Post on 02-Aug-2020
HANYIBGA-TODZI
MAI-JUIN 2014
Ce rapport a été rédigé à deux, Anne (26 ans) en mission éducation et Léa (20 ans, seconde mission) en
mission éducation et environnement pendant deux mois au Togo, à Hanyigba-Todzi.
On espère que tout ce qui sera dit dans ce rapport, pourra permettre à des personnes de se décider à faire ce
voyage mais aussi à poursuivre les différents projets...
Je pense que la présentation du village a assez été racontée dans les autres rapports, nous ciblerons donc sur
nos actions.
• A l’école primaire (Léa):
L'école publique est constituée de 3 "bâtiments". Les cours des classes de CP1, CP2 et CE1 se déroulent sous une modeste paillote (photo 1 et 2), les classes de CE2, CM1 et CM2 sont plus avantagées (photo 3).
En ce qui concerne le milieu de l’éducation, j’ai agis au niveau de l’école primaire publique, composée de 6
classes (CP2 en plus, par rapport à nous). La fin de l’année approchant (fin mai), notre action avec Célia
(autre bénévole, Mai) a été d’assurer les cours quand les professeurs étaient absents et faire des révisions
aux enfants. Nous avons également assuré des cours d’EPS et organisé des jeux, en prenant en charge deux
classes maximum. Comme ce fut la fin de l’année et la période des compositions, notre action fut très brève
dans ce domaine.
• Au collège (Anne)
La construction du collège étant assez récente (environ 2 ans), il est en très bon état. Il se trouve à environ 20 min à pied du
quartier où nous sommes logés.
De gauche à droite : Gaston (professeur de Mathématique), Mathias (professeur d'Anglais et d'EPS), Mr Acoubi (Directeur du collège mais aussi professeur de Physique Chimie) et Mr Agouda (professeur d'Histoire-Géographie et par faute de
professeur, assure également les cours de Français).
Me concernant, je suis intervenue au niveau du collège, celui-ci est composé de 4 classes (de la 6ème à la
3ème comme chez nous). Mon action fut très brève aussi car début Juin les 3ème passaient le BEPC (Brevet
d’Etudes du Premier Cycle) et les autres classes passaient les compositions de fin d'année. Je suis donc
intervenue qu'un mois au lieu des 2 mois prévus.
En concertation avec Mr Agouda, il a été convenu que j'assure chaque matin les cours de Français des 6ème,
5ème et 4ème. Les cours se déroulaient de 7h à 12h.
Les examens de fin d'année approchant, l'heure était au révisions (les temps de l’indicatif, les règles
d'accords du participe passé, les adjectifs, le féminin, le pluriel...).
Avec l'aide de manuels que j'ai emmené avec moi, je n'ai pas eu trop de difficultés à préparer les cours et
exercices.
Pour les futurs bénévoles en mission éducation, je vous conseille de vous fournir chez Gilbert Jeunes, vous y
trouverez un large choix de manuels à moindre coût (17 boutiques dans toute la France, sinon possibilité de
commander par Internet).
Difficultés rencontrées: Le Français n'étant pas leur langue maternelle (mais l'Ewe), le niveau et très faible
et les élèves ne sont pas à l'aise pour participer à l'oral. Ce qui est problématique aussi, c'est qu'en dehors
des cours, les élèves ne font pas l'effort de parler Français entre eux ou avec leur famille. Alors il n'y avait
hélas qu'une minorité d'élèves qui participaient régulièrement au cours.
Comme précisé dans les rapports des précédents bénévoles, il serait plus judicieux et utile d'intervenir avec
des petits groupes d'élèves en soutien scolaire (pour se faire il faudrait une intervention continue de
bénévoles au collège).
Et puis bien-sûr, il y a bien eu quelques perturbateurs en classe qui me compliquaient la tâche. Après
plusieurs avertissements, pas d'autres choix que de les renvoyer du cours.
Parfois aussi, il était difficile de travailler dans le calme, car même si la classe que j'occupais était calme, le
bruit provenait de celle d'à côté.
Il m'est arrivé bien-sûr d'être un peu découragée mais j'ai tout de même eu plaisir à intervenir au collège.
Aussi l'équipe d'enseignants et très sympathique, j'ai eu de très intéressants échanges avec tous.
