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Ferme éolienne de Mauprévoir SAS
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS
Commune de Mauprévoir (86)
Mémoire en réponse aux observations émises lors de l’enquête publique
Volkswind France SAS
capital de 250 000 € R.C.S Paris 439 906 934
Centre Régional de Limoges
Aéroport de Limoges Bellegarde
87100 LIMOGES
Tél : 05.55.48.38.97 / Fax : 05.55.08.24.41
www.volkswind.fr
Février 2019
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Préambule
Ce document, rédigé à destination du commissaire enquêteur pour le projet de la ferme éolienne de
Mauprévoir, Monsieur Bernard CHAIGNAUD, des riverains de ce même projet et du public, apporte
les réponses aux observations émises lors de l’enquête publique qui s’est déroulée du 7 janvier 2019
au 8 février 2019 inclus.
Conformément aux dispositions de l’article 7 de l’arrêté n°2018-DCPPAT/BE-195 du 18 octobre 2018,
le commissaire enquêteur a rencontré le responsable du projet, afin de lui communiquer les
observations écrites et orales, le tout consigné dans le procès-verbal de synthèse.
Les observations ont été regroupées par thématiques dans le procès-verbal. Ainsi, pour faciliter la
lecture de ce mémoire en réponse, nous reprendrons la même trame, à savoir :
• Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore
• Saturation et impact sur le paysage
• Patrimoine architectural
• Effet sur la santé et la qualité de vie
• Impact sur la valeur de l’immobilier et l’attractivité du territoire
• Le contexte économique de l’énergie éolienne
• Le démantèlement
• Evaluation respective des projets « Sergies » et « Volkswind »
• Réponses à des interventions plus particulièrement argumentées
Le Maître d’ouvrage est invité à faire connaître ses réponses dans un mémoire produit sous
quinzaine. Aussi le présent mémoire en réponse est à retourner au commissaire enquêteur le mardi
5 mars 2019 au plus tard. Ce document sera annexé au rapport d’enquête.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019
Sommaire
1. Réponses par thèmes ...................................................................... 7
1.1. Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore ...................................................... 7
1.2. Saturation et impact sur le paysage .......................................................................................... 17
1.3. Patrimoine architectural ........................................................................................................... 32
1.4. Effet sur la santé et la qualité de vie ......................................................................................... 35
1.5. Impact sur la valeur de l’immobilier et l’attractivité du territoire ............................................ 43
1.6. Le contexte économique de l’énergie éolienne ........................................................................ 53
1.7. Le démantèlement .................................................................................................................... 55
1.8. Évaluation respective des projets « Sergies » et « Volkswind » ............................................... 58
2. Réponses aux interventions particulièrement
argumentées .......................................................................................... 59
2.1. Intervention n°21 : M. et Mme SCARTH .................................................................................... 59
2.2. Intervention n°22 : M. et Mme GUYOT ..................................................................................... 61
2.3. Intervention n°52 : M. PUYGRENIER ......................................................................................... 64
2.4. Intervention n°57 : M. KAWALA ................................................................................................ 64
2.5. Intervention n°77 : M. ROBERT de SAINT VICTOR ..................................................................... 65
2.6. Intervention n°126 : Mme GRACIEUX pour la LPO .................................................................... 66
2.7. Intervention n°132 : M. GASCOUIN d’Alloué ............................................................................ 67
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1. REPONSES PAR THEMES
1.1. Préservation de l’environnement, de la faune et de la flore
1.1.1. « Effet barrière » et impacts sur les oiseaux et les chiroptères
• Impacts sur l’avifaune
Concernant plus particulièrement l’avifaune migratrice, aucun couloir principal migratoire n’a
été mis en évidence. L’étude écologique (pièce n°4.2) indique que « le site d’étude est localisé sur
une zone bocagère où la migration est diffuse. Les migrateurs suivent essentiellement la vallée de la
Vienne, située à une dizaine de kilomètres, et le flux diminue au fur et à mesure que l’on s’en
éloigne. Les flux observés sur le périmètre d’étude sont très faibles à faibles » (p. 86). Ainsi, les
effectifs d’oiseaux migrateurs transitant par la zone du projet sont restreints. Toutefois, ils ont été
pris en compte et, pour réduire au maximum l’effet barrière du parc et éviter un trop grand
contournement, les éoliennes ont été disposées en une ligne orientée Nord-Ouest/Sud-Est
quasiment parallèle à l’axe migratoire observé dans cette zone (plutôt Nord/Sud). De plus,
l’espacement entre les éoliennes (entre 500 et 750 m) permet le passage des oiseaux entres celles-ci,
sans les obliger à systématiquement contourner le parc. La variante d’implantation retenue est
d’ailleurs celle qui présente la plus faible emprise sur l’axe migratoire.
Pour les espèces qui ne migrent que de jour (rapaces, cigognes, fringilles, etc.), elles sont capables
d’adapter leurs trajectoires à distance. En effet, comme cela a été démontré dans l’étude d’Abies1
(2002), 88 % des oiseaux changent leur trajectoire à la vue des éoliennes. Ces comportements
d’anticipation participent à la réduction des situations à risque. Sur le site de Mauprévoir, les
aérogénérateurs choisis, dont la taille est plus grande que celle des éoliennes ayant fait l'objet de
l'étude citée, sont plus visibles à distance et sont donc susceptibles de participer à la diminution des
situations à risques les jours où la visibilité est bonne. En revanche, de mauvaises conditions
météorologiques seront défavorables, notamment pour les grands voiliers tels les cigognes, la Grue
cendrée et les rapaces de grande envergure (Balbuzard pêcheur, busards, milans, etc.). Néanmoins,
l’implantation du parc qui est quasi-parallèle à l’axe de migration principal et son emprise sur cet axe
est limitée. Ce choix d’implantation participera de façon marquée à la réduction des risques de
collisions puisque celui-ci sera plus aisément contournable.
Les espèces qui peuvent migrer en grand nombre de façon nocturne, sont plus particulièrement
vulnérables (Grue cendrée, grives, limicoles, etc.) bien qu’elles volent en général à des altitudes plus
élevées, en moyenne 700 à 910 m (http://www.migraction.net). Sur le site de Mauprévoir, la faible
emprise du parc sur l’axe de migration réduira les risques de collisions.
1 Abies/LPO Aude – Suivi ornithologique 2001 des parcs éoliens du plateau de Garrigue Haute (Aude)
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De plus, des suivis post-implantation seront réalisés conformément au protocole national afin de
contrôler la pertinence des mesures mises en place et l’absence d’impact significatif sur l’avifaune :
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de l’activité et du comportement des
oiseaux sur le parc éolien
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de la mortalité des oiseaux
Ces suivis seront mis en place les 3 premières années suivant la mise en fonctionnement du parc puis
une fois tous les 10 ans ; ce qui est supérieur à ce qu’exige la réglementation, à savoir « au moins une
fois au cours des trois premières années de fonctionnement de l’installation puis une fois tous les dix
ans » (arrêté ICPE du 26 août 2011).
Par ailleurs, Mme et M. Wilson, dans leur intervention (intervention n°45 - PJ 51), signalent
entre autres l’impact sur les passereaux et les rapaces diurnes en citant la publication de la LPO de
2017 « Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune – Étude des suivis de mortalité réalisés en
France de 1997 à 2015 ». Cette dernière présente une étude globale sur la mortalité des oiseaux
imputable aux éoliennes2, issue de la compilation et de l’analyse de 197 rapports de suivis
environnementaux réalisés sur 142 parcs éoliens français, soit 1065 éoliennes, entre 1997 et 2015.
Cette étude s’est concentrée sur la mortalité directe par collision avec les éoliennes ; 91 parcs, soit
645 éoliennes, concernent ces rapports de suivi de mortalité.
Le nombre de collisions observé est très variable d’un parc à l’autre et est globalement faible au vu
de l’effort de prospection mis en œuvre : en effet les 35 903 prospections de suivi de mortalité
protocolé, ont permis de découvrir 803 cadavres d’oiseaux, soit 1 cadavre toutes les 45 prospections.
Cela correspond à 0,7426 oiseau par éolienne et par année de suivi.
Cette mortalité est à comparer aux autres causes possibles de mortalité de l’avifaune.
Une étude commandée par le gouvernement américain, réalisée par Wallace P. Erickson, Gregory D.
Johnson, et David P. Young Jr., démontre que la mortalité liée aux éoliennes est négligeable par
rapport à plusieurs autres causes comme les immeubles vitrés, les lignes à haute tension, les chats, la
circulation routière, et les pesticides3.
2 LPO France. Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Juin 2017.
3 Wallace P. Erickson, Gregory D. Johnson, David P. Young Jr. A Summary and Comparison of Bird Mortality from
Anthropogenic Causes with an Emphasis on Collisions. Publié en 2005. Disponible sur : https://www.fs.fed.us/psw/publications/documents/psw_gtr191/psw_gtr191_1029-1042_erickson.pdf (Table
2)
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Les données de la LPO concernant les causes de mortalités des oiseaux sont également cohérentes
avec les études menées aux Etats-Unis.
Principales causes de mortalité des oiseaux en fonction des infrastructures (LPO)
Comme le citent Mme et M. Wilson, l’étude de la LPO indique bien que « les migrateurs,
principalement des passereaux, représentent environ 60% des cadavres retrouvés » et que « les
rapaces diurnes […] sont […] les premières victimes des éoliennes ». Mais en remettant les chiffres
bruts de la mortalité en perspective avec les autres causes de mortalité, il est raisonnable de penser
que les éoliennes ont une responsabilité moindre dans le déclin des espèces, en comparaison,
notamment, aux pratiques agricoles intensives, aux routes, aux immeubles et aux chats qui tuent
mille fois plus que les éoliennes.
• Cas particulier de la Grue cendrée :
Il est explicité dans l’étude écologique (p. 84) que « le site du parc éolien de Mauprévoir est
situé en limite du couloir de migration des Grues cendrées en France (zone d’observation régulière).
Sur la zone d’étude, un seul vol a pu être observé, lors de l’inventaire prénuptial réalisé fin février. Un
groupe de 16 individus volaient en direction du nord, à haute altitude non loin du périmètre d’étude.
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Cependant, selon les jours et les années, le flux observé peut être extrêmement variable.
Ainsi sur la commune proche d’Availles-Limouzine, ce sont quelques centaines de Grues qui ont été
observées en migration prénuptiale [en 2016] par le CERA. Hors périmètre, ces individus ne sont
donc pas pris en compte dans le calcul du flux horaire mais cette information suggère que des
groupes plus importants sont susceptibles de survoler le site du projet lors des migrations pré et
postnuptiale. » Nous trouvons d’ailleurs la confirmation de cette suggestion dans différentes
interventions à l’enquête publique, puisque plusieurs personnes évoquent des passages réguliers de
grands groupes de Grues cendrées au-dessus de leur maison lors des migrations et s’inquiètent de
leur devenir avec l’implantation d’un parc éolien.
Localisation des couloirs de migration de la Grue cendrée (Source : LPO Champagne-Ardenne)
Comme ce qui a pu être observé dans le cadre des études du projet, les Grues cendrées volent à des
altitudes très élevées en migration directe (700 à 900 m en moyenne) et ne sont donc pas sensibles à
l’effet barrière. Toutefois, dans le cas peu probable de vols à basse altitude, les larges espacements
entre les éoliennes face à l’axe de migration permettent d’estimer un faible risque potentiel d’effet
barrière provoqué par les éoliennes. Les éventuels contournements du parc éolien dans sa globalité
n’engendreront que de faibles déviations et n’entraîneront aucune dépense énergétique
additionnelle significative.
Concernant les risques de collisions avec les éoliennes, ils sont estimés très faibles par les écologues
d’ENCIS Environnement pour les populations migratrices de Grues cendrées en raison de leurs
altitudes de vol et de leurs capacités d’anticipation et d’évitement des éoliennes. À ce jour, aucune
mortalité par collision avec des éoliennes n’a été constatée en France. Par ailleurs, la population de
Grues cendrées est actuellement en expansion et sa population s’établissait en 2005 à au moins
350 000 à 400 000 individus en Europe (INPN). Les risques d’atteinte à l’état de conservation des
populations de Grue cendrée en raison du fonctionnement futur du parc éolien de Mauprévoir sont
donc négligeables.
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• Impacts sur les chauves-souris :
Dans le cas du parc éolien de Mauprévoir, les impacts concernant les chiroptères après la
mise en place des mesures de réduction sont jugés faibles.
Des mesures d’évitement et de réduction fortes ont été prises en faveur des chiroptères :
• Choix de l’implantation du parc (éoliennes les plus éloignées possibles des haies et
boisements)
• Choix du modèle d’éolienne : éviter l’éclairage automatique des portes d’accès aux
éoliennes afin de limiter l’attractivité des insectes aux environs du mât ;
• Arrêt conditionnel des éoliennes E1 à E4 la nuit pendant la période d’activité de vol à
risque pour les chauves-souris
De plus, des suivis post-implantation seront réalisés, conformément à la réglementation, afin de
contrôler la pertinence des mesures mises en place et l’absence d’impact significatif sur les chauves-
souris :
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de l’activité et du comportement des
chauves-souris : écoutes au sol selon la même méthodologie que l’étude d’impact +
écoutes spécifiques à hauteur de nacelle en continu pendant la saison d’activité des
chiroptères les 3 premières années de fonctionnement
• Suivi environnemental ICPE post-implantation de la mortalité des chauves-souris.
Comme pour l’avifaune, ces suivis seront mis en place les 3 premières années suivant la mise en
fonctionnement du parc puis une fois tous les 10 ans ; ce qui est supérieur à ce qu’exige la
réglementation, à savoir « au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement
de l’installation puis une fois tous les dix ans » (arrêté ICPE du 26 août 2011).
L’ensemble des mesures prises en amont du choix de l’implantation, des mesures de réduction et
d’accompagnement permettent au projet de la Ferme éolienne de Mauprévoir d’avoir un impact
résiduel faible sur son environnement. Les suivis qui seront mis en place après la construction du
parc permettront de maintenir l’impact du projet à un niveau faible.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 12
1.1.2. Proximité d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS)
Le SRE Poitou-Charentes, annulé en avril 2017, indiquait :
« Pour les ZPS, les populations d’oiseaux ne se concentrent pas strictement à l’intérieur des zones
favorables délimitées ; il est indispensable de considérer avec la plus grande attention les
conséquences possibles d’éoliennes aux abords immédiats de ces zones. Afin d’éviter le dérangement
de ces oiseaux de la ZPS et de réduire la richesse sur sa périphérie, la prise en compte d’une zone
tampon de l’ordre de 2 km a donc été retenue. »
Bien que la périphérie de la zone d’étude initiale se trouvait effectivement à 1,4 km de la ZPS
« Région de Pressac, étang de Combourg », l’implantation retenue des éoliennes situe
l’aérogénérateur le plus proche (E06) à 2,1 km de cette ZPS. Ainsi, aucune éolienne ne se trouve à
moins de 2 km d’un site Natura 2000, en accord avec la recommandation du SRE Poitou-Charentes.
Pour rappel, l’analyse de l’ensemble des contraintes répertoriées et des enjeux du territoire sont
étudiés et analysés afin de proposer une implantation cohérente et en accord avec ce territoire.
L’éloignement de 2 km de la ZPS était, au même titre que de nombreuses autres, une contrainte, non
réglementaire, que le pétitionnaire s’était fixé de respecter.
Par ailleurs, pour le développement du projet éolien de Mauprévoir, une analyse des incidences
Natura 2000 a été réalisée par le bureau d’études CERA Environnement (annexe 4 de la pièce 4).
