Post on 19-Jun-2022
Présenté par :
Dr. Khadija LECHHEB
OPTION : PHARMACIE CLINIQUE ET HOSPITALIERE
SESSION : 2020
ROYAUME DU MAROC
UNIVERSITE MOHAMMED V
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
- RABAT -
MEMOIRE DE FIN DE
SPECIALITE
REMERCIMENTS
À notre maître de stage et encadrant
Monsieur le professeur « J. LAMSAOURI »
Je tiens à vous exprimer toute ma reconnaissance pour m’avoir encadrée, orientée,
aidée et conseillée tout au long de ma période d’affectation à l’HMIMV.
Vous avez toujours su me guider et me soutenir quand il le fallait.
Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon respect, de ma gratitude
et de ma sincère reconnaissance.
Au professeur « A.BENNANA »
Nous avons eu l’honneur et le privilège d’apprécier la rigueur de votre enseignement et
de profiter de votre encadrement constant et bien veillant, qui nous ont fournis les
outils nécessaires à la réussite de nos études universitaires.
Au Professeur « Y.TADLAOUI» et au Professeur « W.ENNEFAH »
Je voudrais vous adresser toute ma gratitude pour votre disponibilité, votre
soutien moral et intellectuel et, surtout, vos judicieux conseils le temps que vous
m’avez consacré tout au long de l’élaboration de ce travail de recherche.
Au Docteur Fadwa Berdi
Je tiens à te remercier pour ton aide précieuse dans l’élaboration de ce travail
À tout le personnel du pole pharmacie
Je tiens à remercier toute l’équipe du pole pharmacie pour sa gentillesse
GESTION DES RISQUES LIEE A LA DISPENSATION
DES MEDICAMENTS A STATUTS PARTICULIERS : CAS
DE L’UNITE DE RETROCESSION A L’HMIMV DE
RABAT
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
PARTIE I : ETUDE THEORIQUE ....................................................................................... 4
I. LA RETROCESSION ...................................................................................................... 5
II. GESTION DES RISQUES.............................................................................................. 5
1. La notion du risque ...................................................................................................................... 5
2. Déploiement de la gestion des risques dans le domaine de la santé ......................................... 6
3. Apport de la gestion des risques à l’hôpital ................................................................................ 7
4. AMDEC : L’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effet et de leur Criticité (AMDEC) ......... 7
LA PARTIE II : PARTIE PRATIQUE ................................................................................ 10
I. Matériel et méthodes ....................................................................................................... 11
II. Résultats ......................................................................................................................... 11
1. L’état des lieux de l’Unité de Gestion des Produits à Statuts Particuliers ................................ 11
2. Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de rétrocession ......................... 12
3. Logigramme de la procédure de dispensation .......................................................................... 14
4. Analyse des risques du processus de la dispensation ............................................................... 15
5. La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence : ........................................................ 16
6. Proposition d’un plan d’action pour la gestion des risques et l’amélioration de la qualité ..... 19
III. DISCUSSION ............................................................................................................... 21
CONCLUSION ....................................................................................................................... 23
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 25
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Cartographie du Macro processus de la rétrocession .............................................. 13
Figure 2: logigramme de la procédure de dispensation .......................................................... 14
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Nature des risques liés à la dispensation ............................................................... 15
Tableau 2: Echelle de cotation de la fréquence ...................................................................... 16
Tableau 3: Echelle de cotation de la gravité ........................................................................... 17
Tableau 4: L’indice de criticité ............................................................................................... 17
Tableau 5: Tableau de calcul d’indice de criticité .................................................................. 18
Tableau 6: Actions d’amélioration des risques analysés ....................................................... 20
1
INTRODUCTION
2
Contexte :
Le risque est un événement redouté qui réduit l’espérance de gain et/ou d’efficacité dans
une activité humaine. Il est la combinaison de la probabilité de survenue d’un dommage et de
sa gravité. Il n’existe pas de situations sans risque et chaque activité génère un type de risque
spécifique.
