Sons et mécrits file3 Luiza Palanciuc sons et m´ecrits 1998 Editura Universit˘at¸ii Bucure¸sti...

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sons et mecrits

Luiza Palanciuc

TEXT

archives equivalences

poemes

2004

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original edition:• Luiza Palanciuc Sons et mecrits (1998)• Bucharest University Publishing Press 2000• [isbn 973–575–510–6]

present edition: Adrian Rezus (ed.)c© 2004 Luiza Palanciuc (Paris, France) [text]c© 2001 Rodica Iliesco (Paris, France) [logo Centaure]

c© 2004 Florina Ion (Bucarest, Romania) [graphics]

• [Sonus est, qui vivit in illa (Ovidius, Metamorphoseon, 3, 401), 1999]

c© 2004 equivalences [pdfLATEX – hyperscreen]

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typeset by romanianTEX c© 1994–2004 Adrian Rezus

printed in the netherlands – March 30, 2004

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Luiza Palanciucsons et mecrits

1998

Editura UniversitatiiBucuresti

2000

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histoires en lambeauxces mots vivent et meurent– le blanc et le noir –devant le miroir– le tout et le fragment –petits gouffres pianotantentre les cordes vocalesla langue se fend

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Mais nous mourrons d’avoir contenuCes quetes dans notre poitrine.

Marina Tsvetaıeva

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givrevieilles mains levees je boitemon pas est grave et sourdnocturne le mime creuse l’hiverles peaux flottent sur les sechoirsdecoupures de poitrines

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dehorslendemains oublis une ame se retracteil y a cet oracle de jour les reliquesd’un seul livre j’avale les cailloux

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bientotla plaie viendra s’accrochersur les murs reve honteuxje plonge ma tete dans l’aile d’un angela lumiere me court sur la joue

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devineles sauvages toi bucheron tranchemon secret de bois et d’hostiesjusqu’au sang qui hesitegoutte a goutte

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laissefaire les courbes la fontaine giclersur cette lune epaisse en chaleur

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montre-toisur l’ecume songerie verte terre bruleede ta langue s’echappent les herbeslabyrinthes en cavale

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jadisles bouches changeaient de recitstes dents craquent et tu ne saisni le mot ni le chant

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j’ai vules horizons s’eloigner les otages flechirsous le poids des navirespres de l’œil le couteau les statues planteesdans la paupiere tout ce que je devinema main morte

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partoutj’ai seme des clous restes de levreslumiere et prunellesla nuit reprendson haleine

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miroirsdans le tournoi les lanceurs sortentde ma tete couverts de doigtset de chantsinsectes

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je noueles bouts de peau mes viesbroderies d’absenceles empreintesseulement

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sur moiparoi en attente les nuits penchentchargees de portesprojectilesun passantest-cele violiste mirador torduqui suinteou le vent

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la ligneaffutee de mes os penombrele crane une bougiepour plus tardsilenceensuite les etoiles et leurs picsronges mouvantsles arteres remplies de sablesur la poitrine les orgues coulent

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en marchesoleils les crues me divisentseuls restent quelques motsce ciel perce etrangerpour moi l’inhabiteles coquilles meurentchaque jourun peu plus

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je perdsles dents voyelles lambeaux de chairqui pourrissent loin dans la rumeurdes combats sur la pointe du sabreles etoiles retrecissent

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ne reviens plusjamais les harpes deja migrentm’avait dit le maıtre de cordesle sang coule sur nos orteilscrampe un nœud dans l’oreille

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quel est le traitou s’accrochent les cervelles de ces fusainsje sortirai l’œil pele un archetpeut-etre ou les couteaux

les mots se sont deja retires

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la sonatequ’il faut bruler sur le murles phalanges hurlantpierre apres pierrequi me noue et me pliegorge truqueeparfoisje passedecapitee

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vers vousmon cou en delire se tournevers vous la bouche fondueet la peau soleil blanc casse

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poussiereje suis pierre en sursis creux interditqui suppure les cris s’entassentsur la hache puitsles morts tombent

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trop vitele pas rondelle de cadavres rongespartout eclats d’os et de veille glissentpasserelles en sangles nerfs a vif

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voyellesomnambule l’œil qui tourne au ralentiocean je me vide soudainmercure et nacrele silence pendgerbe d’epines

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faisle signe la pieuse volute un refugepour l’ombre statue assoupiedans un coin de la tetesous les semellesla terre palpite plaines croisees la dernierefete mon armee erre parmi les cendresde gloire et d’encensquelle est cette batailleque j’ai deja perdue

