Post on 11-Sep-2018
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
CORRELATIONS ENTRE LES RESULTATS D'ESSAIS PRESSIOMETRIQUES ET DE PENETRATION STATIQUE
CORRELATIONS BETWEEN MENARD PRESSUREMETER AND STATIC CONE PENETROMETER TESTS
Jean-Michel VAILLANT1, Pierre AUBRION2
1 Fondasol, Agence de Bruxelles-Enghien, Belgique 2 Fondasol, Agence Conception de Lille, France
RÉSUMÉ — Cet article présente une étude statistique menée sur les rapports
EM/qC et qC/pL issus des résultats d’investigations géotechniques réalisées par les
agences FONDASOL Lille et Saint-Omer entre 2004 et 2013. Après un rappel des
travaux de recherche antérieurs, les résultats sont présentés pour les différents types
de sol fréquemment rencontrés dans la Région (argile, limon, sable et craie), puis
comparés aux résultats de la bibliographie.
ABSTRACT — This paper presents a statistical analysis of EM/qC and qC/pL ratios
obtained from geotechnical investigations carried out in Nord – Pas-de-Calais by
FONDASOL from 2004 till 2013. A synthesis of the previous researches is presented
and then results are detailed for each type of soil which can be frequently
encountered in the region (clay, silt, sand and chalk) and also compared with the
conclusions of the bibliographical study.
1. Introduction
En France, les essais pressiométriques et pénétrométriques sont fréquemment
utilisés pour le dimensionnement de fondations (NFP 94-261). Le pressiomètre,
majoritairement utilisé, permet également de donner une estimation des tassements.
L’essai CPT est quant à lui plus simple à réaliser et permet de multiplier les points de
sondage lors d’un chantier d’investigation. Si certaines caractéristiques du sol
peuvent être reliées par des relations mathématiques, d’autres, tels le module
pressiométrique et la résistance de pointe pénétrométrique, ne sont pas directement
liés. Pourtant, en observant les résultats de campagnes mixtes, des relations
peuvent être trouvées (Cassan, 1978).
Au travers du présent article, nous nous sommes intéressés aux résultats obtenus
par les différents auteurs pour le rapport EM/qC ainsi que qC/pL à savoir le module
pressiométrique sur le terme de pointe pénétrométrique et le terme de pointe
pénétrométrique sur la pression limite. Cette communication présente ensuite les
résultats d’une étude statistique effectuée sur les rapports EM/qC et qC/pL à partir
des données issues de campagnes géotechniques associant la réalisation d’essais
pressiométriques et pénétrométriques dans toute la région Nord – Pas-de-Calais par
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
FONDASOL Lille et St Omer entre 2004 et 2013. Les résultats présentés concernent
donc la majorité des sols rencontrés dans cette région.
2. Etude de travaux antérieurs
2.1. Relations directes pour EM/qC
(Cassan, 1978) propose, pour les argiles, un rapport EM/qC compris entre 2,5 et 3,3.
(Shahrour, 2005) distingue des argiles normalement consolidées ou surconsolidées
en proposant une valeur de EM/qC proche de 4,5 dans des argiles normalement
consolidées et qui peut atteindre une valeur de 7 lorsqu’elles sont surconsolidées.
(Van Wambeke et D’Hemricourt, 1982) proposent également un rapport croissant
avec le rapport de surconsolidation, à savoir de 4,5 à 6. (Bahar et al., 1999)
proposent à partir d’une campagne d’essais réalisée dans des argiles algériennes
des valeurs de EM/qC comprises entre 3,0 et 4,9.
Pour les limons, (Cassan, 1978) donne des valeurs du rapport EM/qC comprises
entre 2,3 et 3,0. (Sanglerat, 1965) avait donné une estimation approximativement
égale à 2,4 et (Shahrour, 2005) propose d’encadrer EM/qC entre 1 et 3. (Van
Wambeke et D’Hemricourt, 1982) donnent pour ce rapport une valeur variant entre
3,0 et 4,5.