Celle-ci conclut que ce parc « ne devrait pas remettre en cause la conservation des populations de
cette ZPS » (p. 34).
1.1.3. Suivi environnemental
Comme mentionné au 1.1.1, un suivi environnemental du parc est proposé dans le cadre des
mesures d’accompagnement. Ce suivi concernera :
- l’étude de l’activité et du comportement des chauves-souris
- l’étude de l’activité et du comportement de l’avifaune
- le suivi de la mortalité de l’avifaune et des chiroptères
- le suivi des habitats
Pour les personnes s’inquiétant du fait qu’il n’y ait pas de moyen de vérifier que le suivi
environnemental est effectivement réalisé, il faut savoir que celui-ci est obligatoire pour les parcs
éoliens soumis à la réglementation ICPE et qu’il doit être tenu à dispositions des services de
l’inspection des installations classées (DREAL). En effet, l’article 12 de l’arrêté ministériel du 26 août
2011 modifié relatif aux installations de production d’éléctricité utilisant l’énergie mécanique du vent
au sein d’une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des ICPE
et le point 3.7 de l’annexe I de l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations soumise à déclaration
disposent que : « au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement de
l’installation puis une fois tous les dix ans, l’exploitant met en place un suivi environnemental
permettant notamment d’estimer la mortalité de l’avifaune et des chiroptères due à la présence des
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aérogénérateurs. Lorsqu’un protocole de suivi environnemental est reconnu par le ministre chargé
des installations classées, le suivi mis en place par l’exploitant est conforme à ce protocole. Ce suivi
est tenu à disposition de l’inspection des installations classées ».
Nous rappelons que dans le cas présent, le pétitionnaire s’engage à réaliser le suivi environnemental
pendant les trois premières années de fonctionnement du parc puis une fois tous les dix ans et non
pas qu’une fois dans les trois premières années puis une fois tous les dix ans comme le stipule
l’arrêté, allant ainsi au-delà de la réglementation. Ceci permet de suivre les recommandations de la
SFEPM (Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères) qui précise que seul un suivi
de la mortalité sur plusieurs années consécutives permettra de s’assurer ou non de l’absence
d’impacts. De même, elle préconise un suivi d’activité des chiroptères sur trois années consécutives
afin de le mettre en relation avec le suivi de mortalité et de pallier à la variabilité annuelle.
Ces suivis seront conformes aux protocoles en vigueur lors du fonctionnement du parc.
Actuellement, les suivis sont définis selon les prescriptions du protocole national révisé en mars 2018
(Décision du 05/04/18 relative à la reconnaissance d’un protocole de suivi environnemental des
parcs éoliens terrestres révisé). Il a été établi en tenant compte de l’évolution de l’état des
connaissances et du retour d’expérience tiré de la mise en application du précédent protocle,
reconnu par décision du 23 novembre 2015. Il est à noter que celui-ci a été élaboré par un groupe de
travail incluant notamment la SFEPM et la LPO, ce qui tendra à rassurer le public laissé sceptique
quant au suivi environnemental proposé pour la Ferme éolienne de Mauprévoir.
1.1.4. Fonctionnement compensatoire de centrales thermiques à gaz
La production électrique des éoliennes est en effet intermittente, puisque fonction du vent.
Le vent peut fluctuer d’un jour à l’autre. Dans ces conditions, nous pouvons nous poser la question :
comment utiliser la production aléatoire issue du vent pour satisfaire les besoins réguliers de la
population ? Pour comprendre la réponse, il faut considérer l’énergie produite par l’ensemble du
parc éolien français, et non pas seulement par une seule éolienne ou un seul parc.
La France a la chance de bénéficier de 3 régimes de vents décorrélés ce qui fait que lorsque certaines
éoliennes ne tournent pas à pleine puissance sur un parc, les machines présentes sur d’autres sites
peuvent, quant à elles, fournir le maximum de leur capacité. Grâce à ces 3 régimes de vents, la
France se trouve rarement « en panne » de vent.
Ainsi, et contrairement aux idées reçues, les variations de la production éolienne s’équilibrent au
niveau national, assurant la continuité de la production.
De plus, les prévisions météorologiques permettent d’anticiper à 4 jours la production du parc éolien
Français, et donc de mettre à disposition d’autres sources d’énergie complémentaires comme
l’hydroélectricité, le solaire photovoltaïque ou encore les énergies marines. RTE (Réseau de transport
de l’électricité) dispose de divers moyens pour gérer les fluctuations de la production et de la
demande d’électricité.
Par ailleurs, RTE constate que les trois quarts de l’électricité produite par l’éolien constitue une
énergie de substitution aux énergies fossiles. C'est-à-dire que 75% de la production électrique
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 14
éolienne est autant d’électricité qu’il n’est pas nécessaire de produire par les centrales thermiques
classiques qui rappelons-le, sont fortement émettrices de gaz à effet de serre. Lorsque la production
éolienne diminue, la production globale est alors « classique » et retrouve, dans le pire des cas, son
taux d’émission de CO2 initial. Il s’agit bien d’un retour au niveau initial et non d’une augmentation
du taux par rapport à ce niveau de base.
Les variations de l’éolien sont intégrées dans la gestion générale du réseau électrique. Tous les
producteurs d’électricité - de source fossile, fissile ou renouvelable - annoncent leurs prévisions de
production, détaillées par quart d’heure. Sur la base de ces prévisions, les gestionnaires d’équilibre
assurent en permanence un équilibre entre les variations de production et les variations de
consommation sur le réseau.
Cette gestion, opérationnelle depuis longtemps, intègre les fluctuations de l’éolien dans l’ensemble
des variations de l’offre et de la demande. Il n’y a donc pas de compensation spécifique pour l’éolien.
Dans son Bilan Prévisionnel 2017, RTE indique notamment que « […] développer un système
reposant à 70 % sur des ENRs ne conduit en aucun cas à « doubler » la capacité renouvelable par
des moyens thermiques […]. […] les argumentaires alarmistes consistant à considérer nécessaire le
développement de moyens de secours systématiques font fi, d’une part, de l’interconnexion de la
France avec ses voisins qui permet de mutualiser les flexibilités, et d’autre part, d’une analyse de la
contribution statistique de l’éolien et du photovoltaïque à la sécurité d’approvisionnement », (BP
2017, Scénario Watt, p279). Dans ce même bilan de 2017, RTE indique que la capacité des
installations de production d’électricité a diminué de 94 MW (-0,1%) par rapport à 2016. La baisse
importante du parc thermique fossile classique (-13,1%) avec la fermeture des quatre groupes de
Porcheville et d’un groupe de Cordemais a été compensée par la progression notable du parc
renouvelable (+2 763 MW). Dans la même logique, le gouvernement a d’ailleurs récemment décidé
de faire fermer les 4 dernières centrales à charbon d’ici à 2022. Cela est rendu possible par la
progression des énergies renouvelables, et va à l’inverse de ce que certaines interventions laissent
entendre.
Enfin, il est à noter que dans aucun cas, l’intermittence de la production éolienne sur le parc de
Mauprévoir dénie le bilan carbone avancé par le pétitionnaire. En effet, dans toutes les pièces du
dossier, ce dernier est défini par une quantité de rejet de CO2 évitée par rapport à l’état initial
évoqué ci-dessus. Ce bilan carbone est calculé en prenant en compte la production annuelle estimée
de la Ferme éolienne de Mauprévoir qui intègre elle-même le caractère intermittent de l’énergie
éolienne. L’intermittence est ainsi déjà prise en compte dans le calcul du bilan carbone et ne remet
donc pas en cause celui qui est avancé.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 15
1.1.5. Facteur de charge
Le facteur de charge estimé pour la Ferme éolienne de Mauprévoir est de 31,18 %, ce qui
étonne plusieurs intervenants qui indiquent que les éoliennes fonctionnent plutôt à 20/25 % de leur
capacité réelle. Cela correspond en fait aux valeurs de facteurs de charge issues des données RTE, tel
que 20,3 % en Nouvelle Aquitaine, ou encore 24,3 % en France en 2015. Ces données sont des
valeurs moyennes sur l’ensemble des parcs en exploitation à l’époque, comprenant des parcs
construits il y a 20 ans, durée de vie moyenne d’une éolienne, composés d’éoliennes plus petites et
bien moins efficaces que celles qui sont aujourd’hui implantées. Par exemple, début 2018 la
puissance installée du parc éolien néo-aquitain était de 875 MW (source RTE) avec 424 éoliennes
installées (source DREAL Nouvelle) soit une puissance moyenne par éolienne d’environ 2MW. Les
éoliennes de Mauprévoir auront une puissance de 3.6MW soit une augmentation de près de 80% de
la puissance...
Ce sont donc des valeurs moyennes basses difficilement comparables aux facteurs de charge
attendus pour les futurs parcs à construire, dont les diamètres de rotor sont nettement supérieurs,
ainsi que leur hauteur (plus l’altitude est importante plus la vitesse du vent augmente). Ces deux
critères permettent d’obtenir des facteurs de charge plus importants.
A titre d’exemple, nous avons réalisé une étude de productible par l’intermédiaire de la société UL-
DEWI (bureau d’étude spécialisé) pour un projet prêt à construire, composé d’éoliennes de 117 m de
diamètre de rotor, 91,5 m de hauteur de mât et de 3,45 MW de puissance. Il s’agit d’un projet où
nous avons récolté des données de vent précises avec un mât de mesures des vents.
L’étude a estimé une valeur de facteur de charge de 31,3 %. Cette valeur, dite P50, correspond à la
production la plus probable. Le tableau page suivante, issu de cette étude, explicite le résultat
obtenu.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 16
Extrait rapport productible – V117 – 3,45 MW – 150 m - DEWI
Sachant que le mât des éoliennes de Mauprévoir est environ 20 m plus haut que celui de la V117
citée en exemple et que la surface balayée par le rotor est 35 % plus importante (14 527 m² pour
Mauprévoir, contre 10 751 m² pour la V117), le facteur de charge estimé se situe dans une
fourchette correcte de facteur de charge attendu pour le projet de Mauprévoir.
Vitesse de vent moyen
à hauteur de moyeu
(Proche de celle de
Mauprévoir)
Facteur de charge
net (après pertes)
calculé (P50)
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 17
1.2. Saturation et impact sur le paysage
1.2.1. Densité en Sud Vienne et Nord Charente
Le choix d’une zone pour l’implantation d’un parc éolien doit répondre à de nombreux critères et
contraintes, tels que :
• Le potentiel vent : la Nouvelle-Aquitaine est une région propice au développement éolien
compte tenu des vitesses moyennes de vent à 100m relevées qui sont principalement
supérieures à 5m/s sur la majorité du territoire de la région. Il apparait clairement que le
Nord de la Nouvelle-Aquitaine, possède un gisement de vent important avec des vents
moyen à plus de 6 m/s à 100m sur une grande partie des départements des Deux-Sèvres, de
la Vienne, de la Charente-Maritime et du Nord de la Charente.
• La distance aux habitations (500 m réglementaires) : cette distance contraint une très grande
partie du territoire et plus on veut s’éloigner des habitations moins il y a de zones disponibles
• La distance aux routes : distance minimale de 180m des routes départementales
• Les contraintes aéronautiques et radars (civils, militaires, météo) : elles sont rédhibitoires et
elles occupent une large partie du territoire aquitain (voir carte ci-dessous des radars météo
et contraintes militaires)
• Les zonages réglementaires et d’inventaires environnementaux
o Zonages réglementaires (ayant une valeur d’opposabilité) : il s’agit des sites inscrits
ou classés, les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (appb), des réserves
naturelles nationales (RNN), les sites du réseau Natura 2000 tels que les SIC et les
ZPS.
o Zonage d’inventaires : Ces zonages n’ont pas de valeur d’opposabilité, mais
indiquent la présence d’un patrimoine naturel qu’il est important d’intégrer dans
l’analyse de tous projets tels que les projets éoliens. Ces zonages concernent les
ZNIEFF type I et II, et les ZICO.
• Les contraintes patrimoniales : notamment un périmètre de 500m de protection autour des
monuments historiques classés ou inscrits mais aussi une ’archéologie
• Autres sensibilités…
Le Sud de la région Nouvelle Aquitaine est ainsi moins favorable au développement de l’énergie
éolienne, en raison d’un plus faible potentiel vent, comme le montre la carte page suivante qui
compare l’état de l’éolien et le gisement éolien dans la région nouvelle Aquitaine, mais également en
raison de contraintes aériennes militaires très importantes en aquitaine (cf. carte page suivante).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 18
Vitesse de vent moyenne à 100m sur la région Nouvelle-Aquitaine
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 19
Cartes des contraintes militaires et radars
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 20
1.2.2. Impact sur le paysage
Le paysage que nous connaissons actuellement ne possède qu’une centaine d’années
d’existence. Il est façonné par l’homme qui, depuis des décennies, l’a ponctué d’ouvrages de plus ou
moins grande dimension, tels les autoroutes, châteaux d’eau, silos ou lignes haute-tension. Les
diverses cultures, remembrements, ainsi que le déboisement et le reboisement ont également un
impact. Ainsi le paysage que nous observons aujourd’hui est bien différent de celui que l’on pouvait
observer il y a 300 ans, et il continuera d’évoluer au fil du temps.
A titre de comparaison, la FEE (Fédération Energie Eolienne), a établi une comparaison quantitative
entre différentes infrastructures modernes : à 1500 parcs éoliens en France correspondent environ
35000 châteaux d’eau, 100 203 km de lignes aériennes à haute tension, 950 000 km de réseau
routier (hors autoroutes), et environ 12 000 supermarchés et hypermarchés.
Il ne s'agit pas de "destruction" ou de "défiguration" d'un paysage mais bien d'une évolution du
paysage environnant et d'une création d'un nouveau paysage en fonction du développement du
niveau de vie en accord avec les enjeux actuels. Il est important de noter que l’impact d’un parc
éolien sur le paysage est totalement réversible.
Les populations environnantes s'approprient généralement bien les ouvrages constituant leur
paysage en leur attribuant un rôle de repère et/ou d'utilité. La perception du paysage est subjective
et donc propre à chacun.
Une enquête du CSA (Consumer Science & Analytics) pour FEE (France Energie Eolienne) indique que
près de 3 français sur 4 considèrent que les éoliennes sont bien implantées dans le paysage.
Figure 1 : Enquête CSA pour FEE : Les éoliennes situées près de chez vous, vous semblent elles bien implantées dans le
paysage (CSA pour FEE – avril 2015)
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 21
Un autre sondage réalisé par IFOP et présenté le 14 Septembre 2016 montre que 75% des riverains
d’un parc éolien en ont une image positive.
Un troisième sondage plus récent vient également confirmer cette image positive qu’ont les français
de l’éolien. Ce sondage a été réalisé en septembre 2018, en partenariat avec Harris Interactive pour
FEE.
Deux autres enquêtes ont été menées :
- Une enquête « Grand Public » auprès d’un échantillon de 1091 personnes représentatif des
Français âgés de 18 ans et plus
- Une enquête « Riverains » auprès d’un échantillon de 1001 personnes représentatif des
français habitant à proximité d’une éolienne (moins de 5 kilomètres)
Il en ressort que :
- 3 Français sur 4 (73%) ont « une bonne image » à l’éolien
- 80% des français vivant à proximité d’une éolienne en ont « une bonne image ».
