Salam tout le monde !

Voici une histoire véridique:

C’était jour de fête.. La rupture du jeûne. Mon ami, fier de lui, prit place très tôt le

matin dans la grande mosquée de la ville pour accomplir la prière de l’Aid…

En attendant l’Imam, sa mémoire fut prise

d’assaut par les nombreux

événements qu’il a vécus tout au long du

mois sacré de Ramadan.

Tout un mois qui s’est écoulé comme

l’aurait été un simple jour… il fut soudain pris de remords en repensant au temps

précieux qu’il a dépensé en futilités…

Des journées entières de sommeil, de flemme et de nervosité…

Des nuits entières réparties entre jeux de cartes dans des cafés

pollués et archi combles ou devant son poste de télévision, pris

en otage par des feuilletons

interminables ! Quel gâchis !!

Ce qui a amplifié son chagrin, c’est le fait de se comparer à certains

fidèles qui étaient assis à ses côtés dans cette grande mosquée. La distance entre lui et

les autres était immense ! Aucune

comparaison !

Ils se sont alignés sur la ligne de

départ en même temps, le même

jour…

Et quand le signal fut donné, ils se sont

lancés comme des bolides, persuadés

que c’est une opportunité à ne pas rater, et il s’est vite

retrouvé bien derrière ! …

Et au fur et à mesure que le

mois se consumait, la distance entre eux se creusait.

Il feuilleta dans ses souvenirs

ramadanesques peut-être

trouverait-il de quoi remonter son moral, visiblement

bien atteint…

Il ouvrit la page de « lecture du Coran ».

Le constat était médiocre : il n’est parvenu à lire que

quelques chapitres des 114 que recèle le Saint

Coran, difficilement d’ailleurs et sans

conviction de surcroît  !

Il s’est dit, c’est vrai que d’autres ont

terminé la lecture du Coran plusieurs fois dans ce mois, mais

peut-être n’y avaient-ils pas mis la

présence de leurs cœurs !

Il tourna la page de « lecture de Coran » pour ouvrir celle de « Générosité et de Charité » d’autant

plus qu’il était matériellement plutôt

aisé.

Quel ne fut son remord lorsqu’il constata avec amertume que ce qu’il a donné aux pauvres durant ce mois était trop insignifiant pour

être relaté, proportionnellement avec l’étendue de sa

fortune !

Les autres pages (visite aux malades,

assistance aux nécessiteux, etc.)

laissaient beaucoup à désirer

!

Il essaya de cacher son chagrin et ses

remords en cherchant un chapitre

où il aurait dû en principe exceller : c’était la page du

« Jeûne ».

N’avait-il pas accompli le jeûne

du mois de Ramadan en

entier ? Bien sûr que si ! Mais voilà que certains faits

vinrent obscurcir ses pensées !

Certes, il s’est abstenu - de l’aube

au coucher du soleil - de manger,

de boire etc.

Mais qu’en était-il du jeûne spirituel qui consiste, outre

cela, à protéger ses sens et ses

pensées de tout ce qui est illicite,…

… d’abandonner tout ce qui est

disharmonieux, extérieurement aussi

bien qu’intérieurement ; la moindre infraction à

cette intention rompant le jeûne.

L’a-t-il réellement fait ? Ou bien était-il du nombre de ceux

qui jeûnaient et auxquels les efforts ne rapportaient que

faim et soif, et aucun bénéfice ?

Etait-il de ceux qui gardaient leurs sens et leurs

pensées à l’abri du mal et qui

évitaient que leurs mains et leur

langue ne blessent autrui ?

Il s’est alors souvenu des

longues soirées passées dans la

« joie » en compagnie de ses

camarades,…

Médisant des uns, se moquant des

autres,…

… ne rentrant chez eux que très tard

dans la nuit, croisant dans leur

chemin, le muezzin sorti pour lancer l’appel à la prière de l’aube !!

Il s’est également souvenu du temps perdu, accroché

devant son téléviseur, pris en otage par les

nombreuses émissions télévisées

de pacotille,…

… espérant être l’heureux gagnant

du « million » (dont visiblement il

n’aurait pas besoin, vu

l’étendue de sa fortune !).

Des larmes d’amertume lui

coulèrent sur les joues pour avoir

manqué ce rendez-vous où la

récompense était garantie à 100% pour peu qu’il fût

sincère.

Tout en retraçant les faits et événements qui

se sont déroulés au cours de ce mois sacré, très vite passé, trop vite

même, mon ami scrutait les visages des uns et des autres, tout

autour de lui…

…les paresseux comme lui, et les

assidus travailleurs comme d’autres.

Paradoxalement, il y remarqua le même sourire ! Mais était-

ce le même ?

Les sérieux souriaient pour avoir

profité de cette opportunité

qu’offrait Ramadan ! Mais quelle est la

raison du sourire des autres ?

Souriaient-ils parce qu’ils s’étaient

débarrassés de ce lourd fardeau ? Ou bien parce que maintenant que Ramadan n’est plus, ils pouvaient

reprendre leurs « activités » d’avant

Ramadan ?

Après la prière et le sermon, mon ami sortit pensif, avec la ferme

décision que s’il lui était donné de revivre un

autre Ramadan, il ne le dépenserait pas en

futilités, mais en profiterait au maximum, spirituellement s’entend.

Et voilà que son vœu vient d’être exaucé… Ramadan 1437 est là. Et mon ami est là lui

aussi… En bonne santé de surcroît.

Certaines personnes de son entourage (paix à leurs âmes) n’ont pas eu cette opportunité.

Que va-t-il faire ?

Se rétracter ?Tenir sa promesse ?

Cette histoire que j’ai racontée peut

arriver (ou est arrivée) à chacun

d’entre nous. Et j’ai tenu à faire ce

rappel à temps avant qu’il ne soit

trop tard !

Bien à vous

H. Zaid