Dans le domaine de la santé, les risques ne concernent pas uniquement le patient et son
entourage (infections nosocomiales, complications, rechutes, mauvais fonctionnement des
équipements, ...) mais également le personnel (risques professionnels et environnementaux,
indisponibilité, état de santé, aérocontamination, ...) et les biens (panne, détérioration des
équipements, absence, défaillance, inondations de locaux, etc.)
Le risque nul n’existe pas, il peut néanmoins être réduit ou maîtrisé. De ce fait,
l’amélioration de la sécurité du patient, de son entourage, du personnel et des biens devient un
enjeu incontournable pour les établissements de soins, étant donné la gravité des
conséquences des incidents et des accidents.
La sécurité est au cœur de la politique d’amélioration de la qualité, avec notamment la
publication de recommandations pour la pratique clinique [1]. La prise en charge
médicamenteuse du patient est un processus compliqué grand pourvoyeur de risques du fait
de sa complexité, de la pluralité des acteurs et donc de ses interfaces multiples, toutefois, ces
risques sont le plus souvent évitables.
Aujourd’hui, le rôle du pharmacien hospitalier évolue au sein de cette politique
d’amélioration de la qualité des soins et de sécurisation du circuit du médicament.
Dans le contexte de la rétrocession hospitalière, le pharmacien se trouve engagé dans
une démarche visant à l’optimisation de la prise en charge thérapeutique du patient, du fait de
la nature particulières des médicaments qui y sont dispensés, qui présentent d’une part des
risques sanitaires, et d’autre part, il peuvent constituer un risque financier, non négligeable
[2] Ainsi, dans un objectif de sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des patients,
une analyse des risques présente un intérêt.
Au Maroc, le système de santé connait de grands chantiers de réforme hospitalière qui a
pour objectif de rendre les hôpitaux plus performants et plus compétitifs.
3
Pour aider celui-ci dans leur quête de performance, plusieurs méthodes et outils font
l’objet d’un grand intérêt à la fois pratique, stratégique et médiatique dont celui de la gestion
des risques qui vise à fiabiliser ce système complexe [3] qui vise à identifier, évaluer et
maitriser les risques qui peuvent surgir dans un système de production.
Ceci dit, la gestion des risques suscite encore beaucoup d’interrogations par manque
d’une démarche globale et intégrale.
Problématique :
L’unité de gestion des médicaments à statut particulier gère des médicaments couteux,
pour le compte de la mutuelle des FAR, dont les pharmaciens assurent l’approvisionnement et
la dispensation.
La gestion de ces médicaments à caractère particuliers ne peut être dépourvue de risques
qui peuvent survenir au cours du circuit du médicament et engendrer un impact sur la santé du
patient et un retentissement économique ;
Objectif :
Notre travail sera présenté en deux parties, une première partie théorique, dans laquelle
nous allons aborder des notions de base sur la gestion des risques, la gestion des risques à
l’hôpital et la méthode AMDEC comme méthode d’analyse des risques.
Pour la partie pratique, elle permettra la mise en évidence et l’évaluation de l’ensemble
des risques de l’activité de dispensation en rétrocession des médicaments à statut particulier à
l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat, par le biais d’une méthode d’analyse
de risque traditionnelle : la méthode AMDEC. Visant ainsi à améliorer la dispensation, en
réduisant activement l’incidence des évènements pouvant survenir au cours de cette
procédure, et en proposant des actions pour sécuriser ce circuit.
4
PARTIE I : ETUDE THEORIQUE
5
I. LA RETROCESSION
Une rétrocession est la dispensation par une pharmacie à usage intérieur de
médicaments à des patients non hospitalisés (article R 5126 -102).
A titre dérogatoire, et sous certaines conditions, la PUI peut assurer la gestion,
l'approvisionnement, la préparation, le contrôle, la détention et la dispensation des
médicaments.