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plantela baıonnette dans le muren silence le gestele plus tendresur la pointe de l’archetj’ai parfois vu mourirles cordes les harpesl’horizon barbele est encoremon titre de gloire

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la coupolese blottit dans les decors ciel migrateurj’interromps le spectacleloin mon front portele fardeau du saulevoutes sang devasteun vers

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et la prunellederniere note creuse peut-etre suis-jel’eperon accroche a la terrelarme silencieuse le nœud defait du ventje bats la mesure de tous mes arbresnains incertains

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pieds jointsje coupe les rires les feuillesla mort tremble dans ma gorgeles voix m’attendent sur la cordequel violon quelle plume je disune ligne me suffit

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le bleuhante les dunes j’entends les arcadesfremir entre deux livresla fumee me devine

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orientcriard la tete noire les chevillesles pierres s’eteindrontau plus rouge de la braisesursauts d’animal carnivoreflammes je vous ai retireesde mon gantnocturneetouffez-moi dans vos jeuxle phare est supplice

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sangpupille putride le vomissement des seismesaile mordue vers un autre regne je faisaissonner les pelerinesciel coupeblessure que je racontepour la derniere foisj’ai vu le poignard tordusur la nuit pitiela reine a marche

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oublietous les arbres la trace de l’ecorcesous les ongles dors dans ce nidde lune a hautes branches

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d’une syllabej’ai bu le ciel l’aube egorgeeles murs couverts de hontehaleine lourde et sommeilentre les pierresentre mes dentsqui coupent le chant

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pelleteede cris reposant sous les pasvoutes qui crachent la viedevant la nuit grince encoreje passe avec une portedans les bras

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violonsd’ombre l’horizon pieux des statuesquelques lampes en otagevint le froidquatre saisonsdans les oreilles des mortsquatre temps sonnantsans arretconvois

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les hommessuivaient l’epeevies cracheesflammespour la bouche des sirenes

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en blancj’ai peint le mat le solitairedans mes ports les mers s’accouplentet la lumiere montepour l’aveuglela pierre taillee des cavernes

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les piedsflagelles savent l’odeur du selchaque matinl’œil galet signe un arcsous ma tempel’exil des sables

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les ventsexplosent et tous ces silences pendusm’etranglentles lanciers viendronta la nageet nul n’entend les sonsqui me changent

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dormeurtes veines me dechiffrentj’ai connu l’etreinte des fumeesla lueur du veilleurles nuits etaient alorsplaies ecartees

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hautesles prisons dans la plaine des sagesj’ai laisse courir les taureauxl’oubli tranche du cavaliersolitaire au Levantsables d’or fin et de psaumesje revois les anciens nids la lumiereen attente me broieet prie pour toianimal au sang froid

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un angeje cache les restes du mondeciel peuple de vertigesviolons pour quelle corde manuscriteoreille bleue percee

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lumierej’entends les arbres chanterles petits papiers descendent mosaıquesje pietine les vers et tous ces nainsqui murmurent en moi pour longtempsencore l’errance la fievre des steppes

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rienque les traces domestiques le verdict je vouslivre la convulsion du metis un cadavreinsomniaque parfois le mepris des oracles

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la naissancedu visagepret a tomberde plumage en plumagecouteau volantles poissons coulentmasques sur moi coquillageen detresse ocean et epongesur ces rails ivresje siffle

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noircoupe j’ai vu le ciel verserles navires vagues la mort traınait une lamedans les cheveuxlettre en bois je m’effacea nouveau chair solitude a la porteedes enfantsmes yeux mes yeux

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chantd’ecailles dans la pupille fais sauterle verrou les dynasties de pierre et d’argileSaturneest mon corps mon empire

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ou dormirai-jenoir de cendres et de nerfssur quelle etrange pointe ai-je le soleilen emeute les feux derriere ma langueeclatent

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plaintemourante dissipe la fureur des legendeslumiere ridee tete hachee je m’ecrissur la peau du tambourdans un coinmon ombrese tasse

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chairde secoursla nuit pietesur la joueun violon ouvertlaisse coulerses entrailles

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erranceparmi les epeesdans la plaie etincelleles pendules roulentavec mes genoux

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mordscet os soufflea pas lents et gravesentre mes tempesune cavitealveole

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maillond’ombre je me dechiresur la fin un mot resterumeur devanture pour la scansionepluchee a la hate

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ventd’oiseau qui enflela nuit une lanterne eclateefil d’etoile pour abrila grille serre mes assautssur le piano