Concernant les sables, (Cassan, 1978) propose des valeurs de EM/qC restant
sensiblement égales à 1. (Costet et Sanglerat, 1983) proposent de considérer que ce
rapport varie entre 0,5 et 1 et (Van Wambeke et D’Hemricourt, 1982) donnent un
rapport EM/qC sensiblement égal à 1,5.
2.2. Etude à l'aide du coefficient de Buisman
Le coefficient de Buisman, cité par (Costet et Sanglerat, 1981 et 1983), relie le
module de déformation à l’œdomètre au terme de pointe du pénétromètre statique
Eoed/qC. Connaissant l’état de consolidation du sol, on peut obtenir une estimation
du rapport EM/qC en utilisant le coefficient rhéologique de Ménard (Eoed/EM).
On obtient ainsi une estimation de ce rapport pour les argiles comprise entre 0,67 et
5,33 d’après (Costet et Sanglerat, 1981 et 1983). Selon (Bachelier et Parez, 1965), le
rapport EM/qC varie entre 2,00 et 4,67 et (Jardin, 1980) et (Barata, 1995) permettent
d’estimer ce rapport entre 1,87 et 6,13. Pour les limons, les résultats de (Barata,
1995), (Bachelier et Parez, 1965) et (De Mello et Cepollina, 1978) donnent une
estimation variant entre 0,5 et 2 et d’après (Costet et Sanglerat, 1981) on peut
déduire EM/qC entre 0,5 et 4. Pour les sables, les travaux de (Costet et Sanglerat,
1981) conduisent à des valeurs de EM/qC variant entre 0,5 et 1 et (Bachelier et
Parez, 1965), (Barata, 1995), (De Mello et Cepollina, 1978), (Schmertmann, 1978),
(Poulos, 1988) et (Elson, 1984) permettent d’estimer ce ratio entre 0,25 et 1,87.
Pour une craie molle, Sanglerat (1981) donne un coefficient de Buisman entre 2 et 4
ce qui conduit en utilisant le coefficient rhéologique de 1/2 à un rapport entre 1 et 2.
L’ensemble de ces résultats, concernant le rapport EM/qC, avait été précédemment
synthétisé dans Vaillant et al. (2010).
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
2.3. Relations directes pour qC/pL
Pour les argiles, (Cassan, 1978) donne des valeurs de qC/pL entre 3 et 4 et cite les
travaux de (Van Wambeke, 1975) donnant une valeur de 3,5. (Costet et Sanglerat,
1983), (Baguelin et al., 1978) et (Schmertmann, 1978) proposent des valeurs de
qC/pL entre 1,5 et 4. (Van Wambeke et D’Hemricourt, 1982) proposent, à partir
d’essais réalisés en Belgique, les valeurs 3 à 3,5. (Bahar et al., 1999), donnent des
valeurs de qC/pL obtenues pour des argiles algériennes entre 1,1 et 2,3 pour des
argiles plastiques et entre 3,1 et 5,3 pour des argiles limono-sableuses. (Shahour,
2005) propose pour les argiles purement cohérentes des valeurs entre 2,4 et 3,5.
Pour les limons, (Cassan, 1978) rappelle que les corrélations sont assez ardues
puisqu’il est rare d’avoir des gisements de limon pur dans la nature mais propose
néanmoins des valeurs telles que 5,6 qC/pL 6,2 confortées par celles de (Ménard,
1957) soit 5 à 6, tout comme (Costet et Sanglerat, 1983). (Van Wambeke, 1962)
donne 5,5 qC/pL 6. (Schmertmann, 1978) donne qC/pL égal à 6, tout comme
(Van Wambeke et D’Hemricourt, 1982) pour des limons non saturés. (Shahrour,
2005), propose 2,5 qC/pL 7. (Baguelin et al., 1978) proposent 3 à 5 pour les
limons compacts. Enfin, (Guéguen et Garambois, 2003) ont donné des valeurs qC/pL
de 10 pour un limon graveleux et de 6,7 pour un limon sableux.