Cette pratique n’est pas nouvelle ; elle était connue dès la fin du XVII siècle, et était
justifiée par la nécessité de délivrer des médicaments, à titre gracieux, à ceux qui ne pouvaient
pas les acheter à l’officine faute de moyens [4]
II. GESTION DES RISQUES
1. La notion du risque
Le risque peut être défini par la probabilité de survenue d’un incident, d’une situation
souhaitée ou non ayant des conséquences négatives résultant de la survenue d’un ou plusieurs
évènements dont l’occurrence est incertaine.
Le risque peut aussi être défini par les deux dimensions qui le composent :
-la probabilité de cet évènement pouvant être déterminée par la fréquence de survenue.
-la gravité, l’impact estimé de l’événement en termes de dommage.
Le risque est présent dans toute activité et, en santé, la prise de risque à court terme est
souvent nécessaire pour un bénéfice à long terme
D’après l’OMS, «la sécurité des patients vise à réduire les risques d’événements
indésirables à un niveau acceptable »[5] [6]
La notion d’acceptabilité dépend de nombreux critères :
-Prise de risque volontaire/non volontaire
-Connaissance du risque encouru
-Réversibilité des conséquences
-Effet immédiat ou retardé
-Présence ou absence d’alternative à la prise de risque
6
L’acceptabilité du risque par le patient est de plus en plus prise en compte notamment
depuis la loi HPST où le patient peut participer activement aux choix thérapeutiques après une
information objective par un professionnel de santé. La connaissance du risque encouru et la
participation à la prise de risque contribuent grandement à l’acceptabilité du risque par le
patient.
2. Déploiement de la gestion des risques dans le domaine de la santé
Dans le domaine de la santé, la gestion des risques a d’abord fait son apparition aux
États-Unis, réservée à certaines spécialités comme l’anesthésie et l’obstétrique, elle s’est peu
à peu étendue à d’autres disciplines. Il s’agissait de réduire les risques dès lors qu’ils étaient
liés à la responsabilité professionnelle et limiter les prix des compagnies d’assurance.
En France, l’intérêt porté à la gestion des risques dans le milieu de la santé est récent,
les premiers outils et retours d’expériences concernant l’amélioration de la qualité et de la
sécurité des soins ont vu le jour en 1996.
La mise en place du premier dispositif d’accréditation des établissements de santé de
l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) en 1999. Laisse
entrevoir la gestion des risques comme étant un élément clé d’une politique d’amélioration de
la qualité et de la sécurité des soins.
En 2003, l’ANAES développe les principes méthodologiques nécessaires au
développement de la discipline dans les établissements de santé et la DHOS publie un guide
de recommandations pour la mise en œuvre d’un programme de gestion des risques. Ce qui
conduit à une deuxième vague de certification des établissements de santé: le manuel de
certification comporte alors un chapitre « organisation de la qualité et de la gestion des
risques » dans lequel sont rappelés les principaux enjeux de la démarche : analyser les risques
a priori et a posteriori, les hiérarchiser, prioriser les actions, organise et coordonner
l’ensemble sous forme d’un programme global, établir des documents de recensement et
d’analyse, pour enfin améliorer la sécurité des personnes.
7
3. Apport de la gestion des risques à l’hôpital
Dans une société qui exige désormais le « risque zéro » ou le « tout sécuritaire »,
l’hôpital n’échappe pas à la règle. Comme la demande sociétale est forte, la garantie de toute
activité contre ses éventuels risques reste indispensable dans le domaine de la santé comme
ailleurs, sous peine de voir se multiplier les procès de salariés contre leur employeur, ou de
patients contre leur médecin etc. Sans avoir la possibilité de supprimer complètement le
risque, l’objectif est de le réduire à son strict minimum, c'est-à-dire d’en diminuer la survenue
et d’en limiter les conséquences.
