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Cahier du « Monde » No23620 daté Jeudi 17 décembre 2020 Ne peut être vendu séparément
argent IMPÔTSLESCONTRIBUABLESONTJUSQU’AU31DÉCEMBREPOURPROFITERDECERTAINSAVANTAGESFISCAUXPAGES 2-3
Editorial
Surmonterla phobie fiscale
Le palmarès établiavec Meilleurebanque.comévalue les prestationspour six profils de clientsPAGES 4-6
LÉA TAILLEFERT
Lesbanqueslesmoinschèresen2021
A vant de se lancer dans lespréparatifs des fêtes de find’année, certains contribuables cherchent fréné
tiquement à réduire le montant desimpôts qu’ils auront àpayer en 2021.C’est en effet avant la date du 31 décembre qu’ils doivent avoir terminéles formalités leur permettant debénéficier de ces réductions. La démarche est tout à fait légale – etmême très recommandable lorsqu’il s’agit de faire un don à certaines organisations. Elle ne doit cependant pas être effectuée dans laprécipitation lorsqu’il s’agit de souscrire à un placement financier.Pour inciter les Français à diriger
leur épargne vers des secteurs qui enont besoin, les pouvoirs publics ont
multiplié les niches fiscales ouvrantdroit à des déductions d’impôts.Fonds qui investissent dans desentreprises innovantes, placementsdans l’immobilier, parts de sociétésspécialisées dans le financementdu cinéma, épargneretraite: lespropositions nemanquent pas.Les promoteurs de ces produits fi
nanciers mettent souvent en avant,à cette période de l’année, les avantages fiscaux auxquels ils donnentdroit. Ils surfent ainsi sur la phobiefiscale dont souffrent certains denos compatriotes.Toutefois, aussi légitime soitil de
vouloir profiter de ces avantages fiscaux, il ne faut pas oublier ce qui devrait être l’essentiel: dans quoi oninvestit. A court terme, l’opération
est très bénéfique. Elle va rapidement se concrétiser par une réduction sur le prochain avis d’imposition.Mais à long terme, ellepeut êtreplus périlleuse.Premièrement, l’argent ainsi in
vesti l’est souvent pour – très – longtemps. Amoins de subir d’importantes moinsvalues et une remise encause de l’avantage fiscal dont on abénéficié, il faut souvent attendreune dizaine d’années pour retrouversa mise. Et quelle mise! Les produitsfinanciersque l’onvousvendenvousfaisant miroiter une réduction d’impôts peuvent s’avérer être des placements au rendement trèsmédiocre.Dans le pire des cas, il peut être
difficile de les vendre sans accepterde renoncer à une partie du capital
placé au départ. Deuxièmement,avant de signer, il faut s’assurer durendement que l’on peut espérer.Ainsi, par exemple, acheter un logement en outremer ou dans uneville moyenne en province ne peutse faire sansune réelle connaissancedumarché.Dans l’idéal, une visite sur place est
le meilleur moyen de jauger la qualité de son investissement. Lorsqu’ils’agit de passer par un fonds, il fautévaluer les qualités du gestionnairequi vous le vend. Sans oublier lesfrais qu’il ne manquera pas de vousfacturer. Des précautions qui rendenthasardeuses lesdécisionsprisesà la dernière minute, juste avant lecouperet du 31 décembre. p
JOËL MORIO
V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:30:59 Date de Publication 17/12/2020
2 | EN VUELEMONDE · ARGENTJEUDI 17 DÉCEMBRE 2020
DÉFISCALISATIONsixerreursàéviterLes contribuables ont jusqu’au 31 décembre pour activercertains dispositifs ouvrant droit à des réductions d’impôt.Cependant, investir à la dernièreminute peut s’avérerunemauvaise opération finalement. Les points à vérifierpour ne pas tomber, sous le coupde la précipitation,dans les pièges les plus courants
T ous les ans, c’est le même rituel :remplir sa déclaration de revenusen mai, recevoir son avis d’imposition en septembre… et se rendrecompte, à quelques encablures dela fin de l’année, qu’il reste peu de
temps pour alléger la prochaine ponction fiscale! Pour les allergiques à l’impôt, le calendrier est serré et les placements permettantde se construire un patrimoine subventionné par l’Etat se comptent désormais surles doigts d’unemain.Pressés par la date fatidique du 31 décembre,
acculés par la peur parfois irrationnelle deréglerunenote fiscale chargée, certains contribuables prennent à cette période de l’annéedes décisions funestes pour leur patrimoine.«La défiscalisation est une véritable jungle et
s’y prendre au dernier moment augmente le risqued’erreurs», observe JeanMaximilien Vancayezeele,directeur général d’Expert& Finance. En voici six àéviter à tout prix.
Erreur n° 1: Investir unique-ment pour défiscaliser Tousles professionnels vous lediront: il ne faut pas garderl’œil rivé sur le taux dedéfiscalisation en écartantles autres paramètres. «Demanière générale, lorsqu’onplace son argent dans unproduit de défiscalisation,
on réalise avant tout un investissement, rappelle Georges Nemes, président de Patrimmofi. Celuici doit être mené pour le bien deson patrimoine, l’impact fiscal permettantseulement de réduire le prix de revient.»Enpratique, il fautbien sûr analyser leplace
ment en fonction de son degré d’appétenceau risque. Or, «les avantages fiscaux sont généralement accordés à des produits plus risqués, comme l’investissement dans les PME,pour inciter les épargnants à y aller», rappelleCatherine Costa, directrice de l’ingénierie patrimoniale chez Milleis Banque. De plus, il
faut envisager cet investissement dans le cadre de ses projets patrimoniaux: anticiper latransmission de son patrimoine, valoriserson capital, préparer sa retraite…
Erreur n° 2: Oublier de faire ses comptesAvant de se lancer dans une stratégie de défiscalisation, mieux vaut avoir les idées clairessur un certain nombre de points afin de privilégier les produits adaptés à sa situation etayant le meilleur impact défiscalisant. «Lapremière chose à faire, c’est de sortir sa calculatrice et de faire sa déclaration de revenus enavance pour estimer le montant de ses impôtset connaître sa tranche marginale d’imposition», conseille Marion Capèle, directrice dupôle solutions patrimoniales chez NatixisWealth Management. C’est logique: rien nesert de multiplier les réductions d’impôt sivotre note fiscale n’est pas suffisante pour lesabsorber!Deuxième étape: identifier les réductions
d’impôt déjà enclenchées, sans omission. Eneffet, cesdernièresnepeuventpas représenter,en cumulé, plus de 10000euros. C’est ce qu’onappelle le plafonnement des niches fiscales.Celaenglobeungrandnombred’avantages fiscaux, y compris l’emploi d’un salarié à domicile ou les frais de garde des jeunes enfants.Des dépenses qui peuvent significativement
entamer ce plafond. Il ne faut pas non plusoublier d’éventuelles réductions d’impôt liéesà un investissement dans l’immobilier locatif(avec le dispositif Pinel par exemple) réaliséplusieurs années auparavant. A noter: quelques placements permettent de bénéficierd’un plafond majoré à 18000 euros, notamment enoutremeroudans le cinéma (Sofica).
Erreur n° 3: Adopter la mauvaise stratégiePour réaliser les bons choix, il faut faire ladifférence entre réduction d’impôt et déduction des revenus. Dans le premier cas, laristourne est identique pour tous les foyers,quel que soit votre taux d’imposition. Dansle second cas, vous venez réduire lemontantdes revenus imposables : l’économie d’impôt sera donc d’autant plus forte que votretranche est élevée.
Ce mécanisme permet en outre de défiscaliser sans limitation, puisqu’il n’est pascontraint par le plafonnementdesniches. Leshauts revenus fortement imposés pourrontainsi activer un levier bien plus puissant.
Erreur n° 4: Empiler les produits de mêmenature Un Pinel parci, un investissementdans les PMEparlà… Et vous reprendrez bienune louche de SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) fiscales pour éteindrevotre impôt? A construire son patrimoine augré de ses fiches d’imposition, il y a grandrisque d’empiler les produits sans vision globale. «Avant de souscrire quoi que ce soit, ilfaut faire un état des lieux de sa situationpour identifier de quoi est composé son patrimoine et éviter d’être trop exposé à certaines classes d’actifs», recommande JeanMaximilien Vancayezeele.
Car l’autre grand risque, c’est de devenir monomaniaque et d’accumuler année après année lesmêmes typologies de supports. «Il fautéviter de renouveler tous les ans des placementsdans les PME par exemple, car ce poste peut devenir très lourd dans le patrimoine alors qu’ilreste trèsaléatoireetnedoitpas représenterplusde 5%aumaximum», estimeGeorgesNemes.
