l'intérêt
maçonnique. Le nombre croissant de ces sollicitations nécessite de la part du
Secrétariat Administratif une correspondance de plus en plus absorbante et, pour le
Grand Commandeur, une perte de temps que ses multiples obligations maçonnique et
professionnelles ne lui permettent plus de disposer.
Le Grand Collège des Rites a donc décidé de rappeler aux Frères des Ateliers
Supérieurs que la Maçonnerie, instituée dans un intérêt supérieur, ne pouvait être mise
au service d'intérêts personnels et particuliers. Toutes requêtes individuelles, n'ayant
aucun caractère d'intérêt général, seront laissées sans suite. Le Grand Collège
n'interviendra que dans les cas où les demandes seront instruites et appuyées par les
Présidents de Chapitres ou Conseils. Il est rappelé que les interventions auprès des
Pouvoirs publics sont du ressort du Conseil de l'Ordre et non du Grand Collège des
Rites et que les requêtes doivent parvenir au Conseil de l'Ordre par les soins des
Vénérables de Loges. (Voir article III de la Constitution, renvoi page 142, et Circulaire
22 décembre 1890.)
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MEMENTO
Pour faciliter le travail des Chanceliers et Trésoriers de nos Chapitres et Conseils,
nous publions ci-après un mémento où sont rappelées leurs principales obligations au
cours de l'année maçonnique.
Janvier. — Envoi Tableau T récapitulatif des Travaux de l'année précédente.
(Circulaire du 24 décembre 1931.)
Février, — Règlement des Comptes dus au Grand Collège.
Mars. — Envoi avant le 10 mars des Rapports destinés au Grand Chapitre de
Mars.
Avril. — Envoi par les Conseils des Propositions pour le 31" Degré (Modèle N).
Mai. — Envoi des Rapports sur les questions mises à l'étude pour les Grandes
Tenues de septembre.
Juin. — Envoi avant le 13 juin des vœux à soumettre aux Grandes Tenues.
Juillet. — Règlement des taxes et redevances dues par les Ateliers Supérieurs.
Novembre. — Elections générales. Notification - (Modèle D).
Décembre. — Dernier délai pour règlement des taxes et redevances.
NOTA. — Chaque mois, envoi au Secrétariat de tous les changements d'adresses
et notification des décès, radiations, honorariat, affiliations, etc.
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ADMISSIONS AUX ATELIERS SUPERIEURS
__________________
Commission d'enquête pour l'admission au grade de Chev... R... C...
Nous avons la faveur de porter à votre connaissance la répartition nouvelle en
secteurs du territoire de la France métropolitaine et de l'Afrique du Nord, en vue du bon
fonctionnement des Commissions d'enquête chargées d'examiner les candidatures des
M... proposés pour le grade de Chev... R... C..., conformément aux articles 100 à 105
du Règlement Général des Ateliers Supérieurs reproduits ci-dessous, tels qu'ils ont été
modifiés par la Circulaire du 16 février 1931, qui précise le rôle des Commissions qui
doivent, statuer dans les six mois qui suivent la réception des dossiers soumis à
enquête.
De l'admission dans les Ateliers Supérieurs
Art. 100. — Nul ne peut être proposé pour une augmentation de salaire dans un
Atelier Supérieur du Grand Orient de France, s'il n'est, membre actif d'une Loge de
l'Association depuis au moins une année et s'il ne compte au moins cinq ans d'activité
maçonnique au grade de Maître, justifiée par la présence à cinquante tenues
solennelles au grade d'Apprenti, cinq tenues de Compagnon, cinq tenues de Maître et
s'il n'a mérité cette élévation par les services rendus à l'Ordre ou par des actes utiles à
l'humanité.
Toutefois, le Grand Collège des Rites, dans des cas exceptionnels et lorsqu'il s'agit
de Frères ayant rendu des services éminents, pourra accorder une abréviation de
délais.
Art. 101. — Tout Maître postulant à une augmentation de salaire doit être proposé
(au moyen obligatoire des formules imprimées, modèle L ou L bis) par la Loge à
laquelle il appartient ou par sept Frères possédant au moins le 18e degré et membres
actifs d'un Chapitre de sa région. La Loge sera obligatoirement consultée dans ce
dernier cas.
En cas de présentation par la Loge, la proposition doit faire l'objet d'une
délibération en Comité secret, d'une Commission composée du Vénérable, des deux
Surveillants, de l'Orateur, du Secrétaire, du Grand Expert et s'il y a lieu, des Frères
porteurs du 18e appartenant à l'Atelier symbolique et dont la décision, si elle est
favorable, sera soumise à la ratification de la Loge en tenue de Maître au scrutin
secret.
A cette proposition motivée, relatant l'assiduité du postulant aux Tenues de sa
Loge, sa participation aux travaux en qualité d'instructeur, conférencier, enquêteur,
officier adjoint ou titulaire, doivent être joints :
1° La demande écrite et signée par le candidat faisant, connaître s'il a été déjà
présenté pour le 18e degré ou s'il ne l'a pas été ; il indiquera aussi sa profession et son
adresse exacte :
2° Une copie du procès-verbal du Comité secret et un extrait du procès-verbal de la
tenue de Maître relatant les résultats du vote au sujet de la présentation et certifiant
que le postulant remplit les conditions exigées par l'article 100 pour être proposé à une
augmentation de salaire, ladite copie certifiée par les cinq Lumières de l'Atelier ;
3° Le numéro du diplôme de Maître et toute pièce établissant que le postulant est à
jour avec le Trésor de sa Loge ;
4° La justification du versement de la somme de 20 francs pour droits de
présentation dus au Grand Collège et qui devront être envoyés par chèque postal au
nom de M. Louis Chartier, 16, rue Cadet, à Paris (9°). Compte chèque postal N° 796-
21 ;
5° L'indication du Chapitre choisi par le candidat. Les formules, que le Secrétariat
du Grand Collège tient à la disposition des Loges et Chapitres, sont obligatoires ; elles
contiennent tous les renseignements nécessaires pour éviter toute erreur ou tout retard
dans la procédure d'enquête.
En cas de présentation par sept Frères porteurs du 18° degré, la pièce n° 2 sera
remplacée par une déclaration signée des Frères présentateurs certifiant et
garantissant, sous leur responsabilité personnelle, que le candidat remplit les
conditions d'activité et d'ancienneté requises, que les services rendus par lui et
exposés par eux dans la proposition justifient la faveur qu'ils sollicitent pour lui.
Ils joindront, en outre, à la proposition un curriculum vitae profane et maçonnique
rédigé par le candidat et signé certifié exact par les Frères présentateurs.
Ces diverses pièces seront adressées au Grand Collège des Rites qui les
transmettra au Président de la Commission d'enquête de la région maçonnique à
laquelle appartient le candidat.
Toute proposition irrégulière ou incomplète et dont les droits de présentation
(20 francs) n'auront pas été versés au Grand Collège par le candidat, sera
rigoureusement écartée sans aucun avis.
Art. 102. — Un délai maximum d'une année devra s'écouler entre le dépôt de la
proposition et l'admission au Chapitre.
Art. 103. — La Commission d'enquête prévue par l'article 101 sera créée chaque
année.
Les dépenses occasionnées par son fonctionnement seront supportées par le
Grand Collège des Rites.
Art. 104. — Le Président de la Commission d'enquête, dès qu'il sera saisi d'une
proposition, désignera trois Frères porteurs de hauts grades ou connus pour leur
ancienneté, leurs connaissances et leurs qualités maçonniques.
Ces Frères auront, pour mission de questionner le candidat sur ses connaissances
générales et maçonniques, sur les progrès qu'il a fait depuis son initiation, ses
impressions, ses souvenirs et ses projets maçonniques. Ils chercheront, par tous les
moyens possibles, à scruter sa conscience et à s'assurer de sa sincérité, de son
dévouement et de ses aptitudes.
Il sera demandé au candidat un travail écrit sur un sujet qui lui sera imposé,
comportant exclusivement un sujet maçonnique (historique ou symbolique) et une
question de morale, de sociologie ou de philosophie et la réponse à un certain nombre
de questions, le tout pris dans un questionnaire adressé aux Ateliers par le Grand
Collège des Rite.
Ce travail devra être remis pour étude au Président du secteur, qui pourra en
discuter avec le candidat, et s'assurera qu'il en est bien l'auteur.
Art. 105. — Lorsque le Président de la Commission sera eu possession des divers
rapports des enquêteurs et des travaux des candidats, il réunira sans retard la
Commission ou soumettra en s'inspirant des circonstances, le dossier des candidats
aux Membres de la Commission, en les priant de lui faire connaître verbalement ou par
écrit, leur avis concluant à l'acceptation, à l'ajournement à un an ou au rejet du
candidat.
Les résultats de cette consultation, ainsi que les rapports et les travaux du
candidat, seront transmis aussitôt au Grand Collège qui homologuera définitivement la
décision de la Commission et transmettra, s'il y à lieu, la proposition au Chapitre
désigné par le candidat.
En ce qui concerne les Ateliers Supérieurs des Colonies ou de l'Etranger, des
dispositions concernant leur recrutement pourront être instituées par le, Grand Collège
d'accord avec ces Ateliers en s'inspirant des nécessités locales.
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COMMISSIONS D'ENQUÊTE
Noms et adresse des Présidents des Secteurs Territoriaux
1er Secteur. — Frère Dubuisson, Architecte, 22, rue du Marais, Lille (Nord,).
2° Secteur. — Frère BIENFAIT, 32, rue de Bourgogne, Reims (Marne).
3° Secteur. — Frère BERNARDIN, 1ER Lieut. Commandeur du Grand Collège des Rites,
Boite Postale n° 6, à Nancy.
4° Secteur. — Frère KARL Ernest, 2, rue Oberlin, Colmar (Haut-Rhin).
5° Secteur. — Frère PESTY, 11, rue Gustave Courbet, à Besançon (Doubs);
6° Secteur. — Frère RADOUAN, Membre du Grand Collège des Rites, 5, passage du
Parc, à Dijon (Côte d'Or).
7e Secteur — Frère MAUPREY, 18 A, avenue Junot, à Paris (18e)
8° Secteur. — Frère LACOSTE, 311, avenue du Président Wilson, La Plaine-Saint-Denis
(Seine).
9° Secteur. — Frère NAVOIZAT, Membre du Grand Collège des Rites, 26, Boulevard
Sébastopol, Paris (4°).
10° Secteur. — Frère GOMBERT, Docteur, à Bernay (Eure).
11° Secteur. — Frère ORRILLARD, Juge de Paix à Richelieu (Indre-et-Loire).
12° Secteur. — Frère ABADIE, Membre du Grand Collège des Rites, 78 rue
Legraverand à Rennes (Ille-et-Vilaine).
13° Secteur. — Frère BRAULT, Juge de Paix, 14, rue Gambetta, à Niort (Deux-Sèvres).
14° Secteur. — Frère PROVANDIER, 18, avenue de Néris, Montluçon (Allier).
15° Secteur — Frère LESTAEVEL, 37, rue Francis-de-Pressensé, à Villeurbanne
(Rhône).
16e Secteur. — Frère TRAPPIER, Pharmacien, à Cluses (Haute-Savoie).
17° Secteur. — Frère BÉDARRIDE, Avocat, 80, rue de Paradis, à Marseille (Bouches-du-
Rhône).
18° Secteur. — Frère HAYE, Professeur, 1, place Macé, à Antibes (Alpes-maritimes).
19° Secteur. — Frère DUPRÉ. Membre d'Honneur du Grand Collège des Rites, 52 bis,
allées Paul Riquet, à Béziers (Hérault).
20° Secteur. — Frère Félicien COURT, Membre du Grand Collège des Rites, 8, rue
Gravelotte, à Toulouse.
21° Secteur. — Frère EISSEN, Membre du Grand Collège des Rites, 7, rue Pelleport, à
Bordeaux (Gironde).
22' Secteur. — Frère BOUTY Membre du Grand Collège des Rites, Pharmacien, à
Tlemcen (Algérie).
23e Secteur. — Frère DALLONI Professeur à la Faculté des Sciences à Alger.
24° Secteur. — Frère LEMAIRE, 16, rue Caraman, à Constantine.
25e Secteur. — Frère TAJAN, 13, rue Jules Cordier, à Bône (Algérie).
26° Secteur. — Frère GOLDZEIGUER, Docteur en Médecine, 9, rue d'Angleterre à Tunis.
27e Secteur. — Frère CAZEMAJOU, Ingénieur. 3, rue Rodin, à Rabat (Maroc).
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Questions envoyées à l'étude des Ateliers Supérieurs
pour l'année 1935
A. — GRAND CHAPITRE DE MARS 1935.
Comment une démocratie, fondée sur l'égalité, peut-elle admettre une
hiérarchie sociale, c'est-à-dire une inégalité de droits et de devoirs entre les
citoyens ?
Nota — Cette question sera étudiée par les Chapitres et Conseils Philosophiques ;
Les Rapports devront parvenir au Grand Collège des Rites avant le 1er Mars 1934.
POUR LE GRAND CONSEIL DE SEPTEMBRE 1935
B. — CONSEILS PHILOSOPHIQUES :
Enoncer et étudier les principaux conflits qui peuvent se produire entre les
devoirs envers la Famille et les devoirs envers la Société.
C. — GRAND CHAPITRE DE SEPTEMBRE 1935.
Chapitres :
Etudier et établir un rituel de Rose-Croix.
Nota. — Cette question a déjà été soumise à l'examen de nos Ateliers Supérieurs,
notamment en 1927.
C'est pourquoi le Grand Collège demande aux Chapitres de se consacrer cette
année à la rédaction d'un Rituel. Ils devront s'inspirer du Rituel Ecossais Ancien et
Accepté et du Rituel Moderne, en 7 grades, ainsi que des Rituels anciennement
pratiqués au Grand Orient, pour puiser dans chacun d'eux ce qui leur apparaîtra
comme s'adaptant le mieux à la Maçonnerie moderne.
Nota. — Les Rapports des Conseils et Chapitres concernant l'étude des questions
B et C devront être envoyées au Grand Collège des Rites avant le 1er mai 1935,
dernier délai.
Le Grand Collège des Rites espère que la présente communication permettra aux
Chapitres et Conseils Philosophiques de faire parvenir leurs rapports dans les délais
prévus, afin de faciliter l'examen de ces travaux par les Frères chargés d'établir le
Rapport Générai présenté aux Grandes Tenues et publié au Bulletin.
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___________________
DATES DES GRANDES TENUES POUR 1935
Nota. — IL NE SERA PAS ENVOYE DE CONVOCATIONS INDIVIDUELLES pour
les Grandes Tenues prochaines, le présent Bulletin en tenant lieu.
Toutefois, les Présidents des Ateliers Supérieurs sont invités à s'entendre en
temps utile avec les Frères Chev... délégués aux Grandes Tenues de mars et
septembre 1935 et de faire parvenir les noms de leurs délégués dans les délais
réglementaires.
Le Grand Collège des Rites se réunira en Tenues Solennelles dans l'Hôtel du
Grand Orient de France aux dates ci-après indiquées :
DIMANCHE 31 MARS 1935.
14 heures : Grand Chapitre (Temple n° 1).
Ouverture des Travaux au 1er Degré:
Communications du Grand Commandeur;
Examen de la question par les Frères composant le Grand Chapitres.
Comment une démocratie, fondée sur l'égalité, peut-elle admettre une
hiérarchie sociale, c'est-à-dire une inégalité de droits et de devoirs entre les
Citoyens ?
Nota. — Cette question sera étudiée par les Chapitres et Conseils Philosophiques,
les Rapports devront parvenir au Grand Collège des Rites avant le 1er mars 1935.
Discours du Grand Orateur ;
Suspension des Travaux.
SAMEDI 14 SEPTEMBRE 1935 (Temple n° 1)
10 heures : Tenue du Grand Collège des Rites en son Sanctuaire ?
15 heures : Suprême Conseil (33e degré) ;
Ouverture des travaux au 33e degré ;
Communication du Grand Commandeur et des Frères composant le Suprême
Conseil.
15 heures 30 : Grand Consistoire :
Ouverture des travaux au 32e degré,
Communication du Grand Commandeur et des Frères composant le Grand
Consistoire.
Clôture des Travaux.
16 heurs 30 : Souverain Tribunal :
Ouverture des travaux au 31e degré,
Communication du Grand Commandeur et des Frères composant le Souverain
Tribunal.
Clôture des Travaux.
Nota. — A toutes ces Tenues du samedi 14 septembre, il sera procédé aux
initiations et instructions des 33e, 32e et 31e degrés des Frères promus par le Grand
Collège des Rites. Les Frères déjà aux Hauts grades antérieurement et non encore
initiés sont invités à se faire connaître au Secrétariat avant le 1er juin prochain s'ils
désirent être convoqués aux Tenues d'initiation de Septembre. A défaut par ces Frères
non encore initiés aux Grades supérieurs de se présenter aux grandes tenues
prochaines ou d'avoir fait connaître au Grand Collège les raisons motivées de leur
empêchement, leur promotion pourra être considérée comme nulle et non avenue.
DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 1935 (Temple n° 1).
14 heures 30 : GRAND CONSEIL PHILOSOPHIQUE :
Ouverture des Travaux au 30e degré sous la direction du Grand Collège des
Rites ;
Communication du Grand Commandeur et des Frères composant le Grand
Conseil.
Clôture des Travaux.
15 heures 30 : GRAND CHAPITRE (Temple n° 1) :
Ouverture des Travaux au 18e degré sous la direction du Grand Collège des
Rites ;
Communication du Grand Commandeur et des Frères composant le Grand
Chapitres.
Rapports et discussion sur les questions envoyées à l'étude des Conseils ou
Chapitres et sur celles portée à l'ordre du jour ;
CONSEILS PHILOSOPHIQUES :
Enoncer et étudier les principaux conflits qui peuvent se produire entre les
devoirs envers la famille et les devoirs envers la Société.
GRAND CHAPITRE :
Etudier et établir un Rituel de Rose-Croix.
Nota. — Les Rapports des Conseils et Chapitres concernant l'étude des questions
B et C devront être envoyées au Grand Collège des Rites avant le 1er mai 1935,
dernier délai.
Le Grand Collège des Rites espère que la présente communication permettra aux
Chapitres et Conseils Philosophiques de faire parvenir leurs rapports dans les délais
prévus, afin de faciliter l'examen de ces travaux par les Frères chargés d'établir le
Rapport Générai présenté aux Grandes Tenues et publié au Bulletin.
Discours du Chev... d'Eloquence ;
Suspension des Travaux.
NOTA. — Il est rappelé aux Frères Chev... des Ateliers Supérieurs du Grand Orient
de France qu'ils ont le devoir impérieux de participer aux Assises de la Franc-
Maçonnerie Rosicrucienne. Les Frères porteurs des Hauts Grades (31e, 32e et 33e
degrés) doivent aussi fréquenter sans défaillance les Grandes Tenues de Mars et de
Septembre et montrer en ces circonstances, leur fidélité au Grand Collège des Rites.
En cas d'empêchement, ils voudront bien s'excuser avec obole.
AVERTISSEMENT
Comme suite aux observations faites à la Tenue du Grand Chapitre du 18
septembre 1932, le Grand Collège des Rites, désireux d'apporter l'ordre et la discipline
qui doivent marquer nos Tenues solennelles, a décidé que par application de l'article
45 du Règlement du Grand Orient de France :
1°) La présence des Délégués des Chapitres et Conseils Philosophiques est
obligatoire aux Tenues. Elle est constatée, à chaque réunion, par une carte
personnelle spécialement mise à la disposition des délégués à leur entrée dans les
parvis du 3° étage. Cette carte, remplie et signée par l'intéressé, sera remise au
Contrôle placé à l'entrée du Temple.
2°) Les Chapitres et Conseils devront faire connaître au Secrétariat administratif du
Grand Collège les noms de leurs délégués 15 jours au moins avant la date fixée pour
les Tenues.
BANQUET D'ORDRE
Conformément aux prescriptions de l'article 93 du Règlement Général, les Grandes
Tenues de Septembre 1935 pourront être suivies d'un banquet d'ordre organisé par le
Grand Collège. Ce Banquet aura lieu le dimanche 15 septembre 1935, à 19 heures 30
très précises, Salle des Fêtes du Gand Orient dans les formes maçonniques du 18e
Degré. Tous les Frères Chev... ont le devoir maçonnique d'assister à cette Agape
fraternelle. Les adhésions devront parvenir au Secrétariat du Grand Collège avant le
10 septembre 1935 : elles seront obligatoirement accompagnées du prix du triangle,
fixé à 40 fr., adressé par Chèque Postal n° 796-21, au nom de M. Louis Chartier, 16,
rue Cadet Paris (9e).
Pour faciliter l'organisation de cette Agape, les cartes de banquet non délivrées aux
adhérents devront être retirées le dimanche 15 septembre, avant 18 heures, au plus
tard. Prière de les réclamer au Secrétariat du Grand Collège. Il ne sera pas délivré de
cartes à l'entrée du banquet. Dans le cas où le banquet n'aurait pas lieu, les Chapitres
en seront avisés.
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TABLEAUX DES TAXES ET REDEVANCES
à payer pour l'année 1935
Aux termes de la résolution prise par le Grand Collège des Rites dans sa Tenue du
17 novembre 1931, décision qui est conforme au vœu émis par le Grand Chapitre le 14
septembre 1930 et, compte tenu de l'augmentation de l'ensemble des frais généraux,
charges diverses, imprimés, etc., les Taxes et Redevances à payer au Grand Collège
des Rites ont été fixées ainsi qu'il suit :
Demande de présentation au 18e Degré .................................... 20 fr.
Demande de présentation au 30e Degré .................................... 30 fr.
Demande de présentation au 31e Degré...................... ...............50 fr.
Ces droits de présentation sont à verser su Grand Collège par chèque postal par
les Ateliers au moment des présentations.
Droits de capitation annuelle pour chacun des
membres des Chapitres et Conseils
(décision du Grand Chapitre du 18 mars 1934) .......................... 15 fr.
