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7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
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Journal des savants
Le thtre ByzanceVntia Cottas.Le thtre Byzance, 1931 ; L'influence du drame Christos
Paschon sur l'art chrtien d'Orient, 1931 ; A. Vogt. tudes sur le thtre
byzantin, extraits de Byzantion, VI, 1931 : Le thtre Byzance et dans
l'empire du IVe au XIIIe sicle. I. Le thtre profane. Revue des Questions
HistoriquesLouis Brhier
Citer ce document Cite this document :
Brhier Louis. Le thtre Byzance. In: Journal des savants, Juin 1932. pp. 249-261;
http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049
Document gnr le 12/04/2016
http://www.persee.fr/collection/jdshttp://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/author/auteur_jds_1045http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/author/auteur_jds_1045http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1932_num_6_1_6049http://www.persee.fr/collection/jdshttp://www.persee.fr/7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
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LE
THTRE A BYZANCE 249
LE THTRE A BYZANCE
Vntia Cottas. Le thtre Byzance, i vol. in-8, XlI-290 pages.
Paris, Geuthner, ig3 L'influence du drame Christos Paschon
sur
l art chrtien
d'Orient,
1
vol.
in-4,
122
pages
et XV planches.
Paris,
Geuthner,
1981.
A.
Vogt.
Etudes
sur
le
thtre
byzantin
extraits de
Byzantion,
VI, 1 93
t
p. i 4 et 622-640. Le thtre
Byzance
et dans
l'empire du
IVe au XIII sicle. I. Le thtre
profane.
Revue
des
Questions
Historiques LIX,
1981,
p. 267-296.
Les tentatives faites pour tablir
l'existence
d'un thtre byzantin
'ont
pas eu jusqu ici grand succs. Sans parler de celle de Sathas (1878),
discrdite cause de ses erreurs d'interprtation, la thse de La Piana,
que j avais
dfendue
ici mme
(
Journal des Savants,
XI, 1918, p.
357-
661 et 395*404)
n'a
pas t admise davantage. Dans ses Rappresen
tazioni
sacre
nella
letteratura
bizantina,
Grotlaferrata,
191 2
, il
avait soutenu que
les dialogues
de
caractre
dramatique insrs
dans
certaines homlies, n'taient
que
des fragments
d'un
thtre
religieux
trs ancien.
Des
sermonnaires
postrieurs,
qui avaient d'ailleurs
mis
leurs uvres mdiocres
sous
les noms des
Pres
de l Eglise les plus
illustres, avaient recueilli ces dbris pour en enrichir
leur prose.
Cette
ingnieuse thorie ne rencontra
que
des
sceptiques.
J'avais
moi-mme
adress
l Acadmie
des Inscriptions en
mars
1914
un mmoire qu elle voulut
bien
faire reproduire dans les Monuments
Piot (XXIV, 1920)
sur
la
srie
des
miniatures
qui accompagnent
les
deux manuscrits (Paris, gr. 1208, Vatic, gr. 1162) des
Homlies sur
les
ftes de la Vierge de Jacques, moine de Kokkinobaphos (xii8
sicle).
Dans la succession tout
fait
logique-de ces tableaux, parfois plus
riches
e dtails que le texte des
homlies,
j avais
cru
pouvoir
discerner
des
jeux
de
scnes,
des
dialogues
anims,
des
dcors permanents
en petit
nombre,
des
protagonistes,
des figurants,
en
un mot
tous les lments
d'une
pice grand spectacle assez
analogues
nos mystres
occiden
taux, transportant tour tour la
scne sur
la terre, au ciel et dans les
enfers.
f
Mais ce n'tait
l
qu un
exemple isol et cette interprtation
se
heurtait
de nombreuses objections.
J'ignorais
malheureusement
qu en 1916
Lambros avait
publi dans
le Neoshellenomr\emon un
texte
recueilli
auAVANTS.
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250 LOUIS BRHIER
Vatican
dans
le Palatinus gr. 367 (fos 33 v.
3g) et qui n'est autre
chose que
le
scnario d'un mystre de la Passion. Les circonstances
empchrent
cette publication capitale d'tre connue
en
France et elle
passa
inaperue,
si
bien qu'Albert
Vogt, ayant dcouvert
le
texte son
tour, ne connut
le
travail
de Lambros
qu aprs en
avoir prpar lui-mme
l'dition
et la
traduction franaise
qu il a donnes
dans Byzantion.
