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LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE
DROGUE DOIT ETRE LA PRIORITE
DE L’AMERIQUE LATINE POUR
LUI PERMETTRE CROISSANCE ET
DEVELOPPEMENT.
10 avril 2015
I- Le trafic de drogue en Amérique Latine : état des lieux
Aujourd’hui, l’Amérique Latine est le premier producteur et exportateur mondial de
cannabis et de cocaïne au monde. Ce trafic de drogue y est contrôlée par des groupes armées qui
contrôlent toute la chaîne du trafic : de la culture (90% de la drogue est produite en Colombie, au
Pérou et en Bolivie), en passant par la production et la distribution. Ces groupes criminels ne
connaissent pas de frontières ce qui rend leur démantèlement difficile. Selon le Programme des
Nations Unies pour le Développement, le trafic de drogue a provoqué 100 000 meurtres par an
dans toute l’Amérique Latine au cours de la dernière décennie. En effet, selon le rapport de la
commission Latino-américaine sur les drogues et la démocratie, les revenus générés par la vente de
drogue aux Etats-Unis servent à l’achat d’armes (90% des armes des cartels proviennent des Etats-
Unis), et celles-ci servent au contrôle des territoires et à l’affrontement avec la police. On assiste
ainsi à l’apparition du « narcoterrorisme ».
Pour Hermann Blanco, agent de la DEA, tout a commencé dans les années 80, quand la route
maritime de la cocaïne a été fermée entre le Colombie et Miami. Les cartels colombiens ont alors
été obligés d’ouvrir de nouvelles routes terrestres passant par l’Amérique centrale. Ce changement
de stratégie s’est accompagné d’une recrudescence de la violence dans toute la zone : aujourd’hui
il s’agit de la région la plus meurtrière au monde : en 10 ans plus d’un million de victimes sont
mortes selon le PNUD. A titre d’exemple le Honduras connait aujourd’hui 90 morts violentes pour
100 000 habitants en 2011, contre 50 en 2008. Mais c’est sur le territoire mexicain que ce
commerce fait le plus de dégâts : le nord du Mexique est un terrain de bataille sanglant pour les
cartels mexicains, qui se battent pour contrôler les routes d’accès à la frontière : Ciudad Juarez,
ville frontière détient le nom de ville la plus dangereuse au monde. En conséquence, en 2006, le
nouveau président mexicain Felipe Calderon avait déclaré la guerre à la drogue, mais loin de
mettre fin au problème, cette lutte sanglante a provoqué 50 000 morts au Mexique en 8 ans.
Aujourd’hui, la vente de drogue constitue la 4ème
entrée de devise du Mexique, et permet aux
cartels d’empocher chaque année 60 milliards de dollars environ (400 milliards pour tout
l’Amérique Latine). La Banque interaméricaine estime que ce commerce représente 6,3% du PIB
latino-américain. Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le
développement, souligne aujourd’hui que : « les organisations criminelles transnationales liées au
trafic de drogue en Amérique Latine, représentent une grande menace pour les institutions de
sécurité des Etats ».
II- Les répercussions politiques, économiques et sociales du trafic de drogue
En 2012, Ross Kemp, journaliste britannique, a pris le risque au péril de sa vie,
d’interviewer un membre éminent d’un cartel de Juarez. A la question: "comment les cartels ont-
ils autant d'influence au Mexique ?", le narcotrafiquant répond simplement: "Grâce à la corruption.