NOTA. — Dans ces droits de 15 francs sont compris les frais d'abonnement au
Bulletin annuel, qui sera envoyé directement à chacun des Chev... Rose-Croix et
suivant les adresses portées aux fiches établies par les Chapitres.
Pour les 31e, 32e et 33e Degrés,
le droit de cotisation annuelle a été fixé à .................................. Fr. 20
Toutefois, les porteurs de ces Hauts Grades,
initiés avant 1931, auront la faculté de racheter leur cotisation
par un versement unique qui a été fixé à ..................... ............Fr. 100
En ce qui concerne les Frères promus aux Grades
Supérieurs de 31e, 32e et 33e Degrés, à partir de 1931,
le montant de leur cotisation unique a été fixé à ..................... .Fr. 200
et sera payable avant la date d'investiture.
DÉLIVRANCES DES TITRES MAÇONNIQUES
Brefs (18e Degré............ .................................50 fr
Patentes (30° Degré).... ..................................60 fr
Grandes Patentes (31° Degré) ........................100 fr
Grandes Patentes (32e Degré) ........................120 fr
Grandes Patentes (33° Degré) ......................150 fr
Lettres capitulaires ou Patentes constitutionnelles pour création d'Ateliers
Supérieurs avec tous Rituels et imprimés ............................................................. 500 fr
BROCHURES
Le Secrétariat du Grand Collège tient à la disposition des Ateliers Supérieurs et de
leurs membres qui en feront la demande, les brochures, ainsi que tous les imprimés
indiqués au Règlement Général (page 96) dont l'emploi est obligatoire pour la
composition régulière des dossiers.
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GRAND CONSEIL
DU DIMANCHE 16 SEPTEMBRE 1934
Les travaux du Grand Conseil auxquels avaient été régulièrement convoqués tous
les Frères porteurs du 30e degré, sont ouverts dans la forme rituelle, à 14 h. 30, par le
T... P... S... Grand Commandeur, le T... Ill... F... Savoire, 33e, remplissant les fonctions
de Président. Grand Maître.
Les autres offices sont remplis par :
1er Grand Juge, le T... Ill... F... Bernardin, 1er Lieutenant Grand Commandeur du
Grand Collège des Rites.
2° Grand Juge, le T... Ill... F... Chartier, 2e Lieutenant Grand Commandeur du Grand
Collège des Rites.
Grand Orateur, le T... Ill... F... Lebey, Grand Orateur du Grand Collège des Rites.
Grand Secrétaire, le T... Ill... F... Machon, Grand Chancelier du Grand Collège des
Rites.
Grand Trésorier, le T... Ill... F... Pouriau. Grand Trésorier du Grand Collège des
Rites.
Avaient pris place à l'Orient : les TT... Ill... FF... Groussier, Navoizat, Abadie, Mille,
Bouty. Baldet. Duphand, Court, Bédarride. Delmas, Eissen, Rosier, Radouan, Corbin,
Lemire, Fachot, Charruault, Estèbe, Cros, Wibaux, membres actifs du Grand Collège
des Rites et Rigal, membre d'honneur.
Excusés : les TT... Ill... FF... Calmel, Chevallereau, Van Raalte, Roret, Buisson, etc.
L'assemblée comprenait deux cent neuf Frères. D'après le registre de présence,
étaient représentés les trente-neuf Conseils Philosophiques suivants :
CONSEILS AYANT ASSISTE A LA TENUE DU GRAND CONSEIL
ALGER : Bélisaire CONSTANTINE : Cirta.
ANGERS : Tendre Accueil EPINAL : Fraternité Vosgienne.
BESANÇOX : Sincérité, Parfaite Union FORT DE FRANCE : Droit et
Justice.
GENÈVE : Fraternité BÉZIERS : La Réunion des
Amis choisis
HANOI : Fraternité Tonkinoise LILLE : Lumière du Nord.
BONE : Hippone LYON : Vallée de Lyon.
BORDEAUX : La Candeur – Concorde d'Aquitaine MARSEILLE : Réunion des Amis
Choisis.
CAEN : Thémis METZ : Les Amis de la Vérité.
CASABLANCA : Phare de la Chaouïa. NANCY : Vallée de Nancy
CHAUMONT : Etoile de la Haute Marne. NANTES : Paix et Union
CHAMBÉRY : Les Allobroges Unis NICE : France Démocratique.
Fraternité Internationale
Ecossaise.
CLERMONT-FERRAND : Enfants de Gergovie. ORAN : Union Africaine.
PARIS : L'Avenir ROUEN : Neustrie.
— Clémente Amitié STRASBOURG : Les FF...
Réunis.
— Effort TANANARIVE : La France
Australe.
— Etoile Polaire TOULOUSE : L'Encyclopédique.
PÉRIGUEUX : Amis Persévérants. TOURS : LES DÉMOPHILES.
RENNES : Parfaite Union. TUNIS : Nouvelle Carthage.
ROCHEFORT : La Démocratie.
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OUVERTURE des TRAVAUX
Les travaux sont ouverts en la forme accoutumée, à 15 heures, par le T... P... S...
Grand Commandeur, Dr. Camille Savoire.
F... SAVOIRE. — Je vous remercie d'avoir répondu en aussi grand nombre à
l'appel du Grand Collège des Rites, je remercie particulièrement ceux d'entre vous qui
sont venus d'Orients éloignés pour participer à nos travaux.
Comprenant la gravité de l'heure présente et l'importance des problèmes que nous
avons le devoir d'examiner ensemble, vous n'avez pas hésité à quitter vos occupations
et vos foyers pour venir vous joindre à nous afin de nous apporter le précieux appoint
de vos lumières, en même temps que le réconfort de vos sympathies.
Le compte rendu des travaux du Grand Conseil précédent, c'est-à-dire de
septembre 1933, a été publié dans le Bulletin n° 10 que vous avez tous reçus et dont
vous avez ainsi pu prendre connaissance.
Y a-t-il des FF... qui ont des observations à présenter au sujet lu compte rendu ?
— Les colonnes étant muettes, ce compte rendu est adopté.
Je vais vous demander de vous mettre debout et à l'ordre pour observer une
minute de silence à la mémoire de nos FF... passés à l'Orient Eternel au cours de
l'année qui vient de s'écouler et dont les noms seront donnés à la Tenue du Grand
Chapitre qui va suivre nos travaux.
Minute de silence
Avant de vous dire quelques mots sur la situation actuelle, je demanderai si
quelqu'un parmi vous a des questions à poser au Grand Collège des Rites en ce qui
concerne plus particulièrement le 30e degré, de telle façon que nous les examinions
ensemble séance tenante, pour pouvoir ensuite consacrer tout notre temps à des
travaux plus importants. J'estime toutefois qu'il est inutile d'instituer ici un débat sur
certaines questions que nous allons agiter tout à l'heure en Grand Chapitre, ceci afin
de nous éviter des pertes de temps et des répétitions inutiles.
En m'adressant aux FF... CC... KK... j'essaie de leur donner des conseils utiles. A
vous qui êtes plus élevés dans la hiérarchie maçonnique je tiens à donner l'assurance
que le Grand Collège des Rites revendique la responsabilité de tous les actes qu'il a
accomplis, fort de sa sagesse et de sa bonne foi. Dans ses actes, il n'a eu en vue que
ce prestige au sein du monde profane.
Je vous donnerai tout à l'heure des éclaircissements qui inconnus d'un trop grand
nombre de FF... ont permis la diffusion de calomnies, non seulement au sein des
Ateliers symboliques, mais aussi au sein de nos Ateliers supérieurs.
Ces calomnies répandues sur les Ateliers Supérieurs, sur le Grand Collège et sur
ses Officiers, nous ne les redoutons nullement, parce que si la bonne foi triomphe,
nous sommes certains qu'il n'en restera plus rien après les explications qui vous seront
données. (Applaudissements.)
Je me permettrai simplement d'exprimer le regret que dans les circonstances
difficiles que nous venons de traverser — et je puis vous donner l'assurance formelle
qu'en ce qui me concerne j'ai vécu cette année les heures les plus douloureuses de
toute ma carrière maçonnique qui compte déjà 42 années — une union plus étroite et
plus agissante ne se soit pas manifestée entre nous en face des événements.
L'une des causes les plus intenses de la douloureuse émotion que j'ai ressentie, ça
été de voir l'apathie, l'indifférence de certains de nos FF... appartenant aux Ateliers
Supérieurs de tous les degrés.
J'avais cru, lorsque l'orage commençait à poindre, que l'absence de réaction de la
part de nos FF... appartenant aux Ateliers Supérieurs provenait de ce qu'ils s'étaient
suffisamment documentés sur la question et qu'ils se sentaient assez forts pour réfuter,
sans avoir besoin de solliciter d'autres lumières, les critiques et les calomnies
répandues sur le Grand Collège des Rites et ses Officiers.
Hélas, j'ai dû me rendre compte qu'au lieu de répandre les lumières qu'ils
pouvaient posséder sur la question, un trop grand nombre de FF... appartenant aux
Ateliers Supérieurs, se sont abstenus de participer aux travaux des Ateliers
symboliques auxquels ils appartiennent et où par leur présence et aussi la part qu'ils
pouvaient prendre aux discussions, ils auraient pu user d'une heureuse et salutaire
influence.
J'ai même le regret d'ajouter que certains d'entre eux se sont associés à la
campagne menée contre le Grand Collège des Rites et ses Officiers, sans avoir pris la
peine de se renseigner au préalable sur le bien fondé des reproches ou critiques
formulés à leur encontre. Je tiens à vous dire une fois de plus combien les membres
du Grand Collège des Rites et ce dernier pris dans son ensemble sont très loin d'être,
comme on s'est plu à le répéter,des autocrates ou une assemblée d'autocrates ou un
organisme autocratique qui n'accepte pas la discussion.
J'en fais appel à tous les FF... CC... KK... qui sont ici et qui peuvent avoir eu
l'occasion de s'entretenir avec moi pour me faire part des scrupules qui leur avaient été
causés par telle ou telle décision du Grand Collège des Rites. Je fais appel à leur
bonne foi pour venir dire ici s'il m'est arrivé une seule fois de me départir de la plus
grande bienveillance, d'éconduire qui que ce soit ou de me refuser à fournir les
explications qui m'étaient demandées.
S'il y a un seul F... qui puisse se plaindre de moi à ce sujet, je lui demande de se
faire connaître. Y a-t-il un Frère qui se soit adressé au Grand Commandeur pour lui
demander une explication et qui a été éconduit ?
Quant on se plaît à répandre urbi et orbi que le Grand Collège des Rites est, une
organisation archaïque et qui ne rend compte à personne de ce qu'il fait, on commet
une calomnie.
Mes FF..., ceci posé je vous confirme les recommandations qui vous ont été faites
par l'intermédiaire du Bulletin n° 12 et par les Circulaires qui ont été adressées aux
Ateliers Supérieurs. Ce que nous avons voulu, ce que nous voulons, c'est agiter au
sein de notre Grand Chapitre des questions philosophiques d'une haute importance.
Nous serions profondément désolés que la Tenue se passe en discussions stériles et
que nous soyons obligés d'écourter l'exposé des travaux de nos Rapporteurs ou des
discussions auxquelles ils pourront donner lieu.
Je serais non moins désole que la sérénité de nos travaux soit troublée par des
questions n'ayant aucun rapport avec l'objet des tenues de ce jour. Nous sommes ici,
en effet, des Maçons soucieux de maintenir le prestige de notre Ordre, qui travaillent
inlassablement à tout ce qui peut, maintenir ce prestige et ne cherchent, pas des
succès personnels.
Nous ne tentons nullement à induire nos FF... en erreur en leur signalant l'existence
de périls plus ou moins grands menaçant notre Ordre pour nous donner ensuite des
rôles de sauveteurs de la Maçonnerie. Mais nous estimons que notre Institution doit
être défendue dans le silence de ses Temples par ses membres en préparant le travail
éducatif qui doit faire de chaque Maçon un exemple dans le monde profane et au sein
du monde profane, notre défense consiste surtout par la mise en pratique des vertus et
des qualités maçonniques, afin de montrer aux profanes ce qu'est un Maçon.
C'est la méthode que certains d'entre nous n'ont pas manqué de pratiquer; elle
vaut mieux que la descente dans la rue ou la participation ès qualité — ou même de
l'institution tout entière — à des manœuvres de défense qui n'attireront contre nous
que des représailles qui viendront troubler le silence et la sérénité de nos travaux.
(Applaudissements.)
Avant l'ouverture de nos travaux de Grand Chapitre, je demande à ceux d'entre-
vous qui auraient des questions à nous poser de vouloir bien le faire. Je considère que
le rôle du Grand Collège des Rites est d'assurer une étroite collaboration entre tous les
Maçons à tous les degrés et, à fortiori, avec les Conseils Philosophiques qui groupent
les Chevaliers Kad.... Estimant que nos FF... du 18e degré participeraient avec
beaucoup d'intérêt et de profit aux travaux accomplis par nos Conseils Philosophiques,
nous discuterons en Grand Chapitre les rapports fournis par vos Ateliers, comme nous
avons l'habitude de le faire chaque année.
Mais s'il est ici des FF... Chev... Kad... qui, soit dans I'intérêt de nos Conseils
Philosophiques, soit dans l'intérêt de la Maçonnerie initiatique, désirent nous demander
des éclaircissements ou traiter d'une question quelconque, je tiens à leur dire que je
leur serai reconnaissant des questions qu'ils voudront bien nous poser.
Puisque les Colonnes sont muettes, nous allons clore nos travaux au 30e degré
pour les ouvrir ensuite en Grand Chapitre dès que l'entrée du Temple aura été donnée
à nos frères du 18° degré.
Les travaux sont clos à 15 h. 15.
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GRAND CHAPITRE
DU DIMANCHE 16 SEPTEMBRE 1934
Le dimanche 16 septembre 1934 à 10 heures, le Grand Chapitre auquel avaient
été régulièrement convoqués tous les FF... porteurs du 18e degré, s'est réuni au Grand
Orient de France, Temple n° 1, en Tenue solennelle, sous la présidence du T... P... S...
Grand Commandeur du Grand Collège des Rites, le T... Ill... F... Savoire, 33e,
remplissant les fondions du T... S... Athirsata.
Les autres offices étaient remplis : 1° Grand Gardien, par le T... Ill... F... Bernardin,
1er lieutenant Grand Commandeur du Grand Collège des Rites ; 2e Grand Gardien, par
le T... Ill... F... Chartier, 2e Lieutenant Grand Commandeur du Grand Collège des Rites ;
Chevalier d'Eloquence, par le T... Ill... F... Lebey. Grand Orateur du Grand Collège des
Rite ; Chancelier, par le T... Ill... F... Machon, Grand Chancelier du Grand Collège des
Rites; Trésorier, par le T... Ill... F... Pouriau, Grand Trésorier du Grand Collège des
Rites.
Avaient pris place à l'Orient, les TT... Ill... FF... Groussier, Navoizat, Abadie,
Wibaux, Baldet, Bédarride, Estèbe, Bouty, Delmas, Eissen, Rosier, Radouan, Corbin,
Lemire, Cros. Court, Duphand. Mile, Charruault, membres actifs du Grand Collège des
Rites et Rigal, membre d'honneur.
Excusés, les T... Ill... F... Chevallereau. Calmel, Drecq. Van Raalte, Buisson, etc.
L'Assemblée comprenait quatre cent quinze FF... Chev... et, d'après le registre de
présence, les 83 Chapitre; suivants étaient représentés :
ALGER. — Bélisaire.
AMIENS. — Picardie.
ANGERS — Tendre Accueil.
AGEN. — La Vraie Fraternité.
AVIGNON. — Sincère Union.
ANGOULÊME. — Les Vrais Amis de la Paix.
ARRAS. — Conscience.
AUXERRE. — Le Réveil de l'Yonne.
BAYONNE. — Idéal Humain.
BEAUVAIS. — Etoile de l'Espérance.
BESANÇON. — Sincérité, Parfaite.
BÉZIERS. — Réunion des Amis choisis.
BÔNE. — Hippone.
BORDEAUX. — Espérance Bordelaise - La Candeur et la Concorde d'Aquitaine réunies – L...
St André.
BOULOGNE SUR MER. — Amitié.
BREST. — Les Disciples de Sully.
CAEN. — Thémis.
CANNE. — Science et Solidarité.
CASABLANCA. — Le phare de la Chaouïa.
CHAMBÉRY. — La Savoie.
CHALONS SUR SAÔNE. — Les Vrais Zélés.
CHAUMONT. — L'Etoile de la Hautes Marne.
CLERMONT-FERRAND. — Les Enfants de Gergovie.
CONSTANTINE. — Cirta.
DAMAS. — Syrie.
DIJON. — Solidarité et Progrès.
EPINAL. — La Fraternité vosgienne.
FORT DE FRANCE. — Droit et Justice.
LE HAVRE. — Les 3 H.
HAIPHONG. — Etoile du Tonkin.
HANOÏ. — Fraternité Tonkinoise.
ISTAMBUL. — La Renaissance.
LAON. — Les FF... du Mont-Laonnois.
LE MANS. — Les Amis du Progrès.
LE PERREUX. — Vallée de la Marne.
LE TOUQUET-PARIS-PLAGE. — Morinie et L ... de St André.
LIMOGES. — Les Artistes Réunis.
CHAMBÉRY. — La Savoie.
LILLE. — La Lumière du Nord:
LYON. — La Vallée de Lyon:
MANTES. — Liberté par le Travail.
MARSEILLE. — Parfaite Sincérité et Réunion des Amis Choisis.
METZ. — Les Amis de la Vérité.
MONTAUBAN. — Parfaite Union.
MONTPELLIER. — Les vrais Fidèles.
MONTLUÇON. — Union et Solidarité.
MULHOUSE. — Parfaite Union.
NANCY. — La Vallée de Nancy.
NANTES. — Paix et Union.
NEUILLY SUR SEINE. — La Lumière.
NICE. — France Démocratique – Fraternité Internationale Ecossaise.
ORAN. — Union Africaine.
ORLÉANS. — Etienne Dolet.
PÉRIGUEUX. — Les Amis Persévérants.
RABAT. — Fraternité Marocaine.
RENNES. — La Parfaite Union.
REIMS. — Sincérité.
LA ROCHE SUR YON. — Fraternité Vendéenne.
ROCHEFORT SUR MER. — La Démocratie.
RODEZ. — Parfaite Union.
ROUEN. — La Vallée de Neustrie.
SAÏGON. — Réveil de l'Orient.
ST QUENTIN. — Justice et Vérité.
ST ETIENNE. — Les Elus.
STRASBOURG. — Les Frères Réunis.
TANANARIVE. — France Australe.
TOULON. — La Réunion:
TOULOUSE. — Les Cœurs Réunis – L'Encyclopédique.
TOURS. — Les Démophiles.
TUNIS. — La Nouvelle Carthage.
VERSAILLES. — Les Amis Philanthropes.
PARIS. — Amis Bienfaisants, Arts, Science, Action, L'Avenir, Clémente Amitié,
L'Effort, l'Etoile Polaire, Unité Maçonnique, Zélés Philanthropes.
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OUVERTURE des TRAVAUX
Les travaux sont ouverts à 15 h. 45, dans les formes rituelles habituelles, par le T...
Ill... F... Dr. Camille Savoire. Grand Commandeur.
SOUHAITS DE BIENVENUE. — Avant, de commencer les travaux, le Grand
Commandeur adresse à tous les FF... Chev... présents, au nom du Grand Collège des
Rites, l'expression de sa plus fraternelle et cordiale bienvenue ainsi que ses vœux pour
votre santé à tous et celles de vos familles.
DECES. — Suivant l'usage, le T... P... S... Grand Commandeur rend hommage à la
mémoire des FF... qui nous ont quittés pour l'Orient Eternel depuis un an. Ce sont :
A. — Pour le Grand Collège des Rites
Tout d'abord notre F... Corneau ancien Président du Conseil de l'Ordre, membre
actif du Grand Collège des Rites.
Je n'entrerai point dans les détails concernant la carrière maçonnique de notre F...
Corneau, certainement le Conseil de l'Ordre, dans sa Tenue triennale, rendra à ce
Gand Maçon, au nom de la Fédération tout entière, un hommage mérité, au cours
duquel nous entendrons évoquer ce que fut notre F... Corneau et ce que fut surtout cet
éminent Maçon.
Néanmoins, je tiens à dire ici, en quelques mots, ce que fut ce Grand Maçon dont
nous déplorons en ce moment la perte. Je dis ce grand, parce qu'il fut grand non
seulement dans l'intérieur de nos Temples, mais il fut aussi grand dans toutes les
circonstances de sa vie.
Je vous rappelle, en effet, que notre F... Corneau a joué dans nôtre Association un
rôle de premier plan. C'est lui qui, pendant la Grande Tourmente présidait aux
destinées du Grand Orient et je puis dire que c'est grâce à lui que le flambeau
maçonnique ne s'éteignit pas complètement et continua à briller malgré les difficultés
de l'heure.
Corneau était l'animateur de la Loge de Charleville et il sera difficilement remplacé
dans la région de l'Est. Il était l'incarnation de la Maçonnerie au sein des partis
politiques de gauche et c'est grâce à cette Maçonnerie qu'il était, dans toute la région,
l'arbitre entre tous les républicains. Il rédigeait comme vous le savez, un grand journal,
la Gazette des Ardennes, dont nos ennemis ont reconnu eux-mêmes la valeur,
puisqu'ils s'en sont emparés pour en faire, pendant la guerre, l'organe officiel des pays
envahis au service de l'Allemagne.
Avant 1914 — je dévoile ici une chose qui était inconnue de la plupart des Maçons,
— Notre F... Corneau était l'âme des services de contre-espionnage qui permettait au
Gouvernement français d'être renseigné sur ce qui se passait à la veille de la guerre.
Corneau fut certainement l'un des artisans les plus actifs de l'intervention de la
Belgique auprès de la France et son action personnelle à cet effet au moment de
l'invasion de la Belgique par les années allemandes fut des plus efficace. D'autre part,
au cours des hostilités, Corneau eut le mérite d'organiser au sein du pays qui allait être
envahi un service de pigeons voyageurs qui permettait à nos FF... des Ardennes de
rester en relations avec la mère Patrie, bien qu'ils soient sous la domination allemande.