Tel
tait
l'tat de la question
lorsqu elle
fut
reprise par Madame
V. Cottas,
l aide
du
tekte
publi par
Lambros
et
avec
d'autres
lments
nouveaux, en particulier les
pisodes
d'un caractre sccnique
qui
subsistent
encore
aujourd hui
dans les usages
liturgiques et populaires
aux
grandes
ftes de
l anne.
Son
travail
comprend d'ailleurs trois
parties. Elle veut prouver l'existence d'un thtre religieux, celle d'un
thtre savant
et
l'influence de ces deux thtres
sur
l'iconographie
religieuse.
I
Le point
de dpart de son argumentation est la longue persistance
Constantinople des ftes paennes,
comme les
Broumalia, ainsi que d'un
thtre
profane reprsent surtout
par
le
mime
et
par les
jeux
de
l Hippodrome. Dj Reich (Der
Mimus,
Berlin igo3) avait
montr ce
maintien
du mime Byzance, en dpit des
anathmes
des Pres de
l Eglise et des prohibitions des Conciles, en particulier de celui de
692,
(in Trullo). La question a
t
reprise rcemment par Albert Vogt
qui
tablit cette persistance
du
mime avec un grand
luxe
de
tmoignages.
Il
montre qu en
dehors de l'Hippodrome,
il
existait Constantinople des
thtres proprement dits, dont
le
plus
ancien,
le Grand Thtre, construit
par Septime
Svre
dans
la
premire rgion, est mentionn par Psellos.
et s'est conserv jusqu au xv sicle. 11 y
en
avait d'autres moins
impor
tants, compris dans la
Synopsis
legum du mme auteur
sous
le nom de
nouicoiAapia.
On
y
jouait
des
mimes
et des pantomimes
accompagnes
de
ballets, dont les
sujets
taient
pris soit
dans
la mythologie,
soit
dans
la
vie
courante, soit
dans les vnements
du
jour.
Certaines de ces pices
avaient un caractre politique et
satirique
: les personnages les plus eu
vue,
les empereurs eux-mmes
n'taient
pas
l'abri
de leurs attaques.
Mais
jusqu au bout le mime
resta immoral
et grossier,
blm par les
rigoristes et mpris des lettrs. Et cependant il offrait de tels-attraits
la foule
qu il
n a jamais
t interdit. Bien
plus,
il a exerc
une
certaine
action
sur le thtre
religieux
et sur
les usags
liturgiques eux-mmes.
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LE
THTRE A BYZANCE
231
La Piana, dans l'ouvrage cit plus haut, avait dj
signal
l'influence
visible
du
mime dans certains dialogues que
renferment
les homlies
dramatiques (p. 160) et Reich
avait
relev les emprunts faits par des
chants d'giise au rythme mme des couplets
qui
accompagnaient les
mimes (Der
Mimus, p. r
3
7
4
1 ) Mrae Cottas a repris la question et l a
tudie fond. Elle
montre
que
l Eglise
est intervenue avec son
clerg
et ses chantres dans certaines fles profanes, quelques-unes mme
d'origine
paenne
comme les
banquets des
calendes, la
fte
des
Vendan
ges et, plus
forte raison, dans
des ftes populaires clbres
en
l'honneur
des
saints.
Rciproquement les dmes de l Hippodrome
participent des crmonies ecclsiastiques : les acclamations
qui
accom
pagnent la clture des
conciles
sont
copies
sur
celles
que les dmes
poussent
en
l'honneur du basileus et
ce sont les dmes
eux-mmes
qui
les dclament au
concile
de
Constantinople
en 536. Des usages
analogues
se
sont maintenus jusqu nos
jours dans les fles
populaires.
L ide d'utiliser le mtre des couplets
mimiques
pour
y
adapter les
paroles
de
cantiques parat tre
ne en
mme temps
dans
plusieurs
endroits.
Mme Cottas cite l'exemple d'Arius, dont la
Thalia, bientt
suivie
d'une
Antithalia
orthodoxe, parat avoir
t
un
recueil
de
musiquepopulaire
rythme
et
cadence,
accompagne
d'une certaine gesticulation.
Elle y ajoute avec
raison
celui de saint Ephrem le
Syrien
qui introduisit
le mme
usage
Antioche
en crant
des
churs alterns (antiphones),
dans la ville o
le
mime tait particulirement populaire et o se recru
taient la plupart des acteurs clbres.