Erreur n° 5: Faire fi des contreparties Payermoins d’impôts, c’est agréable sur lemoment,mais encore fautil savoir dansquoi vousvousengagez. Car le placement souscrit va perdurer bien audelà de son impact fiscal. Premierpoint d’attention: la durée de détention duplacement. Comptezenvironhuit anspourunproduit financier investi dans les PME, maissouvent plus de quinze pour une SCPI fiscale,sans possibilité de sortie anticipée. «Avant des’engager, il faut s’interroger sur sa capacité àfaire un investissement de long terme où le capital est bloqué», préconise Catherine Costa.Deuxième point crucial: les frais. «Les pro
duits qui génèrent un avantage fiscal ont tendance à être plus chargés que les autres etparfois déraisonnablement», constate GeorgesNemes. Il faut donc semontrer très sélectif.Dernier point à étudier: le potentiel de per
formance du produit. «Par exemple, on gagnerarement d’argent en investissant dans desSofica, les fonds d’investissement dans le cinéma, en dehors de l’avantage fiscal», rappelleEric Girault, dirigeant deMesplacements.fr.
Erreur n° 6: Faire confiance au premier venuComme pour tout choix de placement, il estimpératif de comparer les offres et de s’appuyer sur des sociétés sérieuses. C’est mêmeencore plus vrai avec les produits de défiscalisation, susceptibles d’attirer des sociétés peuscrupuleuses, profitant de l’attrait fiscal pourvendre des produits de faible qualité.Privilégiez les sociétés avec de l’expérience
dans la classe d’actifs choisie, présentes sur lesecteur depuis plusieurs années et ayant faitpreuve de leur capacité à générer de la performance. Ce conseil est encore plus valable pourles contribuables souhaitant faire du Girardinindustriel, un dispositif reposant sur un investissement productif réalisé outremer. L’Etatétant très suspicieux envers ces montages,qu’il n’hésite pas à requalifier, ils doivent êtreréalisés par des experts très aguerris. p
AURÉLIE FARDEAU
IL FAUT SAVOIRDANSQUOI VOUSVOUS ENGAGEZ:LE PLACEMENT
SOUSCRITVA PERDURER
BIEN AU-DELÀ DESON IMPACT FISCAL
Réduction d’ impôt : comment ça marche ?
Depuis la mise en placedu prélèvement à lasource, difficile d’yvoir clair sur le fonc
tionnement des réductionsd’impôt. En effet, le taux de prélèvement à la source appliquésur vos revenus (salaires, indemnités…) n’en tient pas compte.Vous allez donc probablementpayer mois après mois un impôtsur le revenu plus important quenécessaire si vous bénéficiez deces réductions. Vous serez remboursé seulement dans le courant de l’été 2021, une fois votredéclaration faite et le montantde votre impôt dû, rectifié.Pour remédier à ce problème,
le Trésor public a mis en placeune avance de 60 % pour certains crédits et réductions d’impôt, versée dès le mois dejanvier 2021, pour les avantagesfiscaux de l’année écoulée. Voiciles principaux placements et
dépenses qui sont concernés :l’emploi de personne à domicile,les frais de garde de jeunes enfants, les dons aux associations,les cotisations syndicales, lesavantages étalés sur plusieursannées liés à un investissementlocatif (dont le Pinel ou le CensiBouvard)A noter que l’Etat expérimente
actuellement dans le Nord et àParis un dispositif de créditd’impôt en temps réel pour lesparticuliers employeurs, afinque ceuxci puissent bénéficierimmédiatement du crédit d’impôt à hauteur de 50%des dépenses engagées. Cette expérimentation va s’étendre dans le courant de l’année 2021 pour unegénéralisation prévue en 2022.Pour le moment, seule l’avance
de 60 % au mois de janvier prévaut. Or, à cette date, le fiscn’ayant pas encore connaissancede vos revenus et dépenses réels,
il se base sur les dépenses del’année précédente (2019 pourjanvier 2021) pour évaluer lemontant de votre acompte. C’estpourquoi seules les dépenses récurrentes sont prises en compte.
Moduler ou refuser l’avancePrenons un exemple pour biencomprendre: en 2020, vous avezeu droit à 3 000 euros deréductions d’impôt (au titre del’année 2019), dont 2000 eurosliés à des dépenses récurrenteset 1000 euros liés à un placement défiscalisant ponctuel. Enjanvier 2021, l’Etat vous versera,sous la forme d’une avance,1 200 euros (soit 60 % de2000 euros).Si vous réalisez un nouveau
placement défiscalisant procurant une réduction d’impôt de1000 euros, vous percevrez1800 euros complémentairespendant l’été 2021. Attention, si le
montant de vos réductions d’impôt change en 2020 par rapport àl’année précédente (vous n’employez plus de personnel, votrePinel est arrivé à terme…), vousdevrez à l’inverse rembourser letropperçu dumois de janvier.Pour éviter une telle situation, il
est possible de moduler ou derefuser l’avance de 60 %, directement depuis son espace personnel sur le site Impots.gouv.fr.Pour cela, il faut se rendre dansla rubrique «Prélèvement à lasource»dans la barredemenuenhaut de page, puis cliquer sur«Gérer vos avances de réductionset crédits d’impôt».C’est trop tard pour cette année
toutefois puisqu’il fallait en fairela demande avant le 10 décembre. Une subtilité: il est uniquement possible de réduire lemontant de ses réductions d’impôt,pas de les augmenter… p
A. FA.
FRED PÉAULT
V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:30:35 Date de Publication 17/12/2020
EN VUELEMONDE · ARGENT
JEUDI 17 DÉCEMBRE 2020 | 3
PER : des solut ions pouroptimiser ses versements
Le plan d’épargne retraite (PER), mis enplace par la loi Pacteen octobre 2019, rem
place tous les autres produitsd’épargne retraite existants. Avecsa sortie anticipée pour l’acquisition de la résidence principale etla possibilité de récupérer sonépargneà la retraite sous la formed’un capital au lieu d’une renteviagère, il dispose d’atouts pourconvaincre les épargnants.Dans sa version individuelle, le
PER permet de déduire les versements de ses revenus imposables.Des montants importants peuvent ainsi être défiscalisés. «Pourles plus de 50 ans, c’est le meilleurproduit qui existe sous réserved’avoir un taux d’imposition supérieur à 30 %», estime Eric Girault,dirigeant deMesplacements. fr.Attention toutefois, car l’Etat re
prend d’une main ce qu’il donnede l’autre puisque les capitaux seront taxés à la sortie. L’intérêt fiscal est donc essentiellement valable pour les ménages dont les revenus vont diminuer à la retraite,et qui verront leur tauxmarginald’imposition baisser d’un cran.Lemontant des versements est
par ailleurs plafonné selon laformule suivante: 10 % des revenus professionnels nets de fraisde l’année précédente, pris encompte dans la limite de huitfois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS). Cette année, le plafond se monte ainsi à32419 euros. Les travailleurs nonsalariés disposent en outre d’unplafond spécifique, ce qui lesamène à un maximum de76100 euros pour 2020.De plus, il est possible d’ajouter
à ce chiffre le reliquat des plafonds des trois années précédentes. Or, l’année 2020 est la pre
mièredepuis lamise enœuvreduprélèvement à la source à retrouver des règles fiscales classiques.En effet, l’an dernier, les versements sur les PERP – ancêtresdu PER – subissaient l’effet des règles antioptimisation mises enplace à la suitede l’annéeblanche.C’est pourquoi ces dernières années, de nombreux contribuablesn’ont pas utilisé leurs plafonds etpeuvent désormais déduire desmontants importants.Des montants qu’il est encore
possible de relever en utilisant ledisponible fiscal de son conjointpour les couples pacsés ou mariés. Un point d’attention toutefois : le plafond d’épargne retraite est commun à tous les versements d’épargne retraite, ceuxeffectués sur un PER mais aussisur un vieux PERP ou encore surdes produits d’entreprise commel’Article 83.