L’intérêt est à la fois humain et économique : d’une part il est plus que souhaitable de
préserver la santé et la qualité de vie des patients comme celles des salariés de l’hôpital, mais
d’autre part, même si cela a un coût et nécessite un investissement en temps important, la
gestion des risques permet des économies aussi bien en nombre de jours d’hospitalisation et
en frais médicaux supplémentaires pour les patients qu’en nombre de jours d’arrêts pour
maladie professionnelle ou en indemnités d’accidents de travail pour le personnel. [7] [8]
En 2012, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide visant à accompagner les
établissements de santé dans leur gestion des risques associés aux soins [9]
Parmi les méthodes proposées, la HAS incite à une analyse des risques à priori. L’un
des outils consiste à procéder à une analyse des modes de défaillance de leur effet et de leur
criticité (AMDEC).
Cette méthode est également proposée par l’institut pour l’utilisation sécuritaire des
médicaments(ISMP) au Canada [ 10]. Elle consiste à analyser pas à pas un processus en
identifiant dans un premier temps ses modes de défaillance.
4. AMDEC : L’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effet et de leur
Criticité (AMDEC)
Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise méthode d’analyse des risques. Chacune
possède ses avantages et ses inconvénients. Une méthode particulière est donc généralement
plus ou moins adaptée au contexte étudié et aux objectifs recherchés.
Trois méthodes sont considérées comme applicables dans le domaine de la santé
l’AMDEC, l’HACCP, et l’APR [11].
8
L’AMDE c’est l’une des méthodes de référence d’après la HAS pour l’analyse a priori.
Elle peut être utilisée à visée diagnostique ou pour l’élaboration d’une cartographie des
risques exigée par la certification.
L’AMDEC est une méthode d’analyse et de prévention des défaillances potentielles.
Cette méthode d’analyse rigoureuse permet d’évaluer les risques afin de prévenir les
défaillances ou d’en prévenir les effets. Méthode d’analyse et de prévention du
dysfonctionnement des systèmes, elle permet de détecter tout type de défaillance d’un produit,
d’un processus technique ou organisationnel et même d’un concept selon l’objectif.
On peut donc différencier 5 types d’AMDEC :
-Fonctionnelle,
-Produit,
-Processus,
-Moyen de production
-Flux.
Dans le cadre de notre travail, le type d’AMDEC le plus approprié aux circuits de la
dispensation en rétrocession est l’AMDEC processus.
Les objectifs de l’utilisation de cette méthode sont nombreux et souvent
complémentaires dans une démarche de gestion des risques.
L’AMDEC permet de :
- Recenser les risques,
- Les hiérarchiser par détermination de leur criticité et mettre en œuvres des actions
préventives ou curatives pour les risques non acceptables afin de rendre le risque
résiduel acceptable.
- Détecter les défauts à un stade précoce notamment lors de la conception
- Optimiser la fiabilité d’un produit ou d’un processus en prévenant l’apparition des
risques
- Fournir un état des lieux de la vulnérabilité des activités de notre système.
9
Cette méthode comporte 4 étapes :
1. Mise en place de la méthode
2. Analyse des processus : Il est important de bien identifier le système en délimitant le
champ de travail en fonction des objectifs. Il est également nécessaire de décomposer
chaque partie du processus en tâches élémentaires afin d’en analyser chaque partie.
3. Analyse des risques Evaluer les risques par une cotation consensuelle, et les
hiérarchiser selon la criticité et déterminer l’acceptabilité des risques résiduels.
4. Proposer des axes d’amélioration et leurs impacts potentiels
10
LA PARTIE II : PARTIE PRATIQUE
11
I. Matériel et méthodes
L’analyse des risques à priori a été menée dans l’unité de gestion des produits à statuts
particuliers de l’hôpital militaire d’instructions Mohamed V de rabat en2018.