Un pas
de
plus est fait la fin du vie sicle. D aprs Thophylacte
Simokalts, l'empereur Maurice cra en 5g 1
une pangyrie
en
l'honneur
de la Vierge des Blachernes. La fte solennelle durait sept jours et tait
entremle de chants 1
et
probablement aussi de certaines figurations d'un
caractre scnique.
C'est ce que l'auteur
conclut
avec
raison d'un
autre
passage
de
Simokatts relatif
la clbration de la fte des Quarante
Martyrs.
Un
prtre
montrait
au
milieu
de
l'glise
le
Christ
portant
sur
ses
paules le
symbole
de la victoire et
commentait
le cantique des
Trois
jeunes
Hbreux dans la fournaise.
Malgr
les lacunes de
notre
information, on est en droit, semble-t-il,
1.
Au
sujet du
texte
o
Simokatts parle
du 0eotv8pt*v aoair'piov et o Sathas
avait
u
un
mystre dramatique,
alors qu'il s'agit
du mystre de
l'Eucharistie,
il est inexact
omme
l'affirme M1* Sathas
que
La Piana
ait
rtabli cette erreur
.
Il
dit exactemente contraire
(p. ay-3o).
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LOUIS BRHIER
d'tablir,
comme le veul Mme
Cottas, une
liaison entre ces pangyries de
la
fin
du vie
sicle
et les ftes solennelles du xe
sicle
dcrites dans le
De
Caerimoniis
de
Constantin
Porphyrognte.
II
y
est
question de
la
fte du
prophte
Elie
qui dure deux
trois
jours
et qui
est acci
mpa-
gne
de chants, de processions, de banquets, de danses, d acclamations
et enfin de courses de chevaux (probablement l Hippodrome).
A
propos
de
la fte
de
la
Dormition
(i5 aot) et
de celle de
la Nativit
de
la Vierge
(8
septembre),
laquelle assista
la
princesse
russe
Olga
(par
consquent
en 957), l'imprial crivain cite formellement les jeux seniques,
TOxfi*
qui intervenaient dans
ces solennits.
Il ajoute
que
ces jeux
ont
pour
acteurs
les
prtres eux-mmes.
Ce
tmoignage
ne
laisse subsister
aucun
doute
: au milieu
du
xe
sicle
la liturgie solennelle
des
grandes ftes
prenait parfois
la
forme d'un
spectacle dramatique destin
commmorer et
reproduire aux
yeux
es fidles l'vnement dont
on clbrait
l'anniversaire. Un texte d une
poque
antrieure,
nglig
par
Mme Cottas,
nous
donne un aperu de
l organisation
de ces jeux. L auteur de la vie de sainte Theophano,
premire
femme de
Lon
VI, de 886
8g3, raconte
que
la veille
de
la
Saint Elie
on
va
chercher
dans
les
principales glises de Constantinople
des
ornements
sacerdotaux,
afin
d'habiller
le
saint prophte
4.
Un
acteur vivant,
videmment
un clerc, revtu
du costume
liturgique,
figurait
donc
le personnage du prophte Elie au cours d'un spectacle sur
lequel
nous
n avons cette
date
aucun autre renseignement,
mais
que
nous
retrouverons,
comme
on va le
voir,
une poque
postrieure.
Nous saisissons donc la
fin du ixe et
dans
la
premire moiti
du
xe sicle un stade de
dveloppement
thtral
que l'on peut appeler
liturgique. Le jeu scnique n'est encore qu un appendice la liturgie
des
grandes
ftes.
Sa
situation est
exactement
semblable en Occident la
mme
poque.
L, comme le dit justement Gustave Cohen, c'est
de
l'office
lui-mme
que
le
drame liturgique a jailli 2. Le texte qu il
cite,
la
Regularis
Concordia
du
bndictin
anglais
saint
Ethelwood (vers
965-975), dcrit avec minutie le dcor,
les accessoires, les
gestes et
les
chants des clercs qui commmorent la Rsurrection au matin de
Pques.
Les
u;j.Etx
miyvia dont parle Constantin Porphyrognte,
le
jeu de la
1.
Vila Theophanias, ch.
a5,
d., Hergenrther,
Monum.
gr. ad Photium pertinentia,
869.
Cf. Loparev, Visantijski Vremennik, XVII, p.
91.
.
Gustave
Cohen, Le thtre
en
France au
Moyen Age.
I. Le thtre religieux. Paris,938, p. 9-1
1.
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LE
THTRE
A
BYZANCE 253
Saint
Elie,
d aprs la
vie de
Thophaiio,
devaient avoir
la
mme allure.