Pour les sables, (Cassan, 1978) propose qC/pL compris entre 8 et 10 en relation
avec (Ménard, 1957) et (Van Wambeke, 1962) qui donnaient qC/pL compris entre 7
et 10. Lors de la réédition de son ouvrage consacré aux essais in situ, (Cassan,
1988) donne qC/pL égal à 6 pour une étude portant sur les sables fins purement
frottants à Tunis et avance que la granulométrie très fine du matériau rend celui-ci
proche d’un limon. Schmertmann (1978) avance un rapport qC/pL de 1 pour les
sables denses et 1,5 pour les sables lâches. (Baguelin et al., 1978) proposent pour
les sables et graves, un encadrement de qC/pL entre 5 et 12. (Costet et Sanglerat,
1983) donnent des valeurs allant de 7 à 9. Van (Wambeke et D’Hemricourt, 1982)
proposent pour les sols à dominante sableuse : 5 qC/pL 9,5 et donnent 9,5 pour
les sables propres et 12 dans les sables et graviers « denses ».
2.4. Synthèse des résultats
Si l’on synthétise les différentes valeurs obtenues pour les rapports EM/qC et qC/pL,
on obtient les encadrements regroupés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Synthèse des rapports EM/qC et qC/pL classés par type de sol
Type de sol EM/qC qC/pL
Argile 1EM/qC8 1qC/pL5,3
Limon 0,5EM/qC4,9 1qC/pL7
Sable et grave 0,3EM/qC2 5qC/pL12
Craie 1EM/qC2 2,8qC/pL3,5
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
Ces valeurs tiennent compte des coefficients de Buisman corrélés en rapport EM/qC
à l’aide du coefficient rhéologique pour des sols normalement consolidés. Ces
encadrements étant très larges, on a réalisé la moyenne des différentes valeurs
données par chaque auteur et consignée dans le tableau 2.
Les différentes valeurs des rapports que l’on obtient montrent bien que tous les types
de sol doivent être considérés séparément lorsqu’il s’agit d’étudier les rapports
EM/qC et qC/pL. Les encadrements sont assez larges mais s’accordent
sensiblement, tendant à confirmer que l’étude de ces rapports a bien un sens. On
note que les moyennes du tableau correspondent sensiblement aux valeurs
centrales des intervalles donnés plus haut excepté pour les sables, du fait que la
majorité des auteurs donnent pour ce rapport des valeurs plus proches de 10 que de
5.
Tableau 2 : Moyennes des valeurs données par les différents auteurs
Type de sol EM/qC qC/pL
Moyenne Ecart-type Moyenne Ecart-type
Argile 4,3 0,6 3,1 0,7
Limon 2,5 0,7 5,4 0,8
Sable et grave 1,1 0,3 9 1,1
Craie 1,5 - 3,2 -
A l’image de (Van Wambeke et D’Hemricourt, 1982) qui ordonnent ces différents
rapports selon une « règle 3 – 6 – 9 » des argiles aux sables pour qC/pL et une
« règle 1,5 – 3 à 4,5 – 6 » des sables aux argiles pour EM/qC, on observe un certain
ordonnancement des valeurs de ces deux rapports : le rapport EM/qC croît
régulièrement lorsque la granulométrie diminue tandis que qC/pL décroît.
3. Etude des chantiers d’investigation mixtes
3.1. Principe de l’étude
Le principe de la comparaison est le suivant : associer à chaque valeur obtenue par
essai pressiométrique (EM et pL) une valeur obtenue au pénétromètre statique qC
représentative du même niveau de sol. De fait, on calcule pour chaque profondeur p
où l’on a réalisé un essai pressiométrique, la moyenne des valeurs de qC obtenues
lors de l’essai de pénétration statique p-30 et p+30 cm. On a donc des valeurs de
EM, pL et qC « équivalent » à chaque profondeur d’essai pressiométrique. C’est
l’étude statistique des rapports de ces valeurs qui a été réalisée.