Nous avons réalisé dans un 1er temps, un état des lieux de la gestion des Produits à
Statuts Particuliers à l’unité et la 2ème partie a concerné la gestion des risques liée à la
procédure de dispensation :
Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de rétrocession
Logigramme du processus élémentaire de la dispensation
Analyse des risques liés à la procédure de la dispensation
La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence
II. Résultats
1. L’état des lieux de l’Unité de Gestion des Produits à Statuts Particuliers
Depuis l’amendement de l’article 44 de la loi 65-00 portant sur le code de la couverture
médicale de base (7/7/2011), à compter du 31 décembre 2012, il a été interdit aux organismes
gestionnaires de cumuler la fonction de gestionnaire de l’assurance maladie et celle de
producteur de soins y compris acquisition et gestion des médicaments.
Il a été alors décidé suite aux réunions de coordination avec la Mutuelle Autonome des
Forces Armées royales, que la continuité des prestations liées à la dispensation des produits
pharmaceutiques en question sera assurée par le Pôle Pharmacie de l’HMIMV Rabat tout en
optimisant les différents processus de leur gestion.
On entend par médicaments à statuts particuliers :
- Chimiothérapie anticancéreuse
- Produits de Biothérapie
- Produits de traitement des hépatites virales
- Produits de neurologie
- Produits d’hémophilie
Il est à noter que ces médicaments sont très particuliers, entre autres, pour les raisons
principales suivantes :
- Ils sont pour la plupart, destinés aux traitements de pathologies mettant en jeu le
pronostic vital ;
12
- Leurs Poids financiers considérables ;
- Ils nécessitent une disponibilité permanente permettant d’éviter des « vides
thérapeutiques » qui compromettent la réussite des protocoles de traitement, tout en
évitant les pertes par péremption ou la détention de stocks « Morts »
- Effets secondaires importants d’où la nécessité d’accompagner les patients au cours
de leurs traitements, assuré l’éducation thérapeutique du patient.
- Médicaments cytotoxiques nécessitant une vigilance particulière lors de la
manipulation et du stockage ;
Cette unité accueillait en moyenne 80 patients par jour en 2018. Le processus, sur lequel
l’analyse AMDEC a été réalisée, était la dispensation.
2. Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de
rétrocession
La rétrocession appartient au macro processus beaucoup plus large de la prise en charge
médicamenteuse des patients.
Principaux acteurs sont impliqués dans ce circuit sont : Direction de la mutuelle des
FAR, Unité de gestion des produits à statuts particuliers et le patient.
Ce macro processus est cartographié ci-dessous (figure 1) afin d’avoir une vision plus
globale des interactions des processus qui le compose.
13
L'accord de la PEC
l'acquisitionGestion de
stockDispensation
Figure 1: Cartographie du Macro processus de la rétrocession
Cette cartographie des processus nous a permis de situer notre processus de
dispensation au sein du macro processus de la rétrocession.
Demande
de Prise en
charge
Satisfaction
des patients
Commission
médicale :
Direction de la
mutuelle des FAR
UGPSP
HMIMV
-Accorder la PEC en
se basant sur le dossier
du malade qui doit
comporter des bilans
biologiques, résultats
anatomopathologiques,
bilan radiologique..
-Etablissement du
programme d’emploi
-Suivi des marchés
-Passation des
commandes
-Gestion de l’état de
stock de la distribution
-Gérer l’état de stock du
dépôt.
-Réapprovisionnement.
-Gestion des
médicaments proches
périmés et périmés
- gestion des ruptures
-Dispensation les
médicaments aux
patients
14
3. Logigramme de la procédure de dispensation
Afin de modéliser notre processus élémentaire de l’étude, qui est la dispensations un
logigramme sera créé pour représenter visuellement ses différentes activités. (Figure 2)
Figure 2: logigramme de la procédure de dispensation
15
4. Analyse des risques du processus de la dispensation
L’identification des modes de défaillance, des risques qui y sont associés, et de leurs
impacts et conséquences sur les différents processus du circuit, s’est faite à travers la
réalisation d’un brainstorming collectif. Les résultats de l’étude des défaillances est
l’aboutissement des 10 étapes décrites précédemment.