Tel est le drame sacr
ses dbuts en
Orient comme
en Occident.
H
Mais ce drame consistait-il simplement dans la mise en scne?
Ses
parties
essentielles
taient-elles les chants
et
les gestes
rythms
des
acteurs
? Il
n'y
a pas
de thtre sans
dialogue
et c'est
ici
que
se pose la
question des homlies dramatiques, laquelle Mme Cottas ne
s'est
pas
drobe.
Elle en a mme prsent
une
solution nouvelle
sans
en avoir
tir, semble-t-il, pour la thse
qu elle
dfend,
tout
le parti souhaitable.
Contrairement La Piana qui voit dans les dialogues intercals dans ces
homlies des
vestiges
de drames sacrs, que des sermonnaires postrieurs
auraient
enchsss
dans leurs discours, Mme Cottas regarde ces homlies
comme
un
stade du dveloppement scnique,
antrieur
la composilion
des pices
proprement dites.
D aprs elle,
et
elle est
sur
ce point d accord
avec
La Piana,
ces
dialogues
ont
pour origine,
comme
en
Occident,
les tropes intercals
dans
la
liturgie.
Cependant
elle
pense
que
ce
n'est
pas
le
dialogue
qui
sert d'illustration
au
sermon, mais que c'est le sermon qui
se
subordonne
au trope
dramatique et sert
le commenter. On peut admettre en
effet
que
des cantiques
dialogus, chants, comme en Syrie, par
des
chUrslterns, aient t comments par
des
sermonnaires. Mais ces
churs
ne
sont pas,
tant s'en
faut, le
seul
lment
dramatique des
homlies. Les
dialogues eux-mmes, ainsi que l a
montr La
Piana,
constituent bien
un jeu
scnique
compltement indpendant des homlies. C'est ce que
j ai constat
moi-mme en tudiant les miniatures
des
manuscrits
du
moine Jacques. Les
dtails et
les jeux de
scnes figurs
dans
ces minia
tures
sont entirement indpendants
du
lexte
des
homlies.
Tout ce qu on
peut concder Mme Cottas, c'est la
liaison
primitive et
non postrieure, comme
le
veut
La
Piana,
des
homlies
et
du
dialogue.
Il en rsulte que
l'homlie dramatique
est bien
l'une des
origines
du
drame
sacr.
II y
avait
en prsence un prdicateur et des acteurs quivoluaient
sans
doute
au
milieu d une mise en
scne
plus ou moins
sommaire. On sait
qu en Occident
le thme de la
Danse
Macabre a pour
origine un sermon dont l'auteur
faisait
dfiler tour tour
les
divers tatsu monde et,
dans les
fresques
clbres
de
La
Chaise-Dieu, on
n'avait
pas
manqu
de figurer ce prdicateur.
Un
autre exemple bjep onny est
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le
Drame
des prophtes
issu
d'un
sermon attribu
saint Augustin,
qu on lisait
aux matines de Nol
Entre
ces exemples emprunts l'Occident et les homlies dramatiques,
il
y
a une analogie
frappante
qu on ne
peut
ngliger.
Mme
Cottas,
quieu
le mrite
d'amender
les
thories de
La
Piana et de donner
une
explication
plus vraisemblable de ces homlies, reconnat qu elles sont
une
des sources du drame
sacr, mais
on peut, semble-t-il, aller plus
loin
et
les
considrer comme
la
source
principale
de
ce
drame.
Les
dialogues
qu elles renferment nous ont conserv des
fragments
pittores
ques et anims, d'un caractre essentiellement populaire, de ce thtre
primitif. C'est ce point de vue qu elles mritent d'tre tudies. Il me
parat
d'ailleurs que cette communaut
d'origine
entre le drame
occidental
et
le drame byzantin est
le
fait
d'un dveloppement parallle et
non d une
influence
rciproque.
III
Qu'il
ait
exist
d ailleurs
Byzance un drame liturgique,
qui
a
laiss
beaucoup de
traces
dans les usages
actuels, ainsi que
l a
montr.
Mme
Cottas par
de
nombreux exemples, c'est
ce
que
personne
n a jamais
song nier. Mais la
question
est
de savoir
si le drame sacr
n a jamais
dpass ce stade de
dveloppement
ou s'il a
fini
par se
constituer d une
manire
indpendante
de
la liturgie,
ainsi
qu il est arriv en Occident.vant la dcouverte
du texte contenu
dans le
Codex
Palatinus, on
pouvait
en
douter
encore : aujourd hui le
dout
n'est plus permis.
