Transcript of La pensée, lâme, le moi Pascal et Descartes : la tradition spiritualiste Locke, Hume et Freud :...
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- La pense, lme, le moi Pascal et Descartes : la tradition
spiritualiste Locke, Hume et Freud : lempirisme et le matrialisme
(Chopin, extrait de la Ballade opus 23 en sol mineur)
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- 2 Que suis-je ?
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- 3 Dans le corps dun autre Imaginez que vous vous rveilliez un
beau matin dans le corps dun autre en ayant conserv toutefois votre
cerveau. Vous voulez embrasser votre mre mais elle ne vous reconnat
pas. Quel cauchemar ! Imaginez linverse : un chirurgien de science
fiction a russi la transplantation dans votre bote crnienne du
cerveau intact dun jeune homme dcd. Qui se rveille aprs lopration
?
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- 4 Substance* et accident* Les philosophes distinguent les
caractristiques substantielles et les caractristiques accidentelles
dun objet. On peut dire aussi quune qualit est accidentelle si elle
nest pas essentielle. L essence* est la dfinition prcise dun tre,
ce sans quoi il ne serait pas lui-mme. Cest ce qui conduit Pascal
se demander ce que nous sommes essentiellement.
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- 5 Texte : Pascal (1623-1662) Je puis bien concevoir un homme
sans mains, pieds, tte (car ce n'est que l'exprience qui nous
apprend que la tte est plus ncessaire que les pieds). Mais je ne
puis concevoir l'homme sans pense: ce serait une pierre ou une
brute. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ;
mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier
s'arme pour l'craser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le
tuer. Mais, quand l'univers l'craserait, l'homme serait encore plus
noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et
l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.
Penses, Gallimard, Pliade, 1976, pp. 1156-1157.
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- 6 Lidentit personnelle On peut donc dire que lessence de cet
trange objet quest le moi, ce sont mes penses, mes ides, mes
souvenirs, mes sensations, tout ce dont je puis tre, un moment ou
un autre, conscient. Pour Descartes, la pense consciente est
identique ce que le christianisme appelle lme.
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- 7 Descartes (1596-1650) Descartes voudrait construire une
philosophie sur le modle de la gomtrie euclidienne : partant de
certitudes absolues (les axiomes* des gomtres accepts sans
dmonstration comme vidents), on pourrait progresser par dductions
rigoureuses. Mais comment trouver une vidence en philosophie ? Car
nous pouvons douter de presque tout Exercice : crivez toutes les
convictions qui vous paraissent effectivement douteuses !
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- 8 Nous nous sommes tous dj tromps cause de ce que nous avions
cru voir ou cru entendre ; cause de ce que des amis, des parents,
de simples connaissances nous avaient dit ; cause des mdias,
dinformations errones diffuses par les journaux, la radio, la
tlvision ; cause de limperfection de notre mmoire ; cause dun
mauvais raisonnement ; Exercice : Proposez un exemple personnel
pour chacune de ces sources derreurs.
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- 9 De quoi pouvons-nous douter ? Selon Descartes (Cf. texte 7),
je peux douter : de ce que les autres me disent, de ce que je vois,
de ce que jentends, du monde extrieur, de ce que jai en mmoire, de
mes sensations internes Lorsque je rve, je suis certain de vivre la
ralit. Et si ce que je pense tre la ralit ntait quun rve ? Il y a
cependant une chose dont je ne puis pas douter, cest que je pense
et si je pense, cest bien que jexiste.
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- 10 Texte : Descartes, le cogito (...) Je pris garde que,
pendant que je voulais ainsi penser que tout tait faux, il fallait
ncessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et
remarquant que cette vrit : je pense donc je suis, tait si ferme et
si assure que toutes les plus extravagantes suppositions des
sceptiques* ne pouvaient lbranler, je jugeai que je pouvais la
recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie
que je cherchais. Discours de la Mthode, IVe partie, 1637.
Descartes a trouv laxiome* de sa philosophie. Exercice : les
mathmatiques sont-elles pour vous un modle absolu de vrit ?
Interrogez votre professeur de mathmatiques propos de la pluralit
des gomtries.
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- 11 Le spiritualisme* cartsien Je peux douter de tout sauf de ma
propre pense. Il sensuit pour Descartes que, mme si rien nexistait,
ma pense (mon esprit, mon me) existerait encore. Il y a donc une
ralit spirituelle (spiritus = esprit) compltement indpendante de la
ralit matrielle.