Ces trois sondages tendent à montrer que, même si la perception des parcs éoliens est subjective,
celle-ci n’est pas vécue négativement par la grande majorité des gens ni même par les riverains de
ces parcs. Nous pouvons d’ailleurs noter que lors de l’enquête publique pour la Ferme éolienne de
Mauprévoir, une seule intervention (n°-108 de Mme et M. VIVION) évoque des nuisances liées à la
présence du parc éolien des Courtibeaux à Saint-Martin-l’Ars, distant que de 3,6 km du projet de
Mauprévoir.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 22
1.2.3. Saturation du territoire
Comme vu au-dessus, la perception du paysage est subjective et complexe à saisir. Pour
autant, la prise en compte du paysage dans le développement d’un parc éolien est un élément
essentiel à sa bonne intégration locale. L’étude des effets de saturation fait partie de cette prise en
compte.
Les développeurs ont l’obligation de prendre en compte les parcs éoliens voisins dans leurs études.
Cet aspect est cadré par l’article R. 122-5 du code de l’environnement. Sont à prendre en compte les
projets qui, lors du dépôt de la demande d’autorisation (cf. e) du 5° du II de l'article R. 122-5) :
• ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 et d'une enquête
publique ;
• ont fait l'objet d'une évaluation environnementale […] et pour lesquels un avis de l'autorité
environnementale a été rendu public.
Les effets cumulés avec les aménagements éoliens ou autres sont à prendre en compte dans la partie
« Effets cumulés » de l’étude d’impact. La liste des projets étudiés dans l’étude d’impact jointe au
dossier correspond aux exigences de la réglementation.
Des espaces de respirations sont laissés entre les parcs pour limiter la saturation visuelle. Lors de la
réalisation de l’étude paysagère, une attention particulière a été portée sur les effets cumulés et
l'évaluation de la saturation visuelle théorique du territoire du projet.
En l’occurrence, l’analyse paysagère a étudié la saturation visuelle et les effets cumulés en prenant
en compte les parcs dans un rayon de 10 km en date de mai 2018 :
• Parc éolien de la Bénitière – Mauprévoir-Pressac – 2,8 km – En instruction
• Parc éolien des Courtibeaux – Saint Martin l’Ars – 3,6 km – Autorisé, Non construit à l’époque
• Parc éolien des quatre vents – Château Garnier–La Chapelle Bâton- 7,1 km – Construit
• Parc éolien de Le Vigeant – 9 km – En instruction
Pour les parcs éoliens à plus de 10 km du projet, l’étude paysagère (pièce n°4.3) indiquait
que « les impacts cumulés seront nuls du fait de la distance séparant ces parcs avec le projet
(exemple de la ferme éolienne des Mignaudières et du parc éolien des Brandes, PDV n°38) »
(p. 179)
Précisons que le dossier de compléments de la Ferme éolienne de Mauprévoir, tenant compte des
évolutions du contexte éolien depuis le dépôt initial en février 2017, a été déposé en mai 2018. L’état
de l’éolien a donc évolué depuis.
L’analyse des effets cumulés par l’intermédiaire de photomontages met en évidence « que les
impacts cumulés avec les autres parcs éoliens sont faibles à nuls. En effet, les masques végétaux
présents ou la distance entre les parcs rendent l’impact cumulé négligeable » (pièce n°4 p. 230).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 23
Concernant plus particulièrement la saturation, une étude a été menée sur les principaux
bourgs présents à proximité immédiate du projet de Mauprévoir.
La saturation visuelle est évaluée sur la base de deux indices : l’occupation de l’horizon et l’espace de
respiration. Pour rappel, « l’espace de respiration correspond au plus grand angle continu sans
éoliennes. Un angle sans éoliennes de 160° à 180° (correspondant à la capacité humaine de
perception visuelle) paraît souhaitable pour permettre une véritable « respiration » visuelle ». (extrait
de la page 31 de l’étude paysagère, pièce n°4.3).
« L’occupation de l’horizon est évaluée grâce à un indice égal à la somme des angles sur l’horizon
interceptés par des éoliennes à moins de 10 km, depuis le point considéré. Pour ce projet, on
considérera donc l’extension du parc éolien de Glénay et les parcs éoliens accordés à moins de 10
kilomètres du projet ou d’un des points considérés. Au-dessus de 120° on peut considérer que
l’occupation de l’horizon est élevée avec un effet sensible dans le grand paysage. » (extrait de la page
31 de l’étude paysagère, pièce n°4.3).
NB : Lors de l’étude de la saturation, il est fait référence à une analyse depuis « l’intérieur des
villages » ou depuis « le centre des villages ». Ces deux expressions sont utilisées en tant que
synonyme, aucune différence de signification n’est à signaler. La saturation visuelle ne pouvant être
évaluée qu’à partir d’un point localisé, les centres ou intérieurs de villages sont choisis comme point
de référence car ils représentent la situation la plus pénalisante. En effet, ils sont par définition les
points impactant le plus grand nombre d’habitants. Pour rappel, ces études de saturation sont
théoriques et ne prennent en compte aucun filtre, qu’il soit végétal ou bâti. L’horizon est donc estimé
complétement libre autour du point central du village.
L’analyse montre qu’aucun village situé à moins de 10 km ne voit son indice d’occupation de
l’horizon dépasser le seuil d’alerte de 120° avec la réalisation du projet éolien de Mauprévoir. Le cas
le plus défavorable montre en effet un indice d’occupation de l’horizon de 97° (pour les communes
de Mauprévoir et La Chapelle-Bâton). Ce sont pour les communes Saint-Martin-l’Ars et de
Mauprévoir que les indices d’occupation de l’horizon sont les plus fortement impactés, mais restent
largement sous le seuil d’alerte (69° pour Saint-Martin l’Ars et 97° pour Mauprévoir).
Concernant les espaces de respiration, il apparait que pour 5 villages sur 11, il n’y a pas d’évolution
de cet indice avec l’implantation du projet. Toutefois, il entraîne le dépassement du seuil d’alerte
pour les villages de Payroux et Joussé, mais l’emprise du projet sur ces deux villages est faible (6 à 7°)
et confirme le dépassement de ce seuil pour Saint-Martin-l’Ars et Mauprévoir. Ces résultats sont des
indices maximums qui ne prennent pas en compte les filtres pouvant masquer le projet, alors que
ceux-ci sont importants dans ce contexte bocager. L’analyse des photomontages a permis de vérifier
l’impact du projet depuis ces 4 villages.
L’analyse de l’ensemble de ces indices et des photomontages réalisés en conséquence a mené le
bureau d’études paysager aux conclusions suivantes : Bien qu’«au niveau de la saturation visuelle des
bourgs à moins de 10 kilomètres du projet, le diagnostic et le calcul des indices avaient donné des
alertes pour Mauprévoir, Saint-Martin-l’Ars, Payroux, Joussé et Usson-du-Poitou », «seul Mauprévoir
présente une visibilité importante sur le projet » (Extrait page 185 de l’étude paysagère). Ainsi, le
projet éolien ne vient pas renforcer le sentiment de saturation pour les bourgs aux alentours de
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 24
Mauprévoir. Concernant la commune d’implantation, la proximité du projet entraîne forcément une
visibilité du parc mais celui-ci ne vient pas modifier l’espace de respiration (190°).
NB : Il n’y a effectivement pas de différence entre les pages 20 et 22 de la pièce n°0 Compléments et
les pages 31 et 79 de la pièce n°4.3 Etude paysagère. Les Compléments présentent les pages qui ont
été modifiées et mises à jour dans les différentes pièces du dossier par rapport à la version initiale
déposée en préfecture en février 2017. Ainsi, dans un souci de clarté, les mises à jour auxquelles font
référence ces pages des Compléments avaient été intégrées dans le dossier soumis à la consultation
du public.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 25
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 26
Par ailleurs, il est important de rappeler que la Nouvelle-Aquitaine s’était engagée au travers des Schémas Régionaux Eolien (SRE) à installer 3000 MW d’éolien d’ici 2020 et seulement 930 MW étaient installés au 30 septembre 20184. Ces schémas définissaient également les zones favorables au développement éolien, avec lesquelles la zone de projet est compatible.
Zones favorables du SRE Poitou-Charentes - Le SRE a été annulé en Avril 2018 et sera remplacé par le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires). La zone du projet est dans le cercle rouge.
A titre de comparaison, la région Hauts-de-France était dotée au 30 septembre 2018 de 3 584 MW
éolien installés soit presque 4 fois plus de MW installés qu’en Nouvelle-Aquitaine, pour un territoire
2,6 fois plus petit.
4 http://www.enr.fr/actualite/441/Fin-septembre-le-parc-d-electricite-renouvelable-depasse-les-50-000-MW-
de-capacites-installees
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 27
Extrait panorama Energies renouvelables RTE – 30 septembre 2018
Sur les 13 régions françaises, la région Nouvelle-Aquitaine est la 6ème région qui comptabilise le plus
de MW éolien raccordé.
1.2.4. Validité des photomontages
Quelques remarques critiquent le choix des points de vue choisis pour les photomontages et
mettent en doute la qualité des photomontages.
• Choix des points de vue des photomontages :
Le choix des points de prise de vue pour la réalisation des photomontages s’appuie sur les secteurs
les plus sensibles identifiés dans l’état initial de l’étude d’impact, et sur les observations de terrain.
Les vues ont été choisies dans l’objectif d’avoir un ou deux points représentatifs par type de paysage
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 28
tout en offrant des angles variés sur le projet. Ils ont en majorité été réalisés depuis les axes routiers
car ils représentent les vecteurs de découverte du paysage ou des lieux de vie fréquentés.
Les photomontages présentés permettent d’évaluer les impacts du projet sur le paysage depuis des
points rapprochés ou éloignés, dans des paysages ouverts ou refermés.
Il est important de rappeler qu’il n’est pas possible d’être totalement exhaustif, notamment en ce qui
concerne la perception du projet éolien. La détermination des enjeux paysagers et patrimoniaux
permet donc de sélectionner des points de vue représentatifs. Au niveau de l’analyse des impacts, les
prises de vue pour les photomontages sont réalisées à un moment donné (heure, météo, saison),
avec des conditions de luminosité particulières, et depuis un endroit précis. Les photomontages
présentent donc une perception à un instant T. » Au total, 38 photomontages ont été réalisés, cela
est proportionné aux enjeux du territoire et permet d’avoir une bonne représentativité. Il est aussi
important de noter que ce ne sont pas les seuls outils utilisés pour caractériser l’impact du projet
(ZVI…).
Les effets du parc sont analysés en détail, et évalués depuis les aires éloignée, intermédiaire et
rapprochée, à partir des enjeux et caractéristiques du paysage et du patrimoine décrits et analysés
dans l’état initial. Sans viser l’exhaustivité, l’objectif de l’étude paysagère est de rendre compte de
l’intégration du parc éolien dans le paysage, à travers :
• la perception visuelle des éoliennes selon :
o Les rapports d’échelle,
o la distance et la position de l’observateur,
o la couleur,
o les conditions météorologiques et l’éclairement,
o et l’angle de vue.
• la cohérence d’un projet paysager en fonction de :
o la considération des structures et des lignes de forces,
o la lisibilité du projet,
o les notions de saturation/respiration,
o les notions de co-visibilité.
• Méthodologie de réalisation des photomontages :
Les photomontages sont réalisés selon une méthodologie bien précise, décrite ci-après :
Les photographies sont réalisées avec un appareil photo numérique Nikon D5300 équipé d’un
objectif Sigma 17-70 mm numérique. Les photographies ont été réalisées avec une focale de 34 mm,
équivalente 50 mm argentique, afin d’être au plus proche de la vision humaine. (Il y a un facteur
multiplicateur d’environ 1.5 entre la focale de l’objectif et la focale de la prise de vue car le capteur
utilisé n’est pas un capteur plein format). Chaque point de vue a été géoréférencé grâce à un GPS
Garmin eTrex 10 permettant une grande précision.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 29
La réalisation des photomontages est effectuée sous le logiciel spécialisé WindPro 3.1. Il est
nécessaire de lui intégrer les informations suivantes :
• Le modèle numérique de terrain,
• La localisation et l’altitude des éoliennes (x, y, z),
• La localisation et la hauteur de la prise de vue par GPS (x, y, z),
• Le type d’éoliennes (hauteur, diamètre, marque),
• La focale de la photographie et l’heure et la date de prise de vue,
Pour caler précisément la photo, des points de repères remarquables sont utilisés. Ils permettent
d’affiner l’azimut (position gauche-droite) ainsi que l’inclinaison (position haut-bas).
Les éoliennes peuvent être cachées par les obstacles naturels du paysage (végétation, habitations,
relief…), certains sont au premier plan et d’autres en arrière-plan par rapport aux futures éoliennes.
Les éoliennes ou parties d’éolienne cachées par les obstacles sont alors effacées ou signifiées sous
forme d’esquisse sur les vues.
Des panoramas constitués de plusieurs photographies sont présentés lorsque le projet ne peut être
vu dans son ensemble sur un montage unique ou pour présenter le projet dans son environnement.
Ces photomontages sont assemblés via le logiciel Photoshop Cs6 sans déformation.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 30
1.2.5. Expérimentation par ballons
Dans le cadre du second projet éolien de Mauprévoir, porté par un autre développeur sur la
même zone, il a été mis en place une expérimentation avec des ballons captifs lancés à 150 mètres
de hauteur destinés à simuler la hauteur des éoliennes. Suite à cette expérience, il est fait état par
certains riverains d’un impact visuel nettement supérieur à ce que montrent les photomontages du
dossier de la Ferme éolienne de Mauprévoir, réalisés par des paysagistes spécialisés dans le cadre de
l’étude paysagère. En effet, des photomontages « contradictoires » ont été réalisés par certains
riverains et associations anti-éoliennes à partir des photographies des ballons prises lors de
l’expérimentation.
Il est à noter qu’aucune méthodologie explicitant la réalisation de ces photomontages n’est
proposée. Elle est pourtant primordiale afin de juger de la représentativité du photomontage. En
effet :
- La focale de prise de vue n’est pas donnée. Elle est l’élément majeur dans la réalisation d’un
photomontage et doit correspondre à la vision humaine (focale d’environ 50 mm équivalent
24x36 mm). Toute focale supérieure va entraîner un effet de zoom et d’écrasement des
perspectives, de telle manière que l’on aura l’impression que tous les sujets sur la photo sont
situés sur le même plan alors qu’en réalité ils peuvent être distant de plusieurs kilomètres.
Ainsi, l’utilisation d’une grande focale donnera beaucoup plus d’importance à un élément en
arrière-plan. L’exemple ci-dessous rend compte de ceci :
Exemple de photographies d’un sujet à différentes focales à partir d’un même point de prise de vues (Source :
www.zebracrossing.net)
Dans cet exemple, le premier plan est à chaque fois identique. En fonction de la focale
utilisée, nous noterons la différence de rendu de l’arrière-plan et la prépondérance de celui-
ci (baie vitrée) lorsque la focale est plus grande. Imaginons à la place de la sculpture une
habitation, et à la place de la baie-vitrée une éolienne… La focale peut vite donner de
l’importance à l’aérogénérateur. L’utilisation du téléobjectif est d’ailleurs souvent pratiquée
par les associations anti-éolien pour exagérer l’impact visuel d’un parc éolien (Annexe 1).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 31
- Lors de l’expérimentation, les ballons étaient situés à une hauteur de 150 m. Or, la hauteur
en bout de pale des éoliennes du projet est de 180 m. Comment les 30 m de différence à
rajouter ont-ils été définis ? Quel coefficient de proportionnalité a été appliqué et comment
a-t-il était calculé sachant que sur les différentes photographies, aucun élément situé au
même plan que le ballon n’est visible ? Gardons en tête qu’une toute petite erreur de
coefficient peut largement biaiser le résultat.