Enfin, revenu à Paris, Corneau fut l'âme de toutes les œuvres d'assistance et
d'entraide entre tous les réfugiés de la région de l'Est.
C'est donc une belle figure qui disparaît de la Maçonnerie française. Tout à l'heure,
pendant la minute de silence, nous penserons à Corneau très fortement et je vous
demande la permission d'adresser, en votre nom à tous, un télégramme de sympathie
à Madame Corneau, pour lui dire que les Maçons des Ateliers Supérieurs du Grand
Orient de France, réunis en Tenue de Grand Chapitres lui adressent l'expression de
leur douloureuse sympathie. (Il en est ainsi décidé.)
Nous avons perdu également, comme membre d'honneur du Grand Collège des
Rites, notre F... Yves Plessis. Maçon dans le monde profane comme au sein de nos
Temples, il a, lui aussi, joué un rôle assez important pour assurer le progrès de nos
idées aussi bien, je le répète, au sein du monde profane qu'au sein des divers Ateliers
de la région parisienne auxquels il a appartenu.
Depuis assez longtemps déjà il était frappé par le mal qui devait l'emporter et je
peux ajouter que la grande activité qu'il n'a jamais cessé de déployer a peut-être
contribué à hâter sa fin. Pendant les derniers mois de sa vie, il avait, en particulier,
conçu l'idée d'écrire une Histoire de la Maçonnerie, dont quelques Chapitres ont été
publiés par l'Acacia, mais que la mort l'a empêché de terminer.
Je vais maintenant vous donner lecture de la liste des FF... appartenant aux
Ateliers Supérieurs que nous avons perdus au cours de l'année maçonnique :
B. — Pour le Suprême Conseil (33e), les TT... Ill... FF...
FORT, 33°, de l'Orient de Bordeaux; PRUNIER, 33°, de l'Orient de Rabat ; GACHES,
33e, de l'Orient de Paris (Avenir); MERCADIER, 33°, de l'Orient de Toulouse; HOUDIN,
33°, de l'Orient de Tours; JEGHER, 33°, de l'Orient de Paris: MINCO, 33°, de l'Orient de
Galatz (Roumanie) ; CAHEN, 33°, de l'Orient de Paris, BAZIN, 33°, de l'Orient de Paris ;
BLANCHARD, 33e, de l'Orient de Paris.
G. —Pour le Grand Consistoire (32°), le T... Ill... F... DALMASSE (dit BERNE), 32°, de
l'Orient de Genève.
D. — Pour le Souverain Tribunal (31°), les TT... Ill... FF... GUERAND, 31°, de l'Orient
de Rouen; PERRIN, 31°, de l'Orient de Bordeaux.
E. — Pour les Conseils Philosophiques (30°), les FF... CC... KK... :
JAMBON, de l'Orient de Nice; VAN NESTE, de l'Orient de Lille; FIZES, de l'Orient de
Béziers ; HOSTAIN, de l'Orient de Bordeaux ; KARSENTY, de l'Orient d'Oran ; VERENET,
de l'Orient de Montbéliard ; PILLOUD, de l'Orient de Genève; COISSET, de l'Orient de
Besançon.
F. — Pour les Chapitre (18°), les FF... Chev... Rose-Croix.
DELECROIX, de l'Orient de Lille; HÉBERT, de l'Orient de Rouen ; LABBÉ, de l'Orient
de Rouen ; SOUDRY, de l'Orient d'Auxerre ; MARCHAL, de l'Orient de Paris (Avenir) ;
BRUNEL de l'Orient de Paris (Amis Bienfaisants) ; BARTH, de l'Orient de Mulhouse ;
TONNERRE (dit GENÈVE), de l'Orient de Paris (Effort) ; LAUREAU de l'Orient de Paris
(Effort); HANCART, de l'Orient de Paris (Effort) ; CRÉMIEUX, de l'Orient de Paris (Effort) ;
GREFFIER de l'Orient de Paris (Effort) ; KARSENTY, de l'Orient d'Oran ; CELLE de l'Orient
de Toulouse (Encyclopédique) ; POIRAULT de l'Orient de Toulouse (Encyclopédique) ;
BLANCHON de l'Orient de Nîmes ; WEINSTEIN, de l'Orient de Paris (Unité Maçonnique ) ;
RÉVOLTE de l'Orient de Grenoble ; GRANDY de l'Orient d'Orléans ; CHARRIER de l'Orient
de Nantes ; DEBOEUF de l'Orient de Reims ; LAFFONT (Marius) de l'Orient de Toulouse
(Encyclopédique) ; FAJOL de l'Orient de Toulouse (Encyclopédique) ; LABEUR de
l'Orient de Toulouse (Encyclopédique) ; MOUSSES, de l'Orient de Paris (Amis
Bienfaisants) ; PAYEBIEN de l'Orient de Lyon ; GIRARD Victor, de l'Orient de Grenoble ;
CIAVALDINE de l'Orient de Rabat ; Venelle de l'Orient de Paris (Zélés Philanthropes) ;
ROUSTAN de l'Orient de Rodez ; LAPIERRE de l'Orient de Montluçon ; ZEEHAN-DELLAAR,
de l'Orient de Paris.
En souvenir de tous ces FF... disparus, le Grand Commandeur invite les membres
du Grand Chapitre à observer une minute de silence. A cet hommage à nos FF...
disparus, il joint celui adressé aux FF... Chev... dont les noms ne sont pas parvenu à
notre Secrétariat et qui, au cours de cette année maçonnique ont clé enlevés à notre
affection.
(Minute de silence)
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Ce devoir de reconnaissance rendu à nos FF... décédés, le Grand Commandeur
fait part des événements heureux qui sont survenus dans nos Ateliers Supérieurs
depuis notre dernier grand Chapitre de Septembre 1933.
En ce qui concerne le Grand Collège des Rites, nous avons la joie de citer la
promotion dans la Légion d'Honneur :
De notre T... Ill... F... POURIAU, comme Commandeur ;
Du T... Ill... F... CORBIN, comme Officier;
Et du T... Ill... F... RORET, comme Chevalier.
D'autre part, notre F... BOISDE, 33e a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur,
Notre T... Ill... F... ESTÈBE, ancien Président du Conseil du L'Ordre et Membre du
Grand Collège des Rites, va recevoir, à l'occasion du Convent, la Médaille des Vieux
Maçons qui ont cinquante ans de vie maçonnique.
A tous ces bons Maçons, le Grand Chapitre adresse ses fraternelles félicitations.
Le T... Ill... F... MACHON, Grand Chancelier du Grand Collège des Rites, donne
ensuite lecture du compte rendu moral et financier de nos Ateliers Supérieurs pour
l'année 1933-1934.
HONORARIAT. — Ont obtenu l'honorariat, les FF... :
GANIAYRE, 32e, à l'Orient de Nice; SABLAYROLLES, 31e, à l'Orient de Paris ;
MALFAND, 18e, à l'Orient de Paris; SANCENOT, 18e à l'Orient de Paris ; MAGE, 18e, à
l'Orient de Paris ; PATY, 18e, à l'Orient de Paris ; MARCHAND, 18e, à l'Orient de
Boulogne-sur-Mer.
MOUVEMENT DES ATELIERS SUPERIEURS
Grand Collège des Rites. — Par suite du décès des FF... CORNEAU et Yves PLESSIS,
le T... Ill... F... CORBIN, 33e, a été nommé membre actif du Grand Collège des Rites et le
T... Ill... F... RIGAL. 33e, a été nommé Membre d'Honneur du Grand Collège des Rites.
HAUTS GRADES. — A la date du 15 septembre dernier, le nombre des FF...
porteurs de cordons blancs était de :
Pour le Suprême Conseil (33e).............. .................. 202
Pour le Grand Consistoire (32e)......... ...................... 114
Pour le Souverain Tribunal (31e)............ .................. 179
Soit un total de........................ .................................. 405
Les Conseils Philosophiques sont actuellement au nombre de 44, groupant 1.551
Chev... Kad....
Les Chapitres sont au nombre de 94 et groupent 4.002 Chev... Rose-Croix.
Les Loges de Saint-André sont au nombre de 2 et groupent 44 adhérents.
Un Chapitre a été crée dans la Vallée de Dijon, sous le titre distinctif de "Solidarité
et Progrès" un autre dans la Vallée de Paris, sous le titre distinctif de "Art, Science,
Action".
Le réveil du Chapitre du Caire et du Chapitre de New York est à l'étude, de même
que la création d'un Conseil Philosophique au C... de Reims et d'un Chapitre dans la
Vallée de Paris.
TITRES MAÇONNIQUES. — Au cours de l'année maçonnique - 1933-1934, il a été
délivré :
239 Brefs de Rose-Croix et Diplômes de Saint-André ;
70 Patentes de Chev... Kad... ;
67 Grandes Patentes de Hauts Grades.
Le Secrétariat a enregistré :
9 Démissions;
29 Rejets de propositions au 18e ;
5 Ajournements ;
18 Radiations.
TRAVAUX DU GRAND COLLEGE. — Le Grand Collège des Rites a tenu quinze
séances, non comprise les réunions nombreuses des Commissions Mixte et Tripartite
organisées en accord avec le Conseil de l'Ordre.
Répondant aux invitations qui lui sont adressées, il s'est fait représenter, soit par
son Grand Commandeur, soit par un de ses membres, à de nombreuses
manifestations maçonniques organisées par des Loges, Chapitres ou Conseils
Philosophiques, tant à Paris qu'en province. Partout ses délégués ont été reçus avec la
sympathie la plus fraternelle.
Toutes les affaires qui ont été soumises au Grand Collège ont été examinées au
cours de ses séances et ont fait l'objet d'études, de rapports et de décisions.
Quelques-unes ont été traitées directement par le Grand Commandeur.
PROPAGANDE. — Le Grand Collège s'est préoccupé d'intensifier son activité, que
les circonstances actuelles rendent de plus en plus nécessaire.
C'est ainsi que indépendamment des trois Bulletins publiés cette année, des
Circulaires et Instructions diverses ont été envoyées non seulement aux Présidents de
nos Chapitres et Conseils Philosophiques, mais encore à chacun des membres de nos
Ateliers Supérieurs, afin de les documenter sur les réponses à faire aux attaques
dirigées contre notre Ordre.
Déjà, l'année dernière, le Grand Collège s'était vu dans la nécessité de publier
deux brochures de réponse aux critiques formulées par les organisateurs de la
campagne entreprise par les partisans du Droit Humain et les adversaires des Ateliers
Supérieurs.
Cette année, à l'occasion des scandales politico-financiers qui ont si justement ému
l'opinion publique, le Grand Collège a adressé un appel aux membres de nos
Chapitres et Conseils dans lequel étaient résumés les arguments pouvant servir à nos
FF... Chev... pour faciliter et documenter les réponses à faire aux adversaires de la
Franc-Maçonnerie.
SECRETARIAT ADMINISTRATIF. — Par suite de la réorganisation de nos Ateliers
Supérieurs, dont l'activité ne cesse de grandir d'année en année, le Secrétariat est
devenu un organisme important qui fonctionne aussi régulièrement que possible,
malgré les difficultés d'installation dans un local devenu insuffisant pour classer les
archives et les dossiers.
Au cours de celle année, qui a été particulièrement chargée par l'envoi du Bulletin
et les renseignements divers nécessités par les événements, le Secrétariat a
enregistré plus de 2.000 lettre; et a expédié près de 5.000 lettres ou documents aux
Ateliers, non compris les trois Bulletins et les Circulaires publiés par le Grand Collège
et expédiés individuellement à tous les membres des Ateliers Supérieurs.
Toutes les demandes ou requêtes présentant un caractère d'intérêt général
maçonnique ont été suivies d'interventions régulières auprès des administrations
compétentes.
Grâce au concours gracieux et dévoué du F... BARON, il a été procédé au
classement, de la Bibliothèque, qui s'est encore enrichie de volumes rares et
intéressants.
Prochainement, il sera établi un catalogue et un fichier de tous les ouvrages
composant la Bibliothèque. Les recherches seront ainsi facilitées et les Maçons qui
s'intéressent à l'Histoire de notre Institution trouveront plus facilement les
renseignements utiles à leurs travaux.
CHANGEMENTS D'ADRESSES. — II est à nouveau rappelé que pour éviter toute
erreur dans l'envoi du Bulletin, les Chanceliers ont le devoir de faire parvenir
régulièrement et sans retard au Secrétariat tous les changements d'adresses des
membres de leurs Ateliers.
Cette année encore, de nombreux Bulletins envoyés par le Secrétariat au moyen
des adresses fournies par les fiches individuelles, sont revenus avec les mentions :
Inconnu, Parti sans adresse. Décédé.
Il en résulte des dépenses et du travail inutiles et surtout des indiscrétions
regrettables qui pourraient être facilement évitées si les changements survenus dans
les Chapitre et Conseils étaient communiqués au Secrétariat dès qu'ils se produisent.
ENVOI DES BULLETINS. — Comme suite à la décision prise par le Grand
Chapitre du 18 mars 1934, les membres des Ateliers Supérieurs qui désirent recevoir
sous pli fermé et à leurs frais personnels le Bulletin devront en taire la demande
directement au Secrétariat Administratif du Grand Collège des Rites. A défaut, et pour
éviter des frais élevés d'affranchissement postal, les Bulletins sont envoyés sous une
double bande à tous les FF... Chev... dont les adresses ont été communiquées au
Secrétariat, par application de la décision prise en 1930 et qui figure au Bulletin n° 6.
ENVOI DE METAUX. — Le Grand Commandeur se voit obligé de rappeler ses
précédentes instructions concernant les envois d'argent au Grand Collège.
Il recommande a nouveau aux Présidents et Trésoriers des Ateliers Supérieurs de
se conformer strictement aux prescriptions rappelées dans les précédents Bulletins et
jusqu'à nouvel avis d'utiliser le moyen pratique des Chèques Postaux à établir au nom
de notre F... Louis Chartier, 16, rue Cadet, à Paris (9e), Compte n° 796.21 Paris, en
ayant soin de toujours indiquer au des du talon de chèque l'objet du versement.
Aucune somme ne doit être envoyée directement au nom du Grand Orient, du Grand
Commandeur ou du Grand Collège.
ENVOI DU TABLEAU ANNUEL. — Conformément à la décision notifiée par la
Circulaire n° 3 du 24 décembre 1931, et qui figure au Bulletin n° 7, il est rappelé que
les Chapitres et Conseils doivent faire parvenir chaque année, avant le 1er février, le
tableau récapitulatif (T) destiné à renseigner le Grand Collège des Rites sur l'activité
des Ateliers Supérieurs et à lui permettre de suivre avec profit la marche des Chapitres
et Conseils.
Ce document est indispensable pour permettre au Grand Collège de statuer sur les
propositions d'augmentation de salaires présentées à tous les degrés de notre
hiérarchie maçonnique en faveur des membres des Ateliers auxquels ces candidats
appartiennent.
Les promotions, à partir du 3e degré, doivent, en effet, être justifiées non par un
avancement à l'ancienneté, mais par les mérites incontestés de Maçons dont le zèle et
l'accomplissement de leurs devoirs et fonctions, leur assiduité aux tenues à tous
degrés et dont les services rendus à l'Ordre légitiment la promotion.
Ce n'est pas sans peine que le Grand Collège a dû constater que les Chanceliers
de nombreux Chapitres et Conseils n'avaient pas, cette année, envoyé le tableau
récapitulatif (T). Il les invite à se conformer pour l'année prochaine aux prescriptions de
la Circulaire du 24 décembre 1931 et à faire parvenir ce document avant le 1er février.
A défaut le Grand Collège se verra dans la nécessité de rejeter toute promotion
intéressant des membres appartenant aux Ateliers n'ayant pas fourni le Tableau T. Il
se propose, en outre, de provoquer la suppression des Ateliers dont l'activité est
notoirement imparfaite.
Il ne suffit pas, pour un Chapitre ou un Conseil Philosophique, de se réunir une ou
deux fois par an, de payer les taxes et redevances, il est indispensable que ces
Ateliers Supérieurs constituent de véritables centres initiatiques.
REUNIONS DES HAUTS GRADES. — Par suite des événements, les réunions
amicales et fraternelles des Maçons porteurs de cordons blancs ont été moins
nombreuses cette année que précédemment. Le Grand Collège invite les Maçons des
Hauts Grades à se grouper par région et à se réunir, si possible, au moins une fois par
an. Ces réunions donnent de bons résultats au point de vue maçonnique à tous les
degrés et, à l'époque difficile que nous traversons, elles sont particulièrement
recommandées.
CUMULATION DE RITES. — Plusieurs Loges de Saint-André sont en voie de
création, notamment à Paris.
D'autre part, des Loges ont été autorisées à cumuler les Rites Français et Ecossais
Ancien et Accepté, ainsi que le Rite Rectifié.
C'est là un excellent moyen de propagande pour dissiper les préjugés répandus
contre le Grand Collège et ses Ateliers Supérieurs, dont la nécessite, au sein de notre
Obédience du Grand Orient est trop souvent méconnue.
C'est aussi le meilleur moyen pour éclairer les Maçons étrangers qui visitent la
France ou y résident.
ANNUAIRE POUR 1935. — Pour faciliter les travaux du Secrétariat et lui permettre
de faire paraître l'Annuaire de 1935 au début de l'année, les Présidents d'Ateliers sont
instamment priés de faire parvenir sans faute avant le 30 novembre 1934, la
notification de l'élection des Officiers.
DEMANDES DE BREFS ET PATENTES. — NOTIFICATIONS D'AFFILIATIONS,
DE DEMISSIONS ET DE RADIATIONS. — Un certain nombre de Chanceliers des
Chapitres et Conseils négligent de notifier les changements qui se produisent dans leur
Atelier.
Des initiations au 18e ou au 30° sont notifiées plusieurs mois après qu'il y a été
procédé.
Il en est de même pour les affiliations, les démissions et les radiations.
Ces négligences sont regrettables et sont la cause d'erreurs. Il est, en effet,
impossible, dans ces conditions, de tenir à jour le répertoire et les livres de
comptabilité. Les Présidents d'Ateliers sont invités à veiller à ce que les demandes de
brefs ou de patentes destinés aux Chevaliers nouvellement initiés soient envoyées au
Secrétariat dans le mois qui suit l'initiation, en ayant soin de joindre les obligations
prêtées par les nouveaux initiés.
Dans le même délai, les notifications d'affiliation, démission ou radiation seront
communiquées au Secrétariat, qui aura ainsi toute facilité pour tenir à jour le fichier et
la comptabilité.
Il est rappelé que le Secrétariat tient à la disposition des Ateliers tous les imprimés
nécessaires aux notifications dont il s'agit : la nomenclature détaillée figure aux
Bulletins. L'emploi de ces imprimés est obligatoire.
EXERCICE FINANCIER 1933-1934. — L'exercice financier qui s'était clos l'année
dernière par un actif de quatre francs vingt centimes, se solde cette année, d'après la
vérification des comptes, par un déficit de 15.000 francs. Ce déficit, qui pourra être
comblé en partie par l'augmentation du droit de capitalisation porté à 15 francs a été
pris en charge par le Grand Collège des Rites.
TAXES ET REDEVANCES POUR 1935. — Confirmant ses précédentes
résolutions, des 17 novembre 1931 et 18 septembre 1932, le Grand Collège a
maintenu, pour l'Exercice 1935, les taxes et redevances existantes et, en application
de la décision prise par le Grand Chapitre du 18 mars dernier, il a fixé le droit de
capitation par membre actif de Chapitre et Conseil à quinze francs (15 fr.).
CORRESPONDANCE. — Toute la correspondance doit être envoyée
exclusivement, à la Grande Chancellerie du Grand Collège des Rites, 16, rue Cadet, à
Paris (9e), ou à Netoricol, même adresse.
Seules les lettres ayant un caractère personnel et confidentiel peuvent être
envoyées directement à l'adresse du Grand Commandeur ou des membres du Grand
Collège.
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QUESTIONS RENVOYEES A L'ETUDE DES CHAPITRES ET CONSEILS POUR
1935
I — GRAND CHAPITRE DU 31 MARS 1935.
Comment une démocratie, fondée sur l'égalité, peut-elle admettre une
hiérarchie sociale, c'est-à-dire une inégalité de droits et de devoirs entre les
citoyens?
II. — GRAND CHAPITRE DU 15 SEPTEMBRE 1935.
CHAPITRES :
Etudier et enrichir un Rituel de Rose-Croix
Nota : Cette question a déjà été soumise à l'examen de nos Ateliers Supérieurs,
notamment en 1927.
C'est pourquoi le Grand Collège demande aux Chapitres de se consacrer cette
année à la rédaction d'un Rituel. Ils devront s'inspirer du Rituel Ecossais Ancien et
Accepté et du Rituel Moderne, en 7 grades, ainsi que des Rituels anciennement
pratiqué au Grand Orient, pour puiser dans chacun d'eux ce qui leur apparaîtra comme
s'adaptant le mieux à la Maçonnerie moderne.
CONSEILS PHILOSOPHIQUES :
Enoncer et étudier les principaux conflits qui peuvent se produire entre les
devoirs envers la famille et les devoirs envers la société.
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DELEGATIONS AUX GRANDES TENUES DE MARS ET DE SEPTEMBRE
Par application de la Circulaire n° 9 du 10 juillet dernier, il est fraternellement
recommandé aux Présidents des Chapitres et Conseils de faire connaître au
Secrétariat Administratif, 15 jours au moins avant les grandes tenues de mars et de
septembre les noms et qualités des FF... Chev... délégués à ces Grandes Tenues.
Pour cette année 39 Chapitres sur 94 et 18 Conseils sur 44 seulement ont envoyé les
noms de leurs délégués.
Il est rappelé que seuls les FF... régulièrement délégués (soit un seul F... par
Atelier) ont droit au vote des motions proposées par le Grand Collège (Articles 41 et
306 du Règlement Général du Grand Orient). Les autres FF... qui ne sont pas
délégués, ont droit de demander la parole dans les formes maçonniques pour donner
leur avis à titre purement consultatif.