Comment ce changement s'est-il produit? Mme Cottas l'attribue
l'initiative
du patriarche
Thophylacte (g33-g56), frre de Constantin
Porphyrognte. D aprs
la chronique de Cedrenos (II, p. 333) ce
person
nage si dcri, qui aimait
les
chevaux
plus que
la
thologie et dont la
conduite
faisait
le
scandale
de Byzance,
aurait
mis le comble ses
sacrilges
en
introduisant
dans
l'glise
aux jours
de
grandes
ftes
des
chants et des
intermdes
inconvenants qui offensaient Dieu et
les
saints.
Mme Cottas
fait
remarquer avec raison que la manire dont le
chroniqueur
prsente cette
initiative
est
des
plus suspectes. Cedrenos est un moine
inconnu
de la
fin du
xi
sicle
: les sources dont il
s'est
servi pour
faire
le portrait de Thophylacte taient
videmment
trs dfavorables ce
i. Smile Mle,
L'art
religieux du
XIl
$icle en
France, Paris,
1922,
p.
4 44 -
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LE
THTRE A BYZANCE 255
personnage,
d o la condamnation
sans
phrase
de
tous ses actes,
mais
comme
elle le dit justement, le fait que
d aprs
Cedrenos
l usage est
encore en vigueur
de son temps, xal
t vv
xporrov o,
attnue
singulireent
la
porte de son
jugement. Si
cet
usage
avait
t aussi
indcent
qu'il le dit,
comment se fait-il
qu'il n'ait
pas t supprim par les succeseurs de Thophylacte ?
Ce
texte
si
intressant
manque malheureusement
de
nettet.
Il
ne
parle
pas de
spectacles,
mais de chants et d'intermdes comiques, de rires, de
vocifrations, XtfuffuaTwv dbrpMtf iv xat tsXoitoiv xai -rcapoKp-. poiv
xpaufwv
. Nous
avons cependant des raisons
de
croire qu'il
s'agit
bien
de repr
sentations
thtrales. Luitprand, vque de Crmone,
venu
en ambassade
la
cour
de
Niphore
Phocas
en 968,
mentionne
les jeux
scniquis
par
lesquels on clbre l'enlvement d Elie
au
ciel,
quo
die levs Graeci
raptionem Heliae
prophetae
ad coelos
ludis
scenicis celebrant4.. Ce
tmoignage est formel
et doit tre
rapproch
du texte de Cedrenos.
Il
existait la
fin
du
x
sicle des jeux scniques, ludi scenici, qui
avaient
lieu aux grandes
ftes,
mais
sans
se
confondre avec la liturgie.
Grce la dcouverte importante, dj mentionne, de Lambros dans
le
Vaticanus
Palatinus
gr.
367, nous
pouvons
aujourd'hui
nous
faire
une
ide
de ces pices. M ,e Collas
n'a
pas
manqu
d'utiliser ce texte, dont
elle
aurait
d
faire davantage,
mon sens, le
point
central de son
argumentation,
au moment
mme
o M.
l abb
Vogt
en
prparait
une
nouvelle
dition et
une
traduction en franais.
II.
s'agit en
effet d'un recueil
d'instructions l usage d'un rgisseur
charg
d'organiser la mise en scne d'un mystre de la Passion. La
notice
commence par
une
invocation
au Christ, dont
on
veut reprsenter
en
actipn les souffrances
vivifiantes,
v toc;
ftouXopivoi;
itp YiMrtix
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
9/14
256
LOUIS
BRHIER
Les analogies de ces instructions avec
celles du
scnario byzantin sont
videntes.
M. Vogt a
not
avec raison que
le
scnario de la Passion
palatine
est
totalement
indpendant
d'une
crmonie spcifiquement liturgique,
qu'il
n'est pas un intermde organis pour
couper
un sermon.
Et
c'est
l le
point
important. Quant croire que la pice
n'tait
pas joue l'intrieur
d'une
glise,
ceci
me
parat
beaucoup
pLus
douteux
et
en
contradiction
vec tous
nos
autres tmoignages. Il
nous
est
difficile
de
dater
ce
texte.
Le manuscrit
Palatin
appartiendrait
d aprs
son criture
au
xme ou au
xive sicle, mais la pice
dont
il s'agit est
sans
doute
plus ancienne.