- Le ballon captif n’a pas été placé au point d’implantation exact des éoliennes. Ainsi,
afin de réaliser un photomontage correct, il aurait fallu calculer les inter-distances entre le
ballon et l’emplacement exact des éoliennes, puis appliquer en conséquence un coefficient
correcteur permettant de redéfinir la hauteur des éoliennes à représenter. Ces données ont-
elles été prises en compte pour la réalisation des photomontages ; ces calculs ont-ils été
réalisés et si oui, comment ? En effet, une variation d’implantation de quelques mètres
entraînerait de suite d’importantes erreurs sur le rendu et les impressions de grandeur des
éléments par rapport aux différents plans. L’exemple ci-dessous en est la parfaite
illustration : si la distance entre la touriste et la Tour-Eiffel diminue de quelques mètres voire
dizaines de mètres, nous aurons immédiatement un rendu montrant la Tour-Eiffel qui
surplombe la touriste. Une fois de plus, transposons la Tour-Eiffel et la touriste
respectivement en une éolienne et une habitation ou monument…
Source : https://pi.ac3j.fr/le-theoreme-de-thales-et-la-tour-eiffel/
- La hauteur de prise de vue servant à faire les photomontages n’est pas indiquée. Celle-ci est
primordiale pour rendre compte de la réalité et maîtriser toute déformation due à l’erreur de
parallaxe. Il est nécessaire que la photographie soit prise à hauteur des yeux.
Tous les paramètres cités ci-dessus, s’ils ne sont pas parfaitement calculés et définis, font que les
photomontages peuvent très vite représenter une situation bien éloignée de la réalité, telle que
donner une importance très largement majorée à des éléments en arrière-plan des photographies.
C’est pourquoi les photomontages réalisés suite à l’expérimentation par ballons captifs peuvent en
effet présenter des impacts bien supérieurs à ce que les études réalisées avec un protocole strict et
reconnu révèlent. Sans avoir de connaitre la méthode et les calculs réalisés, il est absolument
impossible d’attester que des photomontages soient représentatifs de la réalité.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 32
1.3. Patrimoine architectural
• Impact sur le patrimoine architectural : Abbaye de la Réau et Châtelet de Mauprévoir :
Pour rappel, l’Abbaye de la Réau et le Château de Mauprévoir et son Châtelet ont largement
été pris en compte dans l’étude du projet de parc éolien de Mauprévoir, notamment dans l’étude
paysagère (pièce n°4.3).
Concernant l’Abbaye de la Réau, en sa qualité de monument historique classé et du fait de
sa proximité avec la zone de projet (1,2 km), une attention toute particulière lui a été accordée.
Comme l’indique l’étude paysagère (p. 38), « la faible hauteur du monument, ainsi que la végétation
qui l’entoure, rendent l’abbaye non visible depuis les alentours ». Le risque de covisibilité avec le
projet a donc été écarté. En revanche, le risque de visibilité a lui était finement étudié à l’aide de 3
photomontages :
- L’un depuis l’allée de l’Abbaye de la Réau, au seul endroit où il existe une trouée dans la
végétation qui borde l’allée. De fait, le bureau d’études paysager conclut à un impact moyen
puisque 4 éoliennes y sont visibles. Finalement, ce point de vue montre que les
photomontages n’ont pas été réalisés uniquement en des points où la végétation masque le
projet, comme certaines interventions le mentionnent. En tout autre endroit de l’allée
menant à l’abbaye, le projet n’est pas visible.
- Deux photomontages ont été faits depuis l’entrée de l’Abbaye de la Réau, au niveau du
parking. L’un en vue estivale avec des feuilles, l’autre en vue hivernale à feuilles tombées. Un
impact nul est défini en vue estivale, le projet étant masqué par la végétation, et faible en
vue hivernale. En effet, les pales des éoliennes 1, 3, 4 et 5 ainsi que le rotor de E03 pourront
être perceptibles derrière le filtre des arbres.
Ces photomontages ont été réalisés depuis les lieux publics. Malgré la volonté du pétitionnaire, mais
également de l’administration qui souhaitait un photomontage depuis un point précis de l’Abbaye de
la Réau, il n’a pas été possible de réaliser des prises de vues depuis l’Abbaye en elle-même. En effet,
les propriétaires Madame et Monsieur GUYOT s’y sont opposés, tout comme ils le sont au projet.
Même cachées par un rideau d’arbres, ils sont contre les éoliennes à proximité de l’Abbaye de la
Réau. Pourtant, lors d’une entrevue avec eux, ils avaient donné leur accord pour cette prise de
photographies. Quelques échanges de mails plus tard, certains sans réponse, ils affirmaient être
opposés à cette intervention du bureau d’études paysager.
Alors que le développeur souhaitait analyser les impacts du projet éolien sur l’Abbaye liés à
d’éventuelles visibilités depuis les étages du monument, les propriétaires ont catégoriquement
refusé. Il est alors osé de leur part de fournir un dossier durant l’enquête publique où ils jugent que
les sensibilités patrimoniales sont insuffisamment étudiées et où ils nient l’évaluation faite des
impacts en affirmant que ces derniers sont forts depuis les étages, alors qu’ils ont interdit l’accès à
ces parties visitables au pétitionnaire afin qu’il étudie les éventuels impacts. Des photomontages
supplémentaires depuis l’Abbaye auraient permis d’analyser encore plus finement les impacts et, si
nécessaire, des mesures d’atténuation auraient pu être envisagées.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 33
Toutefois, bien que ces propriétaires estiment que l’Abbaye de la Réau est « le monument
historique le plus emblématique du Sud Vienne », son manque d’attractivité touristique5 est réel et,
les éoliennes n’étant pas encore construites, elles ne peuvent être mises en cause dans l’échec du
projet touristique qui oblige les propriétaires à la mettre en vente.
Concernant le Châtelet du Château de Mauprévoir, bien qu’à l’époque du dépôt du dossier
de demande d’autorisation il n’était pas encore inscrit (Arrêté d’inscription en date du 07 juin 2018),
il a été pris en compte dans l’étude paysagère qui le présentait ainsi :
L’étude a conclu à une absence de risque de covisibilité du fait d’une végétation abondante.
En revanche, un photomontage était nécessaire afin d’étudier la visibilité potentielle du projet depuis
le château. L’étude paysagère précise que le château étant entouré d’une végétation importante, « la
prise de vue a donc été réalisée depuis l’entrée du champ à proximité immédiate » (p. 112 pièce
n°4.3). Comme pour le photomontage réalisé dans l’allée de l’Abbaye de la Réau, cette remarque
révèle bien que, lors des prises de vue, un réel effort est effectué afin de se soustraire aux masques
de végétation qui pourraient très vite amener à conclure à un impact nul ou faible. Ceci infirme donc
les différentes interventions qui dénoncent le fait que les écrans végétaux seraient surestimés dans
les photomontages.
L’étude des photomontages en vue estivale et en vue hivernale amènent à considérer un impact fort
à proximité du château puisque deux éoliennes sont visibles et une autre n’est que partiellement
masquée.
Comme nous avons pu le voir ci-dessus, les études paysagères ont été particulièrement poussées
pour ces deux monuments historiques que sont l’Abbaye de la Réau et le Châtelet du Château de
Mauprévoir, avec plusieurs photomontages consacrés à chacun d’entre eux. Cela révèle que ce
patrimoine a bien été pris en compte à sa juste valeur. Il a été défini comme étant une composante à
enjeux du territoire et une analyse des impacts du projet éolien sur celle-ci a été menée. Toutefois,
nous pouvons nous questionner sur le réel dynamisme pour le territoire qu’apportent ces deux
monuments. En effet, des touristes peuvent effectivement venir visiter l’Abbaye de la Réau sous
certaines conditions, mais nous avons vu que ceux-ci ne sont pas au rendez-vous et que les effectifs
sont bien en-deçà des espérances. La situation est encore plus contestable pour le Châtelet du
Château de Mauprévoir, qui est un monument privé et non-visitable, quasiment totalement caché
des lieux publics par d’importants masques de végétation. Son apport pour le dynamisme du
territoire reste à prouver.
Enfin, transition énergétique et protection du patrimoine ne sont pas nécessairement des notions à
opposer, surtout lorsque les études montrent des impacts nuls en covisibilité et faibles à moyens en
visibilité.
5 https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/vienne/poitiers/vienne-abbaye-reau-se-cherche-
nouveaux-proprietaires-1582115.html
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 34
• Dossiers transmis par les propriétaires de l’Abbaye et du Châtelet :
Une réponse détaillée aux interventions des propriétaires des deux monuments est présentée en
partie 2 de ce mémoire : 2.1 Intervention n°21 : M et Mme SCARTH et 2.2 Intervention n°22 : M et
Mme GUYOT.
Toutefois, la réponse paragraphe 1.2.5 répond déjà en partie aux critiques insinuant que les
photomontages proposés ne traduisent pas la réalité.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 35
1.4. Effet sur la santé et la qualité de vie
1.4.1. Ultrasons et Infrasons
✓ Ultrasons :
La gamme de fréquences des ultrasons se situe entre 20 kilohertz et plusieurs centaines de
mégahertz. Ces fréquences sont par définition trop élevées pour être perçues par l'oreille humaine.
De plus, le bruit généré par le rotor de l’éolienne et par la rotation de ses pales, notamment lorsque
celles-ci passent devant le mât, est essentiellement composé de basses fréquences et d’infrasons.
Les ultrasons ne sont donc pas un problème dans le cas de la Ferme éolienne de Mauprévoir, les
personnes qui les évoquent les confondent généralement avec les infrasons.
✓ Infrasons :
Rappelons que les sons de basses fréquences sont définis pour des fréquences comprises entre 20 Hz
et 200 Hz, alors que les infrasons sont des sons générés avec des fréquences inférieures à 20 Hz, et
inaudibles par l’oreille humaine.
Les émissions d'infrasons peuvent être d’origine naturelle ou technique, par exemple :
• les activités humaines (exemple : trafic routier, activités agricoles, sites industriels, etc.) dont
les bruits ont une grande variabilité temporelle et dépendent des activités locales,
• le vent sur des obstacles,
• la végétation (sous l’effet du vent).
A titre d’exemple, « dans une voiture particulière circulant à 100 km/h, les infrasons sont si forts
qu’ils en sont audibles, alors que les infrasons émis par une éolienne, même à proximité immédiate
(100 à 250 m) sont largement inférieurs au seuil d’audibilité. Ces derniers sont donc très éloignés des
seuils dangereux pour l’homme » (Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens –
version 2010 – MEEDDM).
Plusieurs études ont été menées sur le sujet et ont abouti aux conclusions suivantes :
➢ Le rapport de l’AFFSET intitulé « Impacts sanitaires du bruit généré par les éoliennes » (mars
2008) apporte les conclusions suivantes :
« Il apparaît que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires
directes, tant au niveau de l’appareil auditif que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences
et aux infrasons. A l'intérieur, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances - ou leurs
conséquences sont peu probables au vu des bruits perçus. En ce qui concerne l'exposition extérieure,
les émissions sonores des éoliennes peuvent être à l'origine d'une gêne – souvent liée à une
perception négative des éoliennes » …. « Aucune donnée sanitaire disponible ne permet d'observer
d’effets sur la santé liés à l'exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par ces
machines. »
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 36
➢ D’après le « Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens – Version 2010 »
publié par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer :
« Les mesures d’infrasons réalisées pour toutes les dimensions d’éoliennes courantes concordent sur
un point : les infrasons qu’elles émettent, même à proximité immédiate (100 à 250 m de distance),
sont largement inférieurs au seuil d’audibilité. Les bruits de la vie quotidienne généralement
acceptés, comme le bruit intérieur d’une voiture particulière, présentent un niveau bien plus élevé.
Dans une voiture particulière circulant à 100 km/h, les infrasons sont si forts qu’ils en sont audibles.
Les infrasons émis par une éolienne sont donc très éloignés des seuils dangereux pour l’homme. Par
ailleurs, il n’a été montré, en l’état actuel des connaissances scientifiques, aucun impact sanitaire des
infrasons sur l’homme, même à des niveaux d'exposition élevés ».
➢ D’après une étude publiée en février 2015 par l’Office franco-allemande pour les énergies
renouvelables, intitulée « Eoliennes : les infrasons portent-ils atteinte à notre santé ? » :
« Puisque les éoliennes génèrent des infrasons aux alentours des installations (émissions sonores) qui
se limitent à des niveaux sonores nettement inférieurs aux seuils d’audition et de perception, les
éoliennes n’ont – au regard des connaissances scientifiques actuelles – pas d’effet nuisible sur
l’Homme en termes d’émissions d’infrasons. Pour les infrasons, des effets sur la santé n’ont été
démontrés que dans les cas où les seuils d’audition et de perception ont été dépassés. Il n’existe en
revanche aucune preuve en ce qui concerne les infrasons inférieurs à ces seuils. »
➢ Dans le rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail (ANSES) « Evaluation des effets sanitaires des basses
fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens » (mars 2017) apparaissent les
conclusions suivantes :
« De manière générale, les infrasons ne sont audibles ou perçus par l’être humain qu’à de très forts
niveaux. À la distance minimale d’éloignement des habitations par rapport aux sites
d’implantations des parcs éoliens (500 m) prévue par la réglementation, les infrasons produits par
les éoliennes ne dépassent pas les seuils d’audibilité »
« Les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux
infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites existantes, ni
d’étendre le spectre sonore actuellement considéré. »
➢ Le rapport de l’Académie National de Médecine « Nuisances sanitaires des éoliennes
terrestres » (mai 2017) confirme que :
« Le rôle des infrasons, souvent incriminé, peut être raisonnablement mis hors de cause à la
lumière des données physiques, expérimentales, et physiologiques ».
Au vu de la distance d’éloignement supérieure à 600 m entre le projet et les habitations (760m
minimum), l’impact des basses fréquences générées par les éoliennes sur la santé humaine
(principalement les organes creux) sera nul.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 37
1.4.2. Emissions sonores
Pour rappel, les éoliennes sont soumises à la loi sur le bruit de voisinage et depuis 2011 au
régime des ICPE (Installations Classées pour le Protection de l’Environnement) qui fixent des
émergences réglementaires à ne pas dépasser de jour et de nuit.
NB : L’émergence correspond à la différence entre les niveaux sonores mesurés lorsque l’installation
est en fonctionnement (bruit ambiant) et lorsqu’elle est à l’arrêt (bruit résiduel).
L’étude acoustique réalisée dans le cadre de l’étude d’impact du projet par la société EREA a permis
de démontrer que le parc éolien respectera la réglementation en vigueur, notamment grâce à un
plan d’optimisation de nuit (bridage de certaines machines pour des vitesses de vent entre 5 et 9 m/s
- cela consiste à réduire la vitesse de rotation des certaines éoliennes pour ces cas particuliers, en
changeant l’orientation des pales).
Il est également important de rappeler que le bureau EREA est spécialisé dans les problématiques
d’acoustique et qu’il a réalisé les phases de mesurages et de calcul des niveaux sonores en suivant les
normes et législation en vigueur (projet de norme NF S 31-114 « Acoustique – Mesurage du bruit
dans l’environnement avec et sans activité éolienne, norme NF S 31-010 « Caractérisation et
mesurage des bruits de l’environnement…).
Par ailleurs, le projet fera l’objet d’une mesure de réception acoustique une fois le parc en
fonctionnement pour s’assurer du respect par l’installation de la réglementation acoustique en
vigueur. En cas de dépassements éventuels des seuils réglementaires pour certaines vitesses et
directions de vents, le plan de bridage serait immédiatement adapté en conséquence. Le respect de
la réglementation se fera notamment sous le contrôle du service de l’Inspection des Installations
Classées de la DREAL Nouvelle Aquitaine.