• A la pépinière (léa):
En parallèle, je me suis occupée de reprendre tous les autres projets plus ou moins à l’abandon de la part
des bénévoles et des villageois. Au niveau de la pépinière, nous avons réparé la structure qui soutenait le
polytank (qui permet de pomper l’eau du marigot pour entretenir les plantations de la pépinière) à l’aide
simplement de planches de bois (la structure simple de métal pliait sous le poids de l’eau)
Toujours dans la pépinière, avec Célia, nous avons constaté qu’il y avait un début de composte (un simple
tas entreposé..) nous avons donc décidé de faire une vraie structure à l’aide de bâtons et feuilles de palmier
tressées. Structure qui sera à remplacer (du moins les feuilles de palme) à chaque fois que le composte sera
vidé. Nous comptons également sur la production en excréments des toilettes sèches pour l’enrichir encore
plus.
commencement de la structure..
structure terminée!
Pour finir, j’ai tenté de faire avancer le projet pisciculture (projet lancé en avril par Clémence et Justine en
stage diététique). En effet à l’intérieur même de la pépinière, a été creusé un énorme trou. Avec l’aide de
François (le maçon, frère de Boniface) on a établis le plan de construction.
NB : B = briques, P = profondeur
En ma présence la dalle de béton a été coulée et 40 briques ont déjà été moulées. Grace au polytank les futures
briques pourront dorénavant être fabriquées directement à la pépinière (les premières ont été faites au
marigot car il y avait besoin d’eau).
Pour finir ce projet, les bénévoles devront apporter une aide physique, mais surtout morale, le plus dur en fait,
est d’arriver à motiver les troupes. Le rythme africain est calme et tranquille (non sans nous déplaire), mais
vous ne serez là que pour 1 ou 2 mois, je vous conseille donc de ne pas trop vous laisser aller à cette vie
paisible, mais d’essayer de faire tout ce que vous pourrez pour faire aboutir les différents projets, toujours
dans le plus grand respect...
Pour cette pisciculture, il ne faudra surtout pas oublier de faire un toit (Roger sait parfaitement les faire) afin
de limiter l’évaporation de l’eau. Pour les prochains bénévoles, munissez-vous de connaissances (par de
simples recherches internet) dans ce domaine, afin de pouvoir leur enseigner l’élevage du poisson et
l’entretien du bassin.
Voici le trou creusé pour la pisciculture..
commencement des travaux: coulée de la dalle.
Finit ! Bravo aux maçons ! Il faut faire les briques maintenant…
Projet Toilettes sèches :
Un projet toilette sèche a été lancé par des bénévoles dans le village, devant la pépinière, en Février
dernier. Ceux-ci n’étant toujours pas finis pour différentes raisons (notamment l’achat de la taule pour
l’arrière), je me suis mise en tête d’arriver à les faire finir avant mon départ. Mission accomplie, la taule
manquante derrière a été achetée et mise en place par François et Roger. Ces toilettes sèches sont des
prototypes, elles doivent permettre une sensibilisation sur les bienfaits de leur fonctionnement. Elles
doivent permettre aux habitants de se renseigner sur leurs constructions et mises en place, afin d’en faire
d’autres dans le village ou même chez eux.
Enfin leurs bonnes utilisations est nécessaire et servira beaucoup à la pépinière, notamment pour enrichir
le composte.
• Projet Hanyigba-T Propre :
Avec la participation de nombreux jeunes et Roger, nous décidons d’entamer le projet poubelle au sein du
village. Première étape: trouver les endroits stratégiques de répartition de ces poubelles dans la grande
avenue (dans un premier temps). Nous avons donc établis avec Roger, les endroits ou leurs utilisations
seraient maximum. Nous arrivons donc à un total de 12 poubelles à installer. Seconde étape: achat du
matériel nécessaire avec Abou ; pour une réalisation simple, peu couteuse et durable nous choisissons
d’acheter des bidons et des clous (à Kpalimé) et des planches de bois (au village). La fabrication a été
relativement simple. Découper les planches de bois à une hauteur adéquate, y fixer deux clous avec la tête
courbée, découper le haut des bidons, y faire des petits trous en dessous (pour l’évacuation de l’eau) et deux
trous sur les côtés afin de les fixer aisément aux piquets de bois. Et voilà le résultat, à vous maintenant
futurs bénévoles de continuer à exploiter cette idée !
Et la première fut plantée dans le sol...
Satisfaite de voir que les poubelles sont utilisées !