Rachat avant la retraiteMême si les plafonds sont élevés,encore fautil disposer des ressources nécessaires. Le législateur a donné un petit coup depouce au PER en permettant jusqu’à fin 2022 auxdétenteurs d’uncontrat d’assurancevie de plusde huit ans de profiter d’un abattement doublé, s’ils effectuentun retrait sur leur contrat (soit9200 euros pour un célibataireet 18400 euros pour un couple)pour le verser sur un PER.Il faut pour cela que le rachat ait
lieu au moins cinq ans avant ledépart à la retraite. L’impact fiscal est double puisqu’il permetde limiter la taxation sur lesgains de l’assurancevie tout endéfiscalisant à l’entrée sur le PER.Pourtant l’opération n’est pas
intéressante pour tout le monde,et de nombreux critères sont àprendre en compte: l’argent estbloqué sur un PER et les règles detransmission sont plus avantageuses au sein de l’assurancevienotamment. «Cette option peutêtre intéressante pour les détenteurs de vieux contrats aux résultats désastreux que les épargnants conservent uniquementpour des raisons fiscales», estimeGeorges Nemes.Quoi qu’il en soit, il faut faire
vite désormais, car les compagnies d’assurances ont tendanceà être submergées en fin d’année.Mieux vaut ne pas attendre aprèsNoël, même pour des produitssouscrits en ligne! p
A. FA.
4778C’est lemontantmoyen en euros d’impôt sur le revenu payé parfoyer imposable, lesquels ne représentent que 43,2%desménagesfrançais, selon le rapport annuel 2018 de la direction généraledes finances publiques. L’association La Finance pour tous rappelleque ce chiffre cache de grandes disparités: les foyers fiscauxdisposant d’un revenu fiscal de référence supérieur à 100000eurosreprésentent 2,1%du nombre total des foyers fiscaux,mais ilscontribuent pour près de 43,1% aux recettes de l’impôt sur le revenu.
Misersur lesSCPI fiscales
A quelques jours du 31 décembre, se lancer dansun investissement immobilier devient mis
sion impossible. En revanche, lessociétés civiles de placement immobilier (SCPI) demeurent relativement accessibles. Certainesd’entre elles reproduisent lesprincipaux dispositifs fiscauxcomme le Pinel ou le Malraux.Elles sont dotées des mêmes caractéristiques qu’un investissement en direct réalisé dans le cadre de ces dispositifs (mêmescontraintes de travaux ou de plafonnement des loyers, mêmestauxde réduction,mêmeplafondd’investissement…).Des produits «déficit foncier»
permettent aussi aux contribuables qui perçoivent par ailleursdes revenus fonciersde les effacer.Ce sont des SCPI qui acquièrentdes immeubles anciens dégradésdans lesquels elles réalisent d’importants travaux. Elles génèrentainsi un déficit foncier, qui peutêtre imputé par l’épargnant surses propres revenus fonciers (ousur son revenu net imposable àhauteur de 10700 euros).Ces produits ne sont néan
moins pas exempts de contraintes. Il s’agit de placements trèslongs, peu liquides. Sans compterque l’avantage fiscal ne peut êtretransmis. Deuxième point noirde ces supports : le rendement.Selon les experts, il ne dépasserapas 2% au mieux. «De plus, dansune SCPI, souvent la société degestion achète des immeubles
entiers sous dispositif Pinel et seretrouve à tout revendre enmêmetemps, ce qui n’est pas très favorable à la valorisation des biens»,précise Catherine Costa chezMilleis.Et si les produitsMalraux ou dé
ficit foncier présentent des atouts,notamment celui de ne pas entrerdans le plafonnement des nichesfiscales, ces SCPIont aussi un grosdéfaut à la sortie.En effet, ces deuxdispositifs reposent sur l’acquisition de biensdégradés danslesquels d’importants travauxsontmenés.Or, ces dépen
ses de rénovation ne sont pasintégrées dans leprix d’achat, cequi génère, lorsde la revente,une plusvalue imposable conséquente. Comme les biens achetéspar la SCPI sont dégradés, leurprix d’achat est faible. Après travaux ils ont gagné en valeur.Cela fonctionne différemment
avec le Denormandie où les sommes engagées dans les travauxviennent gonfler le prix globald’achat et réduire la plusvalue.Cette année, une première SCPIDenormandie, procurant une réduction d’impôt égale à 18 % dumontant investi sur neuf ans, estvenue grossir les rangs des SCPI
fiscales. Gérée par la sociétéKyaneos AM, spécialiste de l’immobilier résidentiel, elle palliecertaines difficultés rencontréespar les SCPI fiscales. D’abord, elleaffiche une durée relativementcourte, de douze ans.Puis, conformément au disposi
tif Denormandie, la SPCI acquiertdes biens très dégradés dans des
villesmoyennes,et entreprendensuite de les rénover et d’améliorer leur performance énergétique.Les prix d’ac
quisition sontdonc très modérés et le potentiel de plusvalueélevé, les travauxétant cette foisintégrés dans leprix d’achat dubien, ce qui limite la plusva
lue taxable à la revente.Le nerf de la guerre sera de bien
sélectionner les emplacementspour répondre à un réel besoinlocatif. «Nous privilégions la diversification géographique et, entermes de typologie de biens,nous n’investissons que dans desvilles que l’on connaît bien», argumente Jérémie Rouzaud, président de Kyaneos AM. Cerise surle gâteau, la société de gestion sefixe un objectif de rendementannuel de 5 %! p
A. FA.
Ces sociétés donnent accès aux dispositifs Pinel ouDenormandie
RELATIVEMENTACCESSIBLES,CES PRODUITSPRÉSENTENT
LA CONTRAINTED’UN
PLACEMENTTRÈS LONG
Investir dans les PME, avec parcimonie
Jusqu’à la toute fin del’année, il vous serapossible d’acquérirdes parts de fonds
d’investissement de proximité(FIP) ou de fonds commun deplacement dans l’innovation(FCPI), dès 1000 euros. Ceuxciinvestissent au capital de petiteset moyennes entreprises régionales (FIP) ou innovantes (FCPI)et vous permettent de bénéficier d’une réduction d’impôtégale à 25 % de votre mise, dansla limite d’un investissement de12000eurospourunepersonneou de 24000 pour un couple. Ala sortie, après au moins cinqansdedétention, les éventuellesplusvalues seront exonéréesd’impôt.Bon point : le relèvement du
taux cette année, de 18 à 25 %,redonne un peu d’attractivité àces produits. «C’est au prixd’une prise de risque plus élevéepuisque ce taux s’applique uniquement sur la part effectivement investie dans des PME»,nuance Eric Girault, dirigeant
de Mesplacements.fr. Par exemple, pour le FCPI IdinvestPatrimoine 2020, le taux de réduction réel est en fait de 23 %puisque la société de gestionn’investit que 92 % du fondsdans les PME, le solde étantplacé dans des actifs liquides.Pour relever encore l’impact
fiscal, il est possible de se tourner vers un FIP Corse. Consacréaux entreprises de l’île deBeauté, il offre une réductiond’impôt de 30 %.
Gestionnaire expérimentéRisqués par nature, ces produits doivent être abordés avecprécaution. D’autant que les capitaux sont bloqués entre septet dix ans, voire plus, si la revente des participations sepasse mal ; par ailleurs, les fraisy sont élevés, trop élevés, réduisant mécaniquement le potentiel de gain.Enfin, il faut confier sonargent
à une société de gestion expérimentée, comme NextStage AM,Idinvest Partners, Vatel Capital
ou encore Eiffel IG (exAlto Invest)… Pour cela, un coup d’œil àleur historique de performance,sur les anciennes générationsdeproduits déjà remboursées, estun bon indicateur.A noter que certaines d’entre
elles, comme Odyssée Ventureou Vatel Capital, atténuent lerisque de leurs portefeuilles enprivilégiant l’investissement pardes obligations convertibles,support dont le potentiel deperformance est plus faible maisdont le risquedeperte en capitalest égalementmoins important.Le contexte est néanmoins plutôt porteur. D’une part, il existemoinsd’acteursquepar lepassé,la ristourne fiscale ayant étérabotée ces dernières années.D’autre part, «la crise crée unenvironnement favorable à l’investissement dans les PME puisqu’elle permet aux gérants deréaliser des acquisitions à boncompte et d’apprécier la capacitéde résistance des entreprisesciblées», estime Eric Girault. p
A. FA.
Faites un don sur unhcr-abritonslespoir.fr#ABRITONSLESPOIR ©
Ritzau
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Ils ont tout perdu.Se réfugier dans l’espoir,c’est tout ce qu’il leur reste.L’espoir de trouver un abri, des soins, l’espoir de pouvoir faire face au froid del’hiver… Et bien au-delà, l’espoir d’un avenir meilleur, en sécurité. Voilà tout cequ’il reste aux personnes déplacées de force par la guerre ou les persécutions.Depuis 70 ans, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, les protègeet leur apporte une aide vitale. En plein cœur de l’hiver, agissons ensemble !