Tableau 1: Nature des risques liés à la dispensation
Étapes Nature du risque
a. Enregistrer le patient Erreur de nom et prénom
Erreur de numéro de téléphone
b. Vérifier le dossier du patient
Absence de copie de PEC
Absence de copie de PEC
Absence d’ordonnance
Absence de PEC
c. Vérifier l’ordonnance et la PEC
Vérifier s’il n’y a pas de discordance entre
l’ordonnance et la PEC
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Erreur durée de traitement
d. Vérifier si le produit est disponible Rupture du produit
Arrêt de commercialisation
e. Vérifier si le stock est suffisant Arrêt de traitement
Retard de prise de traitement
f. Vérifier le bon sortie
Erreur durée de traitement
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Oublie d’un produit
g. Dispenser le produit au patient
Mauvais produit
Oublie d’un produit
Dispensé le produit au mauvais malade
h. Conseiller le patient
Mauvaise compréhension du traitement
Mauvaise observance au traitement
Mauvais conseil
Absence de conseil
i. Classer le dossier
Ne pas anticiper la prochaine (pour les
produits disponibles en petites quantité)
Oublier de classer dossier
16
5. La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence :
Les risques ont été analysés en prenant en compte un degré de gravité pour le patient, de
fréquence en fonction de la survenue de cette défaillance est étudié Ces 2 indices de cotation
ont été définis pour chacun des risques identifiés, permettant de calculer son indice de
criticité. ( tableau 3)
Le degré de gravité a été établi en fonction de l’impact potentiel du risque sur la santé
du patient (tableau2). La fréquence des risques a été établie au regard de la réitération des
défaillances dans la procédure de la dispensation (tableau1).
Tableau 2: Echelle de cotation de la fréquence
FREQUENCE ECHELLE DE COTATION
RARE 1 : 1/ TRMESTRE
PEU FREQUENT 2 : 1/ MOIS
FREQUENT 3 : 1/ SEMAINE
TRES FREQUENT 4 : TOUS LES JOURS
17
Tableau 3: Echelle de cotation de la gravité
GRAVITE ECHELLE DE COTATION
MINEUR 1 : PAS D’IMPACT
MODEREE 2 : DOMMAGE AVEC CONSEQUENCES QUI REGRESSENT RAPIDEMENT
MAJEUR 3 : DOMMAGE AVEC CONSEQUENCES PRONONCEES
Tableau 4: L’indice de criticité
Fréquence
Gravité 1 2 3 4
1 1 2 3 4
2 2 4 6 8
3 3 6 9 12
18
Tableau 5: Tableau de calcul d’indice de criticité
Étapes Nature du risque Indice de
criticité Enregistrer le patient Erreur de nom et prénom
Erreur de numéro de téléphone
2
2
Vérifier le dossier du patient Absence de copie de PEC
Absence de copie de PEC
Absence d’ordonnance
Absence de PEC
3
3
3
2
Vérifier l’ordonnance et la PEC
Discordance entre l’ordonnance et la
PEC
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Erreur durée de traitement
4
4
4
4
4
Vérifier la disponibilité du
produit
Rupture du produit
Arrêt de commercialisation
6
3
Vérifier l’état de stock du
produit
Arrêt de traitement
Retard de prise de traitement
3
6
Vérifier le bon sortie Erreur durée de traitement
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Oublie d’un produit
4
4
6
4
3
Dispenser le produit au patient Mauvais produit
Oublie d’un produit
Dispensé le produit au mauvais malade
3
3
3
Education thérapeutique Mauvaise compréhension du traitement
Mauvaise observance au traitement
Mauvais conseil
Absence de conseil
6
6
6
6
Classer le dossier Ne pas anticiper la prochaine
dispensation (pour les produits
disponibles en petites quantité)
Oublier de classer dossier
3
2
19
6. Proposition d’un plan d’action pour la gestion des risques et
l’amélioration de la qualité
L’application de l’analyse AMDEC à l’étude des risques de la dispensation au sein de
l’unité de gestion des produits à statuts particuliers, a permis de mettre en évidence un certain
nombre de défaillances susceptible d’affecter la qualité du service et la sécurité du patient.