Le système est simple, mais peut ne pas être respecté. Pour être clair, nous avons fait une réunion sur la place
publique la dernière semaine afin d’informer la population de l’utilisation des poubelles. Il a été dit que chaque
quartier correspondant géographiquement à l’emplacement des poubelles sur la grande avenue, sera chargé de les
vider et de bruler les déchets. Je crains malheureusement que ce système ne soit pas appliqué par tous. Mais
pourquoi pas, par exemple, faire un roulement avec les élèves du collège qui seraient chargés une fois par semaine
(par roulement) de s'en occuper, cela permettrait peut-être une sensibilisation sur le but de leurs utilisations, mais
aussi sur une sensibilisation de la vie en communauté ? A méditer…
• Projet recensement démographique H-T
Alors voilà étant étudiante en géographie, j’aime bien les chiffres, et j’aime bien l’étude des villages ruraux. Bref, comme c’est de mon domaine, et personne n’était capable au village de me dire quel été leur nombre, je me suis mise alors en tête de faire un recensement démographique du village. J’ai donc passé plus de deux semaines à sillonner le village à l’aide d’un ami local en relevant différentes choses dans chaque foyer.
En constatant que le village était un peu plus grand que ce que j'avais pu penser et que la tâche s'annonçait plus longue que prévu, je demande à Anne de m’aider, elle s'est alors armée également d’un local et a parcouru la seconde moitié du village.
Ce travail là fut très intéressant, outre le fait que j’ai réussis à finir (alors que je n’y croyais plus) il m’a permis d’aller à la rencontre des gens et de nouer des liens, de plus maintenant je connais le village comme ma poche !
Malheureusement mon tableau Excel étant trop conséquent, je peux juste vous révéler que j’ai recensé 1 302 personnes dans ce village (sans prendre en compte les fermes très éloignées, isolées dans la montagne).
Ce recensement comprend le nombre de personnes par catégorie d’âge, le nombre total de femmes et d’hommes, le nombre d'enfants scolarisés, la religion (à titre d’information), le type de profession et pour finir le type de culture (étant donné qu’ils sont tous de base agriculteur mais peuvent exercer une profession à côté).
Si vous souhaitez voir précisément les résultats, je vous laisse me contacter sur leanani@wanadoo.fr
Un grand merci à Roger, François, Valère, Abou, toute la team des copains de là-bas, ma famille qui m’a si bien accueillit ; Elise, Gaston et les enfants, Kossi, Séraphin et Cyprien qui nous ont aidé pour le recensement. Merci à tous ces locaux, qui ont fait partis de cette nouvelle expérience complètement différente de celle de l’année dernière.
Si vous souhaitez me contacter pour quelques raisons n’hésitez surtout pas, envoyez un mail !
Voilà, je laisse Anne terminer ce rapport et vous raconter tout le reste.
***
Pour ma part, l'aventure c'est composé en deux temps, j'ai vécu 2 mois totalement différent.
Mon premier mois fut rythmé par les matinées passaient au collège. Les après-midi, je m'occupais de
préparer les cours du lendemain ou de corriger les copies des interrogations. Il m'est arrivé aussi
d'assister Edwige et Gisèle, les deux maîtresses du Jardin d'enfants. Un jour, j'ai eu le plaisir de me rendre
avec elles et tous les petits du jardin d'enfants, à un centre artisanal (de formation à la menuiserie,
couture et maçonnerie), à quelques km de Kpalimé. C'est une sortie organisée à chaque fin d'année
scolaire.
Pour se faire, les parents payent une contribution financière pour le transport. C'est avec le camion, qui,
habituellement transporte les récoltes des agriculteurs du village, que nous avons effectué l'aller-retour.
La plupart des enfants présents n'avaient jamais quitté le village. Ce fut pour eux une grande découverte,
c'était chouette de voir leurs petites bouilles avec leurs yeux écarquillés, le regard émerveillé!
Aussi, j'ai eu l'occasion de me rendre à plusieurs reprises à la pépinière, effectuer des petites tâches (désherbage, plantation de boutures, aide au tressage de feuilles de palmier pour la structure du composte..).Ça a été très agréable d'assister Roger (le responsable de la pépinière) et Charles (employé). Un grand merci à eux pour leur accueil, leur gentillesse et leur bienveillance.
Le second mois fut principalement rythmé par des journées à sillonner le village pour le recensement, en
compagnie de Cyrien, un villageois, que je remercie grandement pour s'être rendu disponible, pour son
implication et son efficacité.