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- 12 Texte : Descartes, p. 3. Puis, examinant avec attention ce
que j'tais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun
corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu o je fusse, mais
que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'tais point, et
qu'au contraire, de cela mme que je pensais douter de la vrit des
autres choses, il suivait trs videmment et trs certainement que
j'tais, au lieu que, si j'eusse seulement cess de penser, encore
que tout le reste de ce que j'avais jamais imagin et t vrai, je
n'avais aucune raison de croire que j'eusse t, je connus de l que
j'tais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de
penser, et qui pour tre n'a besoin d'aucun lieu ni ne dpend
d'aucune chose matrielle ; en sorte que ce moi, c'est--dire l'me,
par laquelle je suis ce que je suis, est entirement distincte du
corps, et mme qu'elle est plus aise connatre que lui et qu'encore
qu'il ne ft point, elle ne laisserait pas d'tre tout ce qu'elle
est. Discours de la Mthode, IVe partie, 1637.
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- 13 Un paralogisme Nous admettrons avec Descartes quil serait
absurde de douter de notre propre existence. Cependant, le
raisonnement qui tablit lindpendance de la pense par rapport la
matire nest pas concluant. Cest un paralogisme* : Descartes affirme
: Je pense alors mme que rien nexiste. Il devrait se contenter de
dire : Je pense alors mme que jimagine que rien nexiste. Car si
rien nexistait, nayant aucun cerveau, je ne pourrais videmment pas
penser que rien nexiste. * Faux raisonnement, fait de bonne foi
(par oppos. sophisme*); argument fallacieux.
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- 14 Le matrialisme* Un matrialiste est convaincu quil ny a pas
dautre monde que lunivers compos de matire. La pense est le rsultat
de lactivit dun organe matriel (le cerveau) tout comme le mouvement
de mon bras est le rsultat de lactivit de mes muscles. Imaginer une
pense sans cerveau est aussi absurde quimaginer un mouvement du
bras sans bras !
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- 15 (Saint-Malo 1709 - Berlin 1751) Mdecin et philosophe
franais. Son matrialisme et la remise en cause des valeurs morales
qui en dcoule firent scandale ; il trouva refuge en Prusse auprs de
Frdric II (l'Homme-machine, 1748). Je crois la pense si peu
incompatible avec la matire organise qu'elle semble en tre une
proprit, telle que l'lectricit, la facult motrice, l'impntrabilit,
l'tendue, etc. Julien Offray de La Mettrie, L'Homme-machine,
1748
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- 16 Texte : Du cerveau lesprit Le but des neurosciences est
d'expliquer comment fonctionne le cerveau et de rpondre terme la
question : comment de la matire vivante parvient-elle produire de
la pense ? Poser ainsi la question, c'est dj admettre que c'est
bien le cerveau qui produit les ides. Et, de fait, cette optique
matrialiste est aujourd'hui partage par l'immense majorit des
philosophes et des scientifiques. Tous admettent que la pense est
inscrite dans le cerveau, que les ides s'expriment par le biais
d'interconnexions neuronales. On refuse de croire aujourd'hui au
dualisme, l'existence de deux mondes spars : d'un ct l'esprit, de
l'autre la matire, comme le pensait Descartes. Dornier, J.F. in
Philosophies de notre temps , p. 229 Selon lauteur de ce texte,
peut-on dire que les scientifiques actuels sont matrialistes ?
tes-vous daccord ? De nos jours, quelles institutions dfendent le
dualisme et le spiritualisme ?
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- 17 Lempirisme* Ce que nous pensons est le rsultat de lactivit
de notre cerveau qui produit des ides. Mais do celui-ci tire-t-il
la matire premire de nos ides ? Toutes nos ides proviennent la base
de nos organes des sens qui nourrissent le cerveau de perceptions.
Cest la conviction des empiristes. tre conscient de soi, cest
toujours avoir une perception, une sensation interne ou externe.
Sans corps, et donc sans perceptions, nous ne pourrions avoir une
conscience.
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- Prparons le commentaire du texte de John Locke 1. Lisez le
texte attentivement en marquant les concepts essentiels
largumentation de lauteur; 2. Rsumez largumentation par crit sans
garder le texte sous les yeux ; 3. Formulez une thse contraire
celle de lauteur ; 4. Donnez votre avis et justifiez-le par des
exemples des observations personnels. 18
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- 19 Texte : John LOCKE, p. 8. La premire chose qui se prsente
examiner, c'est : Comment l'homme vient avoir toutes ces ides ? Je
sais que c'est un sentiment gnralement tabli, que tous les hommes
ont des ides innes, certains caractres originaux qui ont t gravs
dans leur me, ds le premier moment de leur existence. Supposons
donc qu'au commencement l'me est ce qu'on appelle une table rase,
vide de tous caractres, sans aucune ide, quelle qu'elle soit.
