Post on 04-Aug-2015
ÉVALUATION DE LA SANTÉ MENTALE
Collège de Bois-de-BoulogneSoins infirmiers psychiatriques, été 2015
Document préparé par Michel Perrier, Inf. B.Sc
La reproduction et l’utilisation de ce document est interdite sans la permission de l’auteur.
Soins infirmiers, santé mentale et psychiatrie de Fortinash est votre livre de référence.
Chapitre 11 : SchizophrénieChapitre 28 : Troubles sévères et persistants
Ma page Facebook Psychiatrie et société
Condition physique et mentale d'une personne *
Cette activité constitue l'assise de l'exercice infirmier. Elle est essentielle à la détermination des problèmes de santé et des besoins de la personne, y compris ceux qui requièrent un suivi clinique dans le plan thérapeutique infirmier (PTI). La plupart des interventions de l'infirmière découlent de cette évaluation. En effet, évaluer signifie poser un jugement clinique sur la condition physique et mentale d'une personne et en communiquer les conclusions. Le jugement clinique peut mener à exécuter des interventions complexes, voire à initier des mesures diagnostiques et thérapeutiques et à ajuster des médicaments et autres substances selon une ordonnance.* http://www.oiiq.org/pratique-infirmiere/activite-reservees/evaluer-la-condition-physique-et-mentale
L’examen mental *
L'énoncé de l'activité signifie que l'évaluation porte sur l'ensemble de la situation de santé du client, c'est-à-dire son état de santé physique et mentale. Cela inclut les facteurs de son environnement physique, social, culturel et spirituel qui ont une incidence sur sa situation de santé. L'évaluation de la condition de santé mentale comprend, notamment, les paramètres liés aux aspects cognitifs, perceptifs, émotifs et relationnels de la personne (Leclerc, 2002)* http://www.oiiq.org/pratique-infirmiere/activite-reservees/evaluer-la-condition-physique-et-mentale
Maladie et santé sont-ils deux concepts opposés ?
La maladie consiste en une détérioration de l’état de santé. La santé et la maladie ne sont pas des concepts entièrement opposés, la maladie fait partie de la santé et un symptôme peut être un signal d’alarme qui peut nous permettre de réagir contre un danger potentiel.
Diagnostic : Acte par laquelle le médecin, groupant les symptômes morbides chez le patient, les rattaches à une maladie ayant sa place dans la nosographie.Pronostic : Fait référence à ce qu’on peut prévoir de l’évolution d’une situation clinique à partir de ce qu’on connaît et, par extension, peut désigner une conjecture concernant l’avenir.Étiologie. : Désigne la recherche des causes d’une maladie, ce terme désigne également la connaissance de la cause d’une maladie.
Normalité et anormalité
La norme repose en médecine somatique sur des tests et des examens précis qui permettent de préciser l’écart par rapport à une moyenne.
La norme en psychiatrie repose sur des données culturelles, géographiques, temporelles etc. La norme n’est que la convention d’un groupe social en un lieu donné, à un moment donné.
L’homme oscille entre la normalité et le pathologique, il s’agit d’un continuum variant selon le moment et les circonstances de la vie.
Anormal et pathologique sont-ils des concepts synonymes ?
Le terme « normal » est ambiguë et renvoie à des concepts de normes et de moyenne. Il faut éviter de poser le problème de normalité et d’anormalité en terme trop généraux. Des conduites jugées anormal amèneront l’individu è certains comportements adaptatifs et ayant un sens malgré une perception différentes de l’extérieur.
Il faut être prudent avant d’accoler « anormalité » au pathologique et comprendre que la science médicale ne défini pas la normalité.
La psychopathologie s’intéresse plus à l’anomalie qu’à l’anormalité. L’anomalie est en psychopathologie un « marqueur du comportement » et d’en trouver une genèse.
Principales classifications
Troubles psychotiques Troubles de l’humeur Troubles anxieux Troubles de la personnalité Troubles de l’adaptation Troubles somatoformes Troubles dissociatifs Troubles factices Troubles sexuels et troubles de l’identité sexuelle Trouble de l’alimentation Démences et troubles cognitifs Troubles lié à une substance
Principaux changements du nouveau DSM-5 Le diagnostic de trouble dysphorique prémenstruel, classé parmi les
troubles dépressifs. Le syndrome, qui peut être qualifié de forme sévère de syndrome prémenstruel, est principalement caractérisé par des symptômes de labilité émotionnelle (variabilité anormale), d'irritabilité et de colère qui surviennent au cours de la phase lutéale du cycle menstruel (de l'ovulation au début des règles).