Le T... P... S... . — Par le rapport moral et financier qui vient d'être lu, vous vous
rendez compte, mes TT... CC... FF...Chev... de l'activité de notre Secrétariat, qui vous a
tenu au courant de la vie intime de nos Ateliers.
Vous avez appris par le Compte Rendu Financier que l'Exercice qui vient d'être
clos se solde par un déficit de 15.000 francs que le Grand Collège a pris à sa charge.
J'adresse mes remerciements à notre Secrétariat administratif, qui, comme vous le
savez, fait tous ses efforts pour justifier la confiance que vous avez en lui.
Je suis sûr d'être votre interprète à tous en adressant nos vifs remerciements à
notre F... CHARRIÈRE, à notre F... AUROUSSEAU et à notre F... BARON, qui n'ont pas été
pour nous des collaborateurs vulgaires, mais qui se sont associés à l'œuvre d'action et
de défense maçonnique exercée par le Grand Collège des Rites. (Vifs
applaudissements.)
Haut de page
DECLARATION
TT... CC... FF... Chev... en vos titres et qualités respectives, après cet exposé
concernant l'activité du Grand Collège des Rites et de ses Ateliers Supérieurs pendant
l'année qui vient de s'écouler, je voudrais appeler votre attention sur la gravité de
l'heure qui est sérieuse pour l'avenir du Grand Orient de France et de la Franc-
Maçonnerie française, dont il est le groupement le plus important : c'est en effet leur
sort commun qui va se jouer au cours de cette journée et de celles qui vont suivre, et
des décisions qui seront prises dépend l'existence d'une union commune de toutes les
forces Maçonniques et d'un redressement collectif qui feront taire, ou permettront d'en
faire justice, les calomnies répandues contre la Franc-Maçonnerie dans la presse et le
monde profane.
C'est pourquoi je fais appel au calme de tous les Maçons afin d'assurer à nos
assises de tous grades une dignité et une sérénité qui imposent le silence aux
extrémistes et qui éviteront que des paroles prononcées ou des décisions prises aient
une répercussion fâcheuse dans l'opinion publique excitée et trompée par une certaine
presse et par les intrigues des ligues diverses qui nous épient avec le désir avoué de
susciter des violences contre nous.
C'est pour cette raison que je voudrais contribuer à voir établi entre tous les
membres des divers Ateliers de tous grades du Grand Orient de France une fraternelle
et solide union mettant obstacle aux possibilités de scission qui apparaissent à
l'horizon.
Alors que le Conseil de l'Ordre et le Grand Collège des Rites se sont efforcés
d'aplanir toutes les difficultés et d'en éloigner le retour, le Congrès des Loges de la
Région Parisienne, par un vote émis au cours d'une réunion à laquelle 75 Loges
seulement, sur les 130 que compte la Région, étaient représentées, a cherché à créer
au sein du Grand Orient un conflit et à imposer un nouveau statut susceptible de
conduire l'Ordre vers un affaiblissement progressif indiscutable et a accentué ainsi le
désarroi causé par une planche mensongère et injurieuse adressée par une Loge de
ladite région à tous les Ateliers de la Fédération dans un but qui ne s'inspire
certainement pas de l'amour fraternel et du désir de concorde et d'union.
Je ne veux point entamer ici une discussion sur ce sujet, observant la même
discrétion qui m'a fait ne pas assister aux réunions dudit Congrès, bien que Délégué
par ma Loge, pour ne pas être accusé ès qualité, d'immixtion au sein de la Maçonnerie
symbolique. Néanmoins, si le Grand Chapitre le désire, je suis prêt à lui exposer sans
contestation possible de mes arguments, la réfutation absolue du Rapport adressé par
le Congrès à toutes les Loges de la Fédération.
Mais, auparavant, je tiens à faire ici une déclaration approuvée par le Grand
Collège des Rites à l'unanimité des membres présents :
"Agissant en ma qualité de Grand Commandeur et de Grand Prieur du Grand
Directoire des Rites, et parlant au nom de l'unanimité de ses membres qui m'ont
spécialement mandaté à cet effet" :
1° Je donne aux membres du Grand Chapitres et à tous les Francs-Maçons du
Grand Orient de France l'assurance formelle que tous se solidarisent avec leur Grand
Commandeur et acceptent la responsabilité de toutes les décisions prises et de tous
les actes accomplis depuis le 15 septembre 1923, date à laquelle j'ai été nomme
Grand Commandeur, et notamment au cours de l'année courante.
2° Je déclare que depuis 1924, le Grand Collège des Rites a sollicité à maintes
reprises le rétablissement d'une collaboration effective et continue entre le Conseil de
l'Ordre et ledit Grand Collège, et dont les modalités ont été formulées, à titre de simple
suggestion et à maintes reprises au cours d'entretiens particuliers entre membres des
deux Assemblées ou de réunions collectives (dîners, banquets, etc.) et, concrétisées
dans un voeu adressé audit Conseil par la Loge l'Avant-Garde Maçonnique, à l'Orient
de Paris, en date de 1926.
Ce vœu est resté sans réponse, ainsi que toutes les propositions qui émanaient du
Grand Commandeur ou de membres du Grand Collège des Rites.
3° C'est en raison de l'impossibilité pour le Grand Collège de soumettre, d'exposer
et de discuter au Conseil de l'Ordre ses suggestions, dont plusieurs formulées par écrit
sont toujours demeurées sans réponse, et aussi du fait que la Commission Mixte créée
après de nombreuses difficultés à la date du 18 décembre 1932 ne s'est réunie cette
année qu'aux dates des 17 mars et 10 juin que le Grand Collège déférant aux désirs
exprimés par de nombreux Ateliers ou individualités maçonniques de tous grades, a
cru devoir prendre en Janvier et en Mars les initiatives qui ont servi de prétextes aux
attaques actuelles.
4° L'appel aux membres des Ateliers Supérieurs du 29 janvier 1934, constituant le
Bulletin n° 11 des Ateliers Supérieurs, et le Manifeste adopté par le Grand Chapitre du
18 mars l934, ont été, avant d'être mis en discussion au sein du Grand Collège,
soumis pour avis au Président du Conseil de l'Ordre,modifiés suivant ses indications,
discutés en sa présence et celle des trois anciens Présidents et de huit membres
actuels et 9 anciens membres du Conseil de l'Ordre en séance du Grand Collège et
c'est alors seulement qu'ils ont été portes à la connaissance des membres des Ateliers
Supérieurs, avec faculté d'en faire tel usage que leur conscience en accord avec les
obligations et serments prêtés, leur suggèrerait.
En ce qui concerne spécialement le manifeste du l18 mars dernier, lorsqu'il a été
accepté par l'unanimité moins une voix des membres composant le Grand Chapitre, il
a été immédiatement remis, par les soins du secrétaire administratif du Grand Collège
au Président du Conseil de l'Ordre alors en séance plénière du Conseil, pour être
communiqué sans délai audit Conseil. Malheureusement, par suite d'un oubli très
excusable, cette communication n'a pas été faite et aucune réponse impliquant
opposition, modification ou atermoiement n'est parvenue au Grand Collège.
Il n'est donc jamais entré dans l'esprit du Grand Collège des Rites ou de son Grand
Commandeur, ni d'aucun des membres des Ateliers Supérieurs, d'empiéter sur les
prérogatives du Conseil de l'Ordre ni d'agir à son insu, car nous supposions que toute
communication faite verbalement ou par écrit à son Président es qualité s'adressait
audit Conseil,
II n'existe d'ailleurs aucune disposition constitutionnelle qui interdise au Grand
Collège des Rites d'adresser à qui que ce soit une déclaration quelconque sans en
référer au Conseil de l'Ordre, mais c'est une coutume à laquelle je n'ai jamais manqué
de me mettre en toute circonstance, en accord avec le Président.
Le Conseil de l'Ordre, dans sa séance du 7 mai 1934, en remerciant les Loges de
Marseille des suggestions intéressantes qu'elles apportent indique que l'action de
défense de l'ordre par le Conseil, n'empêche pas les Ateliers d'agir aussi par eux-
mêmes.
C.R.T. du G... O... 1934, n°5, page 16. Ce qui est reconnu droit et devoir des
Ateliers est-il oui ou non contesté au grand Collège des Rites ?
5° C'est ce prétendu abus de pouvoir qui a motivé de la part des éternels
adversaires du Grand Collège des Rites, ou plutôt des fauteurs de conflit ayant pour
but de diviser pour régner, la mise en œuvre d'une agitation au sein de la Fédération,
qui n'est point le fait du Grand Collège, ni d'aucun de ses membres, mais celui de
Maçons qui, en colportant de fausses nouvelles au sein des Ateliers Symboliques et en
provoquant une crise regrettable, ont amené certains incidents dont les suites auraient
pu être fâcheuses.
6° Nous n'insisterons pas sur ces incidents, ni ne réfuterons — à moins que le
Grand Chapitre ne le désire, les erreurs volontaires contenues dans le soi-disant
historique présenté au début du Rapport du Congrès de la Région Parisienne; nous
ferons simplement remarquer qu'au lieu de commettre ces erreurs et d'attribuer à
certains membres du Grand Collège qu'on évite de nommer des fautes graves, de leur
prêter des intentions qui n'ont jamais été les leurs, ou d'affirmer de leur part une dualité
ou une opposition de pré opinion ou d'affirmation, il eût été plus fraternel et plus
maçonnique de servir la cause de la Vérité en les convoquant et en sollicitant leurs
lumières et leurs explications. Or, aucun membre du Grand Collège n'a été appelé, et
pour cause, à s'expliquer devant la Commission au sujet dudit rapport et du Traité dont
on attribue sinon la paternité, du moins la genèse au Grand Collège, osant dire même
qu'il est le résultat d'un chantage opéré par certains Officiers dudit organisme, sous
forme de menace de démission, alors que lesdites démissions avaient été envisagées
par leurs auteurs à litre individuel et sans aucun caractère de menace, parce qu'elles
relevaient d'un tout autre motif.
7° Quant au traité lui-même, il a été rédigé par le Président du Conseil de l'Ordre,
dans la pensée d'éviter pour l'avenir tout incident ou toute possibilité de froissement,
sinon de conflit, entre la Maçonnerie symbolique et les Ateliers Supérieurs et toute
contestation possible d'attribution entre le Conseil de l'Ordre et le Grand Collège des
Rites, puisque toute collaboration continue avait été déclarée impossible depuis dix
années.
Il rédigea donc ce traité établissant un modus vivendi analogue à celui en vigueur
dans les diverses Maçonneries européennes, c'est-à-dire une étroite entente amicale
comportant une autonomie absolue des contractants. Ce projet fut soumis au Conseil
de l'Ordre en séance ordinaire, puis à la Commission Mixte convoquée à cet effet,
accepté par le Conseil de l'Ordre en séance plénière et enfin soumis au Grand Collège
des Rites qui l'accepta en dernier.
Le changement de titre du nouvel organisme et son adresse particulière émanent
exclusivement de l'initiative de certains membres du Conseil de l'Ordre, le Grand
Collège des Rites n'a fait que subir ces modifications.
8° Loin de consacrer une scission au sein du Grand Orient, ce traité en maintient
l'unité puisque tous les membres du Grand Directoire des Rites et de ses Ateliers sont
obligatoirement membres d'une Loge du Grand Orient et tombent, de ce chef, sous
l'autorité du Conseil de l'Ordre, de l'Assemblée Générale et de la Justice symbolique.
9° Contrairement aux affirmations du rapporteur du Congrès des Loges de la
Région Parisienne, il constitue un moyen — et même le seul — permettant de
rapprocher sous une même autorité dogmatique (ce dernier mot étant pris dans son
sens traditionaliste et historique et non péjoratif) les divers Ateliers de hauts grades
sans porter atteinte à l'agnosticisme du Grand Orient de France, tant au point de vue
symbolique que capitulaire ou aréopagitique et à l'autonomie des divers rites.
10° Nous avons l'assurance que si ce modus vivendi est réalisé, le Grand Orient
verra par l'intermédiaire de ses Ateliers Supérieurs s'étendre ses relations extérieures;
des assurances sérieuses nous ayant été données à ce point de vue tant du côté du
Suprême Conseil Ecossais que des Obédiences Anglo-Saxonnes. Ce serait un
acheminement vers l'unification de la Maçonnerie des Hauts Grades préludant à une
unification administrative de la Maçonnerie Symbolique française.
11° La signature anticipée du traité ne porte nullement atteinte à la souveraineté
des Ateliers et de l'Assemblée Générale puisque le traité, d'après l'article 14, ne prend
effet, au point de vue symbolique, qu'après sa ratification par l'Assemblée Générale et
ne pourra, d'après l'article 15, subir aucune modification sans son assentiment.
12° Quant à l'affirmation qu'elle dessaisit le Conseil de l'Ordre au profil du
Directoire des Rites d'une de ses prérogatives essentielles, nous protestons contre elle
car le Conseil de l'Ordre acquiert au contraire une autorité absolue au sein de la
Maçonnerie Symbolique où le Grand Directoire abandonne, en ce qui concerne le Rite
Français, une autorité morale sans être astreint à la consultation du Grand Collège
dans certain cas.
13° Quant aux deux derniers vœux terminant le rapport du Congrès des Loges de
la Région Parisienne, s'ils étaient acceptés, ils conduiraient à une scission certaine au
sein du Grand Orient, car ils rendraient absolument impossible la pratique de certains
rites. D'autre part, accepter le retour au statu quo ante 1924 équivaudrait à nier
l'importance de l'œuvre accomplie depuis cette époque par le Grand Collège et ses
Ateliers Supérieurs et constituerait une injustice et une injure que le Grand Collège des
Rites et ses membres ne sauraient accepter. Nous sommes prêts à participer à une
collaboration loyale et fraternelle, mais refusons à nous voir imposer une mise en
tutelle que rien ne justifie !
Alors que le Suprême Conseil de France est prêt à examiner avec le Grand
Directoire des Rites un projet d'union, que la Grande Loge d'Angleterre ne se refuse
pas à entamer des pourparlers, que deux Grands Maîtres de Grandes Loges
américaines viennent de constituer à l'image de notre Grand Collège un organisme
contrôlant toutes les organisations maçonniques américaines, demandent au Grand
Directoire d'établir avec lui des relations régulières, tant en ce qui concerne ce Grand
Collège que pour les Obédiences à la tête desquelles ils sont et qui sont reconnues
régulières et acceptées, pour échange de garants d'amitié avec toutes les Grandes
Loges américaines, que de nombreuses personnalités maçonniques étrangères se
déclarent prèles à apporter leur concours à l'Oeuvre maçonnique entreprise par le
Grand Directoire des Rites en étroite amitié avec les Ateliers Symboliques et le Conseil
de l'Ordre du Grand Orient, nous estimons que ce serait une folie.
D'ailleurs, l'Assemblée Générale n'a-t-elle pas une garantie suffisante dans la
présence au sein du Directoire des Rites de trois de ses Présidents du Conseil de
l'Ordre, de trois vice-présidents et 9 membres actuels ou anciens ?
Si, faisant fi de nos assurances et de nos garanties et des horizons qui s'ouvrent
pour le Grand Directoire, la majorité des Ateliers du Grand Orient préfère suivre
certains fauteurs de désordre et des novateurs dans leurs tentatives de rénovation et
de transformation de la Maçonnerie en un organisme politique d'action extérieure et de
combat, tentative à laquelle le Grand Collège s'est toujours opposé au sein du Grand
Orient, que cette intrigue soit individuelle ou collective et quels que soient les motifs qui
l'inspirent, ce qui a toujours motivé et motive actuellement les attaques dirigées contre
lui, nous irons à une catastrophe dont la première manifestation sera une scission au
sein du Grand Orient et une répercussion grande dans l'opinion publique dont la
majorité est hostile à la Franc-Maçonnerie telle que la comprennent les novateurs
auxquels nous faisons allusion.
Mais il est en effet, certaines circonstances où la dignité et l'intérêt attaché à une
cause qui vous est chère commande certaines attitudes : c'est l'une de ces attitudes
que j'adopterai pour ma part si les circonstances l'exigeait, car je refuse absolument de
m'associer à ce que je considère comme une profanation de l'idéal maçonnique
entraînant l'altération de la Concorde, l'Union et la Tolérance qui doivent présider à tout
travail maçonnique.
Depuis 1924, j'ai refusé de me mêler et de mêler le Grand Collège à toute intrigue.
Je me suis personnellement et le Grand Collège collectivement maintenu en dehors
des luttes de parti, j'ai même, à l'extérieur de nos Temples, cessé de participer
activement et ouvertement, à la vie du parti auquel j'appartenais depuis sa création en
1892. J'ai parfois souffert de cette inaction qui m'interdisait de donner à mes amis les
conseils que ma conscience m'aurait enjoint de leur donner; j'ai ressenti souvent en
silence une profonde amertume en assistant au sacrifice des intérêts les plus sacrés et
des plus nobles inspirations de la conscience à l'esprit de parti sans pouvoir intervenir
à cause de l'attitude que je m'étais imposée de demeurer, en qualité de Grand
Commandeur, en dehors et au-dessus des partis, pour servir uniquement les intérêts
de l'Ordre qui doivent, dans l'esprit de tous les Maçons comme pour moi, se confondre
avec ceux de notre patrie qui a tant fait pour le bonheur de l'humanité. J'ai cru, en
agissant ainsi, servir à la fois les intérêts de la République que j'unis dans un même
amour avec la France et la Maçonnerie. Le ternaire : Maçonnerie, Patrie et République,
indissoluble dans ma pensée, est profondément gravé au fond de mon cœur de Maçon
et c'est cette empreinte qui inspira tous les actes de ma vie profane et maçonnique.
(Cette déclaration est accueillie par des applaudissements prolongés.)
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Le T... P... S... Grand Commandeur. — Après la lecture de cette déclaration dont
l'importance, dans les circonstances actuelles ne vous échappera pas, je suis à votre
entière disposition pour vous fournir, au nom du Grand Collège, tous les
éclaircissements que vous solliciterez.
Je fais appel à vous tous, mes FF..., qui connaissez l'oeuvre accomplie par nos
Ateliers Supérieurs depuis dix ans, pour que vous disiez si oui ou non nous avons
mérité les injures et les calomnies qu'on s'est plu à répandre sur le Grand Collège et
sur ses Ateliers Supérieurs qui se sont appliqués avant tout à travailler en silence.
Nous ne nous sommes point attachés à faire croire à des dangers chimériques
menaçant la Franc-Maçonnerie, pour pouvoir ensuite nous poser en sauveur de notre
Ordre, que nous avons plus efficacement défendu au péril de nos intérêts matériels,
bien souvent. Nous avons livré la bataille chez l'adversaire sans nous soucier de ce qui
pourrait arriver.
Je puis vous donner l'assurance que dans certains milieux adverses nous sommes
arrivés à faire respecter la Maçonnerie telle que la conçoivent de vrais Maçons.
(Applaudissements.)
Quelqu'un demande-t-il la parole au sujet de la déclaration que je viens de faire au
nom du Grand Collège ?
Personne ne demandant la paroir, je la donne à notre Vénéré Président du Conseil
de l'Ordre, le T... Ill... F... Groussier.
Le T... Ill.
.. F.
.. Groussier est accueilli par une chaleureuse salve
d'applaudissements au moment où il prend place à la tribune.
TT... CC... FF...Chev... — Ce n'est pas comme Président du Conseil de l'Ordre que
je vais parler, mais uniquement en mon nom personnel.
Deux questions ont été soulevées par la Circulaire N° 7 du Conseil de l'Ordre. A
mon sens, elles doivent être nettement séparées l'une de l'autre. Il y a, d'une part, le
principe posé par la circulaire, c'est-à-dire l'abrogation de certains articles du
Règlement, ce qui permettra d'accorder aux Ateliers Supérieurs leur autonomie et,
d'autre part, la signature de la Convention.
Je constate qu'on mêle ces questions et qu'on s'appuie sur la deuxième pour
essayer de discréditer le principe qui se trouve posé.
En ce qui concerne la signature de la Convention, le Conseil de l'Ordre en rendra
compte devant l'Assemblée Générale qui va s'ouvrir demain, car c'est seulement
devant cette Assemblée qu'il est responsable des actes accomplis au cours de son
administration.
Mais je crois qu'ici il est nécessaire que nous examinions en elle-même la solution
que nous avons proposée.
Parmi les arguments qu'on oppose au projet, on prétend notamment que ceux qui,
en 1924, ont demandé, pour les Ateliers Supérieurs, une indépendance administrative,
préparaient déjà une séparation plus complète.
Or, rien n'est plus inexact.
Ce qui est vrai, c'est que l'autonomie vers laquelle je demande que nous nous
dirigions est la conséquence inéluctable de la voie dans laquelle on s'était engagé.
Je n'ai pas participé à la transformation de 1924.
A cette époque, j'étais simple Maître et je puis bien vous dire que la question des
Ateliers Supérieurs n'avait pas retenu mon attention.
Ayant été appelé depuis à la présidence du Conseil de l'Ordre, j'ai accepté
d'accéder aux plus hauts degrés de la hiérarchie des Hauts Grades, parce que j'ai
pensé que pour diriger l'Ordre j'avais intérêt à connaître les divers organismes qu'il
comprend, ne fut-ce que pour tâcher d'éviter des conflits dont l'Ordre n'aurait pas
manqué de souffrir.
D'autre part, j'ai été appelé à fréquenter la Maçonnerie internationale, j'ai été de
pays en pays représenter le Grand Orient de France, et depuis près de dix ans je suis
en relations étroites avec les Obédiences adhérentes à l'A. M. I., dont je crois
connaître l'organisation. Enfin, je me suis appliqué à étudier très attentivement notre
Histoire et depuis plusieurs années, j'ai le sentiment très net qu'il nous faudra aboutir à
l'autonomie que je propose.
Ce n'est pas notre F... Savoire qui m'a convaincu de la nécessité de cette
autonomie, c'est moi, au contraire, qui ai convaincu le F... Savoire.
Lorsque j'en ai parlé pourra première fois, il y a quelques années, on considérait
cette solution comme impossible.