Comment vient-elle recevoir des ides?(...) D'o puise-t-elle tous
ces matriaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de
toutes ses connaissances? cela je rponds en un mot, de l'exprience:
c'est l le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de l
qu'elles tirent leur premire origine. Les observations que nous
faisons sur les objets extrieurs et sensibles, ou sur les oprations
intrieures de notre me, que nous apercevons et sur lesquelles nous
rflchissons nous-mmes, fournissent notre esprit les matriaux de
toutes ses penses. Ce sont l les deux sources d'o dcoulent toutes
les ides que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement.
Essai philosophique concernant l'entendement humain, 1690
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- 20 Hume, David (1711- 1776) Philosophe cossais qui est
probablement le reprsentant le plus illustre du scepticisme* en
philosophie. Pour Hume, tous nos jugements rationnels sont des
associations entre les perceptions successives auxquelles nos
organes des sens nous donnent accs. Nous retrouverons cette ide
dans le chapitre consacr la connaissance. Dans le texte suivant, le
philosophe en tire toutes les consquences pour ce qui concerne le
moi, ou la personne. De nous-mmes, nous ne pouvons effectivement
connatre que ce qui rsulte de sensations ou de perceptions internes
ou externes.
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- 21 Texte : David HUME, p. 3. Pour ma part, quand je pntre le
plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une
perception particulire ou sur une autre, de chaud ou de froid, de
lumire ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir.
Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une
perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes
perceptions sont cartes pour un temps, comme par un sommeil
tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on
peut dire vraiment que je n'existe pas. Si toutes mes perceptions
taient supprimes par la mort et que je ne puisse ni penser, ni
sentir, ni voir, ni aimer, ni har aprs la dissolution de mon corps,
je serais entirement annihil et je ne conois pas ce qu'il faudrait
de plus pour faire de moi un parfait nant. Si quelqu'un pense, aprs
une rflexion srieuse et impartiale, qu'il a, de lui-mme, une
connaissance diffrente, il me faut l'avouer, je ne peux raisonner
plus longtemps avec lui. Trait de la nature humaine, 1739
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- 22 Empirisme et matrialisme Le matrialisme est une conviction
mtaphysique* (il ny a quune seule ralit, i.e. la matire)
naturellement lie une thorie de la connaissance empiriste. Pour un
spiritualiste comme Descartes, au contraire, certaines ides sont de
la pense pure. Nous navons jamais, par exemple, fait lexprience de
Dieu mais nous en avons lide. Lide de Dieu est inne*. Exercice :
Exercice : Selon vous, que pourrait rpondre cela un matrialiste
?
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- 23 De nombreuses ides sont le rsultat dune imprgnation*
culturelle Le matrialiste-empiriste pense que notre ide de Dieu
nest pas inne. Elle provient des reprsentations que les adultes
nous en ont proposes depuis notre tendre enfance et cest pourquoi
elle varie selon les cultures. De la mme faon, nous avons forg les
ides dun cyclope ou dune sirne sans que nous puissions avoir une
exprience directe dtres de cette nature. Exercice : Si quelquun est
matrialiste, il sera ncessairement empiriste. En revanche, un
empiriste nest pas ncessairement un matrialiste. Discutez.
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- Texte : Daniel Dennett Lhritage du clbre dualisme cartsien Il
est impossible de me sparer de mon corps en laissant une tranche
bien nette, contrairement ce qu'ont pu penser un grand nombre de
philosophes. Mon corps contient autant de moi que n'en contient mon
systme nerveux : autant de valeurs, de talents, de mmoire, de
dispositions qui font de moi ce que je suis. L'hritage du clbre
dualisme cartsien de l'me et du corps s'tend bien au-del des
cercles acadmiques pour toucher la pense quotidienne : Ces athltes
sont prts, aussi bien mentalement que physiquement , ou Ton corps
marche parfaitement c'est dans ton esprit que a se passe . Mme
parmi ceux d'entre nous qui s'opposent au dualisme cartsien, il
existe une tendance manifeste considrer l'esprit (c'est--dire le
cerveau) comme le patron du corps, le pilote dans le navire. Quand
nous nous laissons sduire par cette opinion courante, nous oublions
cette autre voie, combien importante : on peut considrer le cerveau
(et par consquent l'esprit) comme un organe parmi d'autres, un
usurpateur qui se charge de la rgulation depuis une date assez
rcente, et dont on pourra comprendre le fonctionnement quand on ne
verra plus en lui le patron, mais simplement un des multiples
serviteurs travaillant servir les intrts de ce corps qui le protge
et le nourrit, et donne du sens ses activits. DENNETT, Daniel, La
diversit des esprits, Paris : Hachette, 1998, pages 106 107.