Les données ont été regroupées par chantier et associées à un modèle géologique
représentant au mieux l’intégralité de la zone d’étude. Quand la géologie d’un
chantier ne se prête pas une synthèse globale, il a pu être fait plusieurs sous-zones.
En effet, la plupart des études considérées sont des missions G12 (NFP 94-500 de
2006), à savoir des études géotechniques d’avant projet, dont l’un des objectifs est
justement de donner un modèle géotechnique du site étudié.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
3.2. Regroupement des données
Le regroupement des résultats de toutes les campagnes mixtes réalisées par les
agences de Lille et St Omer depuis 2004 nous a permis de traiter près de 1500
valeurs des rapports EM/qC et qC/pL, soit plus du double que lors de la première
étude (Vaillant et al. 2010), portant uniquement sur le rapport EM/qC. L’étude de ces
rapports en fonction du type de sol s’est révélée pertinente et le tableau 3 donne le
nombre de valeurs obtenues pour chaque type de sol.
Tableau 3 : Nombre de rapports étudiés pour chaque type de sol
Type de sol Nombre Argile 445 Limon 360 Sable 476 Craie 217
Au final, plus de 150 dossiers ont été traités. Cela représente près de 8000 essais
pressiométriques pour un linéaire de 9 km corrélés à un linéaire de 15 km d’essais
de pénétration statique. A noter qu’un chantier dans le Dunkerquois réalisé en 2012
représente à lui seul environ 20% des données de cette étude.
3.3. Traitement statistique
Notre étude a pour but de donner un intervalle de valeurs pour chaque type de sol
pour les rapports de EM/qC et qC/pL. Les outils statistiques nous donnent
différentes valeurs de ces rapports et il a été choisi pour constituer les encadrements
de prendre le minimum et le maximum des quatre valeurs suivantes : la moyenne, la
médiane, le mode de la distribution et la pente de la droite de régression linéaire.
Ce choix permet de constituer un intervalle plus large mais plus sûr qu’une seule
valeur, un intervalle de confiance ou une simple lecture graphique. En effet, malgré
tous les artifices statistiques pour dégager des valeurs de rapports précises, les jeux
de données proviennent d’essais in situ de chantier d’investigations « courants » qui
ne présentent pas forcément des conditions optimales pour notre étude.
4. Résultats de l’étude statistique
4.1. Les argiles
La médiane des rapports EM/qC vaut 4,6 et leur moyenne 5,0. La figure 1 donne les
valeurs de EM en fonction de qC et malgré une importante dispersion, les valeurs
s’organisent sous forme de fuseau que l’on pourra résumer par une droite de
régression linéaire EM/qC = 3,6 et la distribution suit une loi log normale de mode
EM/qC = 3,1. Pour les argiles, les rapports sont compris entre : 3,1 EM/qC 5,0.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
0
10
20
30
40
50
60
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Em
(M
Pa
)
qc (MPa)
0
20
40
60
80
100
120
≤ 2.5 ≤ 4 ≤ 5.5 ≤ 7 ≤ 8.5 ≤ 10 ≤ 11.5 ≤ 13 ≤ 14.5 ≤ 16
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 1 . EM en fonction de qC et distribution de EM/qC pour les argiles
Concernant le rapport qC/pL, la médiane de la distribution vaut 2,4 et la moyenne
vaut 3,1. Les valeurs comparées de qc et pl sont présentées sur la figure 2 avec une
dispersion assez élevée mais la régression linéaire donne : qC/pL = 2,6. Nous
n’avons pas réussi à caler de manière satisfaisante une loi de probabilité mais celle-
ci s’articule autour d’une classe modale comprise entre 2,0 et 2,4. On propose alors
pour les argiles l’encadrement : 2,2 qC/pL 3,1.