Aussi je suis reconnaissante envers Léa, car si elle n'avait pas fait appel à moi pour l'aider dans cette
tâche, je n'aurais pas eu l'occasion d'aller à la rencontre de toutes ces familles et de découvrir l'étendue
réelle mais aussi la beauté et la diversité du village.
Cela m'a permis également de constater que tout comme chez nous, des inégalités existent au niveau des
conditions de logement: certains sont très bien lotis, possèdent de grandes maisons bétonnées
contrairement à d'autres vivants dans des conditions plutôt sommaires, dans de petites cases en mur de
terre recouvert d'une simple taule.
Profitant d'une réunion donnée sur la place publique du village à la fin du premier mois, j'ai fait passer le
message que je me tenais à disposition des villageois souhaitant améliorer leur français. Seul des femmes
se sont présentées à moi. Tout d'abord au nombre de deux, puis trois, puis quatre vers la fin du mois.
Peut-être qu'avec le temps, elles seraient venues plus nombreuses encore.
J'espère que cette action sera poursuivie par les futurs bénévoles. Elles étaient très motivées! Pendant
environ 2heures, chaque après-midi, installées dans le local, dans la détente et la convivialité, je leur
faisais faire un peu de lecture, des dictées..aussi on se servaient beaucoup du dictionnaire, certaines n'en
avaient jamais utilisé; ça les amusait beaucoup de chercher des mots dedans (préalablement choisis) et
été très fières quand elles les trouvaient. Après la lecture de la définition, si elle ne la comprenait pas,
j'essayais de leur expliquer le plus simplement possible (parfois c'était drôle car je n'avais d'autres choix
que de faire de mimer pour me faire comprendre), puis je leur faisais écrire et chaque jour, je les
interrogeais sur les définitions des mots vu ensemble. Cette méthode fonctionnait très bien.
Je conserverai un très bon souvenir de ces moments passés en leur compagnie!
Mes chères petites élèves (de gauche à droite: Adjo, Florence et Antoinette)
Et cette aventure, ce fut aussi de nombreux moments festifs partagés avec les villageois...
Kermesse des primaires
Avec tous les bénévoles et la collaboration de plusieurs villageois, nous avons organisé une grande
Kermesse pour tous les enfants du primaire. Cette occasion nous a permis de distribuer équitablement
une partie des dons rapportés. Chaque enfant a pu repartir avec un lot (pour les plus grands, un lot avec
mélange de stylos, crayons ou feutres et pour les plus petits, un lot avec ballons de baudruche et
scoubidous).
En route pour le terrain de l'école publique où se déroulera la Kermesse...
Jeu des ballons
Chouette Valère est de la partie!
Jeu des sacs
Jeu des cuillères
Au total sept stands: jeu des balles, jeu de la corde, jeu des chaises musicales, jeu de la pomme (à attraper avec les dents
dans une bassine d'eau).
Voici l'équipe des organisateurs au complet!
Merci à Valère, Séraphin, Roméo, Marc, Cyprien, Matthias, Roger, Charles, Chantal et Michel, sans qui, il aurait été
impossible de faire cette Kermesse.
Fête de la Pentecôte
Deux jours de fête à chanter et à danser dans la joie et la bonne humeur, au son des percussions et instruments à vent.
Venue d'un Evêque au village pour la confirmation des enfants (accueilli en grandes par les villageois).
et ce fut aussi…
la découverte d'une nature belle, luxuriante et sauvage
et aussi …
les découvertes culinaires
Le Foufou, plat local à base d'igname, de manioc ou de tarot pilé à immerger avant dégustation dans une sauce relevée,
aux multiples saveurs. Perso j'ai adoré!
Petit déjeuner d'Abou. Ça change de nos tartines beurre-confiture :)
REMERCIEMENTS:
Merci à Valère pour sa gentillesse et sa bienveillance à notre égard, toujours disponible quand nous avions besoin.
Merci à Cyprien, Marc et Roméo (de gauche à droite), toujours d'agréable compagnie, nous avons partagé
d'innombrables sympathiques moments avec eux.
Merci à Marie, notre cuisinière au village et aussi ma propriétaire, toujours agréable et serviable avec nous.
Un grand merci à Abou, qui a permis de vivre des week-ends aussi passionnants que nos semaines au village.
Un grand merci aussi à mes amis et ma famille, qui, grâce à leur générosité, ont permis que je parte avec des
valises bien remplies de dons.
Merci à l'association Afrique Avenir pour son accueil chaleureux et pour m'avoir donné une grande quantité
d'affiches pour la prévention du VIH/SIDA.