Eh bien ! Mes FF..., les événements se sont précipités, les difficultés que je
prévoyais se sont présentées, et j'ai été amené à demander au Conseil de l'Ordre
d'examiner cette question, et c'est seulement après la décision du Conseil de l'Ordre
que le Grand Collège des Rites a été saisi.
Ceux qui nous reprochent de vouloir aller vers l'autonomie, proposent-ils le
maintien du statu quo ? Non, ils demandent de revenir en arrière ! Ils condamnent donc
le statu quo, pour des raisons opposées, mais ils le condamnent comme nous.
On nous parle de revenir à la tradition, mais quelle est-elle, la tradition, et comment
pouvez-vous penser que ce soit la période antérieure à 1924 qui la représente ?
Ah ! Voyez-vous, je vois beaucoup de Maçons qui, rapidement, se font une opinion
définitive en lisant quelques livres d'histoire, dont la plupart des auteurs se sont copiés
les uns les autres, sans remonter aux sources, je suis étonné de voir combien on
ignore l'histoire réelle de notre Ordre.
Lorsqu'on consulte nos archives, on constate qu'il y a environ 130 ans qu'il existe
des Ateliers Supérieurs au sein du Grand Orient de France et on se rend compte qu'à
toutes les périodes de notre histoire il y a eu des heurts, puis des essais d'union entre
toutes les Obédiences françaises, suivis de divisions.
Tous les 10 ans, difficultés, tous les 50 ans, bouleversements des Ateliers
.Supérieur, et je puis dire que si dans ces dernières années l'accord a été maintenu,
c'est parce que notre F... Savoire et moi nous nous sommes efforcés d'apaiser les
petits différends qui menaçaient de surgir entre nos deux organismes.
(Applaudissement).'
La plus ancienne tradition de l'Ordre maçonnique en France, à l'exemple de la
Maçonnerie anglaise, était de se limiter aux trois premiers grades ; lorsque l'ancienne
Grande Loge s'est transformée en Grand Orient en 1773, y avait-il déjà des Ateliers
Supérieurs ? Non ! Il n'y en avait pas et il n'était pas question qu'on en accepterait
dans l'Ordre.
Mais que se passa-t-il alors ? Le Grand Orient possédait des Loges écossaises
liées à des Ateliers Supérieurs et qui entendaient, de ce fait, être considérées comme
des mères-Loges ayant pouvoir de créer elles-mêmes d'autres Loges et de jouer un
rôle prépondérant dans l'Ordre.
C'est à la suite de graves différends que le Grand Orient, qui aurait voulu maintenir
son principe initial de ne connaître que trois degrés, fut conduit à examiner à nouveau
la question des Hauts Grades et qu'il eut la pensée de les canaliser.
La Grande Loge d'Angleterre a eu sous ce rapport, une situation toute différente de
celle du Grand Orient, car, contrairement à certaines apparences, le Rite Ecossais est
né, ou, tout au moins, s'est surtout développé en France.
Au XVIIe siècle, il y avait un nombre considérable de Puissances de Hauts Grades,
s'enchevêtrant les uns les autres, le Grand Orient, pour éviter cette dispersion d'efforts
s'est décidé à organiser le Rite Français, comprenant les Ateliers Supérieurs, et
lorsqu'il ce fut agrégé le Grand Chapitre Général, après avoir créé la Chambre des
Rites, il commença à reconnaître et à instituer des Chapitres.
Mais savez-vous quelle était la place des Chapitres dans le Grand Orient ? Eh bien
! Non seulement ils participaient aux Assemblées du Grand Chapitre, mais ils étaient
représentés à l'Assemblée Générale du Grand Orient de France en même temps que
les Loges.
Tout à fait au début, ce fut le même membre qui représentait à la fois la Loge et le
Chapitre, souvent, c'était le Vénérable.
Mais à partir de 1801, voyez les Annuaires de l'époque où j'ai puisé tous ces
renseignements, il commence à y avoir à l'Assemblée Générale des Délégués
spéciaux pour les Loges et pour les Chapitres. C'était donc un Grand Orient unifié.
Cela a duré 73 ans, c'est-à-dire la plus longue période qu'on constate dans notre
histoire en ce qui concerne la continuité d'une semblable tradition.
En 1804, il y eut la signature du Concordat entre le Grand Orient et le Suprême
Conseil pour maintenir ou réaliser en France l'unité maçonnique ; il avait été préparé
par le plus grand Maçon de France que je connaisse : Roëttiers de Montaleau, celui
qui, déjà en 1799, avait réalisé l'union de l'ancienne Grande Loge dissidente avec le
Grand Orient de France.
Mais ce Concordat, que certains invoquent comme étant la véritable tradition,
combien de temps a-t-il duré ? Neuf mois ! Au bout de 9 mois, il fut dénoncé ! Il est
assez difficile de savoir qui en fut la cause. Je crois bien qu'il y eut faute des deux
côtés.
Cependant, jusqu'en 1814, régna un accord tacite : le Grand Orient conservait les
Loges et les Chapitres, tandis que le Suprême Conseil n'administrait que les grades
supérieurs au dix-huitième degré, mais lorsque Cambacérès, qui était le véritable chef
des deux Puissances, disparut avec l'Empire, le Grand Orient avec quelques éléments
du Suprême Conseil qui étaient dans son sein, se décida à admettre peu à peu les
Ateliers de hauts grades supérieurs aux Chapitres.
C'est à ce moment que nos Ateliers Supérieurs adoptèrent en principe le Rite
Ecossais Ancien et Accepté.
Remarquez que les Ateliers Supérieurs, au fur et à mesure qu'ils entrèrent dans la
Fédération, eurent le droit de participer à l'Assemblée Générale, au même titre que les
Ateliers Symboliques.
A cette époque, sur la Loge était souché le Chapitre, composé uniquement de
membres de ladite Loge. Puis le Conseil Philosophique était à son tour souché sur le
Chapitre, et uniquement composé de membres du Chapitre et, par conséquent, de la
Loge. Quelques Conseils donnaient naissance à des Tribunaux du 31e degré et ceux-ci
engendrèrent un ou deux Consistoires composés de Princes du Royal Secret. Et je
répète que tous ces Ateliers étaient représentés à l'Assemblée Générale du Grand
Orient de France.
Pendant ce temps, le Suprême Conseil se développait à l'extérieur, et le besoin
d'unité se fait à nouveau sentir.
En 1842, nous trouvons un nouveau projet d'accord entre le Grand Orient, et le
Suprême Conseil.
Quel était ce projet ? Il revenait aux principes que j'indiquais tout à l'heure : le
Grand Orient de France administrant les Loges et les Chapitres ; le Suprême Conseil
comprenant les Ateliers au-dessus du 18e degré.
Et ce Contrat entre les deux grandes Puissances, qui donc n'a pas voulu le
contresigner ? Toujours les autoritaires qui ne comprennent pas qu'il ne peut y avoir de
véritable union que dans la liberté.
Plus tard, n'avons-nous pas vu les mêmes faits se reproduire, je pourrais presque
dire d'année en année.
Et lorsqu'on critique notre proposition, laissez-moi vous dire qu'elle renaît à chaque
page de notre Histoire.
Si j'arrive à la période moderne, je relève que c'est en 1873 qu'à une Assemblée
Générale on a estimé que seules les Loges devaient être représentées à l'Assemblée
Générale et qu'on devait en écarter les Ateliers Supérieurs.
Ce fut fait. Mais que sont devenus les Ateliers Supérieurs à la suite de cette
décision ? On les a laissés isolés, sans contact les uns avec les autres.
Et si vous fouillez dans les documents des Ateliers Supérieurs, vous voyez qu'ils
sont entièrement désemparés.
Aussitôt naissent des projets en vue de reconstituer un nouvel organisme, un
suprême Conseil des Ateliers Supérieurs. Si bien qu'en 1881, je l'ai rappelé il y a
quatre ans, le Grand Orient de France, dans son Assemblée Générale décida qu'il y
avait lieu de constituer d'une part un organisme comprenant les Loges, d'autre part un
autre organisme comprenant les Ateliers Supérieurs.
Il y a eu ensuite des pourparlers et des projets de conventions sur ce sujet. Mais
rien n'a abouti : il est bien fâcheux de voir que des FF... ne comprennent pas qu'il faut
tout de même laisser à tous les cerveaux la possibilité de s'exprimer librement et à
tous les organismes la possibilité de se développer conformément à leur propre nature.
En 1882, ce sont les Loges qui s'étaient séparées du Suprême Conseil qui
voulaient réaliser l'unité que j'ai demandée il y a quatre ans. Le Grand Orient n'a pas
ratifié les Conventions envisagées et ces atermoiements ont abouti à la création de la
Grande Loge de France, qui existe actuellement.
Voilà où nous a conduit l'intransigeance de quelques-uns. (Très bien ! Très bien !)
Voulez-vous me permettre de compléter ma démonstration par un exemple un peu
différent ?
J'entends dire : Qu'est-ce que cela fait que quelques membres soient amenés à
nous quitter ? Cela n'a pas d'importance, le Grand Orient ne s'en portera que mieux.
Rappelez-vous qu'à une Assemblée Générale du Grand Orient, on a refusé à une
Loge qui le demandait de pouvoir travailler au Rite Ecossais. Elle nous a quittés.
Il semblait alors, à beaucoup de Maçons, que le départ d'une loge de quelques
membres, cela n'avait pas grande importance. Seulement qu'est-il arrivé, c'est que
cette Loge s'est mise en relations avec la Grande Loge d'Angleterre et qu'il est résulté
de cette prise de contact la création en France d'une nouvelle Obédience : la Grande
Loge Nationale.
Et c'est ainsi que nous avons en France trois Obédiences reconnues, alors qu'il ne
devrait y en avoir qu'une seule. (Applaudissements répétés.)
J'entends bien que tout le monde doit s'incliner devant la loi, mais la loi qui
concerne les Hauts Grades a souvent varié, et actuellement elle manque d'équilibre.
Est-il admissible qu'un grand organisme, dont les représentants sont devant moi,
qui tout de même peut avoir son sentiment sur une question comme celle qui nous
occupe, n'ait aucune possibilité d'exprimer directement sa pensée devant l'Assemblée
de l'Ordre ; les aspirations sont lettres mortes, seules les Loges décident, même de ce
qui nous touche directement.
L'Assemblée Générale va avoir à se prononcer. Elle peut, souverainement,
bouleverser tous les Hauts Grades. Or, ceux-ci ne peuvent pas intervenir directement.
Le Grand Commandeur du Grand Collège des Rites lui-même ne peut pas intervenir à
ce titre. L'inégalité frappante des situations ne peut vous échapper, ni non plus
l'injustice qui en découle. S'il y a conflit entre le Grand Collège des Rites et le Conseil
de l'Ordre devant l'Assemblée Générale qui doit juger, seul le Conseil peut parler,
l'autre partie en cause, le Grand Collège des Rites, ne peut faire entendre son point de
vue que d'une façon incidente, par personnes interposées.
Sans doute, on nous dit : Le F... Savoire peut parfaitement intervenir en qualité de
Délégué de sa Loge.
Très bien, mais ne pourrait-il pas se faire que la Loge du F... Savoire soit en
opposition avec lui sur cette question ? La logique et la justice ne voudraient-elles pas
qu'il soit à même de parler et de répondre directement au nom du Grand Collège des
Rites.
De deux choses l'une : ou bien nous donnons l'autonomie aux Ateliers Supérieurs,
ou bien nous en revenons à cette vieille tradition d'après laquelle tous les Ateliers sont
représentés à l'Assemblée Générale.
Mais vous savez bien que ce retour au passé est impossible, vous savez bien que
les choses ont marché depuis le moment où cette représentation de tous les Ateliers
était admise.
Et, d'autre part, ai-je besoin de vous dire qu'il est une idée, un principe, qui de plus
en plus dominent dans toutes les Obédiences du monde. Cette idée, ce principe, c'est
que les Loges Bleues aient une Assemblée Générale nommant un Conseil qui seul
administre l'Ordre et que les Ateliers Supérieurs forment une Puissance maçonnique
distincte.
Il n'y a qu'une seule solution : l'autonomie.
Ah ! Oui ! J'entends dire : Revenons à ce qui existait avant 1924, à la période qui
court de 1873 à 1924.
Pour la première partie de cette période, comme je vous le disais tout à l'heure, les
Ateliers Supérieurs n'étaient aucunement liés les uns aux autres. Ils disparaissaient
peu à peu et nous avons vu en 1885 qu'il n'y avait plus que quelques Conseils
Philosophiques qui subsistaient, mais qui ne travaillaient plus.
Avec le F... Savoire, nous avons vu reprendre l'activité de nos Ateliers Supérieurs
de tous grades.
C'est la force des choses, c'est le développement même des Chapitres et des
Conseils, leurs travaux en commun qui ont conduit à la réforme administrative.
Et alors, je demande à mes adversaires qui veulent revenir à la situation antérieure
: Laquelle ? Comment concevez-vous exactement l'organisation des Hauts Grades ?
Vous pouvez évidemment dépouiller le Grand Collège de ses pouvoirs administratifs,
mais croyez-vous vraiment que vous aurez amélioré la situation ?
Revenir avant 1924, alors, qui organisera les réunions du Grand Chapitre ? Le
Conseil de l'Ordre deviendra-t-il en même temps le véritable Grand Collège ? Est-ce
cela que vous désirez ?
Je voudrais qu'on se dirigeât vers l'unité. Or, il est bien évident qu'on ne peut plus
penser à l'unité des Loges Bleues et des Ateliers Supérieurs dans un seul et unique
organisme. Cette conception, c'est le vieux passé, et vous savez bien au surplus que
ce n'est pas la voie vers laquelle s'acheminent, les autres Obédiences.
Et alors, que faut-il faire ? A cette question, je vous réponds : il faut réaliser
l'autonomie des Hauts Grades, ce qui existe dans toutes les Obédiences étrangères.
Nous devons nous faire à cette idée de deux grandes Fédérations maçonniques,
l'une des Loges Symboliques, l'autre des Ateliers Supérieurs.
Vouloir maintenir ce qui est n'est pas voir le mouvement qui entraîne le monde
maçonnique, et non seulement vous ne voulez pas suivre les autres, mais vous vouiez
reculer. (Applaudissements),
Ah ! Mes FF..., je sais bien que même si nous effectuons cette séparation que
j'indique, nous rencontrerons des difficultés, nous ne réaliserons pas aussi facilement
l'union nationale et internationale que nous le désirons.
Mais est-ce une raison pour ne rien tenter, étant entendu que Ie Grand Orient
maintiendra toujours ces grands principes de liberté absolue de la pensée et de la
conscience.
Je vous parlais tout à l'heure de la Loge Le Centre des Amis, qui a quitté le Grand
Orient. Ç'a été une faute pour le Grand Orient de la laisser partir dans ces conditions,
mais nous ne devons pas oublier non plus que cela a été aussi une faute pour ceux qui
se sont séparés de nous, car s'ils étaient restés chez nous, ils auraient obtenu
satisfaction, alors qu'ils ont fini par quitter également l'Obédience qu'ils avaient fondée.
Nous avons travaillé à maintenir le haut idéal de la maçonnerie, nous nous
sommes efforcés de grandir l'Ordre et de maintenir son prestige à l'intérieur et à
l'extérieur.
Comme vous le disait tout à l'heure le F... Savoire, comme je l'ai indiqué moi-
même, nous ne devons pas faire de concession sur le grand principe de la liberté de
penser.
Je sais bien que quelques-uns nous disent : Nous vous connaissons, nous ne
doutons pas de vous, mais après vous ? Comment cela ? Apres nous, il n'y aurait donc
plus personne qui soit capable de défendre les mêmes idées ?
Eh ! Quoi, vous dites encore : Les Ateliers Supérieurs partis, ils iront à l'aventure...
Pourquoi émettre une pareille hypothèse, alors que vous savez très bien qu'il est
impossible de faire quelque chose sans vous. Est-ce que chacun de nous n'a pas au
fond de son coeur un sentiment profond de fidélité au Grand Orient de France ?
J'ai le droit de dire que pendant longtemps nous avons été méconnus à l'extérieur.
Les Maçonneries étrangères prêtaient au Grand Orient de France des sentiments, des
conceptions qui n'étaient nullement les siennes. Nous nous sommes appliqués à
préciser aux autres Obédiences quelle était sa véritable conception. Nous avons
montré que nous savions respecter les idées d'autrui, pourvu qu'on respecte aussi les
nôtres. Et c'est ainsi que nous avons gagné peu à peu le respect, l'estime, la
confiance, l'amitié sincère des Puissances avec lesquelles nous sommes entrés en
relations.
On nous faisait grief, on nous reprochait de nous occuper des problèmes sociaux,
des problèmes économiques ; et bien, au Congrès International qui vient, de se tenir à
Luxembourg ces jours derniers, les Puissances Maçonniques étrangères ont reconnu
la nécessité qu'il y avait pour la Maçonnerie internationale, comme pour les
Maçonneries nationales, dans les temps présents, d'examiner de près tous ces
problèmes économiques et sociaux, dont précisément elles nous faisaient jadis grief, je
le répète, de trop nous occuper !
J'ai le sentiment profond que notre proposition est conforme à l'évolution inévitable.
Les Suprêmes Conseils n'ont-ils pas été obligés de se séparer des Loges qui
étaient sous leur dépendance ? Celles-ci ont formé de nouvelles Obédiences
symboliques qui ont adhéré à l'A... M... I..., tandis que les S...S...G...C... se sont groupés
en Fédération de Hauts Grades.
Je ne sais ce que seront les résolutions de l'Assemblée Générale, mais permettez-
moi de vous dire que j'ai la conviction profonde, acquise par neuf années d'activité de
la Maçonnerie Internationale — que c'est vers l'autonomie des Loges, d'une part, et
des Ateliers supérieurs, de l'autre, qu'incline la Maçonnerie.
Les délégués du Grand Orient diront demain si l'Ordre doit régresser vers un passé
autoritaire et périmé ou si, tourné vers l'avenir, il doit s'appuyer plus fortement sur les
principes de tolérance, de liberté et d'amour fraternel. (Applaudissements prolongés.)
La séance est suspendue quelques instants et, à sa reprise, la parole est donnée
au F... Chev... CERF, du Conseil Etoile Polaire. Il déclare qu'il votera la motion
proposée sans grand enthousiasme. Il ajoute que si des ateliers de l'Obédience ont
manifesté leur opposition, c'est qu'ils ont eu le souci d'éviter même l'apparence d'une
scission au sein de notre Obédience. Il pense que, dans un avenir prochain, on
trouvera d'autres moyens pour écarter les difficultés de l'heure présente et donner à
nos Ateliers Supérieurs le véritable rôle qui leur revient, car, dit-il, si la Maçonnerie
manque de spiritualité, c'est tout de même dans les Ateliers Supérieurs, plus que dans
les Ateliers bleus que l'on trouve cette spiritualité.
F... LEBEY, Grand Orateur. — Je voudrais répondre à ce que vient de nous dire le
F... Cerf.
Tout est relatif, et nous n'avons pas la prétention, dans le projet qui a été soumis à
vos délibérations, d'avoir préparé quelque chose pour l'éternité.
Mais, dans l'état de bataille où se trouvaient les Ateliers Supérieurs et les Ateliers
Bleus, par la seule volonté, d'ailleurs, de quelques-uns qui montent les seconds contre
les premiers dans un but contraire à l'intérêt de la Maçonnerie et qu'on ne s'explique
pas, il apparaît à tous, dans ce Grand Chapitre, que le projet qui vous a été proposé
empêchera que cette lutte, qui s'est prolongée trop longtemps, ne continue. Chacun
étant sur son terrain, les Ateliers Bleus d'un côté, les Ateliers appelés Supérieurs, de
l'autre, un modus vivendi plus fraternel pourra s'instaurer. Et notre ordre, qui a autre
chose à faire, surtout à cette heure, que de se déchirer dans des luttes stériles, aura
tout à y gagner.
Par ailleurs, je ne suis pas de l'avis du F... Cerf lorsqu'il nous dit qu'il y a plus de
spiritualité dans les Ateliers Supérieurs que dans les Ateliers Bleus.
Cela dépend des Ateliers Supérieurs et cela dépend des Loges bleues qu'on y
compare.
Je ne voudrais pas, pour ma part, que l'effort qui s'accomplit dans les Loges
bleues, effort souvent pénible et méritant en raison des difficultés de la vie quotidienne
actuelle, soit ignoré ou sous-estimé dans nos Ateliers Supérieurs.
Nous ne devons pas perdre de vue que l'intellectualité elle-même, si elle
méconnaissait les difficultés de la vie, risquerait de s'égarer vers un idéal qui, n'entrant
plus dans la réalité des choses, décevrait la démocratie tout entière, ainsi que l'idéal
lui-même dont elle a tant besoin. (Applaudissements.)
Sur le terrain maçonnique, nous sommes entièrement d'accord ou à peu près. Il y a
un moyen de faire cesser ces luttes fratricides qui ne peuvent que nuire à l'attitude que
le Grand Orient devra adopter pour mener la bataille contre ses ennemis. Ce moyen,
c'est celui qui vous est proposé, et je crois que je suis l'interprète de tous les FF...
Chev... qui sont ici en vous demandant, d'accepter ce qui vous a été proposé.
Je n'ai pas été tout à fait d'avis d'accepter le projet qui est soumis à vos suffrages,
le Grand Commandeur le sait, mes FF... du Grand Collège le savent aussi. Je m'étais
même inscrit contre lui, je voulais qu'on maintienne aux Ateliers Supérieurs le statu
quo ancien.
Mais j'ai parfaitement reconnu que, dans l'état actuel du Grand Orient, je le répète,
ou du moins dans la tournure d'esprit qu'on y a suscitée, l'acceptation du projet en
question était le seul moyen d'en finir avec les luttes intestines que nous déplorons
tous.
Est-ce que nous ne menons pas tous journellement les mêmes batailles, et dans
ces conditions est-ce que nous ne devons pas être coude à coude, étroitement unis,
pour lutter contre nos adversaires ?
Etant données ces circonstances, permettez-moi de faire un appel, venu du fond
de mon cœur, à l'esprit fraternel indispensable.