Les termes autisme et syndrome d'Asperger disparaissent. Les troubles qu'ils désignent sont désormais regroupés sous une seule appellation de trouble du spectre autistique qui inclut aussi les diagnostics actuels de trouble désintégratif de l'enfance et de trouble envahissant du développement non spécifié.
Le diagnostic d’hyperphagie boulimique est un trouble caractérisé par des épisodes d'orgie alimentaire, mais sans geste compensatoire (vomissements, usage de laxatifs ou de diurétiques, etc.), suivis également de sentiments de honte et de culpabilité. Le syndrome d'hyperphagie est souvent lié aux régimes amaigrissants et/ou à la dépression.
Le diagnostic de trouble d'accumulation compulsive est un trouble qui se définit par l’accumulation d’objets qu’un œil extérieur jugerait inutiles au point de causer de la détresse, soit parce que la personne ne peut plus utiliser certaines pièces de sa maison, trop encombrées, soit parce qu’elle est incapable de se débarrasser de certains objets sans vivre des épisodes d’anxiété sévère.
Principaux changements du nouveau DSM-5
La possibilité de poser plus tôt un diagnostic de dépression en cas de deuil (tout en conseillant aux cliniciens de faire la distinction avec le deuil normal).
Le diagnostic de trouble de dérégulation dit d'humeur explosive pour les enfants de plus de 6 ans qui présentent de fréquents accès de colère avec irritabilité chronique. Ce diagnostic viserait à réduire les surdiagnostics de trouble bipolaire chez les enfants.
Les critères du stress post-traumatique seront modifiés pour ajouter un quatrième groupe de symptômes aux trois existants. Ce trouble ne serait plus classé parmi les troubles anxieux mais constituerait une catégorie en soi.
Combinaison en un seul diagnostic de trouble d'utilisation de substance les diagnostics d'abus de substance et de dépendance à une substance du DSM-IV.
Une nouvelle organisation des diagnostics est proposée pour la nouvelle édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le DSM-5.
Construction du diagnostic
Axe 1 : Trouble mental
Axe 2 : Trouble de la personnalité
Axe 3 : Troubles physiques
Axe 4 : Problèmes psychosociaux
Axe 5 : Échelle du fonctionnement (EGF)
Examen mental
L’examen mental se déroule parallèlement à l’entrevue, la description détaillée des signes et symptômes permet l’établissement d’un diagnostic médical par le psychiatre. On apporte alors une attention particulière aux comportements, à l’humeur ainsi qu’à la pensée du client au cours de la maladie actuelle.
L’examen mental constitue un processus d’analyse, une décomposition d’un tout en ses diverses parties. L’infirmière en psychiatrie doit être en mesure d’observer le comportement verbal et non verbal de son client ainsi que de pouvoir vérifier l’exactitude de ses perceptions. Elle doit rapporter les faits de façon claire, précise et correspondant à la réalité vécue et exprimée par le client.
Signe et symptôme
Les symptômes sont des problèmes perçus et signalés par le patient. Il s’agit de plaintes subjectives qui appartiennent à l’histoire du patient.
Les signes sont des manifestations objectives découvertes par le médecin au cours d’un examen mental.
Examen mental
Comportement
Apparence générale
Hygiène générale
Négligée / soignée/exagéré
Handicap Amaigri, fatigué, Tenue
vestimentaireNégligée / soignée
Démarche /posture
Ébrieuse, lente, traînante, ataxique, figé, nonchalante,
Niveau d’activité psychomotrice
Exagéré Hyperactivité psychomotrice, Akathisie, agitation
Diminué Ralentissement moteur, bradykinésie, catatonie
Divers Compulsion, rituel divers, tics, bizarrerie, stéréotypie, catalepsie,
Mimétisme, maniérisme, répétition Impulsivité, violence, ambivalence
Comportement
Langage verbal
Quantité et qualité
Voix, intonation, logorrhée, verbosité, écholalie, cris, richesse du vocabulaire,
Pression du discours, logorrhée, monologue Mutisme, dysarthrie, salade de mots,
glossolalie,
Langage non verbal
Signaux Regard, expression faciale, pleurs, rire, dramatique, malaise, menaçante, contact visuel
Mimique, gestuelle, blocage de la pensée, bégaiement,, débit, dysarthrie, Aphasie
Coopération
Fiabilité Adéquate, , méfiance, opposition passive, négativisme
Disposition générale
Confiance de base
Estime de soi, pessimiste, autodépréciation, fier
Attitude Optimiste, préoccupé, dégagé, méprisante, authenticité
Humeur : Condition affective constante
Affect : Degré d’expressivité d’une personne qui traduit l’état émotionnel
Continuum de l’humeur
Dépressive > Normale > Maniaque
La sensation de dépression est tout à fait normale. Nous
vivons tous de la tristesse et des moments de dépression au
cours de la vie.
