La politique économique de VGE

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La politique économique de Valéry Giscard d’Estaing : continuité ou adaptation aux nouveaux paradigmes ?

Introduction

• Entrée dans une période d’incertitude, de difficultés, de déséquilibres

• Conjoncture économique reconnaît un retournement important après 2 décennies de croissance ininterrompue

• Importance du vocabulaire : crise => croissance ralentie entre-coupée de brèves périodes de récession et de quasi stagnation (alors qu’auparavant => récession et chute de la production)

Problématique

• Quel va être l’impact de la crise sur la politique économique de VGE ?

Plan I. Les aspects d’une crise singulière, source de bouleversements A) Facteurs conjoncturels : crise mondiale et choc pétrolier B) Facteurs structurels : de profondes mutations C) Manifestations de la crise II. Le « Stop and Go » du gouvernement Chirac (mai 74-août 76) : une phase de transition A) La stabilisation de 74-75: une déflation singulière B) La relance de 75-76 : la succession du Go face au Stop III. La tentative libérale de lutte contre la crise : l’expérience Barre (76-81) A) Plan initial de lutte contre l’inflation : dérive inflationniste conduit au

« Stop » (sept. 76-printemps 77) B) Vers un plan Barre-bis : poursuite de la politique de lutte contre

l’inflation (printemps 77-mars 78) C) La radicalisation du plan Barre : l’évolution de la politique conjoncturelle

vers le néo-libéralisme (mars 75- mai 81)

I. Les aspects d’une crise singulière, source de bouleversements

A) Facteurs conjoncturels : crise mondiale et choc

pétrolier

• Renversement de la conjoncture mondiale :

Récession qui s’inscrit dans le cadre d’un phénomène mondial (internationalisation des échanges et intégration forte des pays dans l’économie mondiale)

Dévaluation $ et instabilité du système monétaire désorganisent échanges commerciaux

• Impact du choc pétrolier :

Rupture en octobre 73 sur le plan de l’approvisionnement énergétique

Remise en cause d’un modèle de croissance fondé sur énergie à bas coût

Conséquences : inflation et recul de la production industrielle

B) Facteurs structurels : de profondes mutations

• Remise en cause des stimulants de la croissance :

Ralentissement croissance démographique, fléchissement taux de natalité

Saturation en matière de besoins

Rejet taylorisme, fordisme

Remise en cause Etat-providence : augmentation des prélévements obligatoires, sécurité sociale, hausse salaires et charges sociales

• Une nouvelle division internationale du travail:

Emergence d’un nouvel ordre économique mondial, restructuration des hiérarchies économiques

Atténuation de l’influence des vieilles puissances industrielles

• Passage à une 3ème révolution industrielle :

Mutation technico-économique, déclin des industries de la 1ère et 2ème R.I.

Déclin contraste avec percée industries de pointe qui nécessitent peu de main d’œuvre

C) Les manifestations de la crise

• Stagflation :

Combine ralentissement de la croissance et inflation

Bouleversement de la courbe de Philips :

• Chômage :

Conséquence de l’accès au travail des jeunes du baby boom, ainsi que la progression du travail féminin

Phénomène de désindustrialisation

Transition

La plupart des experts de l’époque considère la crise qui éclate en 1974 comme un simple accident conjoncturel. De ce fait, les pouvoirs publics décident de mettre en œuvre un politique de régulation à l’image de celles qui avaient permis de surmonter les phases de récession des années 50-60

II. Le « Stop and Go » du gouvernement Chirac (mai 74-août 76) : une phase de transition

A) La stabilisation de 74-75 : une déflation

singulière

• Croissance illusoire :

Conjoncture économique plutôt favorable

Face aux menaces (franc, facture pétrolière, inflation), VGE met l’accent sur une politique de refroidissement

Adoption du plan Fourcade en juin 1974 pour enrayer la progression de l’inflation

• Recours aux remèdes classiques d’assainissement :

Majoration de l’impôt sur le revenu des gros contribuables, strict encadrement du crédit, économies budgétaires