0
2
4
6
8
10
12
14
0 1 2 3 4 5
qc
(M
Pa
)
pl (MPa)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
≤ 1.3 ≤ 1.5 ≤ 1.8 ≤ 2 ≤ 2.3 ≤ 2.5 ≤ 2.8 ≤ 3 ≤ 3.3 ≤ 3.5 ≤ 3.8 ≤ 4 ≤ 4.3 ≤ 4.5 ≤ 4.8
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 2 . qC en fonction de pL et distribution de qC/pL pour les argiles
4.2. Les limons
La médiane des rapports EM/qC est de 2,6 et la moyenne 3,1 ; la figure 3 donne une
régression linéaire de 2,3 et la distribution suit une loi log-normale de classe modale
2,1. On admet une bonne approximation de l’encadrement par : 2,1 EM/qC 3,1.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
0 2 4 6 8 10
Em
(M
Pa
)
qc (MPa)
0
10
20
30
40
50
60
≤ 0.9 ≤ 1.4 ≤ 1.9 ≤ 2.4 ≤ 2.9 ≤ 3.4 ≤ 3.9 ≤ 4.4 ≤ 4.9 ≤ 5.4 ≤ 5.9 ≤ 6.4 ≤ 6.9
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 3 . EM en fonction de qC et distribution de EM/qC pour les limons
La médiane des rapports qC/pL vaut 3,8 et la moyenne 4,4. La figure 4 expose une
droite de régression linéaire donnant 4,4 et la loi log-normale donne un mode
qC/pL = 2,9. On propose l’encadrement suivant pour les limons : 2,9 qC/pL 4,4.
0
2
4
6
8
10
12
14
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5
qc
(M
Pa
)
pl (MPa)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
≤ 1.7 ≤ 2.9 ≤ 4.1 ≤ 5.3 ≤ 6.5 ≤ 7.7 ≤ 8.9 ≤ 10.1 ≤ 11.3 ≤ 12.5 ≤ 13.7
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 4 . qC en fonction de pL et distribution de qC/pL pour les limons
4.3. Les sables
La médiane et la moyenne des rapports EM/qC valent respectivement 0,9 et 1,4. La
relation linéaire suggérée par le nuage donne EM/qC = 0,9 et la distribution des
rapports EM/qC de type log-normale de mode EM/qC = 0,8 (figure 5). L’encadrement
des rapports pour les sables vaut : 0,8 EM/qC 1,4.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
0 10 20 30 40 50
Em
(M
Pa
)
qc (MPa)
0
50
100
150
200
250
300
≤ 0.6 ≤ 1 ≤ 1.4 ≤ 1.8 ≤ 2.2 ≤ 2.6 ≤ 3 ≤ 3.4 ≤ 3.8 ≤ 4.2 ≤ 4.6 ≤ 5 ≤ 5.4
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 5 . EM en fonction de qC et distribution de EM/qC pour les sables
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
La médiane et la moyenne des rapports qC/pL sont respectivement égales à 8,3 et
8,6. La droite de régression suggère qC/pL = 8,1 (figure 6). Nous n’avons pas réussi
à caler une loi de probabilité de type log-normale sur cette distribution mais une loi
normale. La fréquence maximale est donnée pour qC/pL = 9,1. L’encadrement des
rapports qC/pL pour les sables est : 8,1 qC/pL 9,1.