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roulementde syllabesje suis celui qui parlela langue du sommeil

debout mecrits

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coquillagesje respire pour vousavec les mots scellesdans le dosje suis pelerin maree alteree

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noirfige sur la pointe du couteaubarbeles en colereje vous tiens

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qui grincedans la lettre une tombe et l’œil peinten sel la paupiere s’effacechemin grillage

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quel oiseaubrouille les pages les morts crachentles fleches sur moi qui fouille dans le sangavec mes hautes epaules blanchesles masques lentement se posentvisages

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les sableshuent loin cavalcade je passeune oasis autour du coula lance humiliee pleut je respireles arbres gris le plumagede soleil

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etoileharponnee vide l’horizon les ruines montentdans les veinescrepuscule

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les colombesont pris feu une syllabe s’ecartedans les flaques d’encrevisage illisible je porte une plaieen vol le souffle des neigespas orphelin la ou coulela danse grincante des escaliers

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pinceauverbe des murs interditsdechirez les feuxdoigts fondus je joue sur un filde chaque cote le froid traıneavec les haches la pendaisonparfaite une epreuve de pluspour le cou

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peleede nuit lentementet l’oreille pourrieai-je deja perduquelques notesdans cette ruel’homme qui agiteles motsest mon bourreaumon semblable

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plien trompe-l’œilje m’eloigneun mort dans l’oreillemon pas reciteles choses simples

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veillecavalier drape d’oragessur la dechirure le tombeauvide je joue machined’ailes et de cordesvers toi je pousse la roueun chant d’abandonen echangeje ne laissejamaisde traces

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une histoirele retour d’insomnienaufrage et miroirun visage navigable

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boisl’horizon le battement de l’etoiledans le sabot pose sur le sablela vie debordele silence sortde ma bouche

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coulezhaches devantle bourreauj’ai faitle nœud

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avec moile veilleur l’etrangleur des couchantssur la monture de cet animalje m’en vais claquantles portes du vent

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le jeudes tetes coupees je retourne les cartesune lettre efface une autre lettreje flotte lumiere parasite

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je crievers les passants les plumesma vie eventree de sangles ailes trempees

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nourriturele chant qui me videde tout le sommeilbouquet pour l’empire des eclipsesmon souffle se faittriste et epaisaile je me lancesur vousciel

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peautendue la syllabe je marchepoussiere sourdecherche une issueet dans la gorge crie

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animalparesseux je ne respire plus le bleuma chair s’epuise a quelques feuxje suis en haut l’ombre me casse

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trop tardpour la hachenoms rompusdegoulinantlonguement

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d’ou vientl’hirsute avec ses fanfaresen attente sur la langueles insectes fleurissent

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dans quel verbeai-je oublie mon ailema vieille lyre parallele

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derrierele phare j’ai range les cavernescendres d’absence et de foi je nageavec les sauvagesdans les tropiquesla nuit se retireserpent

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tamboursen feu dans le ventre creux de la steppepour le sage promeneursemelles de cordes et de chair

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l’œileclate la coquille j’entends brulermes entrailles quelques plumesles couteaux sont enfin prets

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sur ces eauxj’ai pose un pied les armes ensuitel’aile de l’insecte

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les motsflechissent avec le couune fontaine pour l’orantles petites gorgees de cigue

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a mes braspendent bouches lampes eteintesje tourne la lance dans l’oreille du prophete

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qui est cet hommemasque qui dortun recit sur l’epaulel’odeur de mon sangpour repas

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au reveille secret l’or interditest-ce encore moigonfle de bouele mendiantl’apostrophe

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sur ma porteune etoile eclatefictivela lettre saignele meme rythme

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linceultraınant dans quelle paupiere baisseele sommeil s’eternisel’arche a les os tristes

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visageet caillou le noir craqueentre mes mainsgrilles je vous etrangle

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le sangne suit plus ma trace ni les motsl’etranger veille tranchevif sur un tas de silence

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la derivedes continents j’arrache un œill’epee brute de gorgesen sursis de cadavres

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je lissur l’iceberg les huiles incoloresle temps remplit mes veinesciel mure heure d’ete

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les abatsdans la gamellejours blanchis a la chauxles ıles sortent des oreillescoquillages

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les pontsme changent pierre inverseun arbre saignepoignards arretes les mots tombentlevent la tete

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tourhonte et sable je lime les osseletsle crane ou souffle un autre ventnoir d’horizon un virageplus loin ces rangees d’hommesbouquets calcines

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les caravanesm’eclaboussentj’ai un œil dans l’epaule je suis murle creux de la paume