V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:30:37 Date de Publication 17/12/2020
4 | DOSSIERLEMONDE · ARGENTJEUDI 17 DÉCEMBRE 2020
Unebaissedes tarifsbancairesen2021L’essor des banques à distance, qui affichent des prix serrés,crée un environnement propice à lamodération de tous les acteurs.La carte bancaire reste la principale ligne de frais avec la tenuede compte facturée par plusieurs établissements
L e fait est suffisamment rare pour être souligné: les tarifs des banques reculent de0,65%enmoyenneau 1er janvier 2021 pourles six profils de clients étudiés par le comparateur de tarifs Meilleurebanque.compour LeMonde. «Ne crions pas victoire : ce
repli traduit avant tout la mise en place de quelquesnouvelles offres moins chères par certains réseaux,qui font baisser le prix moyen de notre enquête.Mais cela ne signifie pas que les prix de chaque produit et service pris à l’unité diminuent pour tous lesclients», tempère Maxime Chipoy, le responsabledu comparateur.Parmi les bons élèves ajustant leurs offres, cer
tains réseaux comme Crédit agricole, Banquepopulaire et Caisse d’épargne font évoluer leurstarifs et proposent désormais des packages à desprix serrés. Une façon de réagir face à la concurrence accrue des banques en ligne et des néobanques. Car les acteurs digitaux demeurent, de loin,les moins chers pour l’ensemble des profils passésau crible dans notre enquête. Ainsi, BoursoramaBanque et Fortuneo se placent dans le trio desbanques les moins chères quasiment sur tous nosprofils. Côté réseaux, le Crédit agricole se classesystématiquement parmi les trois moins chers surnos six profils, tandis que LaBanque postale réalise le mêmescore sur cinq profils.Sans agences à financer, les ac
teurs à distance peuvent se permettre de casser les prix. Et çamarche: Boursorama Banque afranchi le cap des 2,5 millions declients cetteannée, tandisqueN26et Nickel en comptent 1,6 million,talonnés par Revolut (1 million) etOrange Bank (1 million). «Les banques en ligne et les néobanquesaffichent au total plus de sept millions de clients en France. Ce chiffreest certes élevé,mais ce qui compte
réellement, c’est leur capacité à convaincre cesclients de les utiliser comme banque principale. Celareste aujourd’hui leur véritable défi», commenteJulien Bet, associé de Bain & Company au sein dupôle services financiers.Or, entre ouvrir un compte chez N26, Revolut ou
OrangeBank et y domicilier ses revenus, il y a unpasque tous les clients ne sont pas prêts à franchir.«Jusqu’au début des années 2000, on ouvrait uncompte dans une seule banque et on lui restait fidèle.Aujourd’hui, la relation bancaire est de plus en plusfragmentée: de nombreux clients ont ouvert uncompte dans plusieurs banques et testent aussi desfintechpour leursopérationsduquotidien», confirmeJulien Bet. Cette multibancarisation permet auxclients de comparer les établissements sur le plandes prix,mais aussi de l’offre et du service.Et, à ce jeu, les réseaux bancaires traditionnels
conservent des atouts. «Les banques traditionnellesont montré pendant le premier confinement qu’ellesétaient là pour soutenir leurs clients, par exemple enmettantenplacedes reportsdemensualitésdecrédit»,rappelle JulienBet.De plus, elles bénéficient d’un capital confiance
dans certains domaines. «Les réseaux conserventune forte légitimité enmatière d’épargne. Cela cons
titue un vrai levier pour retenir lesclients», ajoute Julien Bet. Enfin,les banques traditionnelles ontelles aussi investi dans le digital.«Elles n’ont pas à rougir : la satisfaction moyenne des clients estde 81 % pour leurs applis contre82 % pour les banques en ligne»,confirme Maxime Chipoy deMeilleurebanque.com.Cette concurrence crée un
environnement propice à la modération tarifaire. Cependant, lecontexte économique compliquela donne. En effet, la crise due à lapandémie se fait durement sentir
pour les banques déjàmises àmal par le très bas niveau des taux d’intérêt. Preuve de la fragilité du secteur bancaire, en Bourse, les titres des grands réseaux sont littéralement massacrés: Société générale recule de 42 % depuis le 1er janvier, Créditagricolede 18%etBNPParibasde 15%quand l’indiceCAC 40 limite sa perte à 7%.Les banques vont devoir redresser leur rentabilité.
«Elles ne peuvent pas se permettre d’augmenter leurstarifs, car cela donnerait un mauvais signal. En revanche, le contexte devrait les inciter à rationaliserleurs coûts, notamment en travaillant sur leur réseaud’agences», analyse Maxime Chipoy. La crise pourrait aussi donner un coup d’accélérateur à la réorganisation du secteur. Ainsi, Société générale aannoncé le rapprochement de sa banque de détailavec sa filiale le Crédit du Nord. Autre opération encours, le réseauHSBC France est à vendre.Des unions à l’échelle européenne ne sont pas
nonplus à exclure.Quant à voir arriver denouvellesnéobanques, c’est une autre histoire. «Après plusieurs années fastes marquées par le lancementd’Orange Bank fin 2017 et de Ma French Bank mi2019, il ne devrait pas y avoir de nouveaux acteurs àcourt terme. Le marché devrait se rationaliser. Lesplus petits seront rachetés ou mettront la clé sous laporte», décrypteMaxime Chipoy.
Essor des cartes à contrôle de soldeEn attendant une vaste réorganisation du secteur, larelative sagesse tarifaire constatée ne doit pas faireoublier que la carte bancaire constitue souvent l’unedes principales lignes de frais. Autrefois réservée auxclients au budgetmodeste souhaitantmaîtriser leursdépenses et éviter les découverts, la carte à autorisation systématique est en plein boom. Elle est remiseau goût du jour depuis quelques années par les néobanquescommeN26ouRevolut,maiségalementparles banques en ligne comme Boursorama (Ultim) etFortuneo (Fosfo)ou ING(Essentielle) qui laproposentgratuitement et sans conditions de revenus.Ces cartes à contrôle de solde présentent aussi
l’avantage de permettre une gestion du compte entemps réel puisque chaque opération, qu’il s’agissed’un retrait ou d’un paiement, est enregistrée sansdélai sur le compte, dont le solde s’ajuste automatiquement. Les réseaux proposent eux aussi des cartesàautorisationsystématique,pouruncoûtmoyende 35,92 euros, en hausse de 4,29%.A noter, le groupe Banque populaire atteint en
moyenne 40,49 euros pour cette carte, soit 16 % de
152,45C’est, en euros, le prix annuel moyendéboursé par nos six profils de clientsau 1er janvier2021 pour un panelde 160 établissements passés au criblepar Meilleurebanque.com. Ce chiffreest en baisse de 0,65% sur un an.La baisse est particulièrement marquéepour le jeune actif (– 2,91%, à 91,71euros),en partie grâce à l’offre Globe-Trotter,du Crédit agricole, très attractive pource profil. Le cadre supérieur (– 0,92%,à 242,44euros) bénéficie lui aussi d’uneévolution favorable. Seul le profil senior,qui réalise ses opérations en agence,enregistre une hausse des frais réglésà 168,29euros (+ 0,86%). A noter, le profiladepte du 100% digital, calculépour la 2e année, débourse enmoyenne27,10euros au 1er janvier2021.
Certains réseauxcomme
Crédit agricole,Banque populaire
et Caissed’épargneproposent
des packagesà des prix serrés
La Banque postaleCrédit agricole* 45,4 €
53,1 €BNP Paribas54,1 €Banque populaire *59,7 €La Banque postale63,5 €Caisse d’épargne*63,8 €Société générale64,4 €Crédit mutuel*65,4 €LCL
118,5 €Groupe Crédit du Nord*
Les prix dans les principales banques de réseau
* moyenne du groupe Infographie Le Monde
Les 3 banques lesmoins chèresCoût annueldes banquesde réseau
Coût annueldes banquesde réseau
Coût annueldes banquesde réseau
173,8€
maximum
151,8€
maximum
194,7€
maximum
minimum
moyen
63,8€
moyen
91,7€
moyen
121,1€
26,1€
minimum
48,2€
minimum
76,3€
CB àcontrôlede solde300€ de paiements CB1 retrait déplacé par mois4 commissionsd’intervention par anFait ses opérationspar Internet
Baromètre des tarifs bancaires
Le jeune inactif 20 ans
Crédit agricole* 76,5 €84,5 €95,2 €Banque populaire*95,5 €Caisse d’épargne*95,8 €BNP Paribas100,1 €Crédit mutuel*102,2 €Société générale118,5 €Groupe Crédit du Nord*126,7 €LCL
Les prix dans les principales banques de réseau
Les 3 banques lesmoins chères
Le jeune actif 23 ansLe jeune actif 23 ans
LCL 101,9 €102 €La Banque postale111,3 €Crédit agricole*113,4 €Caisse d’épargne*123,2 €Crédit mutuel*126,5 €BNP Paribas127,1 €Banque populaire*129,2 €Société générale141,4 €Groupe Crédit du Nord*
Les prix dans les principales banques de réseau
Les 3 banques lesmoins chères
CB classique à débitdifféré500€ de paiement CB2 retraits déplacéspar mois5 commissionsd’intervention par anUn chèquedebanquetous les 3 ansUnvirementpermanentmensuel en ligne par anFait ses opérationspar internet
L’employé 40 ans
0,9 €0,9 €
Boursorama Banque 14,6 €Boursorama Banque 4,9 €Boursorama BanqueFortuneo 20,8 €Fortuneo 5,3 €Orange Bank
34,5 €Axa Banque 34,6 €BforBank 18,3 €ING
CB classique à débitimmédiat500€de paiement CB2 retraits déplacés par mois4 commissions d’interventionpar anFait ses opérationspar InternetDispose d’une assurancedesmoyens de paiement
Résultats de l'enquête Tarifs bancaires de Meilleurebanque.compour Le Monde décembre 2020.