0
10
20
30
40
50
60
0 1 2 3 4 5 6 7
qc
(M
Pa
)
pl (MPa) 0
10
20
30
40
50
60
70
≤ 1.6 ≤ 2.6 ≤ 3.6 ≤ 4.6 ≤ 5.6 ≤ 6.6 ≤ 7.6 ≤ 8.6 ≤ 9.6 ≤ 10.6 ≤ 11.6 ≤ 12.6 ≤ 13.6 ≤ 14.6 ≤ 15.6 ≤ 16.6 ≤ 17.6 ≤ 18.6
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 6 . qC en fonction de pL et distribution de qC/pL pour les sables
4.4. La craie
Les résultats présentées ici ont été obtenues à partir de craies molles à altérées (au
sens de l’Eurocode 7) du fait de l’impossibilité de tester des horizons très résistants
au pénétromètre. La moyenne des rapports EM/qC vaut 3,2 et la médiane 2,6 pour la
craie. Malgré la grande dispersion, la forme du nuage de la figure 7 suggère une
relation linéaire donnée par la droite de régression : EM/qC = 2,8 et les rapports
suivent une loi de distribution log-normale de mode : EM/qC = 2,1. On peut donc
donner l’encadrement suivant pour la craie : 2,1 EM/qC 3,7.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
0 5 10 15 20 25 30
Em
(M
Pa
)
qc (MPa)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
≤ 2.3 ≤ 4 ≤ 5.8 ≤ 7.6 ≤ 9.4 ≤ 11.1 ≤ 12.9 ≤ 14.7 ≤ 16.4
Eff
ec
tif
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 7 . EM en fonction de qC et distribution de EM/qC pour la craie
Les rapports qC/pL ont une moyenne de 5,9 et une médiane valant 4,6. Le nuage de
points des rapports qC/pL est moins dispersé, la pente de la régression linéaire vaut :
qC/pL = 4,5 et la distribution suit une loi de type log-normale de mode : qC/pL = 3,6
(figure 8). L’encadrement des valeurs qC/pL vaut pour la craie : 3,6 qC/pL 5,9.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
0
5
10
15
20
25
30
35
40
0 1 2 3 4 5 6
qc
(M
Pa
)
pl (MPa) 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
≤ 3.7 ≤ 6.4 ≤ 9 ≤ 11.7 ≤ 14.4 ≤ 17.1 ≤ 19.8 ≤ 22.4 ≤ 25.1
Eff
ec
tifs
Classe
Effectifs théoriques
Effectifs observés
Figure 8 . qC en fonction de pL et distribution de qC/pL pour la craie
5. Comparaison avec la bibliographie
Dans les figures 9 et 10, on compare les résultats de l’étude bibliographique et de
notre présente étude en représentant les intervalles de valeurs définis au point 3.3.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Etude Fondasol
Van Wambeke
Cassan
Baguelin et al.
Sanglerat
Etude Fondasol
Cassan
Van Wambeke
Baguelin et al.
Sanglerat
Etude Fondasol
Cassan
Sanglerat
Baguelin et al.
Van Wambeke
Etude Fondasol
Sanglerat
Arg
ile
Lim
on
S
ab
leC
raie
Em/qc
Figure 9 . Valeurs comparées des rapports EM/qC
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
Figure 10 . Valeurs comparées des rapports qC/pL
On peut ainsi vérifier la cohérence générale des résultats de notre étude et avec
ceux des différents auteurs. On note une différence des intervalles pour la craie peut
être due au faible nombre de données et pour les argiles, un intervalle des rapports
de qC/pL plus court que celui de EM/qC, du à une dispersion assez faible des
valeurs.
6. Conclusion
Cet article présente une étude statistique des valeurs du rapport EM/qC et qC/pL des
résultats obtenus sur plus de 150 dossiers d’études géotechniques de FONDASOL
dans la région Nord – Pas-de-Calais entre 2004 et 2013.
L’étude a montré que ces rapports sont bien fonction du type de sol et classés par
granulométrie décroissante pour le ratio EM/qC et croissante pour le ratio qC/pL. Par
ailleurs, les résultats obtenus concernent les types de sol fréquemment rencontrés
dans la région étudiée (argile, limon, sable et craie) et pourront permettre d’obtenir
des corrélations simples entre les résultats des essais pressiométriques (EM et pL)
et ceux fournis par les essais de pénétration statique (qC).
Ces résultats confirment ceux de l’étude de 2010 (Vaillant et al. 2010) tout en ayant
doublé la base de données géomécaniques. A ce stade, sans tenter de l’extrapoler à
l’ensemble du territoire, nous confirmons que ces corrélations permettent d’avoir une
très bonne approche comparative pour les sols du Nord – Pas de Calais et environs.
Références bibliographiques
Bachelier, M., Parez, L. (1965). “Contribution to the study of soil compressibility by means of a cone
penetrometer.”Proc., 6th Int. Conf. on Soil Mech. Found. Eng.,Montreal, 2, 3-7.