Moi, comme tous les Maçons, j'ai pu entendre certaines observations
désobligeantes. Chacun de nous a son opinion, qu'il est assez naturellement porté à
faire connaître à son ou à ses voisins. Quoi de plus naturel ? De plus légitime ?
Mais s'il s'agit d'une critique, voire d'une accusation qui vise un F..., j'estime qu'il
faut l'exprimer en face. Or, c'est ce qu'on évite de risquer. On insinue lâchement. Ça de
la Maçonnerie ? Allons donc ! C'est, exactement son contraire. (Applaudissements.)
Lorsque le F... qui est visé demande : Qu'est-ce que vous me reprochez ? Il faut se
lever et lui dire en face : Voilà ce que je vous reproche. De cette manière de faire, des
explications qui en découlent, j'estime qu'il n'en peut résulter à la fin qu'une sincère
poignée de mains fraternelle. J'attends donc et je prie une lois encore, nos censeurs
perpétuels de parler.
Quant, au contraire, une accusation se manifeste par derrière, il en résulte quelque
chose de mauvais et qui peut nuire à l'Ordre lui-même, car une pareille manière d'agir
constitue, au bout du compte, la propre négation de sa raison d'être.
J'invite les FF... qui s'y complaisent par trop à ne plus l'oublier. Certains d'entre eux,
en effet, sont ici, sous mes yeux qui les regardent en vain, j'en ai déjà le regret d'après
leur attitude et leur silence !
La parole est donnée au F... Chev... HEBERT, qui tient à exposer ses sentiments
de Maçon moyen. A son tour, il craint que nous donnions au dehors l'impression que
nous sommes divisés. Il n'arrive pas à comprendre comment le Conseil de l'Ordre
pourrait continuer à s'appeler Conseil de l'Ordre dès le moment où il n'aurait plus rien à
voir, ni à dire sur les agissements d'une partie des Maçons, les plus grades, qui sont
ses subordonnés et ses administrés en Loges bleues et qui arriveraient à retrouver
toute liberté de langage quand ils seraient dans les autres Ateliers. C'est pourquoi il a
tenu à exprimer, ses craintes et son angoisse.
T... Ill... F... Savoire. — Je tiens à déclarer que si le F... HEBERT avait écouté
attentivement les paroles que j'ai prononcées tout à l'heure, il aurait vu que j'ai par
avance réfuté son argumentation.
J'ai dit, en effet, que les FF... appartenant aux Ateliers Supérieurs, quelle que soit la
fonction qu'il? occupent dans l'Ordre, s'ils commettaient une erreur ou une faute dans
quelque milieu que ce soit, tomberaient ipso facto, en leur qualité de membres d'un
Atelier du Grand Orient de France, sous l'autorité de la juridiction symbolique.
(Applaudissements.)
S'il arrivait qu'un F... quelle que soit la fonction qu'il occupe dans l'Ordre (et le l'ait
s'est présenté), donne, par un de ses actes, matière à une accusation, à une
suspicion, qu'il appartienne à un Atelier Symbolique ou à un Atelier Supérieur, il est
loisible au dernier Apprenti entré dans nos Loges de le traduire devant la juridiction
symbolique. Il n'est jamais entré dans l'esprit, du Grand Collège des Rites, ni dans
l'esprit d'aucun de ses membres, de soustraire les Maçons appartenant aux Ateliers
Supérieurs des responsabilités que chacun d'eux encourt devant la Justice de la
Maçonnerie Symbolique.
UNE VOIX. — Personnellement, mais collectivement ?
F... SAVOIRE. — Vous voulez donc avoir le droit de traduire le Grand Collège des
Rites tout entier devant le Conseil de l'Ordre ?
F... LEBEY. — Qu'est-ce que vous lui reprochez au Grand Collège ?
F... SAVOIRE. — Oui, que reprochez-vous au Grand Collège ? Le Manifeste ? A-t-il
nui au prestige de la Franc-Maçonnerie ? A-t-il, oui ou non, servi la cause, de la
Maçonnerie dans le monde profane ? 18.000 exemplaires en ont été demandés par
nos Ateliers de province pour les propager dans le public.
Est-ce que nous n'avons pas servi le prestige de la Maçonnerie en publiant ce
Manifeste ? La vérité, c'est qu'on s'est servi d'un incident pour chercher à démolir le
Grand Collège des Rites, parce qu'il n'a pas écouté docilement certaines
sollicitations...
Je suis prêt à combattre loyalement, j'ai les Membres du Grand Collège à mes
côtés, mais ce que nous ne voulons pas, c'est qu'on tente de nous atteindre par des
attaques sournoises.
A ce moment intervient le F... Chev... GONTHIER de la Vallée d'Amiens. Après
avoir fait la critique de la Convention signée entre le Conseil de l'Ordre et le Grand
Collège des Rites, il indique qu'une faute énorme contre la forme a été commise par le
Conseil de l'Ordre qui a anticipé sur les réponses qui lui seraient faites par les Loges
Bleues.
Le Grand Commandeur interrompt l'orateur et lui fait observer qu'il ne peut pas
admettre que des attaques soient dirigées contre le Conseil de l'Ordre, qui n'est pas
représenté dans cette Assemblée et qu'on se permette de juger le Conseil de l'Ordre
au sein du Grand Chapitre.
De son côté, le T... Ill... F... GROUSSIER répond qu'il a parlé en son nom
personnel, n'ayant pas le droit de parler en tenue de Grand Chapitre des questions
décidées par le Conseil de l'Ordre.
La parole, sur sa demande, est donnée au F... Chev... BADIN du Chapitre
Encyclopédique de Toulouse, qui, n'étant pas délégué, vient exprimer en son nom
personnel ses craintes au sujet des modifications proposées par le Conseil de l'Ordre
et le Grand Collège des Rites par la convention qui va être soumise à l'Assemblée
générale. Il demande que soient précisées les raisons d'opportunité que nous avons,
tant au point de vue de la Maçonnerie Nationale que celui de la Maçonnerie
Internationale, de modifier les rapports du Grand Collège et du Conseil de l'Ordre et
ceux des Ateliers Symboliques et des Ateliers Supérieurs.
Le F... GROUSSIER prend la parole pour compléter ses explications relatives à
l'objet de la Circulaire n° 7 du Conseil de l'Ordre.
Il précise quelques-unes des difficultés qui ont surgi du fait du développement des
Ateliers Supérieurs qui tendent, en France comme à l'étranger, à former un organisme
distinct de celui des Ateliers bleus.
Puis, il insiste sur la nécessité d'aboutir à grouper toutes les Loges régulières,
d'une part, et tous les Ateliers de Hauts Grades, d'autre part, en deux Obédiences
nationales distinctes, liées en France par un traité, et chacune, à l'exemple de la
Belgique et de la Suisse, fédérées internationalement avec les Puissances similaires
des autres nations afin de préparer la véritable unité maçonnique universelle.
(Applaudissements.)
NOMBREUSES VOIX.-— Au vote ! Au vote !
F... SIMONOT, Vallée de Constantine. — Après avoir entendu les explications de
notre T... Ill... F... SAVOIRE, après avoir entendu également celles de notre F...
GROUSSIER et les différents orateurs qui m'ont précédé à cette tribune, je crois que le
Grand Chapitre doit conclure et voter sur une motion.
Voici celle que je vous propose, elle est basée sur l'esprit d'union, de fraternité, et
surtout, ceci dit pour le F... qui m'a précédé ici tout à l'heure, sur le terrain de
l'internationalisme.
Il est certain que l'unité de la Maçonnerie doit se faire sentir, comme l'a dit notre T...
Ill... F... GROUSSIER, sur le terrain de l'internationalisme.
Voici la motion que je vous propose :
A la suite des explications fraternelles et loyales du T... Ill... F... Savoire, Grand
Commandeur et du T... Ill... F... Groussier, le Grand Chapitre, dans sa Tenue
Solennelle du 15 septembre 1934, approuve entièrement le traité passe entre le
Conseil de l'Ordre et le Grand Collège des Rites.
Il renouvelle sa fraternelle et complète confiance au Grand Collège des Rites
et à son Grand Commandeur qui, par une action vigilante et constante,
défendent les principes élevés de la philosophie maçonnique dont le Grand
Collège est le défenseur suprême.
(Aux voix ! Aux voix !)
T... Ill... F... SAVOIRE. — Je demande les conclusions du F... Grand Orateur ?
F... GRAND ORATEUR. — Favorables à l'adoption de la motion ;
T... Ill... F... SAVOIRE. — Je mets aux voix la motion qui vient de vous être lue par
le F... SIMONOT.
La motion est adoptée à la presque unanimité des membres présents.
Après ce vote, des protestations s'étant élevées, le Grand Commandeur ajoute :
Vous avez voté sur les conclusions du F... Orateur. Selon les termes de nos
Règlements maçonniques, les conclusions de l'Orateur terminent la discussion et
personne n'a le droit de prendre la parole après les conclusions de l'Orateur.
Mais il est une tradition au Grand Orient, et surtout aux Tenues du Grand Chapitre,
tradition que j'ai exposée longuement dans une circulaire il y a quelques années, qui
admet que tous les F... Chev..., délègues ou non d'un Atelier Supérieur, ont le droit de
faire connaître leur opinion et d'exprimer librement leur pensée.
De nouvelles interruptions s'étant produites, le Grand Commandeur déclare :
Je ne voudrais pas que les délégués venus ici avec un mandat impératif puissent
nous accuser de vouloir escamoter un vote. Je vous donne ma parole que tous les
FF..., qui assistent à cette tenue y sont venus de leur propre gré, qu'aucun n'y a été
invité spécialement et que, par conséquent, le Grand Collège n'a rien fait pour
s'assurer une majorité. C'est faire injure aux Maçons qui le composent que de leur
prêter une pareille intention.
F... ESTEBE. — Je comprendrais très bien que le vote par Chapitre fût demandé,
et il serait naturel et légal qu'on y procède si nous avions à statuer sur une question qui
aurait été envoyée à l'étude des Chapitres. Mais les Chapitres n'ont pas été consultés
officiellement, ils n'ont donc pas d'avis officiel à émettre. Dans le cas actuel, il n'y a pas
lieu de faire émettre un vote par Chapitre.
UNE VOIX. — Nous avons voté sur l'Ordre du Jour présenté par le F... SIMONOT.
T... Ill... F... SAVOIRE. — La question que nous venons de discuter sera examinée
par l'Assemblée Générale qui prendra à son sujet telle décision qu'elle voudra. Je vous
rappelle simplement que le statut en question n'émane point du Grand Collège des
Rites, mais du Conseil de l'Ordre qui nous l'a soumis. L'Assemblée Générale jugera.
Ce que je ne veux pas, c'est que de ce Grand Chapitre il sorte matière à conflit
entre le Conseil de l'Ordre et les membres des Ateliers Supérieurs : je ne dis pas entre
le Conseil de l'Ordre et le Grand Collège, mais entre le Conseil de l'Ordre et les
membres des Ateliers Supérieurs.
Je demande pardon aux FF... que j'ai interrompus. Si j'ai arrêté le débat, ce n'est
pas dans le but d'exercer une influence, mais simplement pour éviter que des paroles
regrettables ne soient prononcées et qui, étant rapportées inexactement, puissent
créer un incident quelconque entre le Conseil de l'Ordre et nous.
Haut de page
Ce débat étant clos, nous allons maintenant passer à ce que je considère comme
la partie la plus importante des travaux du Grand Chapitre : ce sont les rapports de
notre F... LUQUET. Le premier de ces rapports est celui soumis à l'étude des Conseils
Philosophiques et a pour objet : Recherche des grands principes qui peuvent
inspirer l'enseignement d'une morale altruiste ou solidariste. Le second est relatif
à la Déclaration des Devoirs de l'Homme et du Citoyen. Je vous rappelle que ces
apports vous ont été adressés à tous par la voie du Bulletin n° 13.
Un certain nombre de FF... ayant quitté le Temple, le Grand Commandeur fait appel
au dévouement des Chev... et veut croire qu'ils ne sont pas venus simplement pour
prendre part à la discussion qui vient de prendre fin.
RAPPORT :
Recherche des grands principes qui peuvent inspirer l'enseignement d'une
morale altruiste ou solidariste.
F... LUQUET. — Vous avez eu les textes de mes deux Rapports dans le Bulletin
des Ateliers Supérieurs n° 12.
Il est donc inutile que je vous les répète : ceux qui n'ont pas trouvé le moyen de les
lire n'auraient pas aujourd'hui l'attention de les écouter.
Je peux donc me borner à en rappeler simplement les conclusions, sur lesquelles
vous pourrez, si vous le désirez et si vous en avez le temps, discuter, conclusions sur
lesquelles vous pourrez, en tout cas, émettre un vote approbatif ou désapprobatif.
Voici les textes que je soumets à votre vote :
La morale altruiste propose à l'individu comme règle de conduite la bienfaisance,
qui consiste à donner comme but à ses actes de créer de la joie et d'éviter de la peine,
non seulement pour lui, mais aussi pour les autres êtres et en particulier les autres
hommes avec qui il est en rapport.
Cette règle, pour être approuvée par des esprits réfléchis, doit être justifiée par des
principes qui ne pourraient recueillir une adhésion unanime s'ils dépendaient de
conceptions métaphysiques.
La justice ou rémunération de bienfaits reçus ne suffit pas à fonder complètement
la bienfaisance, qui requiert comme autre principe la bonté. Celle-ci donne satisfaction
à l'instinct d'expansion de l'individu en l'orientant dans une direction bienfaisante.
La dualité des principes moraux, et plus encore la multiplicité des collectivités ou
groupements dont l'individu fait simultanément partie, avec l'opposition fréquente des
intérêts de ces divers groupes et de leurs différents membres individuels, obligent
l'individu à sacrifier certains de ses devoirs à d'autres. L'étude de ces conflits de
devoirs constitue la partie la seule vraiment pratique et en même temps la plus .difficile
de la morale. Il y aurait intérêt à en faire l'objet d'une question à étudier ultérieurement
par les Ateliers Supérieurs.
(Les différents paragraphes de ces conclusions sont lus successivement, ils ne
donnent lieu à aucune remarque.
F... LUQUET. — Je me permets de signaler, à la fin de ces conclusions, que la
Question qui a été envoyée à l'étude de nos Ateliers pour les Grandes Tenues de
l'année prochaine par le Grand Collège des Rites est une satisfaction donnée, pour
ainsi dire avant la lettre, à ce qui vous était proposé ici et je ne puis qu'être
reconnaissant de la conclusion qui a été donnée par notre Pouvoir Exécutif au vœu
que j'avais émis et qui résume d'ailleurs l'opinion exprimée dans vos rapports
particuliers, (Applaudissements.)
F... SAVOIRE. — Je mets aux voix les conclusions du Rapport de notre F...
LUQUET.
Avis du F... Orateur ?
F... LEBEY, Grand Orateur. — Favorable à l'adoption de ces conclusions qui
expriment d'excellents sentiments, et avec l'espérance qu'ils pénétreront dans le cœur
plutôt fermé de nos contemporains, mais je n'en suis pas très sûr.
T... Ill... F... SAVOIRE. — L'avis du F... Orateur est favorable, à l'adoption des
conclusions du Rapport. Que ceux qui sont d'avis d'adopter les conclusions du Rapport
de notre F... LUQL'ET veuillent bien lever la main.
Les conclusions sont votées à l'unanimité.
La parole est à nouveau donnée au T... Ill... F... LUQUET pour donner lecture du
texte définitif de la Déclaration des Devoirs de l'Homme et du Citoyen dont le Grand
Chapitre du 18 mars 1934 avait décidé le renvoi à ce jour pour être soumis à
l'approbation du Grand Chapitre.
Haut de page
Le F... LUQUET :
DECLARATION DES DEVOIRS DE L'HOMME ET DU CITOYEN
Les représentants des Ateliers supérieurs du Grand Orient de France réunis en
Grand Chapitre le 18 mars 1934,
Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des devoirs de l'homme sont la
principale cause du relâchement des mœurs, de la confusion, du désordre et du
désarroi qui règnent actuellement dans notre pays et dans le monde aux points de vue
tant économique que politique.
Ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle les devoirs de l'homme en
société.
Afin que, cette déclaration étant constamment présente à l'esprit de tous les
citoyens conjointement à celle de leurs droits, les actions de chacun contribuent
toujours au bonheur de tous et au progrès social par la subordination des intérêts
individuels à l'intérêt général.
En conséquence, le Grand Chapitre reconnaît et déclare, en présence et sous les
auspices du Grand Collège des Rites, Suprême Conseil du Grand Orient de France et
propose à la Franc-Maçonnerie universelle et à tous les profanes de bonne volonté les
devoirs suivants de l'homme et du citoyen :
I
L'homme doit chercher que ses actes ne soient pour aucun des autres êtres et
surtout des autres hommes une source de peine, mais au contraire de joie.
II
L'homme est tenu d'observer les devoirs corrélatifs aux droits que lui confère la
société à sa naissance. Ces devoirs se résument pour tous les individus à servir la
société ; ils diffèrent en nature et en degré selon les facultés de chacun, l'ampleur des
groupements dont il fait partie, la diversité et l'élévation de sa profession ou emploi.
III
La valeur de la collectivité ne pouvant être que la résultante des valeurs
individuelles de ses membres, chacun a le devoir de respecter et de développer sa
propre individualité, avec les qualités corporelles, intellectuelles et morales qui font la
saveur et la valeur de l'existence et la dignité humaine.
IV
L'homme doit ignorer l'envie et la haine, avoir pour son prochain des sentiments et
une conduite fraternels, et, en respectant l'indépendance des autres comme la sienne
propre, employer ses facultés, y compris la propriété individuelle, fruit de son travail, à
les rendre plus heureux, meilleurs et plus utiles à la prospérité générale.
V
L'homme doit un respect spécial à ceux qui le touchent de plus près et à ceux qui
par leurs qualités intellectuelles et morales sont particulièrement utiles à la société. A
l'égard de ceux qui auraient manqué à leurs devoirs, il doit s'efforcer de les corriger en
leur conservant la compassion due aux imperfections de la nature humaine et sans
chercher dans les défaillances d'autrui une excuse pour les siennes.
VI
L'homme doit respecter scrupuleusement ses engagements librement consentis,
écrits ou oraux, exprès ou tacites.
VII
L'homme doit aux convictions d'autrui le même respect qu'aux siennes propres, se
rappelant que même celles qui lui paraissent actuellement périmées ont pu avoir leur
utilité dans l'histoire de l'humanité. Il les combattre sans faiblesse, mais dans les limites
fixées par la loi, par des arguments loyaux et courtois, et avec l'unique dessein
d'éclairer, non de brimer leurs partisans.
VIII
L'individu a le devoir de contribuer par son travail matériel et intellectuel à
l'indépendance, à la sécurité et au bien-être de lui-même et de sa famille et au progrès
social.
IX
Quelle que soit sa profession, l'individu doit se dévouer à la tâche qu'il a librement
choisie et tendre sans cesse à en améliorer le rendement, tant par ses efforts
personnels qu'en collaborant avec ceux qui exercent des professions semblables ou
voisines. Il ne doit jamais oublier que sa profession n'étant qu'une des branches de
l'activité sociale, toute revendication aussi bien corporative qu'individuelle doit s'incliner
devant les nécessités nationales et internationales de l'intérêt général.
X
Le citoyen investi par l'élection ou par délégation de l'autorité d'une fonction ou d'un
service public est soumis au devoir de conscience professionnelle d'autant plus
impérieusement qu'il a un rang plus élevé : noblesse oblige. Il doit sacrifier sans
hésitation à l'exécution scrupuleuse des obligations qu'il a acceptées envers l'intérêt
général ses convictions et ses intérêts personnels, corporatifs ou de parti.
XI
Le citoyen doit à la fois contribuer à provoquer par les voies légales l'amélioration
des lois existantes et les respecter tant qu'elles restent l'expression de la volonté
générale. Mais au cas où la souveraineté nationale viendrait à être usurpée, la
résistance à l'oppression deviendrait pour tout citoyen le plus impérieux des devoirs.
XII
Le devoir fiscal n'admet ni fraude ni restriction. La désertion devant l'impôt a encore
moins d'excuses que la désertion devant l'ennemi.
XIII
Le citoyen, se rappelant que nos pères ont durement lutté pour conquérir les droits
civiques et qu'il doit à nos successeurs de ne pas les laisser prescrire, a le devoir de
les exercer en conscience, sans autre considération que l'intérêt général, et de
contrôler les législateurs comme ceux-ci doivent contrôler le pouvoir exécutif.
XIV
Citoyen et patriote sont synonymes. En cas de guerre, le citoyen doit à sa patrie
tous les sacrifices, y compris celui de sa vie.
XV
Le patriotisme n'exclut pas, mais au contraire appelle le respect des autres nations.
Prêt à faire tout son devoir en cas de guerre, le citoyen doit travailler de toutes ses
forces à l'empêcher et à hâter, par le rapprochement des peuples, l'avènement de la
paix universelle.
J'ai dit.
Après cette lecture, le Grand Commandeur met aux voix le texte de cette
Déclaration qui, après conclusions favorables du Grand Orateur, est adoptée à
l'unanimité.
F... SAVOIRE. — Maintenant, je vous demanderai si vous voyez un inconvénient à
ce que la Déclaration des Devoirs du Citoyen, telle que vient de la lire notre F...
LUQUET soit répandue dans le monde profane ?
Pour ma part, j'ai l'intention de publier prochainement un ouvrage sur la
Maçonnerie. Cet ouvrage comprendra une partie anthologique, c'est-à-dire un recueil
d'un certain nombre de pages ou d'extraits d'écrivains ou de Maçons qui ont défendu
ou fait connaître, l'idéal maçonnique. Mon intention serait d'y joindre la Déclaration des
Devoirs du Citoyen de notre F... LUQUET. Y voyez-vous un inconvénient. ?
UNE VOIX. — Au contraire, nous sommes unanimes !