C'est une chaîne. Même les incorruptibles deviennent corrompus, car l'argent corrompt tout le
monde". Cette édifiante déclaration révèle que le trafic de drogue pourrait mener à la naissance de
narco-Etats grâce à la corruption. Et en effet, l’on découvre que cette collusion entre le narcotrafic
et les institutions n’est pas un secret pour les latinos américains : les scandales sont quotidiens, et
là encore, le Mexique bat tous les records : en 2001, 4 hauts gradés de l’armée, dont un général,
avaient été arrêtés. En 2012, le maire de Cancun a empoché des millions de dollars en aidant les
trafiquants à faire passer 200 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis. Coup de filet en mai 2009 au
Mexique : arrestation de 10 maires, un juge et 16 fonctionnaires. Exemple le plus emblématique à
Iguala en septembre 2014 : 43 étudiants tués et brulés par les cartels avec la complicité du maire et
de la police locale. Proches du ministre de l’intérieur arrêtés en 2009. En 2012, en Bolivie c’est le
chef de la lutte anti-drogue lui-même. En 2009, au Pérou c’était une députée mise en cause pour
trafic de drogue. Et a police n’est pas en reste puisque Felipe Calderon a estimé en 2010 que plus
de la moitié de la police mexicaine n’était « pas recommandable ». En effet un policier au
Mexique est payé 380 euros par mois : un cartel peut lui payer 10 fois ce prix juste pour
transmettre des informations. C’est ainsi par exemple que El Chapo, le plus grand capo de la
drogue d’Amérique Latine a pû s’enfuir de prison en 2001 au Mexique : il a corrompu tout le
personnel pour 2 millions d’euros (sa fortune est estimée à 1 milliard de dollars). Ceux qui veulent
résister à la loi des cartels en subissent les conséquences : en 2012 le maire de Palomas (nord du
Mexique) s’est fait carbonisé dans sa voiture. Cette même année le chef de la police de Juarez,
réputé incorruptible, a été tué par balles. En 2011, le chef de la police locale de Juarez s'est vu
soumis à un chantage morbide: un policier serait tué toutes les 48 heures jusqu'à ce qu'il donne sa
démission. 2 policiers morts, et 96 heures plus tard, il était contraint de démissionner. Selon le
procureur général du Mexique, 15% des effectifs du ministère de la justice feraient affaire avec les
cartels. L’impunité règne donc. De plus les prisons ne servent pas à la réinsertion, et sont remplies
de gangs et de membres de cartels qui se servent de ces lieux pour former leurs recrues (au
Guatemala par exemple). Enfin, en Colombie, les révélations, en 2006, de l’infiltration de groupes
paramilitaires dans les plus hautes instances politiques a illustré la gravité du problème.
Cette corruption endémique mine la démocratie et la légitimité des gouvernements, en renversant
les processus officiels. Elle affaiblit la confiance des citoyens envers leurs institutions : la police et
l’armée, censées protéger un pays, n’assurent plus leur sécurité. De plus, elle suspend la primauté
du droit dans le domaine judiciaire et on assiste à la disparition de l’Etat de droit. Enfin selon la
banque mondiale, la criminalité coute 1,5% de PIB par an à un pays, et la corruption 1%, ce qui
nous amène à nous pencher sur les répercutions économique de ces deux fléaux.
En premier lieu, la corruption encourage les riches (ceux qui ont un réseau) et décourage les
entrepreneurs à créer de la richesse. Les entreprises corrompues quant à elles, font entrer leur
argent dans l’économie clandestine ce qui n’est pas bon pour la croissance. De plus, elle décourage
les investisseurs car, selon Standards and Poor, ceux-ci ont 50 à 100% plus de chance de perdre la
totalité de leur investissement dans un pays corrompu : investir devient un risque. Il est en effet
plus sage d’investir dans un pays transparent, avec des banques indépendantes et une justice
solide. Les entreprises internationales sont découragées de s’implanter dans ces pays y d’y créer de
l’emploi : Danone a décidé de quitter l’Etat mexicain de Michoacán suite aux impôts demandés
par les cartels locaux, en 2013. Les répercussions sur le tourisme ne sont pas non plus
négligeables : le site du gouvernement canadien déconseille fortement de se rendre dans les
régions nord du Mexique, dans les régions rurales de la Colombie, certains départements du
Guatemala, évoquant le niveau élevé de violence due au crime organisé. D’autre pays comme le
Honduras, le Nicaragua ou la Bolivie bénéficient de la mention « faire preuve d’une grande
prudence ».
Comme le déclare Helen Clark, « sans paix il ne peut y avoir de développement, et sans
développement il ne peut y avoir de paix durable », ce qui nous amène à nous pencher sur les
répercussions sociales du narcotrafic. En effet, la pauvreté endémique du continent latino-
américain n’arrange rien : les plus pauvres n’ont aucune ressource pour se mesurer aux cartels qui
font la loi. Nombreux sont les paysans forcés à cultiver de la drogue pour leur compte. De même
d’autres victimes apparaissent, comme les migrants qui servent de passeurs forcés aux
organisations criminelles. Enfin le manque d’éducation et de perspectives d’avenir poussent de
nombreux jeunes à se tourner vers les sphères les plus noires du crime organisé : au Salvador les
marras s’attaquent aux jeunes car peu instruits, et cela dès 7 ans. Au Guatemala, on estime à 14
000 le nombre de jeunes enrôlés dans ce type de crime organisé, et il n'existe pas d'âge minimal :
on y trouve des enfants de 9 ou 10 an déjà professionnels du meurtre. Ces jeunes, de classe sociale
pauvre, souvent sans famille, préfèrent en effet choisir le camp des plus forts en infligeant la
violence plutôt que de la subir et voient les Maras comme un moyen de crier leur haine de la
société. Heraldo Munoz, Chef du PNUD pour l’Amérique Latin confirme cette thèse : « les
profondes inégalités sociales forment la toile de fond de l’insécurité ». Mais il s’agit d’un cercle
vicieux car si le manque d’éducation pousse à la criminalité, la corruption générée par le crime
organisé conduit au détournement de fonds publics, notamment de l’éducation. Enfin les libertés
d’expression et d’information sont muselées et les journalistes sont les premières victimes des
gangs : selon l’ONU, le Mexique est le pays le plus dangereux au monde pour eux : plusieurs
d’entre eux ont obtenu des statuts de réfugiés politiques aux Etats-Unis. Emilio Gutierrez est l’un
d’entre eux : il a mis en évidence la collusion entre l’armée et les cartels en affirmant notamment
que « l’armée est le premier cartel du pays », et est aujourd’hui menacé de morts. En définitive, 74
journalistes qui furent tué sur le continent sud-américain ces trois dernières années : pire, aucun
des 74 meurtres n’a été élucidé. Enfin selon le classement mondial de la liberté de la presse de
Reporter Sans Frontières, le Mexique se situe au 152ème
rang sur 180 pays étudiés. A titre de
comparaison, la France est 32ème
, et la Corée du Nord, 179ème
.