Baguelin F., Jézéquel J.F., Shields D.H. (1978) The pressuremeter and foundation engineering, Series
on rock and soil mechanics, ISBN 0-87849-019-1, Trans-tech Publications.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
Bahar R., Kaoua F., Aissaoui T. (1999) Quelques corrélations entre essais in situ et essais de
laboratoire pour certaines argiles algériennes, in Geotechnics for developing Africa, édité par
Wardle G.R., Blight G.E., Fourie A.B., Balkema, Rotterdam, ISBN 90-5809-082-5, 255–262.
Barata F.E. (1995) The use of CPT to evaluate the settlements of shallow foundations on residual
soils, in Proceedings of the International Symposium on Cone Penetration Testing (CPT’95),
Sweden, Vol. 2, 393-398.
Cassan M. (1978) Les essais in situ en mécanique des sols 1 Réalisation et interprétation, Eyrolles,
Paris.
Costet J., Sanglerat G. (1981) Cours pratique de mécanique des sols 1 Plasticité et calcul des
tassements, Bordas, Paris, ISBN 2-04-015793-X.
Costet J., Sanglerat G. (1983) Cours pratique de mécanique des sols 2 Calcul des ouvrages, Bordas,
Paris, ISBN 2-04-016412-X.
De Mello L.G., Cepollina M. (1978) The interpretation of plate loading tests aiming at settlements
prediction, 6th Brazilian Conference on Soil Mechanics and Foundation Engineering, Rio de
Janeiro, Vol. 1.
Elson W.K. (1984) Design of laterally loaded piles, CIRIA, United Kingdom, Report N° 103.
Guéguen P., Garambois S. (2003) Pour une meilleure connaissance géotechnique des sols: application
au genie civil (Rapport d’avancement), Emergence 2002, 2003.
Jardin W.D. (1980) A study of allowable bearing pressure of shallow foundations on gneissic soils
through plate loading tests, Master Science Thesis, CDPPE/UFRJ.
Ménard L. (1957) Mesure in situ des proprieties physiques des sols, Annales des Ponts et Chaussées.
NF P 94-110 : Sols : Reconnaissance et Essais - Essai pressiométrique Ménard, janvier 2000.
NF P94-113 : Sols : Reconnaissance et Essais - Essai de pénétration statique, octobre 1996
Poulos H.G. (1988) Marine geotechnics, Unwin Hyman Editors, Londres.
Sanglerat G. (1965) Le pénétromètre et la reconnaissance des sols, Dunod, Paris.
Shahrour I. (2005) Corrélations, in Reconnaissance des terrains in situ, par Shahrour I, Gourvès R.,
Hermès – Lavoisier, ISBN 2-7462-1135-1.
Schmertmann J.H. (1978) Guidelines for CPT, in Performance and Design, US Department of
Transportation, Federal Highway Administration, Washington D.C.
Vaillant JM, Aubry-Kientz J., UNG S. Y. (2010) Etude de correlations entre les resultants d’essais
pressiométriques et de penetration statique, Journées Nationales de Géotechnique et de
Géologie de l’Ingénieur JNGG2010, 7-9 juillet 2010, Tome 1 Grenoble 2010.
Van Wambeke A. (1975) – Les corrélations entre caractéristiques géotechniques, Annales des
Travaux Publics de Belgique, N°4, 1975.
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 – Beauvais 8-10 juillet 2014
Van Wambeke A., D’Hemricourt (1982) Correlation between the results of static or dynamic probings
and pressuremeter tests, in Proceedings of the second European Symposium on Penetration
Testing, Amsterdam, édité par Beringen F.L., Verruijt A., De Leeuw E.H., Balkema, Rotterdam, ISBN
90-6191-250-4, 941–944.
Van Wambeke A. (1962) Méthodes d’investigations des sols en place, étude d’une campagne d’essais
comparatifs. Sols Soils 2, 1962.