Les
arguments de M. Vogt pour la dater du xie ou du xne sicles me semblent
problmatiques
: la
condamnation porte
par Photius contre les vangiles
apocryphes, utiliss
dans ce scnario,
ne
me
parat
pas s opposer ce
qu'elle remonte au xsicle. Je remarque que le thme de la Dposi
tion de croix y
est
peine
mentionn.
Aprs que Pilate a
ordonn
de
remettre le corps
Joseph,
qu'aussitt le forgeron
venant,
que
se
fasse
le dclouement.
Or ce
forgeron, dont Nicodme
prend
la
place dans le thme de la Descente de croix, appartient videmment
une
figuration
archaque
de
cette
scne.
D aprs
Millet,
le
plus
ancien
exemple de la Descente de
croix
dans l'art byzantin est la
peinture
de
Tavchanle (Cappadoce), contemporaine de Constantin Porphyrognte
(912-959)
Je reconnais d'ailleurs
comme
M. Vogt que le
texte
du
Palatinus
ne
suit pas trs exactement
les
donnes de l'iconographie et
qu'il est difficile de
les
invoquer pour arriver
une
datation
prcise.
Le scnario comprend neuf
pisodes
:
1.
Rsurrection de Lazare.
a.
Entre
Jrusalem. 3. Repas
chez
Simon.
4 Lavement
des pieds.
5. Trahison de Judas. 6.
Reniement
de saint Pierre,
repentir
de Judas
et Jsus devant Pilate. 7. Le mpris d Hrode. 8. La crucifixion.
9.
L'attouchement. (Incrdulit de saint
Thomas).
Dans cette
succession
on
remarque
l absence
de
la Cne, remplace
par
le
Repas
chez
Simon
et
il
faut
l'attribuer,
comme
le
veut M.
Vogt,
un scrupule
explicable,
mais qui marque
une
libert moins grande que
celle du thtre occidental. Il
fait
remarquer d'autre part que l'pisode
du
Repas chez
Simon n'est
jamais trait dans
l'art
byzantin et
que
la
disposition indique pour l'entre Jrusalem
que
deux
disciples
conduisent l nesse
par
devant et que deux disciples accompagnent
1. Millet. Iconographie de
l'Evangile
1916, p.
468-469.
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
10/14
LE THTRE
A
BYZANCE 257
derrire... ), ne correspond pas
davantage
au
thme
iconographique.
Les sources employes sont les vangiles canoniques et aussi les
apocryphes, en
particulier
les
Acta
Pilati pour les dtails de la
comparution devant Pilale
et
certains traits de la Crucifixion
4.
Est-il
ncessaire, comme
le
veut M. Vogt, de
dcouper
ces neuf pisodes en
trois
mystres distincts? Nous ne
le pensons pas.
Les textes runis par
Mme
Cottas prouvent
que
les
rjouissances
qui accompagnaient
les
grandes
ftes
duraient
plusieurs
jours. Il est
inutile de supposer que
ces
neuf
pisodes ne comportaient
qu une
seule
reprsentation, mais l'ordre
historique dans lequel ils se prsentent indiquent qu ils
formaient
un
tout. On peut admettre que la reprsentation
en
durait
plusieurs jours.
La prsence de
la
Rsurrection de Lazare dans un cycle de la Passion
n'est pas non plus un
fait
anormal. Min0 Cottas, dans son livre relatif
l'influence du drame sur l'iconographie, fait
observer
que
dans
la liturgie
orthodoxe
le
samedi qui prcde les Rameaux est dit samedi de Lazare
et
en commmore
la rsurrection. L'explication
est
suffisante : la pice
commenait par
cet pisode et
se
terminait
par
l'Apparition de Jsus
ses
disciples.
Elle suivait donc la liturgie de la
Semaine
Sainte,
sans
seonfondre avec elle.
Enfin, si brve que
soit
cette
notice,
elle
nous
renseigne
sur
les
conditions dans
lesquelles
ces pices taient joues. Le rgisseur,
xp ariv
v))v
Siwatv, devait se
metlre
en
rapports avec chacun des acteurs
et
les
costumer
suivant
leur rle. Le passage
suivant
montre clairement
qu'il
s'agit
d'acteurs
laques
et non
de clercs. C'est l un point
capital.
Il est recommand en
effet
de les
choisir avec
discernement, suivant
leur
aptitude
jouer tel ou tel rle et d'exiger qu ils
connaissent
les lettres
,
iittaraiAevou; -('j.\jona., afin de pouvoir rpondre et interroger
par
crit .