III- Comment lutter ?
En matière de lutte contre le trafic de drogue, la Colombie semble être le pays qui le plus
avancé mais les résultats ont été inférieurs aux moyens investis. Le Plan Colombie (1999-2005),
financé par les Etats-Unis (4 milliards de dollars), l’UE et la Colombie en est l’exemple
emblématique. Ses objectifs étaient d’augmenter les capacités militaires, baisser l’étendue des
cultures de drogues par fumigation et de déployer une stratégie de confiance économique afin
d’attirer les investisseurs et de créer des emplois. Néanmoins, beaucoup d’experts aujourd’hui
s’accordent à dire que ce fut un échec car les trafiquants auraient seulement été déplacés (vers
l’Equateur et la Bolivie). De plus la fumigation aurait détruit de nombreux champs de cultures
légales, appauvrissant ainsi les paysans, et enfin si les surfaces de production ont baissé, les
rendements ont été multipliés par deux ou trois grâce aux progrès de la chimie. Néanmoins il est
est vrai que le pays a connu une réduction de meurtres et de kidnappings. Mais l’Equateur est
devenu la première victime de ces batailles de le Colombie contre les groupes armés car la
frontière entre les deux pays est très poreuse. Au brésil, Dilma Rousseff a annoncé en janvier
dernier une “lutte sans trêve” et un contrôle renforcé sur des milliers de kilomètres de frontière. En
2012, la Colombie, en soutien avec Interpol, a développé un projet de renforcement de la
coopération en matière de renseignements afin de mettre en évidence les liens potentiels entre
réseaux et groupes organisés à travers l’Amérique Latine. Ce projet a provoqué l’adhésion de 16
pays américains1. Au Mexique, la déclaration de guerre de Calderon au trafic de drogue en 2006 a
été appuyé par l’initiative Merida en 2008 : surveillance des eaux territoriales par avions et
hélicoptères, 8 milliards de dollars investis dans un système de recherche d’antécédents judiciaires,
300 chiens de drogues formés… Mais ce modèle d’affrontement direct pour confisquer de la
drogue et éliminer les cartels a impliqué une recrudescence de la violence et n’a en rien refreiné le
commerce illégal. Pour beaucoup d’experts, cette guerre a été un échec et a accentué les violences
contre les populations locales car la violence a été combattue par la violence, ce qui a provoqué
une augmentation exponentielle du nombre de morts : 60 000 morts en 6 ans. En 2012, Pena Nieto
a créé une gendarmerie sur le modèle français, qui compte 5000 éléments (sur 130 000 candidats),
ayant passé des examens poussés et gagnant un salaire très élevé pour ce pays: 1165 dollars par
mois, afin de limiter le risqué de corruption.
Au final, les dépenses de sécurité en Amérique Latine ont augmenté de 60% en 4 ans, mais les
résultats ne sont pas au rendez-vous : un rapport du PNUD indique que la répression policière a
souvent coïncidé avec des flambées de criminalité. De plus l’arrestation de nombreux chefs de
cartels a favorisé la décentralisation et les luttes de pouvoir.
Mais un autre problème se pose dans le combat contre les drogues. Si les Etats-Unis ont une forte
responsabilité dans la croissance du trafic de drogue, car leur ressortissants en sont les premiers
consommateurs mondiaux, leur intervention a paru de nombreuses fois opaque ces dernières
années. Le Vénézuela a par exemple mis fin à sa coopération avec la DEA qu’il soupçonnait
d’espionnage. Au Guatemala, les accords de coopération donnent un sentiment de toute puissance
des américains : le personnel américain peut porter des armes et tirer sur les civils (ce qui est une
violation des règles de droit international et de la souveraineté nationale), importer et exporter des
marchandises sans contrôle ni taxe, et une immunité judiciaire est accordé aux soldats américains.