L’impact du projet sur l’environnement sonore est traité dans le paragraphe « 3.7.4.1 Les nuisances
sonores » de l’Etude d’impact (pièce n°4) et de manière plus précise dans l’Etude d’impact
acoustique (pièce n°4.5).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 38
Echelle du Bruit
Le bruit d’une éolienne à 500 m s’élève selon l’ANSES à 35 dB (cf. figure précédente), soit l’équivalent
d’une conversation chuchotée. De plus, il est important de rappeler que les seuils règlementaires
sont différents d’un pays à l’autre et que la France est l’un des pays les plus exigeants à ce sujet.
De plus, l’évolution des technologies a déjà permis de diminuer significativement le niveau sonore
des éoliennes en comparaison avec les premières éoliennes installées il y a plusieurs années. Par
exemple, les pales des éoliennes sont maintenant dotées de « peignes », conçus en s’inspirant des
ailes de rapaces nocturnes, qui ont la faculté de pouvoir chasser la nuit sans faire le moindre bruit.
Comme l’a écrit l’Académie Nationale de Médecine dans son rapport du 3 mai 2017, les émissions
acoustiques audibles des éoliennes sont « très en deçà de celles de la vie courante », et ne sont donc
pas de nature à rendre les habitations les plus proches inhabitables.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 39
1.4.3. Distance aux habitations
Il est reproché au projet de Mauprévoir une distance d’éloignement trop faible par rapport aux
habitations. Certains affirment que la distance de 500 m des habitations n’est pas suffisante pour des
éoliennes de 180 m de hauteur.
Le critère humain est un critère important que nous avons pris en compte dans le cadre du projet de
Mauprévoir. Nous avons fait le choix de n’implanter aucune éolienne à moins de 760 m des
premières habitations, soit bien au-delà des 500 m réglementaires.
De plus, il est important de noter que les habitations les plus proches sont des habitations « isolées »
car nous avons aussi essayé de nous éloigner au maximum des zones plus densément bâties comme
le bourg de Mauprévoir. Ainsi, les habitations du bourg de Mauprévoir les plus proches des éoliennes
sont à plus 980 m.
Ces choix d’implantation se sont faits au dépend de la production d’électricité mais ils permettent de
réduire au maximum l’impact des éoliennes sur les riverains.
Des interventions évoquent le fait que l’académie de médecine aurait préconisé qu'il soit observé, par
mesure de précaution, une distance de 1500 m entre les habitations et les éoliennes.
Cette référence de 1500 mètres provient du rapport d’un groupe de travail (Académie Nationale de
Médecine – France, 2006). A l’époque, faute de données disponibles en France, ce rapport
recommandait à titre conservatoire : d’appliquer une distance minimale de 1500 mètres entre les
habitations et les éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW. Le rapport admettait cependant
qu’il est théoriquement difficile de définir a priori une distance minimale des habitations, qui serait
commune à tous les parcs.
La distance d’éloignement réglementaire de 500 mètres, établie et mise en application par le
ministère, n’est pas conditionnée par la hauteur des éoliennes. Elle est conditionnée à la réalisation
d’une étude d’impact qui démontre que les impacts potentiels (notamment en termes de bruit et de
paysage) sont maitrisés, et que les exigences réglementaires sont respectées. Dans le rapport de
mars 2008 de l'AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail) le
groupe de travail recommande en effet de ne pas généraliser une distance d’implantation unique
pour les parcs éoliens, mais de vérifier au cas par cas la sensibilité des sites en fonction des études
acoustiques notamment, ce qui est bien déjà le cas actuellement.
Cette position a été confirmé par l’ANSES ( Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail) en mars 2013 qui confirme que : « … les émissions sonores des
éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l’appareil auditif
que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons. À l'intérieur des logements,
fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances ou leurs conséquences sont peu probables au « vu »
des bruits perçus. En ce qui concerne l'exposition extérieure, les émissions sonores des éoliennes
peuvent être à l'origine d'une gêne, souvent liée à une perception négative des éoliennes. »
La distance d’éloignement n’a pas été modifiée à ce jour dans la réglementation française car le
retour d’expérience a démontré qu’elle était suffisante.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 40
Notamment, un rapport de l’Académie National de Médecine a été publié le 9 mai 2017 (Nuisances
sanitaires des éoliennes terrestres) et confirme que « les nuisances sonores semblent relativement
modérées aux distances « réglementaires », et concerner surtout les éoliennes d’anciennes
générations ».
Les impacts sonores potentiels d’un parc éolien ne sont pas directement proportionnels à la hauteur
des éoliennes, ni à la distance par rapport aux habitations. Ils sont dépendants de la technologie mise
en œuvre, du modèle de machine considéré, de la configuration du site d’implantation et des
conditions météorologiques.
Avec plus de 760 m de distance minimale entre les éoliennes et habitations, le projet éolien de
Mauprévoir respecte la réglementation en vigueur, et va même au-delà, dans une approche
conservatrice. De plus, les études acoustiques réalisées pour ce parc éolien montrent que l’impact
acoustique des installations sera limité au niveau des habitations, et respectera les valeurs fixées
par la réglementation.
1.4.4. Syndrome éolien
Plusieurs personnes font référence au syndrome éolien, selon lequel certains maux (maux de
tête, troubles du sommeil, acouphènes, vertiges, hypertension, problème de concentration et de
mémoire, irritabilité ou angoisse, fatigue persistante, tachycardie) seraient des symptômes dont
peuvent être victimes les riverains des parcs éoliens.
Monsieur Puygrenier évoque son cas, il habite à 1700 m du parc éolien se Saulgond/Lesterps, mis en
service début 2011, et il souffre d’acouphènes depuis janvier 2015, « qui peuvent être provoqués par
les infrasons émis par les éoliennes. » Il joint à sa remarque le courrier du Docteur Allary au député,
exerçant à proximité du parc et constatant une recrudescence de ces symptômes chez ses patients.
Habitant lui-même à Lesterps, sa femme présenterait des insomnies, cauchemars, acouphènes et
maux de tête depuis la création de ce parc.
Les acouphènes peuvent avoir de nombreuses causes (âge, accumulation de cérumen, stress,
exposition au bruit…), il est donc difficile de déterminer l’origine de celles de M. Puygrenier qui sont
apparues 4 années après la mise en service du parc éolien situé à 1700 m de chez lui.
Monsieur Puygrenier évoque des acouphènes depuis 2015 alors que le parc est en exploitation
depuis 2011. Aucun lien de cause à effet ne peut donc être établi clairement.
L’Académie de médecine, dans son rapport publié en mai 2017, évoque ce problème et alerte sur un
possible syndrome éolien après des plaintes d'associations de riverains faisant part de troubles
fonctionnels liés à la présence d'éoliennes.
Mais, il ressort de ce rapport que le ressenti de nuisances par les riverains est subjectif, dépend
fortement de facteurs psychologiques et du bénéfice que les riverains tirent ou non de la présence
d’un parc éolien. En effet, le rapport affirme ainsi que les éoliennes peuvent affecter la qualité de vie
d’une partie des riverains sur le plan essentiellement psychologique et que cet impact est
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 41
notamment dû aux réticences des riverains face à une technologie nouvelle et des informations
anxiogènes diffusées à leur sujet.
A noter que le rapport ne repose pas sur une étude scientifique menée par l’Académie de médecine
mais sur une bibliographie internationale (dont plusieurs études d’opposants assumés), ce qui
conduit ses auteurs à formuler au conditionnel l’ensemble de son analyse.
Comme le regrette le docteur Allary, il manque donc d’études officielles impartiales sur le sujet.
Nous pouvons notamment relever les passages suivant du rapport de l’Académie de Médecine, qui
soulignent l’aspect subjectif des nuisances et des facteurs psychologiques :
- « les facteurs psychologiques jouent un rôle probable dans le ressenti des nuisances visuelles et
sonores » (p. 10)
- « la crainte de la nuisance sonore serait plus pathogène que la nuisance elle-même » (Effet nocebo)
(p. 11)
- « Certains profils, émotifs, anxieux, fragiles, hypochondriaques voire « écologiquement engagés »
prêteront une attention « négative » à toute perturbation de leur environnement. D’un point de vue
médical, il ne peut être nié que ces facteurs soient responsables de symptômes psychosomatiques
(insomnie, dépression, troubles de l’humeur, etc.), lesquels, fragilisant l’individu, peuvent à terme
retentir sur sa santé. » (p. 11)
- « Plusieurs facteurs contribuent fortement à susciter des sentiments de contrariété, d’insatisfaction
voire de révolte : i) (…) iii) diffusion via notamment les médias, les réseaux sociaux voire certains
lobbies d’informations non scientifiques accréditant des rumeurs pathogéniques non fondées ; iv)
absence d’intéressement aux bénéfices financiers… (…) En effet, des études épidémiologiques ont
clairement montré que l’intéressement des riverains aux retombées économiques diminuait
significativement le nombre de plaintes. » (p. 12)
Ainsi, il ressort que ce syndrome appelé syndrome éolien relève plus d’un ressenti subjectif que
d’une réelle nuisance sur la santé.
A l’inverse, nous pouvons prendre en compte les témoignages de riverains de parcs éoliens qui sont
intervenus dans le cadre de l’enquête publique de Mauprévoir et qui affirment qu’ils ne ressentent
aucune nuisance, notamment sur la santé (intervention n°32 de J. RIGAUD, intervention n°59 de G.
BLANCHET, riverain du parc de La Souterraine, intervention n°81 de Mme et M. GODARD…)
Il s’agit bien sûr de témoignages isolés, on citera donc également un sondage récent réalisé en 2015
par le CSA, sur un échantillon de 506 individus représentatifs de la population française, habitant
dans une commune située à moins de 1000 m d’un parc éolien.
Il ressort de ce sondage que :
• A l’annonce de la construction d’un parc éolien, 44 % était indifférents, et 37 % sereins voire
enthousiastes.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 42
• Au final, le parc éolien n’a eu en majorité aucun impact voire plus d’avantages que
d’inconvénients sur la commune, l’environnement ou la population.
• 76 % des riverains disent ne pas entendre les éoliennes, et sur les 31 % qui les entendent (4%
souvent, 20% rarement à de temps en temps) => seuls 7% se disent gênés.
• En termes de nuisances visuelles, 71 % des habitants pensent que les éoliennes sont bien
implantées dans le paysage.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 43
1.5. Impact sur la valeur de l’immobilier et l’attractivité du territoire
1.5.1. Impact sur l’immobilier :
La présence d’un parc éolien ne modifie pas les caractéristiques objectives d’une habitation comme
son état, sa taille, sa situation, son équipement. Ce sont ces caractéristiques principalement qui font
la valeur d’un bien. Seuls des critères subjectifs de perception de l’éolien peuvent éventuellement
influencer l’impression de l’environnement d’une habitation.
D’ailleurs, l’éolien est particulièrement bien perçu par la population française et une majorité
d’habitants ont une image positive de l’implantation d’un parc dans leur commune (75 % favorables,
enquête IFOP pour la FEE – Mai 2016).
Plusieurs études se sont attachées à étudier cette problématique et aucune ne conclut à l’impact
des éoliennes sur l’immobilier :
❖ En 2003, une enquête menée par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement
(CAUE) de l’Aude a conclu que les éoliennes n’avaient pas d’impact significatif sur le marché
de l’immobilier. Ce département comptait à l’époque la plus grande concentration en France
de parcs éoliens. L’enquête a consisté à interroger 33 agences immobilières ayant des biens à
proposer à proximité d’un parc éolien. Parmi elles, 8 estimaient que les installations avaient
un impact négatif ou très négatif, 18 considéraient qu’elles n’en avaient pas et 7 jugeaient
enfin qu’elles avaient un impact positif sur le marché de l’immobilier. L’une de ces dernières
avait d’ailleurs fait de la vue sur les éoliennes un argument de vente.
Des agences immobilières se servent même de l’image d’éoliennes pour vendre leur bien.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 44
❖ De la même façon, une étude menée sur plus de 10 ans par l’Association Climat Energie
Environnement dans le Nord-Pas-de-Calais, sur l’évaluation de l’Impact de l’Energie Eolienne
sur les Biens Immobiliers (cf. résultats ci-après) montre que depuis l’implantation des
éoliennes :
− Le volume des transactions pour les terrains à bâtir n’a pas subi de baisse significative,
− Le nombre de logements autorisés est en hausse,
− Il n’a pas été observé de « départ » des résidents propriétaires,
− Les élus ont mis en place, du fait des retombées financières, des équipements collectifs
permettant de rendre la commune attractive pour de nouveaux résidents.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 45
❖ Une étude Belge réalisée par des notaires en 2010 (incidences éventuelles de l’installation
d’éoliennes sur le marché immobilier en Brabant Wallon) se base sur les valeurs réelles des
biens vendus à proximité d’éoliennes, mais également d’autres infrastructures (décharge,
aéroport). Elle constate que pour l’ensemble de ces projets, les prix des biens alentours n’ont
cessé d’augmenter. Ainsi l’étude conclut que la présence d’éolienne n’a aucune influence
notable sur les valeurs immobilières car l’achat d’une maison dépend de nombreux autres
critères objectifs (accessibilité, composition, chauffage, etc.) avant le critère subjectif de la
qualité paysagère. (Erreur ! Source du renvoi introuvable.2)
Les études montrent que l’augmentation ou la baisse de la valeur de l’immobilier dans les
communes rurales dépend beaucoup des services offerts par la commune ou la Communauté de
communes comme une crèche, une école, une bibliothèque, des associations et activités sportives
diverses. Ainsi, les différents revenus et taxes que touchent les collectivités lors de l’exploitation d’un
parc éolien contribuent largement au développement local et au maintien des services aux habitants,
ce qui favorise la valorisation immobilière.
On peut également citer le retour d’expérience de professionnels de l’immobilier, tel que le
témoignage d’un responsable d’agence immobilière en Eure et Loire, pour qui les éoliennes n’ont
jamais posé problème.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 46
Ou encore ce courrier d’un notaire de Poitou-Charentes qui atteste que « Le marché immobilier dans
notre secteur a subi depuis quelques années une forte diminution des prix. Cette baisse est
principalement due aux difficultés économiques du tissu industriel et commercial local, et au départ
de nombreux citoyens britanniques venus s’installer dans notre région au cours des années 2000.
L’implantation de parcs éoliens dans notre secteur ne semble pas avoir eu de répercussions tant sur le
volume des transactions que sur les prix pratiqués. A ce jour, lors des visites effectuées par mon
service de négociation immobilière, la présence de parc éolien n’apparait pas comme un obstacle à un
achat immobilier. La présence de parc éolien n’est d’ailleurs pas prise en compte dans les
estimations immobilières ». (voir Erreur ! Source du renvoi introuvable.3).
En complément, les équipes de Volkswind s’entretiennent régulièrement avec les maires des
communes où nos parcs ont été développés. Ainsi, nous surveillons ensemble le solde migratoire des
communes, le nombre de dépôts de permis de construire, la proportion entre locataires et
propriétaires sur la commune. A ce jour, les résultats de ces entretiens montrent que :
• Les habitants d’une commune où est implanté un parc Volkswind n’ont pas fui le village,
que ce soit pendant les études, pendant la construction ou lorsque les éoliennes
fonctionnent,
• Le nombre de demandes de permis de construire pour des habitations nouvelles reste
constant.
• La courbe moyenne du solde migratoire des communes ne s’inverse pas sous l’influence
de la réalisation du projet éolien.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 47
Nous pouvons citer les exemples des communes suivantes :
− Le parc de St Martin lès Melle (79) a été construit en 2010. Les recensements INSEE ont
dénombré 856 habitants en 2008, et 878 habitants en 2014.