Cette recommandation et
t
inutile s'il s'tait agi de clercs. Le caractre
difiant d
jeu n'en est pas moins rappel par la recommandation faite
aux acteurs
de
ne jamais exciter
le
rire
et
la
moquerie, mais de jouer
avec la
crainte de
Dieu, avec
pit
et
grande
attention
.
Suivent les
indications relatives chaque
scne
avec les attitudes que chacun
doit
prendre
et les paroles, empruntes au texte vanglique,
qu'il
aura
prononcer.
Bien
qu isol jusqu ici,
cet exemple de
livret
sciiique suffit nous
convaincre
qu il
existait un drame sacr, devenu indpendant de la
i. Textes runis
dans
l 'dition Lambros
(
Neoshellenomnemon XIII, 1916,
p.
38i-4oo.AVANTS.
33
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
11/14
258
LOUIS BRHIER
liturgie,
tout
au moins dans
sa
forme. Les miniatures
qui
accompagnent
les deux manuscrits
des Homlies du
moine
Jacques
me
paraissent
complter
ce tmoignage.
Elles
montrent ce qu'tait la
mise en
scne
d'un drame grand spectacle,
qui avait
pour sujet la jeunesse de la
Vierge
et comprenait un prologue
(La
Conception
de
la Vierge) et
six
parties
: Nativit de
Marie,
la Prsentation de
Marie au
Temple, le
Mariage de la
Vierge,
l'Annonciation, la Visitation,
l Accusation
et
l Innocence
reconnue.
Je
ne
reviendrai
pas
ici
sur
le
caractre
de
ces
miniatures,
dont,
les
dtails
seraient inexplicables si l'on n'y
voyait
le
dcor d une action dramatique : des protagonistes et des
dcors
perma
nents
en
petit
nombre
(maison de Joachim,
intrieur
du Temple, maison
de
Nazareth,
maison de
Bthlem),
de nombreux
figurants
et d'autres
dcors d'un caractre irrel, transportant la
scne
au ciel ou dans les
enfers,
peut-tre
des toiles de fond ou des rideaux
analogues
ceux qu on
employait dans les
mimes
antiques.
Il est possible que de nouveaux exemples soient
dcouverts
quelque
jour. M. l abb
Vogt
se propose de publier d'autres textes dramatiques
transcrits
dans
des
manuscrits
sous
d'autres rubriques: une
expulsion
d Adam et
d Eve,
un drame d'Abraham, un
voyage
des
Mages
ethlem.
IV
Quelle fut la destine
de
ce thtre religieux
?
Il
semble bien
que son
volution fut arrte et
qu il
ne sortit jamais de l'glise
comme
le drame
occidental.
On le
retrouve
au xive sicle,
mais
en quelque sorte en
tat
de
rgression et retourn ses origines liturgiques.
Mme Cottas analyse longuement
une
constitution d'Andronic
II
(1282-
i3a8) prolongeant
tout
le mois d aot les
ftes
de la Dormition de la
Vierge.
Il
y est question
de
compositions lyriques excutes
par
des
moines
pendant
les
vigiles de la fte, d'un |/.u
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
12/14
LE
THEATRE
A BYZANCE
259
mrtie
au dbut
de celte
constitution,
le mystre du Christ s'levanl
au
ciel et
rejoint par
sa mre indique
simplement
l'objet de la fte.
Plus
probantes
sont les
expressions
d'
auditions et
de
spectacles ,
xau
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
13/14
260
LOUIS
BREHIER
Malgr quelques
lacunes
et quelques
conclusions
contestables, elle a du
moins russi
en
prciser
les
origines et dgager
les grandes lignes
deon histoire.
V
Enfin
Mme Cottas ne
s'est
pas borne l. Elle a cherch
tablir
que
paralllement ce drame sacr de caractre populaire il existait
aussi
un
thtre
savant
et
que
des pices
clbres comme
le
Christos
Paschon
,
attribu
saint
Grgoire de Nazianze, comme le Dbat entre les potes
et
la Fortune de Michel Haploucheir, YAmiti exile
et
l'Amarantos de
Thodore Prodrome,
etc...,
ont eu
les honneurs
de
la
scne.
Ici
nous
avouons
ne pas pouvoir
accepter sa thorie.
Dans toutes ces pices les
rcits et
les
froides allgories
tiennent
plus de
place
que l'action.
Si elles
ont
t communiques au public, ce que
nous
ignorons,
c'est
par des
lectures et non par des reprsenta lions.
Mais il
faut mettre
part
le
Christos Paschon
qui
forme
le
point
central
de sa
thorie.