V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:30:22 Date de Publication 17/12/2020
DOSSIERLEMONDE · ARGENT
JEUDI 17 DÉCEMBRE 2020 | 5
plus sur un an, car certaines fédérations ontsensiblement augmenté leur prix. C’est le cas deBP Auvergne RhôneAlpes (+ 43 % à 44,50 euros),BP Occitane (+ 42,8 % à 45 euros) ou BP Rives deParis (+ 34,3 % à 47 euros).«Ces Banques populaires augmentent très forte
ment leurs tarifs sur la carte souscrite à l’unité, maisont fortement réduit le prix de leurs packages. C’estune manière de valoriser les nouveaux forfaits etd’inciter leurs clients à les choisir plutôt que de souscrire les produits à la carte», précise toutefoisMaxime Chipoy.
Prix stable pour les CBLe prix des autres cartes bancaires évolue peu encette année 2021. Ainsi, la carte bancaire classiqueest facturée en moyenne 44 euros, soit 0,63 % deplus sur un an pour la version àdébit immédiat, et 0,13 % pourcelle à débit différé. Le tarif desVisa Premier et Gold Mastercard est aussi quasiment identique en débit immédiat(+ 0,56 %) et débit différé(+ 0,36 %) à 128 euros. Autreposte à surveiller : de plus enplus de banques facturent desfrais de tenue de compte pourun montant moyen de19,17 euros.«Cette ligne de frais se géné
ralise depuis dix ans. Il est désormais difficile d’y échapper»,confirmeMaximeChipoy.Mention spéciale auCrédit coopératif, à LCL et àunepoignée de caisses régionales du Crédit agricole qui nefacturent pas de frais de tenue de compte, toutcomme les banques en ligne, à l’exception deMonabanq et de Ma French Bank, filiale mobile deLa Banque postale.«Notre offre fonctionne sur le principe du “tout
compris” pour deux euros par mois. Cela permet enparticulier aux clients à petit budget d’être certainsqu’ils n’auront pas de mauvaises surprises», préciseAlice Holzman, la directrice générale de la banquemobile de La Banque postale, qui a conquis plus de250000 clients depuis son lancement en juillet 2019, dont les trois quarts n’avaient pas decompte courant dans l’établissement auparavant.Cette offre permet à La Banque postale de rajeu
nir sa clientèle. «Ma French Bank est certes unebanque 100 % mobile. Mais nous revendiquonsnotre appartenance à La Banque postale qui nouspermet notamment, contrairement à la plupart desautres acteurs digitaux, de nous appuyer sur unréseau de distribution physique, notamment pourl’ouverture de compte», décrypte Alice Holzman.Un fonctionnementmixte que l’on retrouve chez
Nickel, avec son réseau de buralistes partenaires, etOrange Bank avec ses boutiques. Une façon derassurer ceux qui hésitent encore à sauter le pasvers le 100 % dématérialisé. p
AGNÈS LAMBERT
Bienchoisir sonétablissementpoursesopérationsenBourseLe premier confinement a dopé les ouvertures de comptes-titres et de PEA
C hute de 2200 points : l’indice CAC 40 est passé de6000 points mifévrier à3800 points fin mars, soitune chute de 37 % en pleine
accélération de la pandémie. Enferméschez eux, les épargnants ont profité dupremier confinement pour s’intéresser àla Bourse et investir. «Nous avons ouvert150000 comptestitres et plans d’épargneen actions (PEA) en 2020, c’estàdire quatre fois plus qu’en 2019», confirme BenoitGrisoni, directeur de Boursorama. Cesnouveaux clients sont restés actifs unefois le premier confinement passé.La remontée en flècheduCAC40depuis
début novembre, à l’annonce de la découverte de vaccins, crée, il est vrai, un environnement favorable pour ces épargnants récemment convertis à la Bourse.«Cesnouveauxactionnairesachètentprincipalement des titres en direct plutôt quedes fonds. Ils ont en moyenne 38 ans, contre 50 ans pour notre clientèle historiquesur la Bourse», ajoute de son côtéGrégoryGuermonprez, le directeur de Fortuneo.
Nouveaux épargnantsLa forte volatilité de la Bourse ces derniers mois a aussi donné un coup d’accélérateur au marché des warrants, turbos et autres certificats, qui ne peuventêtre détenus sur un PEA (réservé auxactions européennes), mais seulementsur un comptetitres. Ainsi, les volumesd’échange sur les produits de Bourse cotés sur Euronext Paris atteignent 6 milliards d’euros sur les neuf premiersmoisde 2020, en hausse de 40%par rapport àl’ensemble de l’année 2019, d’après l’Association française des produits d’investissementdedétail et deBourse (AFPDB).«Le premier confinement a permis à denouveaux épargnants de s’intéresser pourla première fois aux produits de Bourse»,confirmeMaximeVivier, responsable dela distribution des produits de BourseUniCredit en France.Mais le regain d’intérêt de ces derniers
mois ne suffit pas, pour l’heure, à effacerla désaffection globale des épargnantspour la Bourse en direct, depuis la crise
de2008: laBanquedeFrancedénombrait4,9 millions de PEA fin 2019, la dernièrestatistique disponible, loin, très loin desquelque 7 millions de PEA atteints en décembre 2007. Reste à trouver le bon intermédiaire financier pour investir. Il estpossibled’ouvrirunPEAauprèsdesabanque de réseau, d’une banque en ligne oud’un courtier spécialisé comme BourseDirect, EasyBourse ou encore Degiro. Latarification varie sensiblement d’unecatégorie d’acteurs à l’autre.Les banques de réseau restent de loin
les plus onéreuses, avec un coûtmoyen à25 euros pour cinq ordres de Bourse de1000 euros chacun passés dans l’annéesur un PEA, d’après les calculs deMeilleurebanque.com. A titre de comparaison, les frais decourtage ressortent à20,50 euros pour unpanel de banques enligne, et à seulement11 euros pour les courtiers spécialisés. L’écartse creuse pour un portefeuille plus garni: lesfrais de courtage s’élèvent à 539 euros enmoyenne dans les réseaux pour vingtcinqordres de 5000 euroschacun sur un an, contre 341 euros dansune banque en ligne, et 118 euros chez unacteur spécialisé.«Dans les banques en ligne et les cour
tiers spécialisés, les frais de courtage sontsouvent dégressifs en fonction du montant de l’ordre et du nombre d’ordrespassés dans le mois. Le client peut doncajuster la taille de son ordre pour optimiser ses frais», ajoute Maxime Chipoy,responsable deMeilleurebanque.com.A noter, la loi Pacte a plafonné les frais
du PEA depuis le 1er juillet 2020. Les fraisde transaction sont désormais limités à0,50%pour les ordres passés par Internetet à 1,20 % en agence. De nombreuxétablissements pratiquent ce tarif. «Nosclients passent en moyenne des ordres de3500 euros, ce qui correspond à des fraisde courtage de 0,30 %, contre 0,50 % pour
les ordres inférieurs à 500 euros», préciseFrédéric Niel, directeur de la banque enligne ING. Les acteurs les moins chers nefacturent que quelques centimes. Ainsi,chez Bourse Direct, les ordres supérieursà 4400 euros sont facturés 0,09%.Par ailleurs, les banques de réseaux
prélèvent des droits de garde sur les titres détenus dans le PEA, contrairementaux autres intermédiaires. Ils s’élèventen moyenne à 40 euros pour un portefeuille de cinq lignes de 1000 euros.Depuis le 1er juillet, ils ne peuvent excéder 0,40 % de la valeur du plan, avec unemajoration possible limitée à 5 euros parligne de titre coté. La loi Pacte plafonneégalement les frais de transfert de PEA.C’est une bonne nouvelle pour les in
vestisseurs qui souhaitent changer de courtier. Ainsi, ils ne peuvent dépasser 15 eurospar ligne pour les titrescotés et 50 euros pourles titres non cotés,avec un plafond globalde 150 euros.Mais la tarification
des transferts de PEAreste particulièrementcomplexe:certainsétablissements prévoient
un forfait par ligne, d’autresun forfait global, tandis que certains font même unmélange des deux. «Le plafonnement parla loi Pacte est une bonne nouvelle car lesfrais de transfert de PEA avaient fortementaugmentécesdernièresannées.Celaentravait clairement la mobilité bancaire pourtant souhaitée par les pouvoirs publicsdepuis lamise enplacede la loiMacron, enfévrier 2017»,noteMaximeChipoy.Les banques en ligne prévoient souvent
de rembourser ces frais aux clients transférant leur PEA vers leur établissement.Mais mieux vaut être prévenu: l’opération peut prendre plusieurs semaines,durant lesquelles l’épargnant ne peut intervenir sur son plan ni à l’achat ni à lavente. Un jeu dangereux dans la périodede forte volatilité actuelle. p