Les variation de l’humeur sont normales. L’intensité des
variations et l’aspect quantitatif devient un indice important
Différentes sortes d’affect
SyntoneInadéquateLabileExaltéDépriméÉmousséPlat
Humeur et affect
Affect /Humeur
Dépressive
Tristesse Irritabilité, colère, apathie, honte, souffrance morale, morosité, désespoir, pleurs, chagrin, dysphorie, perte d’intérêts, découragement
Atténuée Émoussée, plat, perplexité, spleen Expansive Euphorique Exubérance, exaltation Concordance Inappropriée , labile, théâtralisme,
discordant Euthymiq
uePositive Syntone, joie, plaisir, espoir
Anxiété Intensité Légère, modérée, sévère, panique Pathologiqu
e Psychotique, morcelant, panique homosexuelle, angoisse de séparation
Phobie, évitement, préoccupation, Normale Peur adéquate, inquiétude,
désarroi, détresse,
Cours ou forme de la pensée
Le cours de la pensée (ou déroulement de la pensée) rassemble et organise les idées, selon un certain déroulement. Le cours de la pensée peut être logique et cohérent, ou complètement illogique, voire incompréhensible. Le patient peut exprimer une multitude d'idées ou avoir un discours très pauvre.
Associations incohérentes des idées
On parle d’une pensée incohérente quand une partie du discours ne respecte pas la logique usuelle aisément compréhensible par l’auditeur.
Formes d’incohérence : Pensée tangentielle et circonstanciée, associations relâchées, coq à l’âne,fuite des idées, néologisme, persévération
Pensée (cours de la pensée)
Rythme Accéléré Rapide, tachypsychie Diminué Lente, ralenti, bradypsychie,
Trouble de logique
Processus
Cohérence et incohérence
Associations lâches, coq-à-l’âne Circonstancié
Tangentielle Blocage de la pensée Fuite des idées, néologisme
Pensée (fond de la pensée)
Forme Concrète Pensée magique Abstraite Autisme, fantaisiste, énigmatique,
hermétique, pauvre Contenu(fond de la pensée)
Préoccupations excessives, culpabilité, triade dépressive, mythomanie, mensonge pathologique, peur phobique (agoraphobie, claustrophobie phobie sociale etc)
Délire Systématisé/ non-systématiséExpansif : grandiose, puissance, mégalomanie
Rétractif : persécution, indignité, jalousie
Type Schneidériens
Vol, écho, référence, divulgation, contrôle, diffusion
Idéation délirante
Autocritique partielle (insight)
Pensée (fond de la pensée)
Contenu(fond de la pensée)
Les obsessions Les compulsions Les phobies; spécifiques, sociales, agoraphobiesymptômes hypochondriaques;comportements anti-sociaux spécifiques. Les intentions, idées récurrentes de suicide ou d'homicide
Obsession et compulsion
Une obsession est un symptôme se traduisant par une idée ou un sentiment qui s'impose à la conscience du sujet qui le ressent comme contraignant et absurde, mais ne parvient pas à le chasser malgré ses efforts pour cela.
Compulsions : rites conjuratoires, pensées magiques, actes que le sujet sait absurdes mais qu'il doit accomplir pour soulager son anxiété. Ce sont souvent des exacerbations d'actes normaux (par exemple, des lavages longs et très fréquemment renouvelés, vérifier constamment que la porte est bien fermée).
Le délire
Le délire est une erreur de la logique de la pensée ou du raisonnement. Il se définit comme une conviction absolue, erronée et irréductible par la logique et l’évidence des faits.
Le délire est également non-conformes aux croyances du groupe.
Délire systématisé et non systématisé
Délire expansif et rétractif
Le délire et le contenu de la pensée
On s’intéresse au fond de la pensée, c’est à dire aux thèmes qui reviennent dans le discours du client.
Les délires de type Schneidérien se voient surtout dans la schizophrénie.