− Le parc de Benet (85) a été construit en 2008. Les recensements INSEE ont dénombré 3662
habitants en 2009, 3982 en 2014, et 4007 en 2015.
− Le parc de Cormainville (30 éoliennes) a été construit en 2006. Les recensements INSEE ont
dénombré 216 habitants en 2006, et 248 en 2013.
Un sondage récent (octobre 2018 – voir Erreur ! Source du renvoi introuvable.4), a été réalisé par
Harris interactive (institut d'études marketing & de sondages d'opinion), par téléphone auprès d’un
échantillon de 1001 personnes représentatif des Français habitant à proximité d’une éolienne (moins
de 5 km). Il met notamment en évidence que 9 Français sur 10 estimeraient que la transition
énergétique constitue un enjeu important, et que l’énergie éolienne dispose d’une bonne image
auprès de 73% des Français et 80 % auprès des riverains de parc éoliens. De plus, 68 % des Français
estimeraient à froid que l’installation d’un parc éolien sur leur territoire serait une bonne chose,
principalement en raison de sa contribution à la protection de l’environnement et sa capacité à
donner la preuve de l’engagement écologique du territoire.
Par ailleurs, comme évoqué en 1.2.2 Impact sur le paysage, une enquête du CSA (Consumer Science
& Analytics) pour FEE (France Energie Eolienne) indique que près de 3 français sur 4 considèrent que
les éoliennes sont bien implantées dans le paysage. De nombreux sondages d’opinion menés à
l’échelle nationale prouvent qu’au moins 2 Français sur 3 sont favorables à l’éolien.
Un sondage IFOP de Septembre 2016 démontre que 42% des français sont confiants, sereins ou
enthousiastes lorsqu’ils apprennent la construction d’un parc éolien à proximité, pour seulement
10% d’énervé, agacé, stressé ou angoissé.
Extrait du sondage IFOP de septembre 2016
Ainsi, aucun retour précis, voire chiffré ne permet de confirmer l’hypothèse d’une dévaluation
immobilière des biens, liée à la présence de parc éolien.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 48
1.5.2. Impact sur le tourisme
Enquête AHTI (Association des Hébergeurs Touristiques de l’Indre) : Attention, ce sondage
n’a pas été réalisé par la CCI de l’Indre, car la rédaction peut être confuse. Il fait simplement fait
référence à une étude sur la filière tourisme dans l’Indre, qui dresse un état des chiffres du tourisme
dans le département.
Le sondage cité a été réalisé par AHTI « Association des Hébergeurs Touristiques de l’Indre & des
départements limitrophes ». Contrairement à ce que peut laisser imaginer son intitulé, l’activité de
cette association semble essentiellement concentrée sur la contestation des différents projets
éoliens sur le territoire (voir l’activité du site internet, et page Facebook), ce qui pose question sur
son impartialité. Il convient aussi de noter que la tournure des questions posées peut influencer
fortement la réponse des participants.
Les conditions de réalisation de ce sondage ne sont pas non plus précisées dans ce document, qui est
le seul à y faire référence. Il est donc impossible de vérifier la validité de ce sondage qui n’a pas été
réalisé par un organisme spécialisé dans les sondages. Nous rappelons qu’un sondage réalisé par
IFOP et présenté le 14 Septembre 2016 montre que 75% des riverains d’un parc éolien, et 77 % du
grand public, en ont une image positive.
A noter que la société Volkswind exploite un parc éolien depuis dix ans dans un autre PNR (celui du
Marais poitevin) sur la commune de Benet. Le maire témoigne : « Nous sommes heureux de
contribuer ainsi à la production d’une énergie propre, renouvelable, qui procure des ressources
régulières à notre communauté de communes, sans nuire […] au tourisme du Marais Poitevin. ». La
commune de Benet a déjà deux parcs en exploitation sur son territoire et un troisième est en
construction. De même, le PNR du Marais Poitevin qui vit avec de nombreuses éoliennes depuis
plusieurs années (contrairement au PNR de la Brenne) continue à donner des avis positifs pour
poursuivre le développement éolien sur certaines zones de son territoire (Erreur ! Source du renvoi
introuvable.5).
L’implantation d’un parc est compatible avec l’accueil de touristes sur un territoire.
Un sondage réalisé fin 2003 dans la région Languedoc-Roussillon par l’institut CSA intitulé « Impact
potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon » met en évidence l’absence totale
d’impact. D’autres études ont été réalisées au niveau international avec des résultats très similaires.
Bien qu’apportant une information sur le thème du tourisme, cette étude est ancienne, c’est
pourquoi on se réfèrera également à la récente étude d’opinion auprès de riverains de parcs éoliens,
des élus et du grand public réalisée par l’institut IFOP pour le compte de l’association France Energie
Eolienne (courant 2016), on constate les enseignements suivants :
• 75 % des riverains de parcs éoliens (moins de 1000 m d’un parc éolien) en ont une image
positive et 77 % du grand public également ;
• 77% des riverains étaient enthousiastes (8%), confiants, sereins (34%) ou indifférents (44%) à
la nouvelle de la construction d’un parc éolien sur leur territoire ;
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 49
• Plus de 80 % des riverains et du grand public perçoivent l’impact économique favorable de
l’éolien pour le territoire ainsi que l’engagement écologique vertueux qu’il représente.
La découverte du parc éolien est une activité supplémentaire au riche panel d’activités proposées
dans les régions. Il a même été constaté, sur certains sites, une augmentation du nombre de
visiteurs. Des sentiers pédagogiques ou de randonnées peuvent également être mis en place sur
certains projets afin d’attirer touristes et curieux pour les informer sur l’énergie éolienne (exemple :
sentier éolien au pied du parc de Pépigou en Haute-Garonne).
Tant pour le public scolaire, l’autodidacte curieux, le randonneur ou encore le touriste (passage ou
fixé dans la région), un parc éolien peut constituer un facteur d’attraction et contribuer au
développement d’un tourisme industriel, technologique, et écologique. Il existe notamment des
activités touristiques liées à la découverte de parcs éoliens qui jouent un rôle de catalyseur pour le
développement d’autres démarches de développement à proximité.
Toutes ces démarches contribuent à favoriser l’intégration des éoliennes dans le quotidien des
habitants.
Quelques exemples sont donnés ci-dessous :
• La communauté de communes du Thouarsais (79), qui présente une attractivité touristique
importante (ville de Thouars labellisée Ville d’Art et d’Histoire, vignes, vallée du Thouet,
plaine Thouarsaise, réserve naturelle de France du Toarcien…) n’hésite pas à promouvoir son
parc éolien qui constitue un point d’intérêt le long d’un circuit touristique. Le logo d’une
éolienne sert d’ailleurs de balisage des circuits. Il existe aussi bien d’autres circuits
d’éoliennes du même type : http://www.tourisme-creuse.com/fr/sentiersde-
randonnee/bussiere-saint-georges/petit-circuit-des-eoliennes, http://www.tourisme-
creuse.com/fr/sentiers-derandonnee/chambonchard/circuit-des-eoliennes
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 50
• Sur la commune de Névian dans l’Aude (11) a été organisée le 5 mars 2017 la 10ème édition
de « La Foulée des Eoliennes » (www.fouleoliennes.com), course nature qui rejoint le plateau
des éoliennes avant de revenir sur Névian. Cette course panoramique organisée par les
mairies de Bizanet et de Névian versera l’ensemble de ses bénéfices à une association pour la
recherche contre le cancer (Canton de Ginestas).
• La visite du parc éolien de Cormainville (28), construit par Volkswind et constitué de 30
éoliennes, est assurée par la Maison de la Beauce, avec le soutien technique de Volkswind, a
enregistré les fréquentations suivantes :
En 2008 : 656 adultes et 270 scolaires
En 2009 : 401 adultes et 522 scolaires (hors wind-Day).
On peut également citer d’autres visites pédagogiques telles que la visite du parc éolien du
Cap Fagnet à Fécamp https://www.seine-maritime-tourisme.com/diffusio/fr/jechoisis/une-
visite/toutes-les-visites/fecamp/le-parc-eolien-du-capfagnet_TFOPCUNOR076V50CUPB.php
Ou encore la future visite touristique au centre de découverte éolien à Saint Nazaire
http://www.presseocean.fr/actualite/saint-nazaire-un-centre-de-decouverte-eolien-comme-
future-visitetouristique-06-01-2017-214862
• Sur le site du Plateau d’Ally, en Haute-Loire (43), un parc éolien a été érigé à proximité d’un
vieux moulin. Ce site est promu sur www.auvergne-tourime.info parmi de nombreux lieux de
vacances en Auvergne. L’association « Action Ally 2000 » a même créé différentes activités
de loisir autour de ce moulin et de son parc éolien : visite guidée du parc, randonnée
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 51
intitulée « Circuit dans le vent », pratique du char à voile renommé « Show de vent »… Leur
site internet www.ally43.fr fait découvrir ces activités développées autour des éoliennes.
• De la même façon, le site internet http://www.nopole.com/eoliennes-bouin-vendee-parc-
eolien.htm témoigne d’un intérêt important des touristes pour le parc éolien de Bouin
construit à proximité de l’Ile de Noirmoutier, haut lieu touristique français. « J'ai été sur le
site plus d'une dizaine de fois, l'engouement des locaux et des touristes pour le site est
toujours aussi fort. Toujours de plus en plus de visiteurs. Le dynamisme du tourisme local est
incontestable depuis la mise en service des éoliennes. Des retombées finalement assez
inattendues ! »
• A l’aire des nouvelles technologies, on peut également citer cette application de chasse aux
trésors géolocalisée (geocaching), participant à la découverte des parcs éoliens et qui suscite
l’intérêt de ses visiteurs, comme le montre l’exemple suivant :
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 52
Certaines Régions très touristiques ont déjà réussi à allier tourisme et éolien, par exemple, fin mars
2018, la Bretagne avec 983 MW installés, le Centre - Val de Loire avec 1026 MW installés, ou encore
l’Occitanie avec 1 423 MW installés.
La question touristique est un enjeu de premier ordre pour les élus du territoire qui tiennent à le
préserver et à le valoriser. Un parc éolien peut aussi avoir un impact positif sur le tourisme en
permettant aux collectivités de s’équiper en structures d’accueil (piscines, tennis, randonnées à
thèmes, gardes d’enfants, patrimoine public restauré…) via les retombées économiques.
L’implantation d’un parc est compatible avec l’accueil de touristes sur un territoire et il pourrait
d’ailleurs y contribuer en en tirant parti. Le parc éolien de Mauprévoir ne s’opposerait donc pas
aux efforts effectués pour le développement du tourisme local.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 53
1.6. Le contexte économique de l’énergie éolienne
Audit de 2013, abandon des éoliennes et responsabilité de la maison mère :
Effectivement, le dernier audit concernant la société Volkswind date de 2013 car à partir de 2015 la
société a été rachetée par Axpo. Axpo a fait sur l’exercice 2017/2018 un chiffre d’affaire de plus de 4
milliards d’Euros. Plus d’infos sur les capacités financières du groupe peuvent être obtenues sur le
lien suivant : https://www.axpo.com/axpo/global/en/investor-relations.html.
La réglementation française en place protège les populations contre l’abandon des éoliennes. En
effet, comme expliqué plus bas (Cf. Chapitre 7), la réglementation ICPE impose le démantèlement
des installations en cas de cessation d’activité, elle prévoit aussi une garantie démantèlement en cas
de disparition de l’exploitant. Cette garantie peut être activée par les pouvoirs publics en cas de
besoin mais ils ont aussi le pouvoir de rechercher la responsabilité de la maison mère (notamment
article L512-17 du code de l’environnement).
Raccordement électrique :
• Concernant la non prise en compte du raccordement externe dans l’étude d’impact :
En France, la distribution d’électricité est un service public qui relève des compétences des
collectivités locales. Celles-ci sont propriétaires du réseau de distribution, mais elles en confient la
gestion à Enedis (ou à une régie locale ; ici SRD) dans le cadre d’une délégation de service public. Le
raccordement du poste de livraison du parc éolien au réseau public sera conçu et réalisé par le
gestionnaire de réseau (SRD), mais sera à la charge financière du Maître d’Ouvrage du parc éolien.
Les travaux de raccordement gérés par SRD seront confiés à des entreprises spécialisées après une
procédure d’Appel d’offre.
Une étude détaillée de raccordement permettra au gestionnaire de déterminer sa capacité à
recueillir l’électricité produite par le parc éolien via l’établissement d’une proposition technique et
financière (PTF). Cette PTF indiquera les coûts et caractéristiques techniques du raccordement
externe et il ne sera possible de l’obtenir qu’après l’obtention de l’autorisation environnementale.
Une proposition de tracé a bien été présentée dans l’étude d’impact mais comme expliqué au-dessus
ce n’est qu’une supposition qui ne peut être conçue comme un engagement de la part du
pétitionnaire. Ce tracé supposé empruntera principalement des voies de circulation (notamment
RD10) existantes sur une longueur totale d’environ 15 km. Dans tous les cas, le câble sera enterré le
long des voies impactant faiblement la flore et la faune locale. Des impacts auraient pu être attendus
au niveau de la traversée de la Vienne mais les câbles emprunteront des ouvrages d’Art existants.
• Concernant le taux de réfaction :
Les informations fournies par M. Kawala sont erronées. S’il existe bien un taux de réfaction de 40%
qui s’applique notamment pour les particuliers qui veulent raccorder leurs habitations individuelles
ou alors aux « petites » installations de productions électriques. Il n’y a plus de réfaction pour les
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 54
raccordements des parcs éoliens, le raccordement sera entièrement à notre charge (article 3 de
l’Arrêté du 30 novembre 2017 relatif à la prise en charge des coûts de raccordements aux réseaux
publics d'électricité, en application de l'article L. 341-2 du code de l'énergie). De plus, depuis
l’instauration des S3REnR (Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Énergies
Renouvelables), au moment du raccordement les producteurs éoliens paient une quote-part
d’environ 43 000€ par MW raccordé pour financer l’intégration des énergies renouvelables sur les
réseaux.
• Concernant les pertes en ligne :
Les pertes par effets Joules existent bien et sont malheureusement impossibles à éviter (il existe
d’autres types de pertes : fraudes, consommation des postes de transformation, erreurs
techniques…). Les pertes sur le réseau interne sont à notre charge et les pertes qui interviennent
ensuite sur les réseaux publics sont à la charge des gestionnaires de réseaux de distribution et de
transport. L’électricité produite par le parc éolien sera effectivement vendue au niveau du poste de
livraison qui marque la limite entre réseau privée et réseau public. A l’autre bout du réseau la limite
est le compteur du consommateur, qui lui aussi ne sera facturé que sur ce qu’il consomme sans tenir
compte des pertes qu’il y a eu pour acheminer l’électricité jusqu’à son domicile.
Pour relativiser cela, il est important de rappeler qu’aucun des systèmes de production d’électricité
n’échappe à ces pertes (sauf autoconsommation). Il est donc incohérent de reprocher ce point à
l’énergie éolienne qui, de plus, à l’avantage d’être une source d’énergie décentralisée qui réduit la
distance entre les consommateurs et les producteurs et donc les pertes en lignes.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 55
1.7. Le démantèlement
Beaucoup de fausses informations circulent au sujet du démantèlement des éoliennes et malgré de
nombreuses actions de réinformation et de « fact-Checking » (vérification des faits), elles continuent
d’être propagées par des représentants d’associations de lobbying anti-éoliens. Par exemple, M.
