Post on 14-Dec-2015
THEME 1:LE RAPPORT DES
SOCIÉTÉS À LEUR PASSÉ.
LEÇON 1: L’HISTORIEN ET LES MÉMOIRES DE LA SECONDE
GUERRE MONDIALE EN France.
1 COURS PREMIÈRE SUR LA SECONDE
GUERRE MONDIALE
2- DEFINITIONS - MÉMOIRE *P47 - HISTOIRE*P47
3- FRISE P46-47
TRAVAIL PRÉALABLE
PRÉSENTATION DES TERMES DU SUJET LA SECONDE GUERRE MONDIALE EST UN
TRAUMATISME CONSIDÉRABLE POUR LA POPULATION FRANÇAISE. - défaite totale de 1940 Armistice du 22 juin 1940 La collaboration La guerre civile ( collaborateurs/résistants) La douleur des victimes politiques ou raciales
INTRODUCTION
L'épuration sauvage
L'épuration légale
L’ÉPURATION
-L'ACTION DE LA FRANCE LIBRE ET DE LA RÉSISTANCE.- LA VICTOIRE DE 1945 GRÂCE À DES ALLIÈS TRÈS PUISSANTS.
NE SUFFISENT PAS À LAVER CETTE BLESSURE POUR LES GÉNÉRATIONS QUI ONT VÉCU LA GUERRE MAIS AUSSI LES SUIVANTES.
COMMENT ONT ÉVOLUÉ LES
MÉMOIRES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE DEPUIS 1945 ?
QUELS SONT LES ENJEUX DES RELATIONS ENTRE HISTOIRE ET MÉMOIRE ?
PROBLÉMATIQUE
A – 1945 DÉBUT DES ANNÉES 60,
ENTRE DIVISION ET UNITÉ. C'est la nécessité de panser les
blessures qui a déterminé la construction des premières mémoires.
1- les lois d'amnistie. Malgré les débats parlementaires, elles
sont votées en1946,1947, 1951 et 1953.
I - LES MÉMOIRES FRANÇAISES DE LA SECONDE GUERRE
MONDIALE
C'est le mythe d'une France unie et
majoritairement résistante à l'occupation.
La mémoire de la résistance gaulliste glorifie le héros de la France libre et la mémoire communiste évoque le parti des 75000 fusillés
→Il convient de mettre le régime de Vichy entre parenthèses.
Documents 1, 2,3 et 4 p 50
2- le mythe du Résistancialisme*p 47
Parallèlement, une mémoire
vichyste émerge : les maréchalistes cherchent à réhabiliter Pétain qui aurait eu un double jeu.
Mythe du « don de sa personne à la France »
3- les conflits de mémoires
Au lendemain de la seconde guerre
mondiale, les témoins et les victimes de la Shoah ne parviennent pas à se faire entendre.
Document 3 p 48 : le grand silence
Si c'est un homme,Primo Levi, 1947.
4- l'indicible et l'inaudible
1- LES MÉMOIRES DE LA SHOAH En 1961, le procès en Israël d'Adolf
Eichmann, principal organisateur de l'extermination des juifs et son exécution en 1962, ravivent la mémoire juive en France.
Documents 4, 5 et 6 p 49
B-LA SUCCESSION DES RÉGIMES MÉMORIELS ( ANNÉES 60 AUX
ANNÉES 90)
Révélations des historiens dans les années 70.
Constitutions d'associations de déportés juifs
→ recueil de milliers de témoignages.
1985 Shoah de Claude Lanzmann diffusent ces témoignages auprès de l'opinion publique
La reconnaissance de la spécificité de la déportation
juive
A la fin des années 60,le général De Gaulle
démissionne et le parti communiste perd un peu de son influence→ une plus grande objectivité est possible.
→des plaintes sont déposées contre d'anciens miliciens : Paul Touvier
Le processus est cependant très long
2- la prise de conscience de la collaboration
Marcel Ophuls signe une chronique
documentaire des vies quotidiennes à base d'images d'archives et d'entretiens avec des personnalités célèbres( Pierre Mendès -France) ou inconnues. Ce film renvoie une image d'une France majoritairement lâche et égoïste, se souciant d'abord de manger et de survivre.