T... Ill... F... S.AVOIRE. — Et maintenant, mes FF... je tiens, au nom du Grand
Collège des Rites tout entier, et je crois pouvoir ajouter au nom de l'ensemble des
Ateliers Supérieurs du Grand Orient de France, à adresser à notre F... LUQUET nos
félicitations, nos remerciements et l'expression de notre profonde reconnaissance pour
les travaux dont il nous a déjà donné connaissance.
Vous vous rappelez en effet, que c'est notre F... LUQUET qui, au Grand Chapitre
de Mars dernier, nous avait déjà donné un rapport extrêmement intéressant.
Vous avez pu apprécier la haute valeur de notre F... Rapporteur et je ne vous
apprendrai rien en vous disant que notre F... LUQUET est une forte autorité en matière
philosophique. Professeur dans un des Etablissements secondaires de Paris, il jouit
d'une réputation méritée au sein de la Société de Psychologie.
J'adresse donc à notre F... LUQUET, en votre nom, mes félicitations, les
remerciements et l'expression de la reconnaissance des Ateliers Supérieurs du Grand
Orient de France. (Applaudissements prolongés.)
Je ne voudrais point introduire la polémique ici, mais je dois cependant faire une
constatation pénible : c'est que les FF... qui, tout à l'heure, constituaient le noyau d'où
partaient les attaques dirigées contre le Grand Collège et le Traité, ont déserté les
colonnes dès qu'il s'est agi de travailler utilement. Les travaux philosophiques ne les
intéressent pas : ce sont les discussions byzantines au sein de l'Ordre qui les
passionnent.
C'est là une simple constatation, et je regrette beaucoup d'être appelé à la faire.
(Applaudissements)
F... COINGT (Chapitre Clémente Amitié, Paris). — J'ai été péniblement
impressionné, comme vous, mes FF... par le manque de tenue de ce Grand Chapitre.
F... LEBEY. Et moi aussi !
F... COINGT. — Vous me permettrez de vous en faire la remarque au nom d'un
certain nombre de F.... C'est la première fois que je vois une chose pareille en Grand
Chapitre. Aussi je vous demande d'être extrêmement sévères dans le recrutement des
membres des Ateliers Supérieurs.
T... Ill... F... SAVOIRE. — Ce n'est pas la faute du Grand Collège, et il nous faut
bien faire notre mea culpa. Si nos Ateliers Supérieurs laissent entrer dans leurs rangs
quelques candidats indésirables, la faute en est à nous tous, car, malheureusement,
nous ne fréquentons pas assez nos Ateliers symboliques.
Ce que je voudrais, c'est pouvoir dire un jour qu'aucune candidature ne pourra être
présentée pour l'admission au sein des Ateliers Supérieurs sans qu'elle soit appuyée
par un nombre important de FF... de la région du candidat, appartenant déjà aux
Ateliers Supérieurs.
Aussi, ce que je ne cesserai de vous demander, c'est de fréquenter assidûment
vos Ateliers symboliques, afin que lorsqu'un jeune Maçon demande à franchir la porte
du Temple, vous puissiez vous assurer, au préalable, qu'il possède les qualités
requises pour devenir un bon Maçon et pour cela de vous charger vous-mêmes des
enquêtes.
Puis, lorsque ce nouveau Maçon est entré en Loge, je souhaiterais que plusieurs
membres de nos Ateliers Supérieurs l'imprègnent du véritable idéal, du véritable esprit
de la Maçonnerie. Et, quand ils le jugeront digne de franchir le seuil des Temples de
nos Ateliers Supérieurs, je voudrais que le F... qui aura été en quelque sorte son
parrain, prenne l'initiative de la présentation de sa candidature
Si vous voulez constituer la belle phalange que je voudrais que soient nos Ateliers
Supérieurs, voilà, mes FF... ce qu'à mon point de vue vous devez faire. Il ne faut pas
considérer les cordons, les galons comme des insignes de récompense, vous devez
au contraire être pénétrés de cette idée qu'ils vous créent de nouvelles obligations et
ne jamais oublier que c'est à vous qu'il importe de rénover la Maçonnerie.
Si tout à l'heure je n'avais pas craint de prolonger trop le débat, j'aurais dit : L'union
des Ateliers Symboliques et des Ateliers Supérieurs : elle sera faite par une
fréquentation assidue des porteurs de Hauts Grades dans les Ateliers Symboliques.
Les liens que vous créerez ainsi seront certainement plus puissants que toutes les
obligations inscrites dans les règlements ou constitutions de nos groupements.
C'est à cette belle lâche, mes FF... que je vous convie. (Applaudissements.}
Haut de page
RAPPORT :
l'étude des grades intermédiaires entre les 3e et 18e Degrés.
Je donne maintenant la parole à notre F... BEDARRIDE pour son rapport sur la
question renvoyée à l'étude des Chapitres et qui avait pour objet l'étude des grades
intermédiaires entre les 3e et 18e Degrés.
F... BEÈDARRIDE. — Je ne vais pas vous imposer la lecture d'un rapport que, par
définition, vous devez déjà avoir lu. (On rit.)
Je vous ferai simplement un très rapide résumé. Nous avons reçu 28 réponses de
nos Ateliers. Il m'en est parvenu deux autres, après la publication de mon Rapport. Je
dois signaler — c'est un devoir moral que je remplis là — qu'il m'est arrivé à Marseille
deux rapports qui, par suite de circonstances plus ou moins fortuites, n'avaient pas été
dirigés sur notre Secrétariat Administratif.
L'un d'eux est le Rapport du Souverain Chapitre Clémente Amitié, Vallée de Paris,
qui m'est arrivé par le canal d'Auxerre, si j'ose m'exprimer ainsi, après avoir été
approuvé par le Chapitre de cette Vallée. Ce Rapport du Chapitre Clémente Amitié est
très intéressant, extrêmement complet, il fait de la question un examen critique fort
original et conclut dans le sens que je vous ai proposé moi-même. Et puis, j'ai reçu un
rapport de la Vallée de Cannes qui est aussi fort intéressant, bien qu'il donne lieu à
certaines observations.
Je remercie ces Chapitres de leurs intéressants travaux, ce qui porte donc de 28 à
30 le nombre des réponses reçues. Cela ne change rien aux résultats généraux de la
consultation. Vous avez vu dans mon rapport quels étaient les résultats.
Pour des raisons de vie pratique et eu égard aux nécessités de l'heure présente, la
plupart de, nos Ateliers Supérieurs se sont montrés partisans de la création de Tenues
de Perfection plutôt que d'Ateliers de Perfection proprement dits. (Questions de
dépenses, de réunions, d'éloignement, de frais documentaires, etc.)
C'est la conclusion de mon rapport à ce point de vue, car dans une Maçonnerie où,
malheureusement, les Tenues de Maîtres sont d'une rareté que j'ose qualifier très
durement de coupable, il est absolument nécessaire que les Ateliers supérieurs
s'appliquent à faire ce travail de perfectionnement sans lequel il n'y a pas de
Maçonnerie.
Pour devenir un véritable Maçonnerie, il ne s'agit pas seulement de "savoir", il s'agit
"d'être". II ne s'agit pas seulement de discuter, il s'agit de se rendre meilleur et, on ne
peut le faire que par un travail prolongé, qui demande une vie et une carrière
maçonnique.
Il faut que dans nos Ateliers Supérieurs se continue la pratique du système de
travail entrepris depuis une dizaine d'années et qui est à leur honneur comme à celui
du Grand Collège des Rites qui l'a institué. Il faut que les Ateliers Supérieurs ne soient
pas comme à une certaine époque une assemblée de retraités qui viennent se serrer
fraternellement les mains et s'en vont dix minutes après parce qu'ils ont assez travaillé,
mais que ces Ateliers soient de véritables foyers de culture, d'éducation morale,
intellectuelle et spirituelle qui nous permette de travailler à ce qui est notre véritable
œuvre.
Les conclusions de nos Ateliers sont les suivantes ; je les ai faites miennes parce
que je crois que, pratiquement, on ne peut pas imposer à beaucoup d'entre nous des
voyages onéreux et de longs déplacements.
Chaque grade a un enseignement qu'on ne fait pas toujours valoir et, c'est pour
cela que bon nombre de FF... ne se rendent pas un véritable compte, en Loge bleue,
de ce qu'est le travail maçonnique.
La majorité de nos Ateliers demande qu'on affecte un certain nombre de tenues, 4
ou 5, à l'étude des grades intermédiaires entre le 3e et le 18°. J'ai pris le chiffre de trois,
qui est bien maçonnique, pour faire chaque année l'éducation, la culture maçonnique
c'est-à-dire extraire des symboles et des rites des différents grades intermédiaires, ce
que vous me permettrez d'appeler d'une manière triviale mais expressive, le "Bouillon
Kub" de l'enseignement maçonnique.
Trois Tenues spéciales par an permettraient aux candidats, pendant les cinq
années du stage exigé avant de pouvoir entrer dans un Chapitre, d'avoir étudié les
enseignements de nos grades et de s'en assimiler d'une manière assez claire la
substance spirituelle.
Voila quelles sont les conclusions que j'ai tirées de cette consultation. Il ne faut pas
demander aux hommes plus que ce qu'ils peuvent, mais tout ce qu'ils peuvent, et votre
attention soutenue et bienveillante me prouve que tous ceux qui ont véritablement au
cœur l'amour de la Maçonnerie pour elle-même, et non pas pour en faire un instrument
de parti ou de secte, approuveront certainement les mesures que je viens d'énumérer ;
elles permettront à notre Institution de s'acquitter de plus en plus efficacement de la
haute mission initiatique qui est la sienne. (Applaudissements).
T... Ill... F... SAVOIRE. --Je remercie en votre nom à tous notre F... BEDARRIDE, de
son consciencieux rapport. Je vais mettre son adoption aux voix.
Avis du F... Orateur ?
Le F... LEBFY, Grand Orateur. — Favorable à l'adoption du Rapport.
Le rapport mis aux voix est adopté à l'unanimité.
F... SAVOIRE. — Je donne la parole au F... LEBEY Grand Orateur.
F... LEBEY — Je remercie le Grand Commandeur de me permettre de vous dire
deux mots avant la clôture de nos travaux.
Mais il est tellement tard que vraiment vous ne m'en voudrez pas si je suis un peu
rapide. Je note, en passant, qu'il en est ainsi, d'ailleurs, de plus en plus chaque année.
Je voudrais simplement attirer votre attention sur une réflexion qui m'est venue à
l'esprit tout à l'heure, au moment où l'un de nos FF... a dit que, même dans cette
Assemblée, il y avait probablement un émissaire de l'ennemi !
Je le regretterais, parce que vraiment il n'aura pas de la tenue de ce Grand
Chapitre — comme l'a très justement fait observer notre F... COINGT — un sentiment
qui sera en notre faveur. Et je dirai même autre chose, à cette occasion. Moi qui suis
avec attention dans les journaux, dans les revues et même dans la prose de nos
adversaires l'évolution de leur pensée, si j'établissais un parallèle entre l'effort
formidable et remarquablement intelligent qu'ils sont en train d'accomplir et le point où
nous en sommes restés nous-mêmes, je vous assure que la conclusion ne serait pas
du tout en notre faveur. Pour que vous soyez à même de vous rendre compte par
vous-même, voyez, entre autres, l'hebdomadaire catholique, intitulé "SEPT — 7 —",
tout à tait remarquable. Nous chercherions en vain l'équivalent de notre côté.
Dans la peinture, dans la littérature, dans la sculpture, partout ils sont présents. Ils
se tiennent au courant des questions modernes, sont très renseignés sur elles et ils
donnent aux foules qui les écoutent, aux yeux qui les cherchent, aux cerveaux en
détresse qui inclinent plus de leur côté parce qu'ils ont plus de sentiment, que nous les
consolations que nous n'apportons pas. Les foules les suivent parce qu'elles trouvent
auprès d'eux l'élément dont nous ne sommes pas pourvus aujourd'hui.
Il faut nous réveiller, mes FF..., voilà plus de treize ans que je vous en conjure, et le
meilleur moyen de venir à bout des discussions stériles et des questions de personnes
qu'on suscite même ici avec une passion que j'ai le droit de qualifier d'excessive, ce
serait de faire planer au-dessus de nos divisions, de nos préférences, la passion des
idées modernes et l'examen des moyens à employer pour les faire entrer dans la
réalité de notre temps.
Si nous restons fermés, si, malgré notre soi-disant excellence et les compliments
dont nous nous gratifions d'une façon quelquefois trop facile, nous n'exerçons plus au
dehors les pouvoirs que nos ancêtres ont exercés à la fin du dix-huitième siècle, c'est
parce que nous ne nous intéressons pas suffisamment aux idées modernes. Ce qui a
fait la grandeur de la Maçonnerie du 18e siècle, c'est qu'elle était au courant de toutes
les idées, et les idées de ce temps-là allaient, vous le savez, plus vite que les faits.
Elles les commandaient et les maniaient. Aujourd'hui c'est tout le contraire. Les faits
précèdent les idées, les dominent, et, souvent par suite de notre paresse à les
comprendre, à les interpréter, détruisent en les chassant devant eux comme des
feuilles mortes, les idées défuntes, en effet, faute d'être réadaptées à ce qui pourrait et
devrait être.
Nos ancêtres avaient su faire de leurs Ateliers, de leurs Temples, quelque chose
de si séduisant, de si intelligent, de si remarquable, que les plus grands esprits de
l'époque s'honorèrent d'y demander leur admission et, une fois admis, ils éprouvaient
un plaisir tout particulier de pouvoir venir assister à des Tenues où des intellectuels
discutaient librement avec des grands seigneurs d'alors, des bourgeois et des gens du
peuple, tous, aussi, choisis avec soin.
Il est trop tard pour que je m'étende davantage, en vous demandant, notamment,
s'il en est de même aujourd'hui...? Je vous demande simplement de sentir au fond de
vous-mêmes, je ne dirai pas la véracité de mes paroles, mais le sentiment
passionnément dévoué à notre Ordre, à vous tous, à l'avenir de la Maçonnerie qui m'a
poussé à vous les dire.
Il faut que vous éprouviez les uns et les autres le sentiment de la nécessité qu'il y a
de maintenir en face des religions — qui ont le droit d'exister — un centre de culture
véritable qui par sa qualité, sa valeur et son loyalisme, sont capable d'empêcher ces
religions, avant tout dogmatiques, de prendre dans la direction des esprits la part
excessive à laquelle elles croient avoir droit, qu'elles ont toujours voulue totalitaire et
qui pourraient bien, à l'heure actuelle, si elles débordaient, d'ailleurs par suite de nos
fautes et de l'incompréhension du temps présent où veulent s'enliser certains des
nôtres, cherchent à détruire toutes les valeurs de liberté qui ont fait la République, qui
ont tait la Franc-Maçonnerie ! (Applaudissements.)
T... Ill... F... SAVOIRE. — Je remercie notre F... LEBEY des paroles qu'il vient de
prononcer. Ce Grand Chapitre ne pouvait, en effet, se terminer sans que nous ayons le
plaisir de les entendre.
Cette année, mes TT... CC... FF..., nous n'avons pas pu continuer les travaux du
Grand Chapitre par ceux du Banquet traditionnel. Nous n'avons pu le faire, parce que
le Buffet du Grand Orient a été fermé. D'autre part il n'aurait peut-être pas été très
facile, dans les circonstances actuelles de trouver une autre salle, aussi avons nous
préféré remettre cette agape à des temps meilleurs. J'espère que vous ne nous en
tiendrez pas rigueur. Je vous réitère mes meilleurs voeux pour votre santé, celle de
vos familles, au cours de l'année maçonnique qui va s'ouvrir ; je forme le vœu que
cette année soit plus tranquille que celle qui va prendre fin.
J'espère que nous nous retrouverons l'année prochaine aussi fraternellement unis
que nous le sommes ce soir.
(Les travaux sont clos en la forme rituelle à 19 heures).
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_______________
GRAND ORIENT DE FRANCE
——o——
GRAND COLLEGE DES RITES
Suprême Conseil pour la France et ses Colonies
——o——
CIRCULAIRE N° 9
La discipline maç... aux Grandes Tenues.
Z... de. PARIS, le 16 juillet 1934.
LE GRAND COLLEGE DES RITES,
Suprême Conseil du Grand Orient de France,
aux Présidents des Chapitres et Conseils Philosophiques
de la Fédération.
T...C... F... Chev...,
Dans son désir d'éviter des incidents contraires à la discipline maçonnique qui
pourraient se produire au cours des prochaines Grandes Tenues du 16 septembre
1934, le Grand Collège des Rites croit devoir rappeler fraternellement les Instructions
contenues dans le Bulletin N° 7 de 1932 (pages 5 et 6) interdisant d'ouvrir une
discussion sur des propositions non portées à l'Ordre du Jour du Grand Conseil ou du
Grand Chapitre.
Des termes de ces instructions, QUI DEVRONT ETRE COMMUNIQUEES SANS
RETARD AUX FF... Chev... DELEGUES à ces Grandes Tenues, il résulte que :
1° Les textes de toutes les propositions motivées et de tous les vœux doivent être
soumis, pour avis, à l'examen du Grand Collège, AVANT LE 15 JUIN DE CHAQUE
ANNEE.
2° Aucune proposition nouvelle ne pourra être prise en considération si elle n'a pas
été préalablement soumise au Grand Collège AU MOINS TROIS MOIS avant la
réunion du Grand Chapitre de Septembre et portée à l'Ordre du Jour des travaux.
D'autre part, et par application des instructions en vigueur, décidées à la suite du
désir unanimement exprimé par le Grand Chapitre du 18 septembre 1932, l'entrée du
Temple réservé aux Grandes Tenues ne pourra être donnée qu'à ceux des FF...
Chev... qui seront porteurs d'une carte de contrôle préalablement mise à leur
disposition dans les parvis sur justification des titres maçonnique du 18e au 33e
Degrés.
Cette carte devra être régulièrement remplie et signée par l'intéressé.
CI-INCLUS SONT JOINTES DEUX CARTES DESTINEES AUX DELEGUES DE
VOTRE ATELIER. Elles devront être revêtues du Sceau de votre Chapitre ou Conseil
Philosophique.
En outre, l'attention des Présidents de nos Ateliers Supérieurs est appelée sur
l'obligation qui incombe aux Chapitres et Conseil Philosophiques de faire connaître au
Secrétariat Administratif du Grand Collège des Rites, 15 JOURS AU MOINS AVANT
LA DATE FIXEE POUR LES GRANDES TENUES, les noms et qualités des FF...
Chev... délégués à ces Grandes Tenues.
Il est rappelé que les FF... Chev... délégués — ou leurs suppléants — ont seuls,
droit au vote proposé par le Grand Collège (Articles 41 et 306 du Règlement Général
du Grand Orient de France). Ils ont le devoir d'assister aux Tenues où leur présence
est constatée par le dépôt qu'ils font, à l'entrée du Temple, de la carte personnelle ci-
jointe. (Des cartes semblables seront, le cas échéant, mises à leur disposition dans les
parvis du Temple.)
A toutes fins utiles, il convient de rappeler que les FF... Chev... — délégués ou non
— qui assistent à ces Tenues ont droit de demander la parole dans les formes
maçonniques pour donner leur avis, à titre purement consultatif, sur les propositions
formulées par le Grand Collège des Rites qui a, seul qualité pour les présenter à
l'Assemblée.
En raison des circonstances et de l'importance des débats auxquels la Circulaire
N° 7 du Conseil de l'Ordre va donner lieu au Convent, il est utile que tous les FF...
appartenant à nos Ateliers Supérieurs et qui seront appelés à participer aux travaux de
l'Assemblée Générale, soient éclairés sur la question.
Des renseignements qui nous sont parvenus, il résulte, en effet, que dans un grand
nombre de Loges de l'Ordre, les attaques injustifiées et les erreurs concernant les
Hauts Grades n'ont été l'objet d'aucune réfutation par suite de l'absence de FF...
qualifiés et renseignés, susceptibles de réfuter ces attaques et ces erreurs.
C'est pourquoi le Grand Collège, mû uniquement par le désir de servir la cause de
la Vérité, adresse un suprême appel à tous nos FF... Chev... — et plus particulièrement
à ceux qui sont appelés à participer, en qualité de délégués, aux travaux du Couvent
— afin que, à la faveur des éclaircissements qui leur seront donnés par le T... P... S...
Grand Commandeur à l'occasion des Grandes Tenues de Septembre, ils puissent, à
l'Assemblée Générale, prendre leurs responsabilités en toute connaissance de cause.
Il n'entre nullement dans nos intentions d'ouvrir des polémiques ou ide créer au
sein de l'Ordre des divisions qui pourraient altérer sa force et sa puissance : notre but
est de faire triompher la cause de la Vérité et de la Justice conditionnant le prestige de
notre grande Institution.
En vous demandant de bien vouloir communiquer sans retard la présente
circulaire, non seulement à ceux de nos FF... Chev... qui sont Délégués aux Grandes
Tenues, MAIS ENCORE AUX FF... CHEV... DE VOTRE VALLEE, DELEGUES AU
CONVENT, nous formulons l'espoir que nombreux seront les FF... CHEV... qui
viendront à Paris pour les Grandes Tenues de Septembre et vous prions de recevoir,
T...R... F... CHEV..., l'assurance de nos sentiments fraternels et de notre cordiale
affection.
Le Grand Chancelier Le T... P... S... Grand Commandeur
:
A. MACHON 33e Docteur Camille SAVOIRE
33e.
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CONSTITUTION D'ANDERSON
Les obligations d'un Franc-Maçon
_______________
Extrait des antiques Archives des Loges d'outre-mer
d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, pour l'usage des Loges de Londres.
A être lu lors de la réception de nouveaux Frères
ou lorsque le Maître l'ordonnera.
LONDRES Anno domini 1723 (Année maçonnique 5723)
I
DE DIEU ET DE LA RELIGION
Un Maçon est obligé, de par sa tenure, d'obéir à la Loi morale ; et s'il entend
correctement l'Art, il ne sera jamais un stupide ATHEE ni un LIBERTIN irréligieux.