PUYGRENIER et Mme. GOURSAUD (association Brisevent de Saulgond) et M. KAWALA (association
APEPS à Saint Pierre de Maillé) ont participé à des dizaines d’enquêtes publiques en Nouvelle-
Aquitaine et malgré les réponses argumentées des pétitionnaires, ils continuent de donner des
informations erronées…
Rappel pour le démantèlement :
En cas de cessation d’activité (que ce soit en cours d’exploitation, ou en fin d’exploitation d’un cycle
de production, si de nouvelles éoliennes ne sont pas installées), les éoliennes seront démantelées, à
la charge de la ferme éolienne, et les terrains seront remis en état, conformément à la
réglementation en vigueur.
La ferme éolienne constitue avant la mise en exploitation du parc des garanties financières qui
représentent une somme d’argent sécurisée et destinée à couvrir le coût du démantèlement et de la
remise en état du site.
L’Arrêté ministériel du 26 août 2011 (modifié le 6 novembre 2014) relatif à la remise en état et à la
constitution des garanties financières (à constituer avant l’exploitation du parc) précise les
obligations réglementaires relatives aux opérations de démantèlement et de remise en état des
installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.
L’annexe I de l’arrêté du 26 aout 2011 (modifié le 6 novembre 2014) explicite le calcul du montant
des garanties financières que devra obligatoirement fournir la société exploitant le parc éolien :
M=N x Cu
Où :
➢ N est le nombre d’unités de production d’énergie (nombre d’éoliennes)
➢ Cu est le coût unitaire forfaitaire correspondant au démantèlement d’une unité, à la remise
en état des terrains, à l’élimination ou à la valorisation des déchets générés. Ce coût unitaire
forfaitaire est fixé à 50 000€.
Soit pour le projet de parc éolien de Mauprévoir, un montant total de : 300 000 €. Ce montant sera
réactualisé tous les 5 ans, conformément à l’article 3 de l’arrêté du 26 août 2011 modifié.
Les différentes possibilités de constitution des garanties financières sont décrites dans l’article R516-
2 du Code de l’environnement (modifié par décret n°2015-1250 du 7 octobre 2015 - art. 1). Cet
article prévoit également que les garanties financières doivent être constituées à la mise en activité
du parc éolien.
Le démantèlement est entièrement à la charge de l’exploitant, et non pas des propriétaires des
parcelles d’implantation comme évoqué dans plusieurs remarques. En cas de défaillance de celui-ci,
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 56
les garanties financières mises en place (provision faite avant l’exploitation du parc – article R.515-
101 et suivants du code de l’environnement) seront utilisées pour mettre en œuvre le
démantèlement des installations.
Axpo, maison mère de la Ferme éolienne de Mauprévoir, s'engage à attester auprès du Préfet de la
constitution de ces garanties au moment de la mise en activité du parc éolien.
Une fois le parc démantelé, les parcelles pourront retourner à leur usage premier, le plus souvent
l’agriculture.
Provision des garanties financières :
Le montant des garanties financières à constituer a été défini et mis en application par le
ministère, au vu du retour d’expérience de la filière éolienne sur les coûts de démantèlement.
Lorsqu’un démantèlement s’avère nécessaire, il convient aussi de considérer la revalorisation de
l’acier des mâts, des câbles aluminium et cuivre de la tour ou du réseau inter-éolien et du poste de
livraison, ainsi que tous les autres éléments pouvant être valorisés et réutilisés, et qui apportent un
soutien financier supplémentaire important pour le démantèlement d’une éolienne ou d’un parc.
98 % d’une éolienne est revalorisable. Par exemple : pour une éolienne de 126 m de diamètre de
rotor et une hauteur au moyeu de 117 m, la masse des sections d’acier de la tour représenteront
autour de 270 tonnes. En considérant un coût d’achat de l’acier à 140 €/tonne, cela représente une
revalorisation financière de presque 38 000 € uniquement pour l’acier de la tour d’une éolienne. La
figure suivante résume l’état des lieux des débouchés, pour les différentes filières, des principaux
matériaux constitutifs des éoliennes. Elle est extraite de l’«Opportunité de l’économie circulaire dans
le secteur de l’éolien », mai 2015, pour l’ADEME.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 57
Par ailleurs, les recherches effectuées sur internet nous ont permis d’intégrer les retours
d’expériences suivants :
- En France, des devis ont été établis par la société MCEI pour le démantèlement de 10 éoliennes,
pour un coût total de 150 000 €, soit 15 000 € / éolienne. Le coût du démantèlement des fondations
sur 1 mètre de profondeur et du poste de livraison à ajouter sont largement compris dans les 35 000
€ / éolienne restant du montant des garanties financières.
- En Allemagne, la société PSM, spécialisée en maintenance réparation et démantèlement de
turbines propose des devis de démantèlement à 30 000 € par turbine6.
- En Suède, pays qui a le coût du travail le plus élevé de l’union européenne, un mémoire testant 7
modèles de calcul du coût du démantèlement des éoliennes conclut à un coût de moins de 500 000
SEK par éolienne, soit moins de 51 000 euros par éolienne7.
Il est à noter que le devis scanné dans une remarque, concerne le démantèlement d’une seule
éolienne à l’explosif, alors que pour la revalorisation, les éoliennes sont démontées à l’aide d’une
grue. Il s’agit ici d’une technique très particulière qui n’est que très rarement employée.
6 Article du journal Handelsblatt Franz Hubik, 15.09.2015 :
http://www.handelsblatt.com/technik/zukunftderenergie/ausgediente-windkraftanlagen-sprengen-
faellen-oder-gebraucht-verkaufen/12324660-all.html
7 Uppsala University, Department of Earth Sciences, Campus Gotland, juin 2015
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 58
1.8. Évaluation respective des projets « Sergies » et « Volkswind »
Les interventions séparées de Mme et M. ANDREUX sont les seules qui affirment leur préférence
pour l’autre projet éolien développé sur Mauprévoir, porté par la société Sergies. Mais la position de
M. ANDREUX en tant qu’ancien Président du directoire de Sergies remet logiquement en cause
l’impartialité de son avis et justifie son intérêt à favoriser le projet porté par ce pétitionnaire. Notons
que, dans le cadre du développement du projet, la société Volkswind a cherché à collaborer avec
l’entreprise Sergies. Leur refus catégorique nous a malheureusement contraints à développer
séparément chacun des projets.
Le projet porté par Volkswind comporte de nombreux avantages par rapport au second.
Notamment :
o Un éloignement des habitations bien plus important (760 m minimum contre 590 m
minimum)
o Une production d’électricité plus que doublée par rapport à l’autre projet, participant
davantage à la transition énergétique
o De plus grandes recettes fiscales pour les collectivités
o Des inter-distances entre les éoliennes plus larges, permettant une meilleure circulation
de l’avifaune au sein du parc.
Ces différents arguments en faveur du projet éolien de Mauprévoir porté par Volkswind sont
reconnus par une partie de la population comme en témoignent les diverses interventions favorables
à ce projet plutôt qu’à celui porté par Sergies (par exemple, intervention n°51de M. RENAUDIN et
intervention n°84 de Mme PLIVARD).
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 59
2. REPONSES AUX INTERVENTIONS PARTICULIEREMENT ARGUMENTEES
2.1. Intervention n°21 : M. et Mme SCARTH
Dans le dossier qu’ils ont déposé auprès du commissaire enquêteur, Mme et M. SCARTH
dénoncent tout d’abord qu’un photomontage ait été réalisé avec des prises de vues faites sur leur
terrain privé. Nous tenons à rappeler qu’aucune photographie n’est effectuée depuis des propriétés
privées sans l’accord des propriétaires. Le photomontage visé a été réalisé depuis la voie publique à
proximité du château. Ainsi, il n’était pas nécessaire pour le pétitionnaire de rendre visite à Mme et
M. SCARTH afin d’évaluer les impacts depuis le châtelet de leur château.
Comme les propriétaires le relèvent, l’étude paysagère conclut bien, en effet, à un impact fort (pièce
n° 4.3 p. 115) du projet depuis le château de Mauprévoir. Les critiques comme quoi les impacts sont
minimisés ne sont par conséquent pas recevables. Notons par ailleurs qu’ils semblent confondre
« visibilité » et « covisibilité ». Aucune covisibilité du parc avec le château et son châtelet n’est
recensée puisque d’importants masques végétaux cachent le monument.
Le dossier remis par Mme et M. SCARTH indique que le « photomontage p 115 n’est pris que d’un
bout de la voie publique : si on continuait le long de cette voie […] on verrait toutes les six
éoliennes ». Mais si on continuait le long de cette voie, on s’éloignerait du monument et on ne
pourrait plus analyser les impacts du parc depuis le château, ce qui est le but de ce photomontage.
Cette démarche n’aurait aucun sens. Notons par ailleurs que les paysagistes ayant réalisé l’étude se
sont déjà un peu éloignés pour éviter les masques de végétation trop importants devant le
monument. Les impacts au pied du château sont donc moindres que ceux représentés puisque les
éoliennes sont plus dissimulées par la végétation.
Par ailleurs, comme expliqué ci-dessus et précédemment dans ce mémoire réponse mais aussi dans
l’étude paysagère (pièce n°4.3 p. 59), aucune covisibilité avec l’Abbaye de la Réau et le Château de
Mauprévoir n’est à déplorer dans le cadre de ce projet, contrairement à ce qu’affirment Mme et M.
SCARTH.
Les remarques faites en 1.2.5. Expérimentation par ballons concernant les photomontages
sont valables pour ceux proposés par Mme et M. SCARTH. Les absences de protocole et de
méthodologie mis en application empêchent de juger de la crédibilité, de la véracité et surtout de la
représentativité de ces photomontages. Le fait qu’ils aient été vérifiés par un huissier n’apporte
aucune réponse quant à leur bonne réalisation. Notamment, la photo panoramique proposée ne
peut en aucun cas être jugée comme représentative de la situation et donc des impacts du parc.
L’angle de vue est largement trop important, entraînant une déformation de tout le paysage, comme
le montre le muret totalement courbe alors qu’il est en réalité linéaire. Ces photomontages ne sont
pas adaptés à la vision humaine et ne permettent pas de préjuger des impacts du parc en visibilité,
contrairement aux différents photomontages proposés dans l’étude paysagère.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 60
Concernant les interventions au sujet de l’Abbaye de la Réau, nous nous réfèrerons à la
partie 1.3. Patrimoine architectural qui traite déjà de ces remarques. De même, les questions
concernant les effets sur le tourisme trouveront des réponses dans la partie consacrée 1.5.2 Impact
sur le tourisme. Une réflexion par rapport à l’enquête de l’AHTI y est notamment proposée.
En outre, les allégations comme quoi le pétitionnaire cible « des villages éloignés et pauvres » sont
totalement fausses. Aucune logique de ciblage n’est mise en œuvre lors du développement éolien.
Seules les différentes contraintes explicitées en 1.2.1. Densité en Sud Vienne et Nord Charente sont
prises en comptes dans la définition d’une zone d’implantation potentielle.
Enfin, pour répondre à M. SCARTH, les avantages de l’éolien au niveau global et local ont été décrits
dans l’étude d’impact (pièce n° p.173). Ce dernier pense que le solaire est « d’un impact beaucoup
moins nuisible » « dans ce secteur déjà saturé » par les éoliennes. Même si, dans cette réponse, nous
ne pouvons comparer toutes les solutions d’énergies renouvelables pour le territoire de Mauprévoir,
nous nous limiterons à la formulation de seulement deux interrogations sur les impacts liés à
l’emprise au sol d’un hypothétique parc solaire sur le territoire. Quel impact pour la biodiversité qui
perdrait une très grande surface d’habitats (en sachant qu’il ne serait absolument pas possible
d’atteindre un niveau de production d’électricité telle que celle du projet de Mauprévoir) ? En
soustrayant ces hectares de terres cultivables, quel impact sur l’agriculture locale ?
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 61
2.2. Intervention n°22 : M. et Mme GUYOT
Dans le dossier remis par Mme et M. GUYOT concernant l’Abbaye de la Réau, des annotations à
certaines pages de l’étude paysagère déposée par le pétitionnaire ont été ajoutées. Dès la première
carte reprise intitulée « Synthèse des sensibilités patrimoniales », l’annotation « 2 monuments
historiques classés en totalité » est fausse. En effet, concernant le Château de Mauprévoir, seul le
Châtelet est classé, depuis le 07 juin 2018. De même, sur la page 38 de l’étude paysagère, il est
annoté « Faux : il y a covisibilité depuis tous les étages, et dans le parc », remettant en cause la
conclusion indiquant « Le risque de covisibilité avec le projet est écarté ». Dans tout leur dossier, il
apparaît clairement que Mme et M. GUYOT font un amalgame entre « visibilité » et « covisibilité ».
La covisibilité est bien nulle puisque la faible hauteur de l’Abbaye et l’abondante végétation qui
l’entoure empêchent de voir simultanément le monument et le parc éolien. Dans cette partie de
l’étude paysagère, les impacts depuis l’Abbaye ne sont pas encore étudiés.
En page 191, il est annoté « fâcheuse tendance à omettre l’abbaye dans TOUT le dossier qui se
trouve pourtant le MH le plus impacté par le projet ». Nous noterons qu’une fois de plus cette
remarque est totalement fausse. D’ailleurs, Mme et M. GUYOT ont trouvé eux-mêmes dans le dossier
un bon nombre de pages parlant de l’Abbaye, puisqu’ils les ont systématiquement critiquées et
remises en doute. Tous les types d’impacts paysagers ont été pris en compte pour ce monument qui
a fait l’objet de 3 photomontages, soit 3 fois plus que pour les autres monuments identifiés.
Rappelons que le pétitionnaire aurait aimé faire encore plus, mais la volonté des propriétaires en
était autrement. Par ailleurs, sur la même page, ils affirment que le fait que le sentier « Au temps
d’Aliénor » passe devant l’Abbaye entraîne qu’il y a un impact fort sur ce monument puisque le
pétitionnaire a reconnu des impacts forts sur ce sentier. Ce chemin, « Au temps d’Aliénor », est en
fait composé de 14 boucles allant de 1 à 17,5 km, comme le montre la carte ci-dessous. Compte tenu
de la longueur des chemins, il n’est évidemment pas possible de réaliser une analyse à chaque
endroit ; les impacts du parc éolien sur ce sentier ont donc été définis qu’en certains points (PDV 1, 3,
5, 6, 8, 19). La corrélation « chemin d’Aliénor devant l’abbaye = IMPACT » n’est donc pas si simple et
les masques de végétation devant l’abbaye et donc devant ce secteur du sentier de randonnée
implique toujours un impact négligeable du projet.
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 62
Tracé du sentier « Au temps d’Aliénor » et zone potentielle (Source : Etude paysagère p. 54)
Mme et M. GUYOT proposent également leurs propres photomontages, réalisés à partir de
l’expérimentation des ballons. Comme expliqué à maintes reprises dans ce mémoire, principalement
en 1.2.5. Expérimentation par ballons, il est impossible de juger de leur cohérence en raison de tous
les biais qui peuvent être présents. Notamment, la façon dont les éoliennes ont été placées sur les
photomontages n’est pas explicitée. Nous pouvons d’ailleurs constater que sur deux des
photomontages (voir ci-après), alors que le photographe n’a pas changé d’emplacement, les
éoliennes ne sont pas disposées au-même endroit. Lorsque l’on connaît l’importance de
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 63
l’implantation dans le rendu final des impacts sur les photomontages, il est impossible d’accorder de
la légitimité à ces clichés et de penser qu’ils reflètent la situation réelle. De même, pour ces deux
photomontages, l’un étant le zoom de l’autre, il est clair que la focale utilisée n’est pas la bonne
pour au moins un des deux et que les perspectives sont donc déformées par rapport à ce que l’œil
humain perçoit. Ceci confirme une nouvelle fois que les photomontages proposés par Mme et M.