Pour prévenir et corriger ces défaillances, de nombreuses propositions d’améliorations
ont été imaginées et certaines d’entre elles ont été retenues pour être appliquées au sein de
l’unité.
Ces propositions ou mesures préventives ont pour objectif de diminuer fortement la
cotation de la criticité, et d’améliorer de façon continue la qualité du service
L’AMDEC a permis la mise en évidence de 29 risques dont 15 risques prioritaires
identifiés (IC > 04), sont répartis sur les étapes :
Vérification de l’ordonnance et la PEC, vérification de la disponibilité du produit,
vérification de l’état de stock du produit, vérification du bon de sortie, éducation
thérapeutique.
Les actions d’amélioration issue de l’analyse des risques sont détaillées par risque
prioritaire dans le tableau ci-dessous (Tableau 6).
20
Tableau 6: Actions d’amélioration des risques analysés
Étapes Nature du risque Action d’amélioration
proposée
Vérifier l’ordonnance et la PEC
Discordance entre
l’ordonnance et la PEC
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Erreur durée de traitement
Assurer un double control au
niveau de l’accueil
Vérifier la disponibilité du
produit
Rupture du produit Contacter le médecin traitant pour
substitution
Demande de prêt auprès d’un
autre établissement
Vérifier l’état de stock du
produit
Arrêt de traitement
Retard de prise de traitement
Alternative thérapeutique
Demande de prêt auprès d’un
autre établissement
Vérifier le bon sortie
Erreur durée de traitement
Erreur de produit
Erreur de dosage
Erreur forme galénique
Oublie d’un produit
Double contrôle lors de l’analyse
pharmaceutique
Dispenser le produit au patient
Mauvais produit
Oublie d’un produit
Dispensé le produit au
mauvais malade
Double contrôle à la dispensation
et à la validation pharmaceutique
de fin de journée
Education thérapeutique
Mauvaise compréhension du
traitement
Mauvaise observance au
traitement
Mauvais conseil
Absence de conseil
Qualification initiale du
personnel
Développer des fiches
d’information patient
Proposer des formations
régulières à l’équipe
21
III. DISCUSSION
En 2012, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide visant à accompagner les
établissements de santé dans leur gestion des risques associés aux soins [12].
Parmi les méthodes proposées, la HAS incite à une analyse des risques a priori. L’un
des outils consiste à procéder à une analyse des modes de défaillance de leur effet et de leur
criticité (AMDEC). Cette méthode est également proposée par l’institut pour l’utilisation
sécuritaire des médicaments (ISMP) au Canada [13] ;
Elle consiste à analyser pas à pas un processus en identifiant dans un premier temps ses
modes de défaillance. La criticité de chaque mode de défaillance est ensuite évaluée par le
calcul de l’indice de criticité.
Cet indice allie des notions de fréquence de survenue et la gravité de l’effet engendré.
Sa première utilisation dans l’optimisation du circuit du médicament et de la sécurité du
patient date de 1994 [14]. L’AMDEC a depuis été appliquée par plusieurs équipes, aussi bien
à des étapes spécifiques que sur l’ensemble de ce circuit.
Dans notre travail, nous avons recensé 29 défaillances potentielles qui sont facilement
explicable. En effet, la dispensation de médicaments à statuts particuliers est un processus à
risque, raison pour laquelle cette cartographie a été entreprise.
Les risques identifies sont évalués selon leur probabilité de survenue, leur impact
potentiel. Cette évaluation des risques nous a servi ainsi à élaborer une cartographie des
risques, la proposition de corriger les aspects critiques des modes de défaillance induisent la
prise en compte de certains points notamment l’aspect humain et logistique.