Longtemps interdit de télévision à sa sortie, il attire 15 millions de téléspectateurs à sa première diffusion en 1981.
Le chagrin et la pitié 1971( dossier p 56-57)
L'HISTORIEN AMÉRICAIN MONTRE L'AMPLEUR
DE LA COLLABORATION D'ETAT ET DISCRÉDITE LA THÉORIE DU GLAIVE ET DU BOUCLIER
Bio p 363
1973:LA FRANCE DE VICHY DE ROBERT PAXTON
1- LE TEMPS DE LA
RECONNAISSANCE OFFICIELLE Des anciens fonctionnaires de Vichy
Maurice Papon et René Bousquet sont condamnés pour crime contre l'humanité*p 54.
Document 2 p 55 le procès de Maurice Papon 1997
C- DES MÉMOIRES ÉCLATÉES DEPUIS 1990
LA RAFLE DU VEL D'HIV 16-17 juillet 1942
En juillet 1992, François Mitterrand est hué lors de la commémoration de la rafle du vel d'hiv.
C'est un vichysto-résistant*p 54
Dossier p 52-53 Biographie p
363
En 1995, Jacques Chirac reconnaît officiellement la responsabilité de l'état français.
Document 6 p 53
Biographie p 360
Nicolas Sarkozy *p 364,
président de la République ( 2007-2012) a insisté sur le statut héroïque de la Résistance
- lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées.
- déplacement annuel sur le plateau des Gliéres.
2- LES USAGES POLITIQUES DE LA RÉSISTANCE
A partir de 1990, se succèdent des lois
mémorielles controversées par les historiens.
Le travail de mémoire *p 54 de l'historien qui privilégie la démarche scientifique et la confrontation des sources ne doit pas se confondre avec le devoir de mémoire d'une société.
LES LOIS MÉMORIELLES*P54
2007 : une cérémonie au panthéon
rend hommage aux justes. 2010 : les « malgré-nous » sont
reconnus victimes du nazisme. En revanche, la mémoire tzigane
est peu abordée.
3- DE NOUVELLES MÉMOIRES
PROBLÉMATIQUE : QUELS
SONT LES ENJEUX DES RELATIONS ENTRE HISTOIRE ET MÉMOIRE ?
DÉFINITIONS HISTOIRE ET MÉMOIRE P 47
II – MÉMOIRES, HISTOIRE ET SOCIÉTÉ.
1- L'OCCULTATION Dans un premier temps, pour
restaurer la paix civile après un évènement douloureux ( seconde guerre mondiale ou guerre d'Algérie), les mémoires des contemporains sont occultées.
A- LES RYTHMES D'APPARITION DES DIFFÉRENTES MÉMOIRES
Création d'associations (ex: fils et filles
de déportées). Polémiques. Procès. Commémorations. Œuvres intellectuelles ( livre, film).
2- TRAVAIL DE MÉMOIRE DE GROUPES INSATISFAITS
Réception plus ou moins large ( rôle
de la presse) Conflits des mémoires révélées (ex : le
négationnisme*p 47) Acceptation officielle (ex : les
excuses du président de la république pour la participation de l'Etat français à la persécution des juifs)
3. DE LA RÉCEPTION À L'ACCEPTATION OFFICIELLE
..
Mémoire et histoire sont deux notions
distinctes mais complémentaires. - les témoins peuvent fournir des sources
orales. - les débats mémoriels stimulent la
recherche historique.
Mais le travail des historiens est parallèle à ce travail de mémoire.
B – LE TRAVAIL DES HISTORIENS SUR CES MÉMOIRES.
Il en révèle les oublis.
Il met en évidence le discours de cette mémoire et le projet des porteurs de mémoires.