GUYOT ne peuvent être pris en compte. Comment savoir si la hauteur des éoliennes a correctement
été définie ? Toutes les autres erreurs laissent dubitatif sur ce point…
Deux photomontages proposés par Mme et M. GUYOT. Celui du bas est le zoom de celui du haut. On constate que les
éoliennes ne sont pas implantées de la même façon
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 64
2.3. Intervention n°52 : M. PUYGRENIER
Les points soulevés par M. PUYGRENIER ont déjà fait l’objet de réponses au fil de ce mémoire.
2.4. Intervention n°57 : M. KAWALA
Dans l’une de ses multiples interventions, M. KAWALA se plaint que l’étude des chiroptères est
insuffisante et qu’il conviendrait de se reporter à un pré-diagnostic fait par Vienne Nature et
Charente Nature. Une lecture plus attentive de sa part lui aurait permis de constater que le bureau
d’études CERA Environnement a contacté ces deux associations qui ont « communiqué les
connaissances dont elles disposaient sur les chauves-souris présentes sur les communes de la Vienne
et de la Haute-Vienne les plus proches de l’aire d’étude (dans un rayon de 20 km) » (pièce n°4.2, p.
15). Toutes les données dont disposaient ces deux associations ont donc été prises en compte dans
l’étude des chiroptères.
Concernant les gîtes de France, M. KAWALA aurait pu obtenir une explication à sa remarque en
lisant le mémoire réponse d’une des enquêtes publiques à laquelle il a déjà participé :
La charte label Gite de France et Tourisme Vert, ne mentionne aucunement que la présence d’un
parc éolien soit contraire à la labellisation d’un gîte en Gîte de France (Erreur ! Source du renvoi
introuvable.6), ni même dans les critères de normes de confort (nombre d’épis – Erreur ! Source du
renvoi introuvable.7). De plus et à contrario de ce qui est déclaré, rien ne permet d’assurer une
diminution de la fréquentation du gîte du fait de la présence d’un parc éolien à proximité. En effet,
des gîtes existent déjà à proximité de parcs éoliens, et en font la promotion voire en proposent des
visites, comme par exemple le gîte Vaufleur à Ouanne (3 épis), ou le gîte Moulin à Vents à Ally (2
épis), voir Erreur ! Source du renvoi introuvable.8.
Au contraire, les parcs éoliens peuvent apporter de la clientèle supplémentaire grâce au « tourisme
d’affaire » qui intéresse d’ailleurs les Gîtes de France comme en témoigne Michel Dubreuil, le
président de Gîtes de France dans le département de la Vienne : « […] la construction de nouveaux
parcs éoliens sont autant d’occasion d’avoir de nouveaux clients. ».
En effet l’agence départementale de la Vienne se consacre au tourisme d’affaire qui contribue à un
bon taux d’occupation moyen sur l’année : « Aujourd'hui, explique le président de Gîtes de France,
Michel Dubreuil, nos gîtes et chambres d'hôtes ont un taux moyen d'occupation de l'ordre de 40 % sur
l'année, ce qui nous classe dans les quinze premières fédérations françaises. Pas si mal pour un
département comme le nôtre. » (Extrait d’une interview pour la Nouvelle République en septembre
2017 - Erreur ! Source du renvoi introuvable.9).
Les Gîtes de France portent d’ailleurs un intérêt tout particulier aux préoccupations
environnementales actuelles, au regard de la labellisation Ecogîte® mise en place pour un tourisme
éco-responsable. Il s’agit d’une nouvelle qualification des hébergements conçus ou restaurés selon
des techniques ou matériaux issus de ressources renouvelables, et ayant un faible impact
environnemental de sa construction à sa déconstruction. Un Ecogîte® est conçu notamment pour
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être économe en énergies et utiliser des sources d’énergies renouvelables (solaire, bois, éolien,
hydroélectrique…)8
A travers cette formule, ils souhaitent sensibiliser les individus à des notions d’écocitoyenneté dans
le contexte de leur vacance, ce à quoi répond tout à fait la présence d’un parc éolien non loin.
Les autres points soulevés par M. KAWALA ont fait l’objet d’une réponse dans les parties
précédentes.
2.5. Intervention n°77 : M. ROBERT de SAINT VICTOR
M. ROBERT de SAINT VICTOR, page 61 de son courrier, dénonce que le discours en faveur de
l’éolien « est sous-tendu par des éléments prétendus indiscutables », tels que le réchauffement
climatique « qui est agité comme un spectre apocalyptique par les politiques et les écologistes ». Le
climato-scepticisme marqué de cette personne permet de mieux comprendre ses propos.
M. ROBERT de SAINT VICTOR, en montrant plusieurs publications d’accidents sur des éoliennes
s’inquiète de leur dangerosité.
Il est important de rappeler que le risque zéro n’existe pas mais que le projet de Mauprévoir prend
bien en compte les dangers liés à l’exploitation d’éolienne. Dans le dossier, est présentée une étude
de dangers qui a permis de démontrer que le risque est acceptable selon des critères qui ont été
fixés par l’Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) et validés par la DGPR
(Direction générale de la prévention des risques). L’éolien reste une activité très peu dangereuse. Il y
a peu d’accidents et le fait qu’elles soient implantées loin des lieux de vie limite encore plus les
risques pour la population. A ce jour, aucun accident mortel ni même corporel n’a été recensé pour
des riverains de parc éolien.
Pour relativiser les exemples donnés, le même jour que la chute de l’éolienne de Bouin durant la
même tempête, le toit d’un poulailler s’est envolé sur une autoroute.
8 https://ecotourisme.gites-de-france.com/qu-est-ce-qu-un-ecogite.html
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Envol du toit d’un poulailler sur l’autoroute (Source : Ouest-France)
2.6. Intervention n°126 : Mme GRACIEUX pour la LPO
Concernant l’effet barrière et les effets cumulés : Tout d’abord, signalons que les potentiels effets
cumulés du projet de la Ferme éolienne de Mauprévoir avec les autres parcs ou projets éoliens
existants ont bien été évalués dans le cadre de l’étude écologique (pièce n°4.3 p.241). Ces travaux,
prenant en compte les parcs dans un rayon de 10 km autour du projet, ont permis de conclure que
l’impact cumulé du projet de Mauprévoir sera modéré pour l’avifaune. En effet, la disposition des
différents parcs dans l’axe de migration n’amplifie pas l’effet barrière et permet aux oiseaux
migrateurs de contourner les parcs par l’est ou par l’ouest sans avoir à parcourir de grandes
distances. Par ailleurs, la distance entre les parcs, supérieure à 3,2 km, est suffisante pour permettre
aux oiseaux de circuler entre ceux-ci. Ainsi, ce phénomène ne provoquera pas de dépenses
énergétiques additionnelles qui seraient préjudiciables pour le bon déroulement de la migration des
oiseaux.
Concernant l’évaluation des impacts : L’intervention de la LPO prétend que l’impact du projet sur
plusieurs espèces patrimoniales telles que le Milan noir, les Busard cendré et des roseaux,
l’Œdicnème criard, les Pies-grièches à tête rousse et écorcheur, la Grue cendrée et le Vanneau
huppé, est peu pris en compte.
o Le Milan noir a été observé à plusieurs reprises en faibles effectifs et niche possiblement à
proximité du secteur d’implantation, mais pas sur site. Il n’utilise ce dernier que
ponctuellement pour sa recherche de nourriture. Ainsi, le projet n’entrainera pas de
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destruction d’habitat de nidification. La vulnérabilité de l’espèce sur le site est considérée
comme forte et afin de limiter les risques de collisions, des mesures de réduction de
l’attractivité des abords des éoliennes seront mises en place (entretien des plateformes
empêchant leur végétalisation) et des mesures d’arrêt des aérogénérateurs les journées de
fauches et de moissons sur les parcelles d’implantation (ces travaux agricoles attirent cette
espèce, venant se nourrir des proies mises à découvert).
o Contrairement à ce qui est indiqué dans le courrier de la LPO, les Busards cendré et des
roseaux n’ont pas été observés sur la zone d’étude. Logiquement, aucune mesure pour éviter
les collisions n’est proposée.
o L’Œdicnème criard a été contacté sur la zone d’étude et sa reproduction y est très
vraisemblable. La LPO enjoint de conserver l’habitat de cette espèce, ce que la faible emprise
au sol du parc en exploitation permet. D’ailleurs, les retours d’expériences montrent qu’il est
très fréquent d’observer des individus de cette espèce aux pieds d’éoliennes. Par ailleurs, les
travaux démarreront préférentiellement en dehors de la période de nidification, évitant ainsi
tout impact de perte de territoire lors de la reproduction.
o Le réseau local de haies étant dense, les très faibles arrachages permanents de linéaires
(environ 40 ml) nécessaires à la réalisation du projet ne pourront pas amener à évoquer une
perte d’habitat de nidification pour les espèces telles que l’Alouette lulu et les Pies-grièches
écorcheur et à tête rousse ; d’autant plus que le pétitionnaire s’engage à replanter le double
du linéaire de haies arrachées. Cette dernière mesure sera ainsi bénéfique à ces populations
d’oiseaux nichant dans les haies.
o Le Vanneau huppé a été observé à toutes les périodes de l’année sur le secteur ou à
proximité, que ce soit en survols de la zone lors des migrations ou en rassemblements
hivernaux sur le site. La LPO s’inquiète de la perte de zones favorables pour l’hivernage de ce
limicole. La faible emprise du projet (2,76 ha) fait estimer que la perte d’habitats pour cet
oiseau est très faible. Par ailleurs, il est important de noter que de nombreuses zones de
report pour cet oiseau sont présentes dans les environs.
Concernant la Grue cendrée : La note produite en 1.1.1. « Effet barrière » et impacts sur les oiseaux
et les chiroptères répond déjà aux différentes observations liées à la Grue cendrée que l’on retrouve
dans ce courrier de la LPO.
2.7. Intervention n°132 : M. GASCOUIN d’Alloué
Tous les points soulevés par M. GASCOUIN ont déjà fait l’objet de réponses dans ce mémoire.
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Annexes
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ANNEXE 1
Cette photo grossie fera-t-elle le tour de France ? – Ouest France – 24/07/2014
https://www.ouest-france.fr/normandie/coutances-50200/cette-photo-grossie-fera-t-elle-le-tour-
de-france-2722918
Comparaison entre la photo « ultra-zoomée » avec l'éolienne, diffusée au JT de TF1 et la même
perspective de la cathédrale, prise depuis le secteur du viaduc de la Soulles cette fois.
Christophe LECONTE.
Après le JT de TF1, c'est le magazine Valeurs actuelles qui vient d'utiliser une photo grossie de l'éolienne derrière la cathédrale. Sans préciser les conditions très particulières de prise de vue.
C'est l'histoire d'une photo diffusée une première fois en 2011. Le but était de montrer l'éolienne de Gratot aussi grosse que possible dans la perspective de la cathédrale, grâce à un cliché pris au téléobjectif.
La photo avait été alors utilisée par des associations pour la sauvegarde du paysage.
La suite se passe au JT de 13 h de TF1, le 15 mai dernier. Au milieu d'une série de sujets consacrés aux pollutions visuelles en général, cette photo est apparue à l'image. Indignation en plateau du présentateur Jean-Pierre Pernaut, puis la journaliste est passée à autre chose.
Précisons qu'il n'y avait pas de sujet consacré à Coutances, TF1 s'était juste contenté de passer la photo.
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Juste une illustration
Le 11 juillet dernier, le magazine Valeurs actuelles a également utilisé cette photo pour un article intitulé Vent de colère sur nos villages pour illustrer un article sur des éoliennes... en Anjou.
Début juillet, Nadège Delafosse avait demandé à TF1 de rectifier l'information. La chaîne nationale n'a pas donné suite. L'adjointe à la communication vient de faire la même demande à Valeurs actuelles. « À chaque fois, ces médias n'ont absolument pas parlé de Coutances. Cette photo sert uniquement d'illustration. »
Le lendemain du JT de TF1, nous avions parlé d'une photo truquée. C'était une erreur. D'ailleurs, une équipe de TF1 était venue à Coutances pour tourner une vidéo, laquelle nous avait été envoyée.
Puis Jean-Pierre Pernaut était revenu sur la question, lors du JT du 19 mai, pour dire que cette prise de vue est bien possible. « Au zoom », précisait-il cette fois.
Pas à l'oeil nu
En effet, il faut se placer à un endroit très précis dans la perspective à la fois de la cathédrale et de l'éolienne, et surtout zoomer énormément pour arriver à cet effet d'optique. « Rappelons que l'éolienne de Gratot est située à 3 km de la cathédrale, rappelle Nadège Delafosse. La vision qui a fait « hurler » M. Pernaut n'est absolument pas perceptible à l'oeil nu. C'est seulement en utilisant un téléobjectif puissant. »
Dans cette histoire, il ne s'agit pas d'être pour ou contre les éoliennes.
On peut effectivement voir l'éolienne de Gratot depuis les hauteurs autour de Coutances (route de Gavray par exemple), mais absolument pas dans les proportions que laisse supposer cette photo.
« Je suis d'accord avec ceux qui pensent qu'apercevoir une éolienne dans la perspective de la cathédrale n'est pas normal », termine Nadège Delafosse.
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L’éolienne derrière la cathédrale : la photo qui fait bondir les Coutançais – France 3 Normandie –
28/07/2014
https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/2014/07/28/l-eolienne-derriere-la-cathedrale-la-
photo-qui-fait-bondir-les-coutancais-524041.html
L'éolienne est située 3 km et pourtant, sur la photo à droite, elle semble installée juste derrière la
cathédrale de Coutances. Un effet d'optique.
Une photo, diffusée par certains médias, montre une éolienne installée juste derrière la
cathédrale de Coutances. Cette proximité est due à un effet d'optique: l'éolienne est en fait
située à 3 km.
"C'est inadmissible ! Moi je crois que c'est un photo-montage, ça n'existe pas ! La municipalité devrait
attaquer", s'enflamme un habitant de Coutances. La photo prise par Daniel Picot suscite
l'indignation: on y voit la cathédrale de la ville et juste derrière, comme collée à l'édifice, une
éolienne. Cette photo fait le bonheur des opposants à l'éolien et a été utilisée par certains médias,
comme le 13 heures de TF1 ou le magazine "Valeurs Actuelles" qui l'a utilisée en une sur le thème "La
France défigurée".
A chaque fois, le municipalité adresse un courrier pour faire part de son indignation et dénoncer "une
image fausse". La photographie n'est pas truquée, elle n'a pas fait l'objet d'un montage ou d'un
truquage mais joue simplement sur un effet d'optique. L'éolienne, implantée sur la commune de
Gratot, à 3 km de Coutances, paraît toute proche en raison de l'utilisation d'un téléobjectif.
Reportage de Matthieu Bellinghen et Claude Leloche
Intervenants :- Nadège Delafosse, maire adjointe de Coutances, en charge de la communication
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ANNEXE 2
Etude – Office notariale belge – 2010
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ANNEXE 3
Courrier notaire (79)
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ANNEXE 4
Sondage Harris - 2018
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ANNEXE 5
Avis PNR du Marais Poitevin – Projet de Saint Jean de Liversay – 25 juin 2018
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ANNEXE 6
Charte de qualité du réseau Gîtes de France et Tourisme Vert
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ANNEXE 7
Classement des Gîtes de France
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Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 100
Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 101
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ANNEXE 8
Exemple de Gîtes de France
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Ferme éolienne de Mauprévoir SAS – Février 2019 105
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ANNEXE 9
Article Nouvelle République sur le tourisme – septembre 2017
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