Formes : Contrôle de la pensée, vol de la pensée, divulgation et écho de la pensée, délire de référence
Types définis selon le thème délirant dominant• Érotomaniaque: le thème est qu'une personne, habituellement d'un
niveau plus élevé, est amoureuse du sujet. • Mégalomaniaque: le thème est une idée exagérée de sa propre valeur,
de son pouvoir, de ses connaissances, de son identité ou d'une relation exceptionnelle avec une divinité ou une personne célèbre.
• Jalousie: le thème est que le partenaire sexuel du sujet lui est infidèle. • Persécution: le thème est que l'on se conduit d'une façon malveillante
envers le sujet (ou envers une personne qui lui est proche). Ce type est le plus courant.
• Somatique: le thème est que la personne est atteinte d'une imperfection physique ou d'une affection médicale générale. Il peut être difficile de distinguer ce type de trouble délirant avec l'hypocondrie et la peur d'une dysmorphie corporelle. Ce qui les distingue est l'intensité de la croyance. Dans le trouble délirant, la personne ne peut admettre la possibilité que la maladie redoutée ne soit pas présente ou qu'elle a une vision faussée de son aspect physique.
• Mixte et non spécifié: lorsqu'aucun thème délirant ne prédomine et lorsque le thème ne peut être clairement identifié ou ne correspond à aucun des types spécifiés.
Trouble de la perception et les hallucinations
Touche l’un des 5 sens. Selon les sens en cause, on
parlera d’hallucinations auditives, visuelles, olfactives, gustatives et tactiles.
Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes et consistent en une ou plus voix qui commentent ses comportements ou qui parlent de lui en permanence.
Les voix mandatoires : Ordres que reçoit le client
Pensée et troubles de la perception
Hallucination
Perception VisuellesAuditifsOlfactifsGustativesTactiles
Interprétation Illusion Dépersonnalisa
tion Détachement et étrangeté
Déréalisation Sensation d’étrangeté
Hallucinations auditives
Fonctions cognitives
Sensorium Clair Éveillé
Somnolence Vigilance
Obnubilation
Lucidité diminuée
Stupeur Altération importante
Coma Aucune réaction
Attention Difficulté de concentration, difficulté à maintenir son attention, vigilance,
Fonctions cognitives
Orientation Orientation Temps / espace / personne
Mémoire Encodage Immédiate, récente, ancienne
Altérations diverses
Hypermnésie, paramnésie
Dysmnésie, amnésie
Jugement Pratique Administrer ses biens
Insight, autocritique
Ce n'est pas du déni*
Les recherchent montrent que ce n'est pas de la négation, mais qu'environ 50% des personnes atteintes de la schizophrénie ne savent pas qu'ils ont une maladie, et cette inconscience ne s'améliore pas avec l'éducation, le temps, ou le traitement. Volontairement je n'utilise la le terme ''déni'' parce que ce problème n'est pas de la négation. Le déni est une stratégie d'adaptation pour faire face à la connaissance douloureuse. les gens en déni savent à l'intérieur d'eux (inconsciemment) qu'il y a quelque chose, mais ils se mentent à eux sur le sujet.
Ce dont nous parlons ici, c'est de l'anosognosie. Un syndrome neurologique qui laisse les patients dans l'ignorance de leur maladie. Les résultats probants suggèrent que la mauvaise connaissance est une manifestation de la maladie elle-même, plutôt que d'une stratégie d'adaptation.
Extrait : leçons apprises sur le déni, Xavier Amador, Université Columbia
Mémoire
Mémoire lointaine (on demande au patient des renseignements sur son enfance que l'on pourra vérifier par ailleurs);
Mémoire du passé récent ou mémoire intermédiaire (on demande au patient des évènements importants survenus au cours des derniers mois);
Mémoire récente (on peut évaluer la mémoire récente en demandant au patient si son appétit est bon et ce qu'il a mangé le matin au petit déjeuner ou au dîner la veille au soir);
Mémoire immédiate (on demande au patient de répéter un nombre à 6 chiffres dans un sens et dans l'autre).
Mini mentale
http://www.douglas.qc.ca/news/1046 http://www.douglas.qc.ca/page/
repertoire-outils-cliniques http://www.oiiq.org/pratique-infirmiere/ac
tivite-reservees/evaluer-la-condition-physique-et-mentale
http://www.la.refer.org/psychiatrie_4.5/Cours/examenMental.htm