A. LA.
La carteà autorisationsystématiqueest remise
au goût du jour,depuis quelquesannées, par les
néobanques et lesbanques en ligne Les banques
de réseau restentles plus onéreuses,
avec un coûtmoyen à 25eurospour cinq ordresde 1000euros
Illustrations Léa Taillefert Source : Meilleurebanque.com
Coût annueldes banquesde réseau
Coût annueldes banquesde réseau
Coût annueldes banquesde réseau332,8€
maximummaximum
maximummoyen
227,4€
moyen
moyen
minimum
148,9€
minimum
minimum
La Banque postale 203,9 €214,9 €Crédit agricole*228,3 €Groupe Crédit du Nord*229,2 €Caisse d’épargne*232,5 €Banque populaire*232,9 €Crédit mutuel*235,8 €Société générale237,6 €LCL
257,6 €BNP Paribas
Les prix dans les principales banques de réseau
Les 3 banques lesmoins chères
CBGold ou Premieràdébit différé3 retraits déplacés par mois7paiementsde72€et 5 retraits de 100€ chacunhors zone euro par anUn chèquedebanquetous les 3 ans2virementspermanentsmensuels en ligne par anFait ses opérationspar InternetDispose d’une assurancedesmoyens de paiement
Le cadre 40 ans
Crédit agricole* 147,8 €149 €La Banque postale168,3 €BNP Paribas169 €Société générale169 €Crédit mutuel*173 €Caisse d’épargne*181,3 €LCL189,2 €Groupe Crédit du Nord*190,4 €Banque populaire*
Les prix dans les principales banques de réseau
Les 3 banques lesmoins chères
CB classique à débit différé3 retraits déplacés par mois4paiementsde75 €et 3 retraits de 100€ chacunhors zone euro par anUne rééditionde soncodebancaire par anUnchèquedebanquetous les 3 ansUn rejet de prélèvement par anUnvirementpermanentmensuel en agence par anFait ses opérations au guichetDispose d’une assurancedesmoyens de paiement
Le senior 65 ans
Groupe Crédit du Nord* 223 €224,9 €La Banque postale228,8 €Crédit agricole*246,3 €Crédit mutuel *249,4 €Banque populaire*250,1 €Caisse d’épargne*259,5 €Société générale266,4 €LCL
283,5 €BNP Paribas
Les prix dans les principales banques de réseau
15,6 €Boursorama Banque 129,9 €Crédit agricole (CA)
Provence Côte d'Azur11,9 €Boursorama Banque21,7 €Fortuneo 132,9 €CA Aquitaine18 €Fortuneo
47,3 €BforBank 135,5 €CA Toulouseet Midi-Toulousain
50 €ING
Les 3 banques lesmoins chères
CBGold ou Premieràdébit immédiat4 retraits déplacés par mois13paiementsde77€et 5 retraits de200€chacun hors zone euro par anUn chèquedebanquetous les 3 ans3virementspermanentsmensuels en ligne par anFait ses opérationspar InternetDispose d’uneassurancedesmoyens de paiement
Le cadre supérieur 40 ans
361,5€
242,4€
150,5€
253,2€
168,3€
129,9€
▶▶▶
V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:30:23 Date de Publication 17/12/2020
6 | DOSSIERLEMONDE · ARGENTJEUDI 17 DÉCEMBRE 2020
Lesnéobanquess’imposentdans lepaysageEn tête de notre profil adepte du 100%mobile, Aumax pourmoi, BoursoramaBanque et Fortuneo jouent la carte de la gratuité. Pour combien de temps encore?
U ne application au designparfait, permettant de gérerla totalité de la relation avecsa banque sur son smartphone: les banques digitales
ne mettent pas seulement en avantleurs tarifs, mais surtout l’expérienceutilisateur. Unmarché en plein développement sur lequel évoluent à la fois desacteurs globaux comme l’allemandeN26 et la britannique Revolut, maisaussi des filiales de grands réseauxhexagonaux comme Hello Bank et MaFrenchBank, la filiale de l’opérateur télécomOrange, des banques en ligne adeptes du toutmobile, ou des outsiderscomme Aumax pourmoi ou Nickel.Comme l’an dernier, les tarifs font le
grand écart pour ce profil adepte du100%mobile: il ne règle aucun frais dansl’année chez Aumax pour moi, Boursorama Banque et Fortuneo, et jusqu’à96 euros chez Nickel,soit une moyenne de27,10 euros pour lesonze établissements denotre panel.Principale évolution
par rapport à notreclassement de l’andernier, N26 limite depuis le mois demai2020 le nombre deretraits d’espèces eneuros gratuits avec lacarte standard à troispar mois, contre cinqauparavant. Cela faitbondir le coût de cettenéobanque à 51 euros pour le profil deconsommation défini.«Nos clients réalisaient 2,5 retraits par
mois avant le Covid1. Cette moyenne aété divisée par deux avec la crise. Le cashest clairement en perte de vitesse», veuttemporiser Jérémie Rosselli, le directeurgénéral de N26 France et Benelux. Labanque au 1,6 million de clients enFrance a complété son offre fin novembre en lançant Smart, un troisièmecompte payant (4,90 euros/mois), qui sesitue entre l’offre gratuite et l’offre
payante You (9,90 euros/mois) en termes de fonctionnalités et de services.«La crise du Covid a révélé le besoin
d’une nouvelle offre de compte digital àprix compétitif qui aille un peu plus loinque l’offre gratuite. Il s’agit notammentde proposer des souscomptes pour épargner, d’arrondir ses dépenses pour mettre de l’argent de côté ou d’accéder auservice clients par téléphone en direct»,précise Jérémie Rosselli. Les clients del’offre standard ont quant à eux accès autchat ou au chatbot, sur lequel ilspeuvent demander à être rappelés sinécessaire.Autre nouveauté, Aumax pour moi,
développé par une filiale du Crédit mutuel Arkea, a lancé le 14 décembre pourses clients une offre Premium payanteen complément de son offre gratuite.Elle sera ouverte aux prospects fin janvier 2021. Le client peut souscrire une
carte en plastiquenoire (6,99 euros/mois) ou en métal(13,99 euros/mois).Au programme: unservice de cashbackboosté, une garantiede reprise sur lesachats du client (téléphonie, etc.), des assurances haut degamme et un accèsVIP au tchat.«Les clients ont le
choix entre l’offre gratuite et l’offre payante,mais elles sont tou
jours sans condition, ni de revenus nid’utilisation», précise Benoît Bouchereau, le directeur commercial. Aumaxpour moi compte aujourd’hui plus de130000 clients.«La tendance est claire : les néoban
ques proposent certes une offre gratuite,mais elles développent surtout leurs offres payantes en ajoutant des fonctionnalités», décrypte Maxime Chipoy chezMeilleurebanque.com. Plusieurs néobanques proposent ainsi des offresfamille depuis quelques mois. Après
Nickel Junior et Boursorama Kador,Revolut a lancé son offre Junior en maitandis qu’Orange Bank propose sonpack Premium pour toute la familledepuis novembre.Autre point commundes néobanques,
elles ont bâti une partie de leur succèssur leurs tarifs pour les voyageurs, permettant de réaliser par carte des paiements en devises sans frais. Ces offresont d’ailleurs poussé les banques enligne comme Boursorama banque,Fortuneo puis ING à ajuster leurs propres tarifs. Pas certains que les acteursdu marché poursuivent dans cette voie.«Les banques ont perçu beaucoupmoinsde commissions interbancaires sur lesopérations à l’étranger cette année enraison de la chute du tourisme international», noteMaxime Chipoy.
