Post on 01-Aug-2020
Bac 2019 Washington Épreuve de philosophie
Série ES
Sujet 1 : La connaissance de l’histoire est-‐elle utile à l’action présente ?
Un problème philosophique classique qui soulève la question de l’utilité de l’histoire pour l’action. De quelle action s’agit-‐il ? Il peut s’agir de politique, il peut s’agir de morale. Le sujet ne concerne donc pas que la notion « histoire » mais aussi bien ce que la connaissance de celle-‐ci peut nous apporter aujourd’hui dans notre relation aux autres, à la société, et dans notre quête de bonheur. Plan possible : I – Tirer des leçons de l’histoire pour éviter qu’elle ne se répète II – L’histoire appartient au passé, on ne peut se laisser guider par elle III – Connaître le passé pour se connaître soi-‐même I -‐ Tirer des leçons de l’histoire pour éviter qu’elle ne se répète Il est courant de dire qu’il faut « tirer les leçons de l’histoire » pour éviter que celle-‐ci ne se répète. Il s’agit de bénéficier de l’expérience du passé et de tenir compte des erreurs commises pour ne pas les refaire. Le stratège militaire étudie les batailles du passé, l’homme politique s’intéresse aux biographies des grands hommes pour prendre modèle sur eux. L’histoire fournit une masse d’exemples authentiques où l’on peut suivre l’enchaînement des décisions jusqu’à leurs conséquences. Le père de l’histoire (du grec « istoria » qui signifie « enquête »), Hérodote, pensait ainsi apporter aux grecs un savoir sur les peuples voisins qui pourrait leur être utile, en même temps qu’il désirait témoigner pour les générations futures. II – L’histoire appartient au passé, on ne peut se laisser guider par elle Cependant ce que l’histoire nous apporte est toujours du passé, quelque chose qui n’est plus, qui ne correspond pas au moment présent. Le temps qui emporte toute chose fait que « nous ne nous baignons jamais deux fois dans le même fleuve » comme le disait le philosophe présocratique Héraclite. Hegel, le grand philosophe allemand de l’histoire, pensait d’ailleurs que l’homme d’action, emporté par sa passion, dans la nécessité de prendre des décisions rapides, ne peut se laisser guider par le passé. La situation étant différente à chaque fois, il sombrerait dans le ridicule s’il essayait de prendre modèle sur le passé. Ainsi Karl Marx écrivait dans Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, que « tout événement historique se produit deux fois, la première comme tragédie, la deuxième comme comédie ». III – Connaître le passé pour se connaître soi-‐même L’homme d’action ne peut pour autant, sans dommages, ignorer totalement l’histoire. Il n’est pas tourné vers celle-‐ci, mais plus sa connaissance du passé est riche et profonde, plus son action peut être spontanément efficace. L’ignorance totale de l’histoire serait comme une amnésie pour un individu. Si on
ne sait pas qui on est, on ne sait pas ce qu’on fait là, ni où aller. Pour agir, il faut savoir qui l’on est. Notre action suppose toujours en nous la concentration de tout notre passé, qui nous donne l’énergie pour réaliser nos buts. Henri Bergson explique ainsi que la conscience est « la mémoire avec la liberté ». Nous pouvons nous appuyer sur ce que nous avons accumulé d’expériences et de connaissances sur nous-‐mêmes pour aller de l’avant.
Bac 2019 Washington Épreuve de philosophie
Série ES
Sujet 2 : Tous les échanges sont-‐ils profitables ?
Un sujet qui met clairement en jeu la notion d’ « échange ». Il ne faut pas limiter cette notion à l’économie, nous n’échangeons pas que des biens matériels. Attention également à « profitables », la notion de profit est plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas nécessairement d’un gain, d’une plus-‐value, mais aussi d’une expérience, d’une transformation. Plan possible : I – L’échange implique un intérêt réciproque II – Il existe pourtant des échanges déséquilibrés III – Les échanges effectués dans le respect sont les plus profitables I – L’échange implique un intérêt réciproque A priori nous échangeons dans le but d’en tirer quelque chose de profitable. C’est le cas bien sûr pour les échanges économiques mais aussi pour des échanges non matériels : échanger des idées, des informations, c’est toujours chercher à s’enrichir culturellement, intellectuellement. L’échange implique réciprocité, un intérêt réciproque. J’échange ce que j’ai contre ce que je n’ai pas et réciproquement pour celui avec qui j’échange. Aristote nous dirait qu’il faut qu’il y ait profit égal pour que l’échange soit considéré comme juste. II – Il existe pourtant des échanges déséquilibrés Malheureusement, il est parfois difficile d’estimer l’égalité des échanges et de la respecter. La tentation peut être grande de privilégier son propre profit au détriment de celui avec lequel on échange. Certains échanges peuvent être déséquilibrés parce que les partenaires ne sont pas également en position de négocier. C’est ce qui se passe, selon Marx, entre le capitaliste et le prolétaire. Le déséquilibre dans le profit risque alors de déboucher sur un conflit, parfois profitable pour personne, l’échange peut alors devenir destructeur. On peut échanger des injures et des coups. III – Les échanges effectués dans le respect sont les plus profitables On pourrait donc dire que tous les échanges ne sont pas profitables, en particulier les échanges déséquilibrés. Les échanges ont d’autant plus de chances d’être profitables qu’ils ont lieu entre personnes éclairées, consentantes, agissant dans un respect mutuel. Les penseurs libéraux, comme Adam Smith, pensent que les échanges économiques peuvent permettre aux peuples de mieux se connaître et de coopérer, mais c’est à condition que les échanges culturels permettent de mieux se comprendre et s’entendre.
Bac 2019 Washington Épreuve de philosophie
Série ES
Sujet 3 : Texte d’Aristote, Éthique à Eudème
Ce texte d’Aristote concerne plus un repère du programme : Absolu/relatif, qu’une notion en particulier, même s’il y est question de la vie bonne et donc de morale et de bonheur. Il s’agit pour Aristote d’établir une hiérarchie dans l’évaluation du bon et du mauvais : tout point de vue à ce sujet n’est pas également valable, seul le point de vue de ce qui constitue le « telos » (la finalité), c’est-‐à-‐dire la réalisation pleinement accomplie, l’excellence d’un être, peut servir de critère. Lignes un à trois « plaisent absolument » Aristote pose le principe d’une distinction entre un bien absolu et un bien relatif. Le bien absolu est le bien véritable, celui qui porte sur l’être dans sa pleine réalisation. Le bien relatif est celui d’un être inachevé ou altéré. Lignes trois à dix « au palais intact » Aristote donne des exemples concernant le corps. Pour juger de ce qui est bon pour le corps, il faut prendre comme critère de référence un corps en bonne santé, pas un corps malade. Lignes onze à fin Le raisonnement est étendu à l’âme. Pour juger de ce qui est bon pour celle-‐ci, il faut prendre comme critère un homme adulte, non pas un enfant, un sage et non un fou. On a souvent tendance de nos jours à dire que « tout est relatif », ce qui a pour effet de faire perdre tout repère et de justifier n’importe quoi. Aristote offre une distinction de bon sens, qui, bien sûr, n’est pas totalement à l’abri de critiques éventuelles. Ainsi on peut s’interroger sur ce qui permet de distinguer « l’homme sage » dont il est question ligne quinze.