Mais échec : inflation peu contenue, importante récession, montée de la contestation

B) La relance de 75-76 : la succession du Go face au Stop • Chirac engage en septembre 75 un plan de

relance : Classique puisque visant à atténuer les mesures de rigueur Objectif : conserver les acquis de la politique précédente tout en luttant contre la récession par une relance Adoption de mesures de soutien de la consommation, d’aides fiscales à l’investissement

• Effets contrastés:

Rapide manifestation de la reprise au prix d’une forte inflation et d’une aggravation du déficit de la balance commerciale

Alors que le franc avait réintégré le serpent monétaire européen en juillet 75, il est à nouveau en flottement en mars 76

Transition

• Le 28 août 76, après la démission de Jacques Chirac, Raymond Barre le remplace et forme un nouveau gouvernement afin de mener une politique de rigueur et de libéralisme. Une inflexion néo-libérale va être prise. Pourtant ce tournant n’est pas nouveau puisqu’en 63, VGE (alors ministre des Finances) avait conçu un plan de stabilisation où l’accent était mis sur la stabilisation des prix, au détriment de la croissance

III. La tentative libérale de lutte contre la crise : l’expérience Barre (76-81)

A) Plan initial de lutte contre l’inflation : dérive inflationniste conduit au « Stop » (sept. 76-printemps 77)

• Priorité : lutte contre l’inflation

Volonté de rétablir les grands équilibres par une politique de rigueur

Mesures classiques d’assainissement ( // à 74)

B) Vers un plan Barre-bis : poursuite de la politique de lutte contre l’inflation (printemps 77-mars 78) • Suite au blocage des prix : contrôle généralisé Gestion prudente du budget : limite déficit budgétaire à 1% du PIB Nuance de cette politique d’austérité : adoption en 77 d’un plan d’action en faveur des familles, des personnes âgées et de l’emploi des jeunes Succès de ce plan de rigueur : inflation baisse et Franc réintègre SME fin 78

C) La radicalisation du plan Barre : l’évolution de la politique conjoncturelle vers le néo-libéralisme (mars 75- mai 81)

• Engagement d’une voie médiane entre libéralisme « sauvage » et étatisme croissant :

Rôle d’arbitre de l’Etat pour certains secteurs, mais promotion de la libération des mécanismes économiques

• Mesures originales et de grande portée :

Juin 78 : libération progressive des prix (stratégie anti-inflationniste de type néo-libéral)

Volonté de créer des conditions + favorables pour les entreprises (loi Monoury, nouveau partage des bénéfices de la production au détriment des salariés)

Mais contrôle de l’Etat encore présent (ex : sidérurgie; promesses de liberté pour le commerce et les servives mais avec lenteur)

• Résultats :

Objectifs non atteints et situation économique s’aggrave (2nd choc pétrolier)

Inflation connaît une nouvelle accélération

Progression chômage : 77 : 1 Mon

81 : 1,6 Mon

Conclusion

• Crise des 70’s qui remet en cause les bases des 30 Glorieuses

• 74-76 : certaine continuité par rapport aux mesures prises lors des 30 Glorieuses, illusion d’une crise qui ne doit pas s’éterniser

• 76-81 : après un plan de rigueur à succès, R. Barre prend un relatif tournant libéral

• Ouverture : Espace : création SME en 79 Temps : Politique gouvernement Mauroy

Bibliographie

• BRAND Denis, DUROUSSET Maurice, La France : histoire et politiques économiques depuis 1914, Sirey, Paris, 1991, 310p

• ECK Jean-François, Histoire de l’économie française depuis 1945, Armand Colin, Paris, 2004, 227p

• BEITONE Alain, PARODI Maurice, SIMLER Bernard, L’économie et la société françaises au second Xxè siècle, Armand Colin, Paris, 1994, 483p

• GRENARD Fabrice, Histoire économique et sociale de la France de 1850 à nos jours, Ellipses, Paris, 2003, 334p

• GELEDAN Alain, L’économie française : mutations (1975-1990), Sirey, Paris, 1989, 339p