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voletsdescendus les hymnes coulentdans l’orbite cognent mon frontune fois pour toutes

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l’enclumem’est temoin syllabe mauditedans un tambour voyageurun miroir entre les dentsje suis le vivant la buee la griffesur la portede mon gant sortentles fables a l’aubele vacarme

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vitrauxsecrets je vous traversemes pieds bleuissent sur vos nervuresje porte les ogives et les lyres

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glula supplique chair en douceurcicatrice a l’envers j’avaleles aiguilles une nuit metallique

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les motsguettent les motsheures depeceesreliquats d’aile et de plumeje vous raconte l’oiseau nul’impatience des nids

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mon corpsdrape de chiens pend sur vousenfants sauvages les statues flottentruines bleuesde vie

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criez le nomlangues de viperesmon sang ancien se dissoutet ma chevelure se vide incendiesous les pas des soldatscuir et chair

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la spiraleeclate en haut les vents les visceres dormentle sommeil strie des algues des pluiesnoces fondues sous les paupieressang galopant dans l’artereles anges enfantentun œil fletri sort de la lampeje nais

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sourdesailes d’encre je vous voisavec vos secrets qui paturentdans la mort orages livrez-moiles pierres les horlogescriblees de cieloiseau au poingeclat de veine je suismorsure epinele sanglot des arbres

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l’elfepasse un empire sur l’epaulecages et nœudsil allume les bouchesla derniere lumiere dresseesur mon visageOrphee

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veilleuseune dent en attente hurlementsje colle des emaux a chaque intervalleles faucilles me traquent et me vident

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oracledis-moi le naufragela peur au ventreles galeries en surcharge

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je danseavec vous grilles en carton je mimela lune variation le meme themealexandrin

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une ılereste a cueillir ma peau en offrandesur le parvis l’arbre changeanten tambourl’anonyme

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les voixcollent a ma langue l’aile s’est eteinteepaisse en plein cœurpour quelle traverseetropicale le froid cette aiguillequi ne ferme aucune histoirequel pendule se retirearc de soleil

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les nomss’enchaınent au cou de l’ancetrepoings poussez je blanchisde tout mon sanglettre vive que je garderecif tremblantles branches battent encorele rythme des nœudsdieux tristes

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orphelinqui pointe son navire syncopesur ma mort les cuivres roulentpoussent les portes un royaumedans l’epaule et l’encreplus vaste croiseeje cloue une main neige ivreen haut le cygne siffleje leche la lame du couteau

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et me boiventles eclairs au reveil les fossoyeursm’ingurgitenttremblentl’autre face tournetoile ciree je ferme le visageflaque de nuit en nuitentonnoir un poeme montelourd s’effriteenfin

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l’alphabetcollier avec les entraillesquel filet de vocables je coupe les bueesle vaisseau en carton morsure je suisle chandelier prisonnier des veilleesles cires me coulent au rythme des ailes

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cielrampant dans le ventreles dieux meurent encorepetites ombresla lumiere des ciseauxs’accroche a ma peau

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eventaille guetteur crie les sablesune histoire de poitrinesur quel souffleai-je deja posema bouche

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lancevers moi les rois metalliques et la plainteBabylone les ailes de l’ange me vissentm’empalent j’ai deux tetesles mains imbibees de sang je cacheles dents des morts pour l’oracleles dieux sont ossuaires sonoresj’eclate

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lyreaiguisee sur mes genouxles cordes flambentles cris ont fleuriqui viendra boire le jus de la plaieau petit matin qui suspendu aux brouillardsmontera les echelles avec ces linceuls puantsqui saura defaire les miroirs

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ventsraclez ma chair pantelanteles agrafes me retiennentsyllabes pures et futs d’encre

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un seul arbrerepete l’escalier bouche obliqued’autres lettres tombeessur le blanc des nuitsd’autres pierres peintesune histoireet ma main assassine

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oiseaumon corps grain de sommeilla musique lente ou j’habiteje joue et les cordes se brisentviolon sans issue deja froidje change d’etoile une horloge se taitpour moi et flotte

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les neigesfrappent encore les dents du jeune louptouchent les etangs au parloirun aveu sur le tard

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minuitje coule double facela nuit guillotine les mendiantsles coureurs d’infortune

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les sentiersfouettent mes jambes ce mur tristeou se prelasse le mielles parques me jettent les sortsun poeme

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cet air est ma tombenuages avec les vocablesla grace de l’egorgele bienheureux

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langueamere je ne puis me devorersuis-je encore le seigneur des parcheminsle masquedans la pierrel’ombre vieillitje m’en vaislegerement

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