Epargne, crédit, assuranceSi les réseaux et les banques en ligneconservent d’autres sources de revenuscar elles ont des activités diversifiéessur l’épargne ou l’assurance, les néobanques sont, plus que jamais, attentives àleur chiffre d’affaires. Cela passe notamment par l’élargissement de leur offrevers l’épargne, le crédit ou l’assurance.Revolut propose déjà d’investir en
actions, en cryptomonnaies et en matières premières. De son côté, N26propose du crédit à la consommationpar Younited Credit, et réfléchit à décliner son partenariat en Allemagne avecRaisin (plateforme de comptes à terme)sur la France. Les clients de la néobanque ont tout intérêt à ne pas laisserdormir leur cash puisque N26 facturedepuis octobre les dépôts supérieurs à50000 euros pour ses nouveaux clientsen offre standard.Quant à Ma French Bank, elle propose
un crédit renouvelable et des assurances, et s’apprête à lancer un crédit à laconsommation en 2021. «Nous réfléchissons aussi à des produits d’épargne.L’idée est d’avoir une gamme de produitslarge mais peu profonde», ajoute AliceHolzman, sa directrice générale. p
AGNÈS LAMBERT
Source : Meilleurebanque.comInfographie Le Monde Illustrations Léa Taillefert
Coût annuel des banques de réseau
maximum moyen
27,1€
minimum0€
96€
Aumax pour moiBoursorama Banque
0€0€
Fortuneo 0€BforBank 15,2 €
Orange Bank 15,6 €ING 15,6 €
Revolut 18 €MaFrenchBank 24 €
N26 51,1 €
96 €62,7 €Hello Bank
Nickel
Classement des onze banques du panel
CB à contrôlede solde1000eurosdepaiementen CB5 retraits déplacés par mois10paiementsde60€et 3 retraits de60€ chacunhors zone euro par anFait ses opérationspar Internet
L’adepte du 100%mobile 25 ans
«La crise duCovid-19 a révéléle besoin d’unenouvelle offre
de compte digitalà prix compétitif»JÉRÉMIE ROSSELLI
directeur généralde N26 France et Benelux
Une offre plus complexepour les banques en l igne
Au risquedepasser pourun rabatjoie, le constat s’impose: labanqueen ligne, c’était mieux
avant. Les offres des banques en ligne se sont en effet complexifiéescesdernièresannées.Autrefois, lescartes bancaires étaient payantesdans les réseaux et gratuites dansles banques en ligne, y comprispour les cartes haut de gamme, àcondition de montrer patte blanche, c’estàdired’afficherdes revenus suffisants. Et puis les néobanques comme Revolut et N26 sontvenues donner un coup de pieddans la fourmilière.«Les banques en ligne se tour
nent désormais vers un autre modèle, qui signe la fin de l’ère du“toutgratuit”. Ainsi, elles conservent une offre gratuite, aux fonctionnalités limitées, et cherchentà orienter progressivement leursclients vers des offres payantes. Ilfaut noter que les néobanques suivent le même chemin», résumeMaxime Chipoy, le responsabledeMeilleurebanque.com.Les clients au budget serré à la
recherche d’une carte bancairegratuite sans condition peuventtoujours trouver leur bonheurdans certains établissements àdistance. Ces cartes sont à autorisation systématique, c’estàdireque l’opération n’est possible quesi le solde est suffisant ou dans lecadre d’un découvert, s’il est autorisé. Les cartesUltim chez Boursorama, Fosfo chez Fortuneo, INGEssentielle ou Hello One répondent à l’appel.Mais les offres payantes se déve
loppent de plus en plus. Ainsi,Boursorama Banque a lancé sapremière offre payante, la carteUltim à 9,90 euros parmois, en laproposant gratuitement en 2021pour une souscription avant le31 janvier. «Il s’agit d’une carte trèshaut de gamme incluant des plafonds de retraits et de paiements etdes garanties d’assurance et deprotection très supérieurs à ceuxde la Visa Premier, ainsi que l’absence de tous les frais internationaux, y compris sur les virements»,indique Benoît Grisoni, le directeur général de Boursorama.
Avec 2,5 millions de clients, Boursorama Banque change de braquet. «Il est temps à présentd’ouvrir d’autres horizons, commeles achats endehors dudomaine financier via des partenariats»,ajoute Benoît Grisoni. C’est chosefaite depuis début décembre avecle lancement de The Corner, proposant des remises chez une cinquantaine de partenaires.De son côté, BforBank (Crédit
agricole) propose deux cartes gratuites mais sous condition et facture sa carte très haut de gammeVisa Infinite. Quant à Hello bank,ses clients ont le choix entre uneoffre gratuite et sans condition etune offre payante (Hello Prime à5 euros par mois) sous condition,dotée de services et fonctionnalités supplémentaires.
Gratuité sous conditionsCertaines banques en ligne conservent, pour l’heure, la gratuitésur l’ensemblede leurs cartes bancaires. C’est le cas de Fortuneo, à lafois pour ses cartes Fosfo, Gold, etmêmepour la trèshautdegammeWorld EliteMasterCard,mais cettefois sous condition. «Nous restonstrès attachés à la gratuité, alorsque le reste du marché évolue versune tarification de plus en plus fréquente des cartes, y compris lesGold. Notre modèle fonctionne car55 % de nos clients utilisent Fortuneo comme banque principale»,résume Grégory Guermonprez, ledirecteur de Fortuneo.De son côté, ING se concentre
sur deux cartes alors que ses concurrents proposent jusqu’à quatre ou cinq cartes différentes:une Gold et une carte standard àautorisation systématique. «Noussommes très attentifs à la lisibilitéde notre offre car le client doit pouvoir identifier ce qui lui convient lemieux au premier coup d’œil»,ajoute Frédéric Niel, le directeurde la banque en ligne d’ING enFrance. Cette dernière offre sesdeux cartes, mais sous conditionde verser 1200 euros parmois surle comptepour laGold.Dans le cascontraire, elleest facturée 10eurosparmois. précise Frédéric Niel. p
A. LA.
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DÉPENSERLEMONDE · ARGENT
JEUDI 17 DÉCEMBRE 2020 | 7
Unmarchédéjàvaccinécontre leCovid/ ART / Le volumedes ventes aux enchères a baissé en2020,mais les prix se tiennent, tirés par le succès du luxe et de lamode
A uprintemps, tous lesfeux étaient aurouge. Un tiers desgaleries menaçaientdedisparaître, les foi
res tombaient comme des dominos, le volume des ventes aux enchères avait chuté de 80 %. La catastrophe annoncée a toutefoisété évitée, grâce notamment àune digitalisation à marcheforcée. Au point que l’indice deconfiance dans le marché de l’artétabli par la société d’étude ArtTactic, qui avait dégringolé à 6,4%enmai, est remonté àprès de45%en novembre. Les ventes aux enchères accusent toutefois un netrecul, avec des baisses au 1er décembre de 20 % chez Artcurial,25%chezChristie’s et jusqu’à 40%chez Drouot. Pas simple en effetde convaincre les collectionneursde se défaire de leurs biens pendant les confinements successifs.Sauf à y être acculé. Propriétairedu géant du cosmétique Revlon,Ronald Perelman a cédé chez Sotheby’s pour plusieurs centainesde millions de dollars d’œuvresafin d’éponger ses dettes.Plusieursmusées américains se
sont aussi séparés de leurs bijouxde famille pour se remplumer, àl’instar du Brooklyn Museum,qui a vendu un tableau de LucasCranach pour 5 millions de dollars (4,1 millions d’euros) chezSotheby’s. Rien ne forçait en revanche le collectionneur norvégien Hans Rasmus Astrup à vendre en juin son triptyque deFrancis Bacon. Mais Sotheby’s luiavait proposé une garantie, unesomme promise quel que soit lemontant des enchères. Résultat:
le triptyque s’est adjugé à84,6 millions de dollars, autourde l’estimation, soit l’enchère laplus élevée en 2020.Pour remplir les ventes de
l’automne, les opérateurs ont dûratisser large. En octobre, Christie’s a ajouté au beau milieu desœuvres d’art un squelette de tyrannosaure, adjugé 31 millions dedollars, tandis que sa rivale agrégeait à ses tableauxdemaître troisprototypes d’Alfa Romeo vendus14,8millions de dollars.Si les vendeurs se laissent dé
sirer, l’appétit des acheteurs, lui,n’a pas faibli, dumoins aux enchères, malgré lahausse significative des frais chezSotheby’s depuisaoût et chezChristie’s en septembre. Tous ontplus ou moinspris le pli numérique. Selon le rapport de l’assureurHiscox publié le2 décembre, 67 % des amateursd’art interrogés ont acheté enligne entre mars et septembre,contre 44%en2019.Mais à des tarifsmodestes: près d’un tiers adéboursé en moyenne plus de10000 dollars par œuvre, et seuls11 % ont dépensé plus de50000dollars.Dans les galeries, la situation est
bien plus tendue, surtout pour lesartistes émergents et les jeunesstructures. Une nouvelle enquêtedu Comité professionnel des galeries d’art révèle que, fin octobre,un tiers des galeries françaises
avait perduplus de 70%de chiffred’affaires. «Les transactions sontplus difficiles aujourd’hui que cetété, où il y a eu un rebond général,constate le galeriste parisienGeorgesPhilippe Vallois. On sentun blocage psychologique des collectionneurs français lié à l’incertitude, mais pas une remise enquestion de l’art contemporain.»Partout, les acheteurs succom
bent en priorité «aux valeursdites sûres ou aux objets inhabituels et rares», admet ThomasSeydoux. En revanche, précise lecourtier parisien, « le manque
d’élan se fait ressentir sur le restedu marché, surtout lorsque lesestimations sonttrop élevées».Ainsi un tableaude Pierre Soulages de 1961 auxtonalités bleutées a plafonnéà 5,4 millionsd’euros chezChristie’s, bien
en dessous des attentes fixéesentre 6 et 8millions.De son côté, la maison de vente
de François Pinault a fait un sansfaute avec la collectionde sculptures monumentales du marchandPaul Haim, qui a doublé son estimation initiale. «Ce n’était pas gagné, admet Cécile Verdier, présidentedeChristie’s France.Mais lescollectionneurs confinés se sont retrouvésàprêterdavantaged’attention à leurs intérieurs et jardins.»De fait, les ventes de mobilier,
quoique plus chiches cette année,se sont bien déroulées. En juin,
Christie’s a cédé pour 1,5 milliond’euros une applique Liane deJean Royère. En juillet, chez Artcurial, une suite de quatre siègesdu comte d’Artois s’est adjugée àplus de 1 million d’euros, audouble de son estimation haute.