Mais, bien que dans les Temps anciens les Maçons étaient obligés, dans tous les
pays, de suivre la religion de ce pays ou de cette nation, quelle qu'elle fut, il est
considère aujourd'hui plus expédient de ne les obliger seulement qu'envers la religion
sur laquelle tous les hommes sont d'accord, laissant à chacun ses opinions
personnelles. Cette religion consiste à être HOMMES BONS ET SINCERES, hommes
d'honneur et de probité, quelles que soient les dénominations ou croyances qui
peuvent les distinguer ; par quoi la Maçonnerie deviendra le Centre de l'UNION et le
moyen de concilier, par une amitié sincère, des gens qui auraient dû perpétuellement
rester séparés.
II
DE L'AUTORITE CIVILE SUPERIEURE ET INFERIEURE
Un Maçon est toujours un sujet paisible, respectueux du pouvoir civil, dans quelque
lieu qu'il réside ou travaille. Il n'est jamais impliqué dans des conspirations ou des
complots contre la paix et le bonheur de la nation, ni ne se rebellera contre l'autorité
inférieure, parce que la guerre, les effusions de sang et les troubles ont toujours été
funestes à la Maçonnerie. Ainsi, les anciens Rois et Princes ont toujours été disposés
à protéger les membres de la corporation car leur tranquillité et leur fidélité, qui
réfutaient pratiquement les calomnies de leurs adversaires, élevaient l'Honneur de la
Fraternité, qui toujours prospéra en temps de paix. De sorte que, si un Frère se
rebellait contre l'Etat, il n'aurait pas à être soutenu dans son action. Toutefois, il
pourrait être plaint, comme un malheureux et s'il n'est convaincu d'aucun autre crime,
bien que la fidèle Confrérie doive désavouer sa rébellion pour ne pas donner au
gouvernement motif de mécontentement et éviter qu'il ne prenne ombrage, on ne peut
l'exclure de la Loge, ses relations avec elle restant indissolubles.
III
DES LOGES
Une Loge est un endroit où des Maçons s'assemblent et travaillent : de là vient que
cette assemblée ou groupe, dûment constitué, de Maçons est appelé Loge. Chaque
Frère doit appartenir à une Loge et se soumettre non seulement à son Règlement
particulier, mais encore aux règlements généraux. Une Loge est PARTICULIERE OU
GENERALE.
La différence apparaîtra le plus clairement par leur fréquentation respective ou par
l'étude des règlements de la Loge générale ou GRANDE LOGE, annexés au présent.
Anciennement, ni les Maîtres, ni les Compagnons ne pouvaient s'abstenir d'y paraître,
surtout lorsqu'ils y avaient été convoqués sans encourir un blâme sévère, à moins
qu'ils justifiassent au Maître et aux Surveillants d'un empêchement sérieux.
Les personnes admises à faire partie d'une Loge doivent être des hommes bons et
sincères, nés libres, d'âge mûr et sage, ni esclaves, ni femmes ni hommes immoraux
causant du scandale, mais seulement des hommes de bonne réputation.
IV
DES MAITRES, SURVEILLANTS, COMPAGNONS ET APPRENTIS
Tout avancement, parmi les Maçons, ne peut se fonder que sur la valeur et le
mérite personnel, de telle manière que le "Maître" soit bien servi, que les Frères n'aient
point à avoir honte et que la Maçonnerie ne soit pas méprisée. C'est pourquoi aucun
Maître ou Surveillant ne sera élu en raison de son ancienneté, mais uniquement en
considération de son mérite. Il est impossible de préciser toutes ces choses par écrit.
Chaque Frère doit être présent à sa place et les apprendre selon les méthodes
particulières A LA MAÇONNERIE.
Que les CANDIDATS sachent seulement qu'aucun Maître ne peut agréer un
Apprenti s'il n'a suffisamment d'ouvrage à lui donner et sans qu'il ne soit un jeune
homme parfait, exempt de difformités ou de défauts physiques susceptibles de le
rendre incapable de s'instruire dans l'Art, de servir le seigneur de son Maître, de
devenir lui-même un FRERE, puis — en temps voulu — un COMPAGNON, après avoir
accompli son terme d'apprentissage dans les conditions fixées par les coutumes du
pays. Il devra également être fils de parents honorables, afin que s'il s'en révèle digne,
il puisse être appelé à l'honneur de devenir le Surveillant, puis le Maître de la Loge, le
Grand Surveillant et enfin le Grand Maître de toutes les Loges, selon la mesure de son
mérite.
Aucun Frère ne peut être nommé SURVEILLANT avant d'avoir passé le
compagnonnage, ni MAITRE avant qu'il n'ait été Surveillant, ni Grand Surveillant avant
d'avoir été Maître, ni Grand Maître avant d'avoir été antérieurement à son élection un
Compagnon, encore qu'il doive être de noble naissance, ou un homme éminemment
distingué ou encore un savant réputé, un architecte habile ou quelqu'autre artiste, né
de parents honorables et jouissant, par la valeur de ses mérites, de l'estime des Loges.
Et pour faciliter au Grand Maître l'accomplissement honorable des devoirs de son
Office, il lui est accordé le pouvoir de choisir lui-même son adjoint (Deputy Grand
Master) lequel doit être ou avoir été Maître d'une Loge particulière et a le privilège
d'agir comme le Grand Maître, son supérieur, agirait lui-même à moins qu'il ne soit
présent ou ait manifesté sa volonté par écrit.
Ces Maîtres et Gouverneurs, suprêmes et subordonnés de l'ancienne Loge ont à
être obéis dans leurs fonctions respectives par tous les Frères, conformément aux
Anciens Devoirs et Règlements, avec humilité, respect, affection et empressement.
V
DE LA CONDUITE DES MAÇONS DANS LE TRAVAIL
Chaque Maçon travaillera honnêtement pendant les jours ouvrables, afin de
pouvoir vivre honorablement les jours de fête ; le temps prescrit dans chaque pays ou
confirmé par l'usage sera respecté.
Le plus expert des Compagnons sera élu ou nommé Maître, ou encore Inspecteur
des Travaux et ceux qui travaillent sous ses ordres l'appelleront Maître. Les ouvriers
auront à éviter tout discours déshonnête, à ne pas s'interpeller par des noms
désobligeants mais par ceux de Frère ou Compagnon et à se comporter civilement,
aussi bien à l'intérieur de la Loge qu'au dehors.
Le Maître, conscient de son habileté, se chargera du travail dans les conditions les
plus raisonnables et usera des matériaux comme s'ils étaient son propre bien. Il ne
donnera à aucun compagnon ou apprenti un salaire inférieur à celui qu'il a réellement
mérité.
Le Maître et les Maçons recevront équitablement leurs salaires, ils seront fidèles à
celui qui les emploie, exécuteront loyalement leur travail, à la tâche ou à la journée,
mais ils ne doivent pas entreprendre à la tâche ce qu'il est d'usage de faire à la
journée.
Nul ne se sentira jaloux de la prospérité d'un autre Frère, ne cherchera à le
supplanter ou de le faire écarter de son travail, s'il est capable de l'exécuter, car nul ne
peut achever le travail entrepris par un autre, dans des conditions également
avantageuses pour celui auquel il est destiné, s'il n'est parfaitement instruit des projets
et plans de celui qui l'a commencé. Lorsqu'un Compagnon est élu Surveillant des
travaux, en dessous du Maître, il devra être franc à l'égard du Maître comme des
Compagnons, surveiller attentivement les travaux en l'absence du Maître et ses Frères
lui obéiront.
Tous les Maçons accepteront sagement leur salaire, sans murmures ni révoltes et
ils n'abandonneront pas le Maître avant que le travail ne soit terminé.
Les jeunes Frères doivent être instruits .dans le travail, afin d'empêcher que par
inexpérience ils ne gaspillent les matériaux et pour accroître et consolider en eux
l'amour fraternel.
Tous les outils utilisés pour le travail doivent être approuvés par la Grande Loge.
Aucun manœuvre ne doit être employé au travail proprement dit de la maçonnerie,
de même les Francs-Maçons ne doivent pas, sans urgente nécessité, travailler avec
ceux qui ne sont pas "libres" ; ils n'enseigneront pas aux manœuvres et Maçons "non
acceptés" ce qu'ils doivent s'enseigner mutuellement.
VI
DE LA CONDUITE
1° Dans la Loge lorsqu'elle est constituée...
Vous ne devez pas : former des groupes particuliers ou tenir des conversations
séparées sans la permission du Maître ; parler de choses inconvenantes ou tenir des
propos impertinents : interrompre le Maître, les Surveillants ou aucun Frère
s'entretenant avec le Maître ; vous comporter vous-même, en plaisantant, d'une façon
risible pendant que la Loge est engagée dans ce qui est sérieux et solennel ; user,
sous quelque prétexte que ce soit d'un langage malséant ; mais vous .devez témoigner
à votre Maître, vos Surveillants et vos Frères le respect qui leur est dû et le manifester
intensément.
Si une plainte est formulée, le Frère reconnu coupable se soumettra au jugement et
à la décision de la Loge, qui est la juridiction propre et compétente pour de semblables
différends, (à moins que vous n'en saisissiez par voie d'Appel la Grande Loge) et
devant laquelle ils doivent être portés, à moins qu'il en résulte une interruption de
travail auquel cas une procédure particulière peut être ordonnée. En tout état de cause
vous ne devez jamais aller en justice pour ce qui concerne la Maçonnerie, sans que la
Loge n'en ait reconnu l'absolue nécessité.
2° ...après que la Loge est close, mais alors que les Frères ne se sont pas encore
retirés :
Vous pouvez vous réjouir d'innocente gaieté et vous "traiter" mutuellement suivant
vos moyens, mais évitez les excès, n'obligez point un Frère de boire ou de manger
plus qu'il ne le désire, ne l'empêchez point de se retirer si quelque circonstance le
rappelle, ne faites ni ne dites rien qui puisse être blessant ou qu'interdise une
conversation paisible et libre, car cela romprait notre bonne entente et détruirait nos
louables buts. C'est pourquoi les animosités personnelles et les querelles privées ne
doivent pas franchir la Porte de la Loge, ni — à plus forte raison encore — les
discussions religieuses, nationales ou politiques. Nous sommes, en tant que Maçon,
de la religion universelle sus-mentionnée, nous sommes également de toutes nations,
de tous idiomes, de toutes parentés, de tous langages et résolument adversaires de
toute politique, celle-ci n'ayant jamais été et ne pouvant jamais être que funeste au
bien des Loges. Cette Obligation a de tous temps été strictement imposée et observée,
mais spécialement depuis la Réforme en Grande-Bretagne où depuis que les nations
britanniques se sont retirées et séparées de la communion romaine.
3° ... lorsque des Frères se rencontrent, sans qu'un profane soit présent, mais en
dehors d'une Loge :
Vous avez a vous saluer courtoisement, comme on vous l'a appris, vous appelant
mutuellement Frère, vous communiquant franchement les renseignements qui vous
sembleront utiles, pourvu que vous ne soyez pas observé et ne puissiez être entendu,
et sans empiétement sur quiconque ou manquement au respect auquel un Frère aurait
droit, même s'il n'était pas Maçon ; bien que tous les Maçons soient Frères et sur le
même Niveau, la Maçonnerie n'enlève point à un homme les honneurs dont il jouissait
avant d'en faire partie, qui plus est, elle ajoute à ses honneurs spécialement lorsqu'il a
bien servi la Confrérie, laquelle se doit d'honorer ceux à qui l'honneur est dû et éviter
les méchantes manières.
4° ... en présence de profanes ;
Vous serez circonspect dans vos paroles et dans votre maintien, de telle manière
que l'étranger le plus clairvoyant ne puisse découvrir ou deviner ce qu'il n'est pas bon
qu'il sache ; et parfois vous aurez à détourner la conversation et à la diriger
prudemment, à l'honneur de notre respectable Fraternité.
5° ... dans votre maison et dans voire voisinage :
Vous devez vous conduire comme il convient à un homme éclairé et moral,
notamment : ne pas entretenir votre famille, vos amis et vos voisins des affaires de la
Loge, etc., mais sagement ne pas perdre de vue notre honneur et celui de notre
ancienne Confrérie, et cela pour des raisons qui n'ont pas à être mentionnées ici. Vous
devez, de même, ne pas négliger vos intérêts en restant trop longtemps absent de
chez vous, après les heures de Loge et gardez-vous de l'ivresse ou de la gloutonnerie,
que votre famille ne soit ni blessée, ni négligée, ni vous même, incapable de travailler.
6° ... envers un Frère étranger :
Vous aurez à le questionner avec circonspection, de la manière que la prudence
vous dictera, afin que vous ne vous en laissiez pas imposer par un ignorant, faux
prétendant, que vous aurez y repousser avec mépris et dérision. Prenez garde de ne
lui donner aucune Lumière.
Mais si vous acquérez la certitude qu'il s'agit d'un Frère véritable et régulier, vous
aurez à le traiter en conséquence et s'il est dans le besoin vous lui porterez secours, si
vous le pouvez ou lui indiquerez le moyen d'obtenir de l'aide. Vous devez l'employer
quelques jours ou autrement lui procurer quelque travail. Toutefois, vous n'êtes pas
tenu de faire plus que vous ne le pouvez, mais seulement à donner la préférence à un
Frère pauvre, qui est brave homme et sincère, sur toute autre personne se trouvant
dans une identique situation.
Enfin, vous avez à vous conformer à toutes ces OBLIGATIONS, ainsi qu'à celles
qui vous seront communiquées D'UNE AUTRE MANIERE. Vous cultiverez l'amour
fraternel, qui est la base, la pierre angulaire, le CIMENT et LA GLOIRE de notre vieille
Confrérie. Evitez toute dispute ou querelle, repoussez toute médisance ou calomnie.
Ne permettez point qu'en votre présence, on médise d'un Frère estimable, mais
défendez son caractère, rendez lui service dans la mesure que le permettent votre
Honneur et votre Sécurité, mais non plus loin. Si l'un de vos Frères vous porte
préjudice, vous en référerez à votre Loge ou à la sienne, et de la vous en pouvez
appeler à la Grande Loge, lors de l'Assemblée trimestrielle et enfin à la Grande Loge
annuelle, ainsi que le permet la louable coutume observée, de tous temps et dans tous
les pays, par nos ancêtres. N'engagez jamais un procès que si le différend ne peut
vraiment être réglé d'une autre manière et écoutez avec patience les avis impartiaux et
fraternels de votre Maître et des Compagnons, lorsqu'ils essayent d'éviter votre
comparution en justice avec des profanes ou lorsqu'il n'en peut-être autrement, vous
incitent à hâter le procès de manière à pouvoir revenir aux affaires de la Maçonnerie
avec le plus de diligence et de succès. S'il s'élevait une contestation entre Frères, le
Maître et les Compagnons, avec le concours de ceux d'entre eux qui sont versés dans
le droit, offriront leur médiation que les parties en cause accepteront avec
reconnaissance. S'il n'en résultait point une solution praticable et que le procès ne
pourrait être évité, les Frères le poursuivront sans haine ni rancœur (autrement qu'il est
de coutume), n'entreprenant ni ne disant rien qui soit incompatible avec l'amour
fraternel et susceptible de rompre les bons rapports qui doivent unir deux Frères, afin
que chacun puisse juger de l'influence: bienfaisante de la Maçonnerie et voir comment
tous les vrais Maçons ont agi depuis le commencement du monde et agiront jusqu'à la
fin des temps.
AMEN, AINSI SOIT-IL.
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_________
CODE MAÇONNIQUE
Sois .fraternel partout et toujours
Aime ton prochain Fais le bien.
Ne fais point le mal.
Laisse parler les hommes.
Le vrai culte consiste dans les bonnes mœurs et dans la pratique ides vertus.
Fais le bien pour l'amour du bien lui-même.
Dis la vérité, pratique la justice, pense avec droiture.
Aime les bons, plains les faibles, fuis les méchants, mais ne hais personne.
Parle sobrement avec les grands, prudemment avec tes égaux, sincèrement avec tes
amis, doucement avec les petits, tendrement avec les pauvres.
_________
Si tu deviens père, réjouis-toi, mais comprends l'importance de ta mission.
Sois pour cet enfant un protecteur fidèle.
Fais que jusqu'à 10 ans il te craigne, que jusqu'à 20 il t'aime, que jusqu'à la mort il te
respecte.
Jusqu'à 10 ans sois son maître, jusqu'à 20 son père, jusqu'à la mort son ami.
Pense à lui donner de bons principes plutôt que de belles manières, qu'il te doive une
droiture éclairée et non une frivole élégance.
Fais-le honnête homme plutôt qu'habile homme.
_________
Lis et profite, vois et imite, réfléchis et travaille.
Rapporte tout à l'utilité de tes frères, c'est travailler pour toi-même.
_________
Ecoute toujours la voix de ta conscience : elle est ton juge.
Sois le père des pauvres. Chaque soupir que ta dureté leur arrachera augmentera le
nombre des malédictions qui tomberont sur ta tête.
Respecte l'étranger voyageur, aide-le, sa personne est sacrée pour loi.
Evite les querelles, préviens les insultes, obéis à la raison.
Ne flatte point ton frère, c'est une trahison.
Si ton frère te flatte, crains qu'il ne te corrompe.
_________
Si tu rougis de ton état, c'est orgueil, songe que ce n'est pas la place qui t'honore ou
te dégrade, mais la façon dont tu l'exerces.
Sois content partout, de tout et avec tout, si l'honneur n'y est pas contraire.
Réjouis-toi dans la justice.
Courrouce-toi contre l'iniquité, souffre sans te plaindre.
_________
Ne blâme point et loue encore moins.
Pour bien juger les hommes, il faut sonder les cœurs
et scruter les consciences.
Ne juge pas légèrement les actions des hommes.
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ÉTUDE SUR LES GRADES INTERMÉDIAIRES
Nous croyons devoir reproduire ici l'Avertissement qui précède l'Etude sur les
Grades Intermédiaires du 3e au 18° Degré que vient de publier notre T...C... F... Charles
Vie (30e) et indiqué dans la nomenclature des ouvrages.
Les augmentations de salaire précisent, des degrés d'instruction ; elles ne sont pas
des distinctions honorifiques et encore moins des opérations magiques conférant une
science infuse, une initiation miraculeuse, autant qu'immédiate, par le seul effet du
cérémonial de réception.
Le Rituel incite à étudier les conceptions maçonniques sous leurs formes les plus
diverses pour permettre de former une opinion d'ensemble conduisant, graduellement,
à la véritable initiation.
Il est bien entendu que celle-ci ne peut ni se donner, ni se transmettre. Le Penseur
doit l'acquérir, lui-même, en méditant, selon les règles de notre méthode symbolique,
sur les sujets appris, par lecture ou intuition, au cours de ses éludes.
Encore faut-il que des éléments de réflexion lui soient fournis pour le guider dans la
voie difficile de la Connaissance.
Maints ouvrages ont été écrits, dont aucun ne peut être considéré comme
négligeable car, tous, contiennent au moins une parcelle de la Vérité dont la recherche
fut toujours le but, des initiables de tous les temps.
Malheureusement, les loisirs nécessaires manquent trop souvent — surtout, à
notre époque — aux hommes de bonne volonté qui, entrés dans la Franc-Maçonnerie,
ont le louable désir d'élucider les arcanes de l'Art Royal.
Nos Rituels ont été conçus par les fondateurs de notre Ordre et par leurs
successeurs pour résumer la Tradition orale puis écrite incluse dans les livres qui
constituent une imposante bibliographie. Ils visent aussi à servir de fil conducteur à
ceux-là qui pourraient lire tout ou partie de cette abondante production scientifique,
mais que son étude trop ardue découragerait.
Encore faut-il, pour la bonne compréhension de ces Rituels eux-mêmes, quelques
commentaires explicatifs. Nous avons tenté d'en donner quelques-uns au cours de ce
bref résumé, avant lequel nous conseillons de lire le Mémento des Grades Capitulaires
de notre F... Gloton. L'étude des ouvrages de nos T... Ill... F... Bédarride et Gaston-
Martin complétera ensuite cette instruction préliminaire sur les degrés de 4 à 18.
De nos jours, le souci d'une simplification devenue outrancière, des tendances de
rationalisme exagéré souvent dénoncées, notamment par nos TT... Ill... FF... Oswald
Wirth et Dr Savoire, ont fait abréger au point d'une suppression presque totale le
cérémonial d'admission aux différents degrés. Aussi de trop nombreux récipiendaires
des grades de la hiérarchie maçonnique apprenant peu de choses dès le premier jour
et encore moins dans la suite, finissent-ils par se désintéresser d'une science
passionnante pour qui sait l'approfondir, car elle conduit à l'acquisition de la plus haute
morale, laissant loin en arrière celle des religions.
Cette science, que pratiquaient les auteurs des anciens Rituels auxquels il est
indispensable de revenir, est faite de l'œuvre des initiés qui, depuis la plus haute
antiquité, ont creusé le mystère de l'existence, de la vie et des destinées humaines.
Condensée dans les œuvres des philosophes, inscrite, en partie, dans les multiples
religions qui se sont succédé, sont mortes ou ont survécu, renfermée dans le
symbolisme hermétique des hiéroglyphes, des caractères gravés, des monuments
antiques, des formules alchimiques ou dans les chiffres qui sont la base de la Kabbale,
elle est venue jusqu'à nous, contenant les problèmes dont la solution peut hâter
l'avenir meilleur que notre Ordre recherche pour le bien matériel et moral de
l'humanité.
Plus que tout autre, un Rose-Croix, parvenu à ce degré central de l'échelle
initiatique où doit apparaître le caractère ésotérique des trois premiers grades, a le
devoir de diriger ses efforts vers la véritable Initiation, surtout lorsqu'il ne l'a pas
trouvée dans la Maîtrise, bien qu'elle la contienne en substance et tout entière.
Le cordon rouge sous le double signe du Pélican altruiste et du Phénix immortel
symbolise le Soleil vivifiant, la Lumière.
Nouveau Chevalier de la Rose, si tu veux, qu'épanouie sur la Croix des chemins
conduisant aux sommets, elle devienne pour ton Esprit l'Etoile flamboyante qui guidera
tes pas encore incertains, reviens à la Chambre du Milieu pour gravir les degrés qui
t'ont conduit dans les Vallées où se retrouve la Parole perdue.
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