Elle s'efforce de
prouver, contrairement
l'opinion
commune,
que ce drame est
bien
de Grgoire de Nazianze, qu'crit
d abord pour
tre
lu, il
a ensuite t jou,
qu il
a
inspir un grand
nombre d'uvres
littraires
et,
dans
un
livre
spcial,
qu il
a exerc,
comme
la Passion analyse dans
le
Palatinus,
une
grande
influence sur
le dveloppement
de l iconographie religieuse.
Les
arguments
invoqus pour l'attribution
du
drame Grgoire de
Nazianze paraissent peu probants.
Que les manuscrits portent ce nom
illustre, ce
n'est
pas
une raisoir valable.
Les prtendues allusions faites
par Grgoire
sa
pice ne sont pas bien nettes. Les
ressemblances
signales entre
ce
drame et un cantique de
Romanos
le
Mlode
prouvent
simplement
que l'auteur inconnu du drame s'est inspir du mlode.
Les
innovations
mme apportes dans le rcit de la Passion, la Vierge
assistant
la monte au
Calvaire,
son dialogue avec Jsus crucifi, ses
lamentations, la
premire apparition
du Christ rserve la Vierge,
tous
ces
dtails pathtiques
trahissent
un
rcit
apocryphe
et
ne
correspondent
gure la manire et l poque de Grgoire. Le fait que
Georges,
mtropolitain
de Nicodmie
vers
860, s'en soit
inspir dans ses sermons,
prouverait
tout
au plus que ce drame est antrieur cette date,
mais
il
est
possible de supposer le contraire et d'hsiter entre ces deux
solutions
:
Georges de Nicomdie utilis par l'auteur
du
drame, Georges et l'auteur
du drame tributaires de la mme source
qui
serait apocryphe, vrai-
7/25/2019 BREHIER, L., Le Thtre Byzance
14/14
LOUIS
XI ET
L ANGLETERRE
261
semblablement
d'origine syrienne, comme sembleraient l'indiquer les
pisodes pathtiques et les traits
ralistes
dont elle est
remplie.
Cette pice a
comme on
le
sait
tout le Caractre d'un pastiche. Le
tiers
de ses 2640
vers
appartient aux tragiques grecs, surtout Euripide. O11relev
2i5 vers
extraits ou
imits
des Bacchantes. La forme mme du
drame est peu
favorable
la reprsentation,
puisque
le rcit d'un mes
sager en constitue
la plus grande partie. Il y a d'ailleurs un contraste
perptuel
entre
la
forme
littraire,
tout
antique
d'allure,
et le
fond
de
la
pice
dont le
caractre populaire est
incontestable.
Je verrais dans
celte
uvre trange la mise
en
beau langage de traditions apocryphes et
populaires.
II
parat par
consquent impossible
d'admettre que cet
exercice
de
lettr
ait
eu la moindre action
sur
l'iconographie religieuse. Sauf la
Descente
de Croix qui apparat
au
xe
sicle, les rapprochements entre les
scnes
du drame et
les
thmes iconographiques
portent sur
des uvres
du
xme
et du
xiv sicle. Elle n'explique pas
pourquoi
l'inspiration est
aussi tardive. Dans le livre
qu elle
a
consacr
l'influence
du
drame
sacr
sur l'art
chrtien d'Orient,
Mme Cottas a
fait
preuve
d'une
grande
rudition et
d'une
connaissance approfondie de l'art
byzantin.
Dans le
dtail,
beaucoup
de
ses observations
sont
justes
et
on
lira
avec
intrt
le
chapitre
original
qu elle
a
crit sur
le jeu
de
la Passion
et
l usage des
pitaphioi , mais
il est dommage que la thse
qui
fut le point
de
dpart
de ses
recherches
soit en contradiction avec tout ce
qu on
a pu atteindre
jusqu ici
de
la
littrature et de
l'art
de
Byzance.
Louis
Brhier.
LOUIS
XI ET L ANGLETERRE.
J.
Calmette
et
G.
Prinelle.
Louis
XI
et l'
Angleterre,
1
46
r-
483.
(
Mmoires et documents publis par
la
Socit
de
l Ecole des Char
tes.) Un vol. in-8, Paris, A. Picard, ig3o.
Nous n avons pas du
rgne
de Louis XI
une
histoire
dfinitive
conforme aux rgles de la
critique moderne.
Voici
comment
un
historien
rcent juge ses
prdcesseurs
: parlant
de
Duclos
qui
crivit en 1754 une