Enfin au Mexique, un sandale fut révélé au grand jour : de 2000 à 2012, le gouvernement
américain, en accord avec le gouvernement mexicain, aurait permis au cartel de Sinaloa, d’opérer
librement pour la vente de drogue sur son territoire en échange d’informations sur les cartels
adversaires : il existe des déclarations écrites au Tribunal de Chicago de l’accord passé entre la
1 Bolivia, Colombia, Chile, Costa Rica, Salvador, Ecuador, United States, Guatemala, Honduras, Mexico, Nicaragua,
Panama, Paraguay, Uruguay, Venezuela.
DEA et les membres du cartel. Un des membres du cartel, aujourd’hui en prison, affirme même
avoir reçu des armes de la DEA, et ses déclarations coïncident avec l’opération Fast and Furious,
où des armes américaines destinées à l’armée mexicaine s’étaient mystérieusement retrouvées dans
les mains des cartels. Anabelle Hernandez, journaliste, a publié un livre explosif dévoilant que si le
cartel de Sinaloa avait pris autant d’importance sur le territoire mexicain, c’était grâce à la
complicité de l’Etat américain. Elle est aujourd’hui menacée de mort et vit sous protection. Enfin,
Laura Carlsen, directrice du bureau américain au centre de politique international, émet un constat
critique de l’intervention des Etats-Unis dans la lutte contre le narcotrafic. Pour elle, cette guerre
fut un prétexte pour remilitariser le territoire, et servir des intérêts propres aux Etats-Unis :
contrôler les gouvernements latino qui, pour beaucoup, sont socialistes, mettre la main sur les
ressources naturelles dont l’Amérique Latine est très riche, et enfin la lutte a permis de gros profits
à l’industrie de guerre américaine.
La Commission globale pour la politique de la drogue composée de 20 dirigeants de la région, a
mis en évidence l’inefficacité des politiques répressives dans la lutte contre le trafic de drogue. La
solution à long terme consiste à faire baisser la consommation en se basant par exemple, sur le
succès des campagnes anti-tabac et en visant les jeunes. Parce qu’une société forte est une société
qui résiste aux infiltrations du crime organisé, il est nécessaire que chaque pays entame un débat
avec ses citoyens et crée des programmes sociaux afin de reformer le tissu social. Des pays comme
la Colombie et le Nicaragua ont considérablement réduit leur taux de criminalité en s'inspirant des
modèles scandinaves, grâce à des thérapies pour les adolescents à la dérive ou des aides aux
communautés en difficulté. L'école et la formation ont aussi un rôle essentiel à jouer dans la
valorisation de ces jeunes, afin de combattre l'exclusion, et leur donner une place dans la société,
même si le chemin reste encore long dans l’accès à l’éducation de manière égalitaire en Amérique
Latine. Enfin dans le domaine judiciaire, l’indépendance de la justice doit être assuré (au Mexique
par exemple, les magistrats sont sous autorité des préfets), pour enfin mettre un terme à l’impunité.
La législation en matière de corruption devrait se durcir comme l’ont fait par exemple, Hong-Kong
ou la Thaïlande en instaurant des peines pour « enrichissement illicite » et en appliquant des
sanctions pour des infractions de moindre importance liées à la corruption. De plus, il y a un vrai
travail sur la transparence et la liberté de l’information à effectuer dans ces pays. Une prise de
conscience doit être réalisée : le délaissement de certaines franges de la population par les
gouvernements, particulièrement dans les villages ruraux, permet aux narco de développer une
« narco culture » en aidant les populations financièrement. A l’exemple de Pablo Escobar qui a
financé des écoles en Colombie, ou du mexicain Malverde. Ces aides sociales du narco trafic aux
populations locales génèrent un soutien de celle-ci aux cartels et complique la lutte des
gouvernements. Il est donc nécessaire que l’Etat mette fin au délaissement de ces franges de la
population et aide le développement des zones rurales.
En conclusion, l’augmentation du trafic de drogue en Amérique Latine, combiné à
l’explosion de la violence, est la principale menace pour la sécurité des citoyens et la stabilité des
démocraties dans la région. De plus, les forces responsables du maintien de l’ordre et les structures
du pouvoir ont été attirées par le pouvoir corruptible de l’argent, et le crime organisé infiltre tous
les niveaux des Etats. La lutte contre ce fléau par la militarisation n’a en rien résolu le problème et
en a même crée de nouveaux. C’est pourquoi, les futurs objectifs des politiques de lutte doivent se
focaliser sur la prévention, le traitement et la réduction de la demande de drogue. La sécurisation
des territoires doit être accompagnée de mesures de développement, sans quoi la lutte armée contre
le trafic de drogue restera vaine.
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