Il en vérifie tous les éléments selon une démarche critique historique. ( ex Robert Paxton révèle le rôle actif de Vichy dans la persécution des juifs grâce à des archives allemandes et américaines).
1- L'HISTORIEN EXAMINE CHACUNE DE CES MÉMOIRES.
Rôle des différents porteurs de
mémoire( politiques, intellectuels, artistes, leaders de groupes d'intérêts)
→ analyse des jeux des pouvoirs et des groupes d'intérêts
2- L'HISTORIEN EXPLIQUE POURQUOI TELLE MÉMOIRE EST SUR LE DEVANT DE LA
SCÈNE
La méthode historique permet de
mettre à distance les caractères affectifs des enjeux
→mise à distance des mémoires et historicisation (passage de la mythologie à l'histoire, par la datation, la vérification ) des mémoires
3 -DÉNONCIATION DU PROCESSUS D'OCCULTATION
Pierre Laborie, Le chagrin et le venin
Ce que révèle fort bien Laborie, c’est l’actuelle dictature du « tout-témoignage » qui veut que la juxtaposition d’histoires individuelles et de paroles solitaires viennent en lieu et place d’une approche historique qui pèse, soupèse, compare, bref analyse en tenant compte d’éléments aussi divers que variés. Mais, une société qui a tellement peur de la disparition physique du dernier Poilu est d’abord une société qui doute de sa propre capacité à penser l’Histoire sans recourir à ses témoins directs. On tremble à l’idée du jour où il faudra bien faire avec la disparition du dernier Compagnon de la Libération. C’est ce qu’on fait ces hommes pour notre liberté qui devrait l’emporter sur toute autre considération « calendaire ». Comme si la Résistance, l’esprit de la Résistance, dépendait de cette pauvre petite chose qu’est une vie humaine et sa durée forcément courte. Si le témoin est plus important que le témoignage, alors il faut s’attendre à ce que nous ayons sans cesse la mémoire courte. »
http://www.franceinter.fr/blog-laurent_delmas- le chagrin et la pitié.
Aujourd'hui, la demande de
reconnaissance des politiques discriminatoires passées ( ex :passé colonial) soulève des enjeux identitaires ( place des populations des populations immigrées, de leurs descendants et leur intégration dans la République).
→l’ historien est-il un expert, un témoin ou un juge ?
4- PRISE DE DISTANCE AVEC LES EXCÈS DU DÉBAT PUBLIC
L’HISTOIRE EST LA RECHERCHE DE VERITE, D’EXPLICATION,DE COMPREHENSION.LES MEMOIRES ONT D’AUTRES ENJEUX.POUR LA SECONDE GUERRE MONDIALE,SE RENCONTRENT ET SE CONFRONTENT, A DIFFERENTS MOMENTS, UNE MEMOIRE COMMUNISTE, UNE MEMOIRE GAULLISTE, UNE MEMOIRE JUIVE, UNE MEMOIRE DES PRISONNIERS DE GUERRE, UNE MEMOIRE DES DEPORTES, UNE MEMOIRE DES REQUIS DU STO, UNE MEMOIRE DE LA RESISTANCE, UNE HISTOIRE DE VICHY….
CONCLUSION
CONCLUSION
LA MEMOIRE A AUSSI UNE HISTOIRE,ELLE EVOLUE DANS LE TEMPS EN FONCTION DE LA PAROLE DES TEMOINS QUI SE LIBERE, DES TRAVAUX HISTORIQUES ET DES SOLLICITATIONS DU PRESENT.LE TRAVAIL DE L'HISTORIEN EST PERMANENT ET ÉVOLUTIF.
1946 la bataille du rail ( René Clément) 1955 Nuits et brouillards( Alain
Resnais) 1969 le chagrin et la pitié (Marcel
Ophuls) 1985 Shoah ( Claude Lanzmann) 2002 Monsieur Batignole( Gérard
Jugnot) 2009 un village français ( Lucien
Triboit)
Pour aller plus loin le cinéma et les mémoires de la seconde guerre mondiale