Luxeet célébrités au sommetLe luxe et les accessoires demodeont la cote. De janvier à novembre, Sotheby’s a ainsi organiséquelque260ventes en ligne sur cesegment. Sa rivale Christie’s, qui aaussi flairé la tendance, prévoit75 ventes autour du luxe en 2021,dont les deux tiers en ligne. Toutaussi surprenant, l’engouementintact pour les effets personnelsdes célébrités. «Les gens ont besoin de s’évader et malgré la pandémie, les mythes font toujoursrêver»,observe StéphaneAubert,commissairepriseur chez Art
curial. La pandémie n’a pas nonplus freiné les vieux réflexes spéculatifs, à l’image du record spectaculairede4,5millionsdedollarspour l’artiste canadien MatthewWong, qui s’est suicidé en 2019 àl’âge de 35 ans.Les arts d’Asie, qui accusaient,
selon le site Artnet, une chute de10 % en 2019, devraient connaîtreune baisse du même ordre cetteannée. En juin, dixsept lignes detéléphone se sont toutefois disputé une peinture de Qi Baishi,adjugée 778000 euros contre uneestimation de 30000 euros, chezChristie’s. Quelques mois plustard, en octobre, au terme d’unebataille d’enchères de 75minutes,Sotheby’s a cédé une peinture surrouleau du XIIIe siècle exécutéepar Ren Renfa pour près de40millions de dollars. Pour ce quiest des tableaux anciens, «les
grandes tendances qui se dessinent depuis deux ans se confirment, notamment une forte demande pour les écoles du Nord etla Renaissance flamande avec uneprime pour les sujets étranges»,observe le courtier Nicolas Joly.La vague «léonardesque» se
poursuit aussi avec l’adjudication de 1,7 million d’euros chezArtcurial pour une Madeleinepénitente de Salai, l’élève préféréet amant de Léonard de Vinci.L’année 2021 commencera d’ail
leurs sur les chapeauxde roue surce terrain, avec la vente en janvierchez Sotheby’s d’un portraitd’homme par Botticelli pour80 millions de dollars. De fait,confiant dans «l’élection de JoeBiden et l’arrivée imminente d’unvaccin», Thomas Seydoux veutcroire à une reprise en2021. p
ROXANA AZIMI
Vente de peintures chez Artcurial.MAXIMILIEN SPORSCHILL
Dans les galeries,la situation est
bien plus tendue,surtout pourles artistes
émergents et lesjeunes structures
Les livresancienssurfentsur laventeenligne
Les amateurs sont particulièrement sensibles aux éditions originales annotées par l’auteur, qu’ils’agisse d’une dédicace (ou envoi)ou de petites notes: cela indiqueque l’ouvrage physique est passéentre les mains du maître, et luiconfère une valeur sentimentale.Dans la vente du 16 décembre,
un exemplaire de Salammbô, deGustave Flaubert, avec l’envoi «àmon cher aimable ami ThéophileGautier», est ainsi estimé de6000 à 8000 euros; et une versiondeLaFamine,deLéonTolstoï,corrigée de lamain de l’auteur, de20000 à 30000 euros.Autre critère de valeur des livres
anciens: le thème.Dansuneventeprévue àNantes (enchères Talma),jeudi 17 décembre, figure notamment un Sphere Mundi de Sacrobosco (de 7000 à 8000 euros),dont l’expert Vincent Cesbronsouligne les qualités: «C’est unebelle édition, avec une jolie reliure,et c’est surtout un livre ancienautourde l’astronomie,qui commetoutes les sciencesanciennes est unthème toujours recherché, commel’ésotérisme, la francmaçonnerieou, dans un univers tout à fait différent, le voyage, surtout lorsquel’ouvrage comportedesplanches etdes gravures.»Les experts s’accordent sur les
autres thèmes qui suscitentl’intérêt des collectionneurs, enFrance et audelà des frontières:les arts des jardins, les arts culinaires, le régionalisme ou deslivres rares autour de la périodenapoléonienne. p
CLÉMENTINE POMEAU-PEYRE
/ ENCHÈRES / Deux grandes dispersions dominent le secteur
L e livre ancien est un discret: il n’a pas été, commeson descendant moderne,l’objet de débats sur son
caractère essentiel oudepremièrenécessité durant les derniersmois. Mieux, «depuis début 2020,le marché du livre ancien se limiteaux ventes aux enchères, puisqueles libraires n’ont pas vraiment travaillé, et les salons ont été annulés», analyse l’expert VincentCesbron, qui constate la digitalisation à marche forcée de ce marché, «ce qui souligne encore le rôleessentiel de l’expert».Christoph Auvermann, de la
librairie Clavreuil, à Paris, parlede son côté d’une réorientationdurable du marché vers la venteen ligne, mais souligne qu’il fautrester prudent dans les estimations, car tout n’est pas encorestabilisé. Deux séries de ventesfleuves nourrissent et balisent lemarché depuis quelques années.D’abord les collections Aristophil, cette masse énorme de130000 livres et manuscrits,mais aussi peintures et photographies issues de la liquidationde la société éponyme. Les commissairespriseurs associés danscette dispersion ont choisi, pourne pas ébranler durablementl’équilibre dumarché, de distillerles ventes sur six ans.«Les grands collectionneurs de
livres anciens ne sont pas si nombreux, il faut les ménager», explique Sophie Perrine, commissairepriseur chez Aguttes. «Nous présentons 1000 lots à chaque sériede ventes, c’est déjà énorme.»
En 2021, entre quatre et six ventes devraient se tenir, la prochaine, prévue au printemps,étant consacrée aux livres etmanuscrits anciens.Avec le recul donnépar les vaca
tionsprécédentes, SophiePerrineestime que «ce qui a le mieuxmarché, ce sont les œuvres delittérature étrangère, les classiques type Lamartine,Maupassantou Victor Hugo, lorsqu’il s’agitd’éditionsmoyennes, c’est plus difficile», avant de nuancer: «Maisles livres extraordinaires, qu’ils’agisse d’incunables, d’ouvragesavec des reliures extraordinairesou des origines prestigieuses… sevendent toujours très bien.»
Succès des originaux annotésLa secondesériedeventesfleuvesconcerne la dispersion de la bibliothèque de Pierre Bergé: la cinquième vente est prévue le 16 décembre, avant les deux dernièresvacations en 2021.«La sélection a été faite autour
des grands classiques anciens,avec les œuvres complètes deMolière ou Shakespeare, maisaussi de grands penseurs commeKant ou Hegel. Il s’agit d’un ensemble cohérent qui reflète legoût de Pierre Bergé pour lesgrands esprits», détaille Christoph Auvermann, expert de lavente. Il souligne les atouts indispensables d’un livre anciensur le marché: édition originale,beau papier, avec un envoi, unereliure remarquable et une provenance: «Si les cinq sont réunis,le livre fait un carton!»
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V1Sortie par capdeville le 15/12/2020 19:29:57 Date de Publication 17/12/2020
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