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- Lme des btes La question de la pense animale est un autre objet
de dispute entre matrialistes et spiritualistes. Pour des motifs
religieux, il est hors de question dans notre culture
judo-chrtienne daccorder une me aux btes. Si, comme Descartes, nous
assimilons lme et la pense, nous serons alors logiquement conduits
nier que les animaux pensent. Pour beaucoup de matrialistes, les
hommes ne sont cependant pas autre chose que des animaux ayant
bnfici dun dveloppement crbral particulier qui a permis lespce
humaine de conqurir la plante. 25
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- De lintelligence ou de la pense ? Exercice : Observez les
volatiles du film. En quoi leur comportement dmontre-t-il une
capacit penser ? 26 Cliquez ici voir le film
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- 27 Les animaux pensent-ils ? Thses du rationalisme
spiritualiste : Bien quils soient pourvus dorganes des sens pareils
aux ntres, les animaux, nayant pas dme, ne sont pas dot de la
facult de penser rationnellement et de dlibrer. Pour Descartes, les
animaux sont des machines ragissant leurs motions ou leurs
passions*. Les animaux sont incapables de parler propos . Ils
mettent des bruits qui ne sont que des ractions aux motions. Le rve
nest pas de la pense. Thses de lempirisme matrialiste : Les animaux
possdent un cerveau qui traite les informations des organes des
sens. On peut donc dire quils pensent. Le cerveau humain est sans
doute particulirement performant mais il ne fonctionne pas selon
des principes diffrents des cerveaux dautres espces animales. Les
animaux ont un langage mme sils nont pas la parole. Les animaux
rvent et le rve est bien une forme de pense. Exercice : imaginez un
dialogue entre un proposant persuad que les animaux ne pensent pas
et un opposant qui tente de le convaincre du contraire.
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- La pense se limite-t-elle la pense consciente ? lpoque de
Descartes, une expression telle que pense inconsciente aurait t
perue comme une contradiction dans les termes.* Pourtant, le
cerveau labore des ides notre insu. Lopinion est aujourdhui
gnralement accepte que les penses conscientes ne constituent que la
partie visible dun iceberg figurant la totalit de lactivit mentale
dont la plus grande partie resterait immerge. 28
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- 29 Linconscient Freud (1856 1939) va montrer que notre pense
(nos croyances, nos motions, nos raisonnements, notre imagination)
nest pas seulement le rsultat de dlibrations conscientes. Notre vie
psychique* dpend largement de motifs inconscients. Nous trouvons
des traces de linconscient dans les rves, les actes manqus ou les
lapsus. Le psychanalyste tente dexhumer les lments inconscients qui
perturbent notre vie psychique et sont la base des nvroses*.
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- 30 Texte : Freud, p. 13. Pour bien comprendre la vie psychique,
il est indispensable de cesser de surestimer la conscience. Il
faut(...) voir dans l'inconscient le fond de toute vie psychique.
L'inconscient est pareil un grand cercle qui enfermerait le
conscient comme un cercle plus petit. Il ne peut y avoir de fait
conscient sans stade antrieur inconscient, tandis que l'inconscient
peut se passer de stade conscient et avoir cependant une valeur
psychique. L'inconscient est le psychique lui-mme et son
essentielle ralit. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la
ralit du monde extrieur, et la conscience nous renseigne sur lui
d'une manire aussi incomplte que nos organes des sens sur le monde
extrieur. L'interprtation des rves, trad. I. Meyerson, PUF, 1971,
pp.519-520. Exercice : Expliquez en la dveloppant lanalogie que
propose Freud entre la conscience et les organes des sens.
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- 31 Le moi, le a, le sur-moi Texte 14 : Freud, p. 17. Freud
souligne que le moi conscient nest quune petite partie de la
personne qui est aussi dtermine par toutes les forces de
linconscient (le a ) ainsi que par lensemble des pressions sociales
intriorises (le sur-moi ). Que veut le psychanalyste, en effet ?
Ramener la surface de la conscience tout ce qui en a t refoul. Or
chacun de nous a refoul beaucoup de choses que nous maintenons
peut-tre avec peine dans notre inconscient. Cinq leons sur la
psychanalyse
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- Connais-toi toi-mme ! Quand nous rflchissons ce que nous
sommes, nous nous trouvons toujours au carrefour de diffrentes
dimensions : notre apparence physique, nos perceptions et nos
sensations, nos intentions et nos projets, notre raison, nos
pulsions instinctives, nos impulsions et nos dsirs, les socits dont
nous sommes membres et les langues que nous avons apprises, notre
histoire et nos rapports avec autrui. Tous ces facteurs constituent
un individu unique, une personne. La fameuse injonction inscrite au
fronton du temple de Delphes Connais-toi toi-mme ! dont Socrate
avait fait sa devise sera sans doute toujours un objectif idal en
mme temps quune tche perptuellement inacheve pour les philosophes
de toutes les poques. 32 (Scarlatti, extrait de la Fugue du chat,
en sol mineur K 30)
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- Fin du premier chapitre Klaus Nomi Cold Song