Le choix de cette méthode a également été guidé par le double intérêt qualitatif et
quantitatif que nous apporte cette méthode. D’une part, elle permet d’analyser qualitativement
le découpage fonctionnel du processus et d’analyser de la même façon les modes de
défaillance, les causes et les effets. D’autre part, la cotation des paramètres de fréquence
d’apparition, et de gravité permet une analyse quantitative de la situation.
Ainsi, le calcul de la criticité permet de mesurer et hiérarchiser les actions à mettre en
œuvre.
Une analyse de risque (type AMDEC) est une méthode intéressante, Toutefois, elle a
ses limites, En effet, elle est chronophage et manque de subjectivité dans la cotation de
22
chaque risque car elle est très dépendante de l’expérience des auteurs. Williams et al. [14]
proposait de réduire le biais de jugement en utilisant des critères explicites et clairs propres à
chaque risque. Ce qui impliquerait d’adapter ces critères et leur cotation en fonction de
chaque risque.
23
CONCLUSION
24
Cette étude a permis d’évaluer la faisabilité et l’intérêt de l’utilisation de l’AMDEC sur
le processus de dispensation en rétrocession en unité. Elle a mis en évidence la complexité du
processus et les risques qui y sont associés. Suite à l’analyse des risques, des mesures
correctives ont été proposé afin d’améliorer la qualité de la sécurité du patient. Suivre et
maintenir dans le temps ces changements de pratiques est souvent complexe, notamment lors
du renouvellement du personnel.
Il parait judicieux de renouveler l’AMDEC afin d’assurer le suivi des actions menées et
surveiller l’émergence de nouveaux risques.
25
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
26
[1]. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Principes de
mise en œuvre d’une démarche qualité en établissement de santé. Paris,
France: Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé; 2002.
77 p
[2]. Darcissac C, et al. Analyse des risques a priori en unité de rétrocession
hospitalière : focus sur le processus de dispensation. Ann Pharm Fr (2019)
[3]. Anhoury P, Schneider B. Mettre en place une politique globale de gestion
desrisques hospitaliers. De l’approche fragmentaire au tableau de bord du
directeur général. GestHosp. janv 2003;(422):31-7
[4]. Locher F, Dispensation hospitalière aux malades non hospitalisés
(rétrocession) une nouvelle donne tant pour l’hôpital que pour l’officine.
Bulletin de l’ordre des Pharmaciens 2004;385:459–63
[5]. World HealthOrganization. The Conceptual Framework for the International
Classification for Patient Safety. Genève, Suisse; 2009
[6]. Michel P, Amalberti R, Runciman W. Concepts et définitions en sécurité des
patients : la Classification internationale pour la sécurité des patients de
l’Organisation mondiale de la santé. In: Risques et qualité en milieu de soins.
2010. p. 133-43.
[7]. Desroches, A., D. Baudrin, and M. Dadoun. L'analyse préliminaire des risques
: principes et pratiques. 2009: Hermes sciencepublications.
[8]. Desroches, A., A. Leroy, and F. Vallée. La gestion des risques: principes et
pratiques. Management et informatique,2003
[9]. HAS. La sécurité des patients. Mettre en œuvre la gestion des risques
associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pratique ;
2012.
27
[10]. Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments, C.H.Ude
Montréal. Analyse des modes de défaillances et de leurseffets
(AMDE) : identification proactive des risques dans lemilieu de
la santé. Bull ISMP Can 2006:6
[11]. Djaout I. Méthodes d’analyse des risques dans les entreprises générant
des produits à risques. Centrale Paris; 2009
[12]. HAS. La sécurité des patients. Mettre en œuvre la gestion des risques
associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la
pratique; 2012
[13]. Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments, C.H.U de
Montréal. Analyse des modes de défaillances et de leurs effets
(AMDE) : identification proactive des risques dans le milieu de la
santé. Bull ISMP Can 2006:6.
[14]. Williams E, Talley R. The use of failure mode effect and criticality
analysis in a medication error subcommittee. Hosp Pharm
1994;29:331—2 [334—6,339]. [6] Bonnabry P, Cingria L, Sadegh